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Été - An 1. Début

La vie a repris son cours dans la nouvelle Komorebi. Après 10 ans de restaurations, de dépollutions, de chantiers et autres remises en état ... la ville semble redécouvrir un semblant de vie. Je n'ai pas pu récupérer la maison de mon enfance évidemment & le remodelage intensif des paysages a enterré définitivement 15 ans de souvenirs. Je ne reconnais plus rien.

Ah si, la rivière est toujours là. Cette frontière imaginaire qui autrefois scindait la ville en deux est de retour, purifiée et de nouveau grouillante de poissons, comme avant. Mon père l'adorait, tout fervent pêcheur qu'il était. Plus d'une fois il m'emmenait lors de ses "parties de taquineries" comme il disait & c'était à chaque fois pour moi le partage d'un moment unique avec lui.

Au fait je m'appelle Hire Caer ; c'est un ancien nom celte mais ça se prononce Chester & Hire est le sobriquet de Irène.



Aaah comme tout cela est loin ... aujourd'hui je vis seule, dans une petite maison du centre-ville. Étant originaire d'ici je fus prioritaire pour bénéficier des nouveaux terrains de construction mis à disposition des rares survivants de la catastrophe & de leur famille. C'est ainsi que je pus avoir ce petit bâtiment tout carré (subventionné) à une extrémité du nouveau quartier de Senba. Ce n'était pas le grand luxe mais c'était suffisant. De toute façon une fois acquis, je devrais me débrouiller ; le pays s'étant contenté selon lui "de faire sa part".

J'étais résolue à m'en sortir, 10 ans dans un miteux appartement de San M. a suffit merci bien ! & c'est pourquoi à peine installée j'ai tout de suite cherché un emploi. Heureusement la reconstruction avait aussi amélioré ce domaine là & j'ai rapidement pu me faire embaucher comme Employée au Courrier. Les journées étaient longues (9h-17h) comme mornes, mes tâches constituant seulement à ouvrir des lettres & trier des documents. Le seul point positif c'est que la boîte offrait le repas de midi ; non pas que je sois spécialement affamée mais les ressources alimentaires étant très limitées je ne dis pas non à un repas gratuit !



Les jours s'écoulèrent, à mesure que l'été avançait j'enchainais les promotions passant d'abord par Employée de Bureau pour ensuite être Assistante de Direction. Mes horaires ne changeaient pas, toujours 9-17 ce qui me permettait de ne pas être déphasée & de pouvoir gérer mon temps. A part ça rien de particulier ne se passait ; je trouvais mon rythme tranquillement entre le boulot et mes sessions de pêche.

Car oui je m'y suis mis (merci papa pour ça !) & je dois dire que non seulement ça me détend mais surtout je peux en consommer les bénéfices. Plus de dépendance au ravitaillement militaire ça fait plaisir. Un pas de plus vers l'indépendance !