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Troisième année
Eté - Semaine 9 (2/3)
Pendant que je me promenais à Bramblewood, Papa profitait de l’été et de ses plaisirs.
Maman s’occupait du jardin.
Et Jeanne jouait comme toutes les petites filles de son âge.
J’essayais toujours de soulager Naya et de l’envoyer s’accoupler lorsqu’il y avait un mâle qui passait dans le coin lors de nos escapades, mais il semblerait qu’elle n’attende toujours pas de petits... Je me demande si j’y arriverai un jour.
Papa et Maman s’aimaient toujours comme des fous. Cet amour faisait vraiment plaisir à voir.
Ils avaient offert à Jeanne un petit établi pour jeune scientifique que nous avions installé dans la cuisine et, ma petite sœur s’en donnait à cœur joie avec des expériences de toute sorte.
Maman devait parfois nettoyer derrière elle lorsqu’elle laissait tomber ses flacons mais elle ne faisait jamais autant de bêtises que Naya...
Heureusement, lorsque nous jardinions ensemble, Maman et moi évacuions sainement tous les petits soucis liés à l’entretien de la ferme, et j’adorais jardiner avec elle.
Papa, de son côté, avait aménagé l’aile gauche du moulin en grange. Il aurait été dommage que cette partie-là de la bâtisse n’eut pas été aménagée mais, en plus d’accueillir le foin et la paille, elle finit aussi par servir de débarras pour les objets que nous n’utilisions plus ou ceux que nous ne savions pas où ranger.
Cela avait pris beaucoup de temps à mon père car il n’était plus aussi vif et alerte qu’autrefois mais il avait tenu à faire ça tout seul alors nous n’entendions pas le contrarier.
Ce week-end-là, nous partîmes tous en forêt de Bramblewood pour faire un pique-* champêtre. Nous avions invité Mathurin et Claire, mais celle-ci était venue seule car mon frère avait, à ce moment-là une présentation semestrielle à préparer.
Mathurin lui avait promis de nous retrouver, s’il arrivait à finir à temps.
Nous passâmes un merveilleux après-midi tous ensemble...
... qui se termina par une baignade dans la rivière. C’est à ce moment-là que mon frère vint nous rejoindre. Il semblait radieux. J’imaginais donc qu’il était satisfait de son travail.
La température de l’air était si chaude que nous restâmes dans l’eau jusqu’en début de soirée afin de profiter de la fraîcheur bénéfique de la rivière. Nous nous allongeâmes ensuite sur des serviettes, heureux d’êtres tous réunis, jusqu’à ce qu’il fut l’heure pour Claire et Mathurin de nous quitter.
Quelques temps plus tard, Maman apprit avec tristesse le décès d’Elsa Moreau, sa meilleure amie, qui était aussi la mère de Claire.
L’enterrement eut lieu le jour de la journée « portes ouvertes » de l’institut Foxbury, à laquelle Mathurin nous avait invités.
Papa et Maman, se faisant un devoir d’assister aux obsèques, Rahul et moi nous y rendîmes sans eux.
Mathurin, qui avait encore des cours ce jour-là, ne put accompagner sa femme qu’il savait entourée de ses deux frères.
Mon jumeau m’encouragea, ce jour-là, à déployer mon stand sur le campus.
Il m’avait dit que les étudiants seraient sûrement friands de produits faits maison et il avait raison. J’ai ouvert ma brocante durant une heure et, durant une heure, le stand n’a pas désempli, ce qui m’a rapporté une recette conséquente.
Mathurin nous fit ensuite visiter le campus que je trouvais très froid et impersonnel. Nous achevâmes notre tour des lieux par la salle commune et celle-ci ne faisait pas exception au reste : trop grande, et trop vide.
Rahul et moi nous regardâmes et je compris qu’il partageait le même avis que moi.
Nous fîmes une partie de ping-pong à tour de rôle puis mon frère nous abandonna pour aller à son cours d’informatique.
Rahul et moi nous essayâmes au jus-pong puis allâmes chercher un café auprès du barista, histoire de tuer le temps.
L’heure et demie passa quand même rapidement et nous quittâmes enfin la salle commune pour aller chercher Mathurin.
Il nous avait indiqué où était sa salle de cours lors de la visite que nous avions faite, mais, toutes les portes se ressemblaient et nous n’étions pas certains de nous trouver devant la bonne.
En effet, Mathurin apparut devant une porte située un peu plus loin.
- Allez, venez avec moi ! On rentre se changer à la maison puis on file au pub. Vous allez voir, on va bien s’amuser !
Je n’étais pas mécontente de quitter cet endroit trop moderne à mon goût, bien qu’il fut situé au milieu des champs.
Le pub O’Poivre, lui, n’avait rien de comparable avec l’ambiance glaciale de Foxbury. Une musique celte et avenante nous accueillit dès notre arrivée. Il y avait du monde et l’atmosphère y était chaleureuse.
Un jeune homme était assis au comptoir, et Mathurin se dirigea tout droit vers lui.
- Venez, nous dit-il, je vais vous présenter Oliver.
Le dénommé Oliver se leva pour venir nous saluer. Il se présenta comme étant un ami de Mathurin qui étudiait dans l’université rivale, c’est-à-dire Britechester.
Le garçon était un littéraire d’un abord très sympathique et, apparemment très heureux de me rencontrer.
Mathurin et lui nous dirent se connaître depuis le début du semestre. Ils se sont connus lors d’une soirée inter-universités dans ce même pub et ont tout de suite été amis.
- Enfin, nous sommes amis sauf lorsqu’il s’agit de défendre nos universités, dit Oliver en rigolant. Dans ce cas-là, nous sommes des ennemis impitoyables.
C’est vrai, je trouvais Oliver vraiment sympathique mais, quelque chose me disait qu’il y avait plus que de l’amitié entre lui et mon frère.
Lorsqu’il s’en alla, je laissai Rahul aller discuter avec d’autres étudiants et je pris Mathurin à part.
- Alors, tu m’expliques ?
- Il n’y a rien à expliquer. Je suis un pauvre type qui trompe sa femme. Et tu sais le plus triste dans mon histoire ? Claire est enceinte. Elle me l’a annoncé hier soir.
Je dus mettre une dizaine de seconde pour intégrer ce qu’il venait de me dire. Le problème qui se posait à Mathurin devait être aussi lourd que sa détresse.
- Que comptes-tu faire ?
- Je ne sais pas. Je ne peux pas quitter Claire. Je vais être Papa... je ne sais même pas comment ça a pu arriver...
- Tu rigoles ?
- On a dû cracotter seulement cinq ou six fois depuis qu’on est mariés... C’est pas mon truc... Je ne pensais pas qu’il y avait un risque.
- Il y a toujours un risque, même si ce n’est pas ton truc. Que vas-tu faire pour Oliver ?
Mathurin me regarda avec des petits yeux de chien battu :
- Je ne veux pas quitter Oliver. C’est au-dessus de mes forces.
Je compris tout de suite :
- Tu es amoureux ?
Oui, il était amoureux. Je pouvais le lire dans son regard et je le ressentais lorsqu'il parlait de lui. Ses mots me le confirmèrent, mais je le savais déjà.
- Je l’aime comme un fou. Je n’ai jamais ressenti ça pour personne.
Mon cœur se serra pour lui :
- Alors là, c’est plus grave que ce que je ne pensais...
Trois semaines avant la fin de l’été, Maman et Claire m’accompagnèrent à la boutique de mariage pour choisir ma robe.
Claire nous avait annoncé officiellement sa grossesse et elle ne se sentait pas très bien. De plus, elle affichait un air triste que je mis sur le compte du décès de sa maman.
Elle avait tenu à venir avec nous mais je me demandai si c’était vraiment une bonne idée.
Lorsque nous entrâmes dans la boutique, mes craintes se dissipèrent. Claire connaissait bien les lieux car elle y avait elle-même acheté sa robe de mariée. Elle retrouva son sourire et nous guida joyeusement dans la boutique.
J’étais sous le charme de toutes ses belles robes.
Elles étaient toutes plus jolies les unes que les autres mais j’avais une idée précise de la mienne et je ne la voyais pas encore.
J’entraînais Maman et Claire de l’autre côté de la boutique pour voir ce qu’ils proposaient d’autres.
Et c’est là que je la vis. LA robe. MA robe. J’étais en émoi devant cette merveille. C’était celle-là qu’il me fallait. Elle serait parfaite pour devenir la robe de mon grand jour.
Claire et Maman m’encouragèrent à l’essayer.
Elle m’allait comme un gant, et, à voir la réaction de Maman, je sus que je ne m’étais pas trompée. Cette robe serait la robe de mon mariage, du plus beau jour de ma vie.
Maman alla payer la robe en caisse puis nous abandonna. Tout ce shopping l’avait fatiguée et elle avait préféré rentrer à la maison.
Claire et moi nous retrouvâmes à l’étage de la boutique où il y avait une petite cafétéria. Nous nous installâmes sur la terrasse.
Claire arborait de nouveau son air triste et j’en profitai pour lui renouveler mes condoléances pour sa mère.
- Il ne s’agit pas de Maman, me dit-elle. C’est Mathurin.
J’avais toujours eu peur de devoir me retrouver un jour au milieu de leur histoire et voilà que cela arrivait alors que j'aurais voulu me concentrer sur mon bonheur.
- Tu avais raison, il ne m’aime pas. Il ne pourra jamais m’aimer et je sens bien qu’il est malheureux avec moi.
- Tu lui en as parlé ?
- Il voit quelqu’un d’autre. Nous n’en avons pas parlé mais je le sais. Il parle des heures au téléphone et il a ce sourire idiot. Ce n’est pas moi qui fais son bonheur, je ne le ferai jamais. Je n’ai pas voulu en parler devant ta mère mais j’ai demandé le divorce. Il a accepté.
Je savais combien elle aimait mon frère et combien cette décision devait lui coûter.
- Tu es très courageuse. Et pour le bébé ? Comment ça va se passer ?
- Nous allons partager sa garde. Quelle tristesse que cet enfant vienne au monde dans de pareilles conditions. J’aurais dû y penser avant de proposer à ton frère de m’épouser. Ça nous paraissait une si bonne idée à l’époque. Il n'est même pas né que ses parents sont déjà séparés.
Je me retins de lui lancer un « je te l’avais dit ». Claire souffrait suffisamment comme ça et je savais qu’elle devait souvent repenser à cette fois où j’avais essayé vainement de les dissuader de se marier. Il était donc inutile de lui faire une telle remarque, qui aurait été déplacée. De plus, je tenais sincèrement à l’épauler.
- Claire... Si tu as besoin de quoique ce soit, je serai toujours là pour toi, tu sais. Il n’est pas question que tu traverses seule cette épreuve.
- Je vais me débrouiller, ne t’en fais pas. Et même si je quitte ton frère, je sais qu’il sera tout de même là pour m’aider. Je voulais te dire une chose ; nous ne divorcerons pas avant ton mariage. Je ne voudrais pas gâcher la fête. Nous l’annoncerons à tes parents un peu plus tard.
- C’est très gentil. J’imagine combien tout cela doit être compliqué pour toi...
- Je l’ai bien cherché, n’est-ce pas ?
Je m’isolai, ce soir-là, en rentrant, pour téléphoner à Mathurin.
Lui aussi était malheureux et conscient qu’il avait fait une grosse erreur en épousant Claire. Oh bien sûr, il était heureux car il allait pouvoir vivre son amour au grand jour avec Oliver, mais Claire était son amie d’enfance et il lui était insupportable de la faire souffrir.
Je m’installai sur le rocking-chair avec mon point de croix. J’avais besoin de réfléchir. Tout cela était déchirant. C’est en se trouvant confronté à l’amour et à sa force que Mathurin avait basculé. L’amour avait fait son apparition et l’amour était irraisonnable, et souvent impossible à vaincre.
Ma famille m’avait rejointe au salon. Maman avait allumé la télé et m’empêcha de vagabonder plus loin dans mes pensées. Comment allaient-ils prendre la nouvelle lorsqu’elle leur serait annoncée ? J’appréhendais surtout la réaction de Papa.
Le matin de notre mariage, je récoltai du miel pour la première fois. D’ordinaire, je laissai Papa ou Maman s’en occuper mais, après avoir pris soin du jardin et des animaux, j’avais encore du temps à tuer. Trop de temps, et je ne voulais pas tourner en rond en attendant l’heure de mon mariage. J’étais tellement impatiente.
A suivre 🙂
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