Forum Discussion
Snezhkaia
5 years agoSeasoned Ace
Merci de ton passage @Horthak :blush:
Le mariage des garçons n'étaient pas assez mouvementé ? :joy: C'est vrai, j'aurai pu faire dans l'originalité et faire débarquer le fantôme de Vlad ou carrément Drogo :mrgreen:
Je confirme est juste trop trop belle dans cette robe :love: Tu l'as sacrément bien réussie :kissing_heart: Tu as raison de te lancer des fleurs :blush:
Il reste encore les objectifs liés aux enfants à déverrouiller mais je viens à bout de ce challenge :tongue: J'ai un peu d'avance en jeu et je peux te dire qu'il reste encore une bonne dizaine de chapitres environ (je ne sais pas encore exactement vu que j'ai encore deux pièces à débloquer :mrgreen:). Mais effectivement, ça aurait bien clôturé cette histoire :mrgreen:
Mais la fin approche :blush:
Dousha est vraiment incorrigible :lol:
Sur ces bonnes paroles, il ne me reste plus qu'à vous souhaiter une bonne lecture ! :blush:
*****
Promesse rompue ?
Quelques mois plus tard, appartement de Coline - Point de vue d’Aridai
Cela fait 4 jours que nous sommes obnubilés par cet écran. Enfin, Coline l’est … Moi, je me débats plutôt avec mes démons. Elle est en train de chercher à comprendre un morceau du code créé par Nicolas Ostrander pour l’utiliser à notre avantage. Elle s’acharne encore et encore. Je devrais mettre fin à son combat numérique mais à chaque fois que j’ouvre la bouche, les mots restent bloqués derrière mes lèvres.
« Tu penses à quoi ?
- Pardon ?
- Tu as l’air complètement absorbé dans tes pensées. Donc je me demande à quoi tu penses. Attention, réfléchis bien avant de répondre ! Si tu me réponds autre chose que ce code, je te tue sur le champ ! »
Je vais m’asseoir à ses côtés et ne peux que sourire en entendant ces menaces. Si seulement elle connaissait le fond de ma pensée en ce moment. Mais elle fronce les sourcils et se replonge dans son code.
Je me rappelle alors de notre première rencontre, de notre première discussion. Nous étions au Domaine des Bloodworth.
Elle est entrée juste avant Lavinia et moi dans la salle du Круг. Darius, Isaac et Kate l’attendaient. J’ai entendu Darius prendre la parole :
« Bonjour Coline, merci de te joindre à nous.
Coline : Je n’allais quand même pas louper l’occasion de rencontrer des vrais vampires !!! »
En entendant cette phrase, je me suis tourné vers Lavinia qui a haussé les épaules en me répondant :
« Darius a su s’entourer d’humains ouverts d’esprit. On n’est plus à une excentricité près !
- Ce gamin ira très loin. Il sait choisir ses batailles et ses alliés. Tobias a intérêt à s’accrocher à sa place s’il ne veut pas la perdre !
- Je ne suis pas sûre que Darius la convoite un jour. »
Quand je suis entré dans la pièce, suivi de Lavinia, la jeune fille, que je ne connaissais pas encore, s’est retournée d’une traite. Elle a ouvert des yeux grands comme des soucoupes et s’est exclamée :
« Des vrais vampires ! J’en reviens pas ! Alors là ! C’est trop un truc de fou ! »
Lavinia a conservé son côté « grande dame » comme toujours et s’est présentée comme si de rien n’était à la nouvelle recrue de Darius. Mais l’humaine profane qui était face à nous n’en a rien eu à faire. Elle semblait dans un monde parallèle. J’avais gardé le souvenir de regards méprisants de la part d’humain, pas de fascination. La jeune Kate, totalement scandalisée, s’est écriée : « Coline ! Tu m’avais promis de bien te tenir ! »
Il n’en a pas fallu beaucoup plus pour me donner envie de m’amuser un peu. Je me suis approchée d’elle et, bien malgré elle, elle a pris part involontairement à mon jeu. Elle ne m’a même pas laissé le temps de me présenter et m’a directement demandé :
« Vous savez lire dans les pensées ? Vous pouvez sortir dehors ? Nan, parce que Darius y parvient donc … »
N’y tenant plus, je me suis laissé aller à ce petit jeu en lui répondant : « Je peux vous montrer l’étendue de mes pouvoirs si vous le souhaitez mais nous ne sommes pas dans le lieu le plus approprié et … ». Mais bien vite, Darius a remarqué l’hypnose et a mis fin à ce divertissement : « Aridai ! Arrête ça ! Si tu es là pour t’amuser, tu peux repartir tout de suite ! »
Ne voulant pas me le mettre à dos dès notre première réunion, j’ai mis fin à l’hypnose et la jeune Coline a semblée réaliser que quelque chose ne tournait pas rond.
Coline : « Qu’est-ce … Vous avez fait quoi là ?
Aridai : Si on ne peut même plus s’amuser un peu.
Kate : Il t’a hypnotisé ! Ne lui fais pas confiance ! C’est un vampire ! »
Ignorant la pique de la jeune sœur d’Isaac, je me suis concentrée sur cette Coline. Je pensais la voir bouder, vexée de s’être fait avoir. Mais au contraire, elle n’a rien perdu de son aplomb et s’est mise à m’enguirlander comme c’est pas permis :
« Vous avez fait quoi ?!?! Vous êtes pas au courant que c’est pas poli ? Moi, toute gentille je vous pose les questions, pour m’intéresser à vous ! Et vous faites quoi ? Vous jouez avec moi en m’hypnotisant ? Ça se fait pas !
- Je sens que nous allons tous faire une équipe de choc.
- Et en plus, il m’ignore ! Bonjour la galanterie ! »
J’ai passé le reste de l’après-midi à écouter d’une oreille distraite les débats entre les différentes personnes présentes. Mais je n’ai pas réussi à détacher mes yeux de cette humaine. Une seule femme avait eu le cran de me regarder de cette manière, de me répondre avec autant de désinvolture. Et cette femme, je l’ai aimé de tout mon être.
Depuis ce jour, mon intérêt pour cette jeune femme grandit. Quand je vois sa force, sa volonté, je ne peux que l’admirer. Mais je ne peux pas … Je n’ai pas le droit …
« Allo ! Ici la terre ! J’attends une réponse ! Alors ? Tu penses à quoi ?
- Tu choisis l’honnêteté ou le mensonge ?
- Sur une échelle de 1 à 10, la vérité se situe où ?
- Tu es une femme donc je dirais que sur le moment, ce sera 12 mais dans la seconde qui suivra, ça descendra à 2 ou 3. En réalité, tu seras encore énervée mais juste pour la forme.
- Va pour l’honnêteté alors.
- Je repensais à notre rencontre.
- T’es sérieux là ? Je galère sur un code et toi, tu penses à … notre rencontre. Pourquoi tu penses à ça ?
- Nous avons franchi un sacré cap : tu m’as disputé comme du poisson pourri à l’époque et aujourd’hui, tu me menaces. Je trouvais simplement que nous avions fait du chemin. »
« C’est ça oui ! J’aimerais bien qu’on passe à la vitesse supérieure et que l’on soit en osmose totale pour décoder ce fichu programme !
- Je croyais que tu voulais ma mort. J’ai dû mal comprendre.
- Arrête ce petit jeu !
- Pourquoi tout le monde croit que je joue sans cesse à un jeu ?
- Parce que c’est vrai ! »
J’en oublie un instant tous mes démons et surtout la promesse que je m’étais faite : garder des relations strictement professionnelles avec elle. Elle me rappelle Léonora. Et même si je sais que je ne devrais pas me laisser tenter, je craque :
« Vraiment ? Vas-y. Quel rôle je joue ? »
A ce moment, je m’attends à ce qu’elle me dise que je suis juste un manipulateur égocentrique. Mais ce qu’elle me répond à la place me désarme totalement.
« Pourquoi tu joues toujours au gros dur comme ça ?
- Que je …
- C’est vrai, ok ! Tu diriges la mafia sud-américaine mais je suis certaine que ce n’est qu’une façade !
- Pourquoi crois-tu ça ?
- Parce que je le vois. On est pareil tous les deux … Moi, je me cache derrière un écran et une couche de maquillage et toi derrière ce rôle de gros bras et ta forme sombre.
- Je ne joue pas un rôle. Je suis un vampire dangereux. Et c’est bien connu, les vampires sont forcément mauvais non ? La preuve, je n’ai pas pu m’empêcher de jouer avec toi dès le premier jour.
- Pas à moi, Aridai … Tu crois vraiment que c’est ce que je pense ? C’est vraiment ce que tu penses de toi ? »
La conversation prend un tournant que je n’avais pas prévu et commence à me faire peur. Je me sens soudainement vulnérable. Je me compose un visage de façade et j’essaye de trouver une échappatoire :
« Quelle importance ça a ? Ce rôle m’a permis d’avoir le pouvoir que je convoitais. D’exister.
- Mais à quel prix ? »
Je ne peux m’empêcher de répondre dans un murmure : « Mon âme … »
Alors qu’elle va reprendre la parole, je coupe court à la conversation :
« Tu ne me connais pas Coline. Nous travaillons ensemble depuis quoi ? Quelques mois ? Un an ? J’ai près de 1400 ans au compteur.
- Si ça peut te rassurer de croire ça ! Je sais que je ne me trompe pas. »
Un silence pesant s’installe dans la pièce et elle retourne à son code. Elle ne se rend pas compte de mon malaise. Elle est trop absorbée dans ses recherches. J’essaye à nouveau de formuler la solution pour le code. 4 jours que j’ai trouvé la solution. 4 jours que je n’arrive pas à me résoudre à la lui donner. 4 jours que je profite de chaque seconde en sa présence comme si ma vie éternelle en dépendait. Léonora, pardonne-moi …
En plein milieu de la nuit
Alors que je suis en train de méditer pour régénérer mon énergie, elle me tape le bras.
Je reprends peu à peu pied dans la réalité.
« J’en ai ma claque … J’ai pas le niveau … J’y arriverai jamais … »
Elle est complètement abattue et déçue d’elle-même. La voir ainsi me brise littéralement le cœur. Les mots acceptent enfin de franchir la barrière de mes lèvres et je lui donne alors la clé de décodage. Elle est tellement lasse qu’elle ne prend même pas la peine de réagir. Elle retourne vers le PC et au bout de quelques minutes, voyant que la solution semble fonctionner, elle me regarde :
« Pourquoi tu ne me l’as pas donné plus tôt ? Tu l’as depuis quand cette clé de décodage ?
- Je suis venu pour te la donner. Initialement. Mais …
- C’est pas le moment de jouer aux devinettes là, Aridai. Je suis crevée, j’ai juste envie de dormir …
- Mais ça n’aurait duré que quelques minutes, quelques heures tout au plus. Je … Si tu trouvais rapidement, je serai retourné en Amérique et …
- Tu as gardé l’info pour …
- Ne le dis pas … s’il te plaît … »
Pendant qu’elle continue à pianoter sur son clavier, je fais les cents pas. Quand j’ose enfin affronter son regard, je vois qu’elle n’a qu’une envie : se lever et m’en mettre une. J’avoue, elle est méritée.
« Tu m’as fait tourner en bourrique pendant 4 jours juste pour passer du temps avec moi ?!?!
- Dit crûment, oui. C’est à peu près ça.
- Pourquoi ? Les gens civilisés proposent de passer du temps ensemble !
- Tu viens de le dire : les gens civilisés.
- Je suis trop fatiguée pour m’énerver mais tu ne perds rien pour attendre Aridai Hizkiah ! C’est moi qui te le dis ! »
Elle me lance encore un regard lourd de sens et va s’allonger sur le canapé pour faire une sieste. Sachant qu’elle va dormir un long laps de temps, je retourne à ma méditation mais celle-ci est beaucoup moins sereine que la précédente. Des images de Léonora me reviennent en mémoire. Je revois ses longs cheveux noirs, sa peau pâle et son sourire envoûtant. Mais sans cesse, les images de sa mise à mort ressurgissent. Je revois son regard plein d’amour alors qu’elle a conscience que c’est la raison pour laquelle elle est condamnée. Je m’entends de nouveau lui promettre : « Je te vengerai, Léonora. Je te vengerai. » Et toujours la même réponse : « Aime à nouveau, Aridai. Ce sera la plus belle des vengeances ». Puis, sa tombe. Que j’ai fleurie pendant des siècles en lui promettant que jamais je ne la trahirai. Que notre amour resterait intact. Mais je sens que mon cœur est en train de la trahir …
« Hey ! Tout va bien ? Ça fait des cauchemars un vampire ? »
Je reviens à moi et la remercie intérieurement de m’avoir arraché à ses souvenirs douloureux. Je m’assieds sur le canapé en gardant le silence.
Elle reste silencieuse également tout en posant sa main sur la mienne. Elle finit par essuyer une larme qui roule sur ma joue. Je ne l’avais même pas sentie. Après avoir attendu quelques minutes, elle me demande :
« Qui est Léonora ? Tu n’arrêtais pas de répéter Léonora, Pardonne-moi. »
Je m’éloigne un peu d’elle mais j’ignore pourquoi, j’ai répondu instinctivement, me mettant à nu sans m’en rendre compte :
« Mon amour perdu.
- Tu me racontes ?
- Il n’y a pas grand-chose à en dire ».
Elle me sourit et me dit : « Quand on commence comme ça, ça finit souvent en très longue histoire ! Vas-y ! J’ai tout mon temps pendant que le PC turbine ! Et puis, tu voulais rester ici encore un peu, non ? »
Sa malice me pousse à me confier un peu plus. Je commence à lui raconter ma vie, avant la Grande Guerre :
« En l’An 408 avant le Sim-Lama, la Grande Guerre a commencé. A l’époque, je faisais partie d’un Союз en Amérique Latine. J’étais sentinelle et il m’arrivait parfois de faire des missions d’espionnage pour mesurer l’étendue des dégâts. Les premières années de la guerre n’ont pas été violentes physiquement. Le combat était essentiellement idéologique. J’effectuais toujours la même ronde en laissant traîner mes oreilles un peu partout. J’arrivais toujours à ce lavoir. En l’an 372, une nouvelle jeune fille a commencé à y venir. Elle était magnifique. J’étais encore un jeune vampire à l’époque, inexpérimenté. A peine deux siècles. Je savais pertinemment que les unions inter-espèces étaient courantes. Mais seulement au sein du Союз. Cette fille n’appartenait pas à un Союз. Son père était un riche marchand. Enfin, c’est ce que je pensais. »
Je laissais un instant les souvenirs agréables défiler devant mes yeux.
« Pendant quelques mois, nous nous sommes simplement adressés des sourires, des signes de la main, un regard un peu fuyant. J’étais un guerrier. Les femmes, ce n’étaient pas mon domaine. Ça ne l’a jamais été. J’avais eu quelques aventures mais rien de réellement sérieux. Un soir, au crépuscule, j’ai pris mon courage à deux mains et j’ai été lui parler. Elle savait que j’étais un vampire tout comme je savais qu’elle était humaine. Mais à l’époque, personne ne cachait sa nature. Un jeu de séduction a commencé et a duré pendant plus d’un an. »
Elle revient vers moi et reprend mes mains en m’incitant du regard à continuer. Elle me sourit et je lui réponds en souriant en retour : « Je n’ai jamais été très rapide en la matière ! ». Elle se met à rire : je pense qu’elle a compris le sous-entendu. Cette fois-ci, je ne cherche plus à fuir son contact. Je reprends alors mon récit :
« Nous nous voyions très souvent, au moins deux ou trois fois par semaine. Notre romance a duré pendant presque un an. J’étais éperdument amoureux d’elle. J’aurais décroché la Lune pour elle. J’ai fini par la demander en mariage. Elle a accepté. Mais je voulais faire ça dans les règles de l’art. Alors j’ai sollicité la bénédiction de son père. Il a refusé : j’étais un vampire et le clivage entre nos espèces commençait à se creuser. Mais je ne me suis pas démontée et elle non plus. Elle a tenu tête à son père en arguant que je serai un bon mari. Qu’il ne fallait pas croire tous les on-dits sur la place du marché.
Nous avons célébré notre mariage en toute intimité, son père ne voulant pas que ça s’ébruite dans le village. J’étais tellement naïf … Le lendemain, elle devait me rejoindre au sein du Союз, afin d’officialiser notre union et de l’accueillir parmi nous. Cette union était un rayon de soleil au sein du Союз. La preuve que la cohabitation était encore possible malgré les discours de haine insufflés par le Comte Drogo Spiteful et ses partisans.
Elle n’est jamais venue … Le soir, quand j’ai été dans son village, elle était attachée au centre de la place. Elle avait été rouée de coup. Sa robe était déchirée et des insultes étaient inscrites sur son corps. Un écriteau devant elle indiquait que le procès pour trahison envers la Communauté se tiendrait le lendemain à l’aube. Pour ne pas que je puisse intervenir à cause du soleil. En attendant, des tresses d’ail me barraient la route.
Quand j’ai essayé de trouver une stratégie pour la détacher, un groupe d’hommes armés jusqu’aux dents est apparu pour m’en dissuader. Son père en faisait partie. J’ai essayé de l’implorer. Je lui ai répété encore et encore qu’il ne pouvait pas sacrifier sa fille. Il m’a jeté au visage qu’elle ne l’était plus depuis que j’avais osé poser la main sur sa fille pour profaner son corps. Le bourreau est arrivé en entendant l’agitation. Le procès n’a pas attendu l’aube, il s’est approché d’elle. Elle m’a regardé avec un regard plein d’amour, sachant le sort qui lui était réservé. Elle savait que c’était inéluctable. Je lui ai alors promis de la venger. Elle m’a simplement souhaité d’aimer à nouveau. Puis ils lui ont pris la vie … Depuis ce jour, je n’ai plus aucune foi dans l’humanité. Cela dit, je n’ai plus aucune foi dans les vampires non plus … Ma première réaction a été de la venger … »
Coline se blottit contre moi et je sens sa chaleur réconfortante. Les larmes roulent de nouveau sur mes joues. Je laisse le flot couler pour évacuer la colère et la honte de ne pas avoir pu la protéger, la sauver.
« Sur sa tombe, je lui ai promis de ne jamais la trahir. Mon cœur lui appartient. Elle a donné sa vie par amour. Je peux bien lui dédier mon cœur.
- Tu peux aussi réaliser son souhait : laisser la haine à la porte d’entrée et aimer de nouveau.
- Tu ne sais pas sur quel terrain tu t’engages, Coline. Mon âme est malsaine désormais. J’ai fait un pacte avec le diable pour la venger. J’ai troqué mon âme contre du pouvoir, de la puissance. Son père dirigeait la mafia sud-américaine, j’ai tué un à un les membres imminents de son réseau. Puis, j’ai assisté à sa déchéance en retournant les petites mains contre lui. Et j’ai pris sa place. Sa mort a été le plus doux des spectacles pour moi. Mon âme est pourrie maintenant. Il est trop tard pour la sauver. Je ne vaux pas mieux que ces déchets humains … Ce masque fait partie intégrante de moi maintenant …
- Laisse-moi au moins essayer. »
Elle ne me laisse pas le temps de répondre et m’embrasse. Pour la première fois depuis 1050 ans, mes lèvres rencontrent celles d’une humaine. Étrangement, ce n’est pas de la culpabilité que je ressens. Mais du soulagement. Je n’aurai plus à faire semblant avec elle. Elle m’entraîne dans sa chambre et je me laisse guider. Ça fait si longtemps que je ne me suis pas laissé aller. Je la laisse prendre les rênes pour la suite de la nuit. J’arrête de réfléchir et de calculer et suit simplement le mouvement en m’abandonnant complètement à elle. Je profite de sa peau sucrée en oubliant un instant que je suis un vampire et elle, une humaine. Une question furtive traverse mon esprit avant de s’enfuir : suis-je réellement en train de trahir Léonora ? Ou suis-je en train de la venger de la plus belle des façons ?
*****
Un petit focus, le temps d'un chapitre sur deux personnages qui me plaisent vraiment même s'ils sont secondaires. Je les trouve tous les deux attachants à leur manière mais ne pouvant leur donner un rôle beaucoup plus central dans mes chapitres (sinon, dans deux ans, je publie encore des majs :lol:), j'ai décidé de faire ce petit aparté. J'espère que ça vous aura plu :blush:
Un grand merci à vous tous de me lire, semaine après semaine :kissing_heart:
Le mariage des garçons n'étaient pas assez mouvementé ? :joy: C'est vrai, j'aurai pu faire dans l'originalité et faire débarquer le fantôme de Vlad ou carrément Drogo :mrgreen:
Je confirme est juste trop trop belle dans cette robe :love: Tu l'as sacrément bien réussie :kissing_heart: Tu as raison de te lancer des fleurs :blush:
Il reste encore les objectifs liés aux enfants à déverrouiller mais je viens à bout de ce challenge :tongue: J'ai un peu d'avance en jeu et je peux te dire qu'il reste encore une bonne dizaine de chapitres environ (je ne sais pas encore exactement vu que j'ai encore deux pièces à débloquer :mrgreen:). Mais effectivement, ça aurait bien clôturé cette histoire :mrgreen:
Mais la fin approche :blush:
Dousha est vraiment incorrigible :lol:
Sur ces bonnes paroles, il ne me reste plus qu'à vous souhaiter une bonne lecture ! :blush:
Promesse rompue ?
Quelques mois plus tard, appartement de Coline - Point de vue d’Aridai
Cela fait 4 jours que nous sommes obnubilés par cet écran. Enfin, Coline l’est … Moi, je me débats plutôt avec mes démons. Elle est en train de chercher à comprendre un morceau du code créé par Nicolas Ostrander pour l’utiliser à notre avantage. Elle s’acharne encore et encore. Je devrais mettre fin à son combat numérique mais à chaque fois que j’ouvre la bouche, les mots restent bloqués derrière mes lèvres.
« Tu penses à quoi ?
- Pardon ?
- Tu as l’air complètement absorbé dans tes pensées. Donc je me demande à quoi tu penses. Attention, réfléchis bien avant de répondre ! Si tu me réponds autre chose que ce code, je te tue sur le champ ! »
Je vais m’asseoir à ses côtés et ne peux que sourire en entendant ces menaces. Si seulement elle connaissait le fond de ma pensée en ce moment. Mais elle fronce les sourcils et se replonge dans son code.
Je me rappelle alors de notre première rencontre, de notre première discussion. Nous étions au Domaine des Bloodworth.
Elle est entrée juste avant Lavinia et moi dans la salle du Круг. Darius, Isaac et Kate l’attendaient. J’ai entendu Darius prendre la parole :
« Bonjour Coline, merci de te joindre à nous.
Coline : Je n’allais quand même pas louper l’occasion de rencontrer des vrais vampires !!! »
En entendant cette phrase, je me suis tourné vers Lavinia qui a haussé les épaules en me répondant :
« Darius a su s’entourer d’humains ouverts d’esprit. On n’est plus à une excentricité près !
- Ce gamin ira très loin. Il sait choisir ses batailles et ses alliés. Tobias a intérêt à s’accrocher à sa place s’il ne veut pas la perdre !
- Je ne suis pas sûre que Darius la convoite un jour. »
Quand je suis entré dans la pièce, suivi de Lavinia, la jeune fille, que je ne connaissais pas encore, s’est retournée d’une traite. Elle a ouvert des yeux grands comme des soucoupes et s’est exclamée :
« Des vrais vampires ! J’en reviens pas ! Alors là ! C’est trop un truc de fou ! »
Lavinia a conservé son côté « grande dame » comme toujours et s’est présentée comme si de rien n’était à la nouvelle recrue de Darius. Mais l’humaine profane qui était face à nous n’en a rien eu à faire. Elle semblait dans un monde parallèle. J’avais gardé le souvenir de regards méprisants de la part d’humain, pas de fascination. La jeune Kate, totalement scandalisée, s’est écriée : « Coline ! Tu m’avais promis de bien te tenir ! »
Il n’en a pas fallu beaucoup plus pour me donner envie de m’amuser un peu. Je me suis approchée d’elle et, bien malgré elle, elle a pris part involontairement à mon jeu. Elle ne m’a même pas laissé le temps de me présenter et m’a directement demandé :
« Vous savez lire dans les pensées ? Vous pouvez sortir dehors ? Nan, parce que Darius y parvient donc … »
N’y tenant plus, je me suis laissé aller à ce petit jeu en lui répondant : « Je peux vous montrer l’étendue de mes pouvoirs si vous le souhaitez mais nous ne sommes pas dans le lieu le plus approprié et … ». Mais bien vite, Darius a remarqué l’hypnose et a mis fin à ce divertissement : « Aridai ! Arrête ça ! Si tu es là pour t’amuser, tu peux repartir tout de suite ! »
Ne voulant pas me le mettre à dos dès notre première réunion, j’ai mis fin à l’hypnose et la jeune Coline a semblée réaliser que quelque chose ne tournait pas rond.
Coline : « Qu’est-ce … Vous avez fait quoi là ?
Aridai : Si on ne peut même plus s’amuser un peu.
Kate : Il t’a hypnotisé ! Ne lui fais pas confiance ! C’est un vampire ! »
Ignorant la pique de la jeune sœur d’Isaac, je me suis concentrée sur cette Coline. Je pensais la voir bouder, vexée de s’être fait avoir. Mais au contraire, elle n’a rien perdu de son aplomb et s’est mise à m’enguirlander comme c’est pas permis :
« Vous avez fait quoi ?!?! Vous êtes pas au courant que c’est pas poli ? Moi, toute gentille je vous pose les questions, pour m’intéresser à vous ! Et vous faites quoi ? Vous jouez avec moi en m’hypnotisant ? Ça se fait pas !
- Je sens que nous allons tous faire une équipe de choc.
- Et en plus, il m’ignore ! Bonjour la galanterie ! »
J’ai passé le reste de l’après-midi à écouter d’une oreille distraite les débats entre les différentes personnes présentes. Mais je n’ai pas réussi à détacher mes yeux de cette humaine. Une seule femme avait eu le cran de me regarder de cette manière, de me répondre avec autant de désinvolture. Et cette femme, je l’ai aimé de tout mon être.
Depuis ce jour, mon intérêt pour cette jeune femme grandit. Quand je vois sa force, sa volonté, je ne peux que l’admirer. Mais je ne peux pas … Je n’ai pas le droit …
« Allo ! Ici la terre ! J’attends une réponse ! Alors ? Tu penses à quoi ?
- Tu choisis l’honnêteté ou le mensonge ?
- Sur une échelle de 1 à 10, la vérité se situe où ?
- Tu es une femme donc je dirais que sur le moment, ce sera 12 mais dans la seconde qui suivra, ça descendra à 2 ou 3. En réalité, tu seras encore énervée mais juste pour la forme.
- Va pour l’honnêteté alors.
- Je repensais à notre rencontre.
- T’es sérieux là ? Je galère sur un code et toi, tu penses à … notre rencontre. Pourquoi tu penses à ça ?
- Nous avons franchi un sacré cap : tu m’as disputé comme du poisson pourri à l’époque et aujourd’hui, tu me menaces. Je trouvais simplement que nous avions fait du chemin. »
« C’est ça oui ! J’aimerais bien qu’on passe à la vitesse supérieure et que l’on soit en osmose totale pour décoder ce fichu programme !
- Je croyais que tu voulais ma mort. J’ai dû mal comprendre.
- Arrête ce petit jeu !
- Pourquoi tout le monde croit que je joue sans cesse à un jeu ?
- Parce que c’est vrai ! »
J’en oublie un instant tous mes démons et surtout la promesse que je m’étais faite : garder des relations strictement professionnelles avec elle. Elle me rappelle Léonora. Et même si je sais que je ne devrais pas me laisser tenter, je craque :
« Vraiment ? Vas-y. Quel rôle je joue ? »
A ce moment, je m’attends à ce qu’elle me dise que je suis juste un manipulateur égocentrique. Mais ce qu’elle me répond à la place me désarme totalement.
« Pourquoi tu joues toujours au gros dur comme ça ?
- Que je …
- C’est vrai, ok ! Tu diriges la mafia sud-américaine mais je suis certaine que ce n’est qu’une façade !
- Pourquoi crois-tu ça ?
- Parce que je le vois. On est pareil tous les deux … Moi, je me cache derrière un écran et une couche de maquillage et toi derrière ce rôle de gros bras et ta forme sombre.
- Je ne joue pas un rôle. Je suis un vampire dangereux. Et c’est bien connu, les vampires sont forcément mauvais non ? La preuve, je n’ai pas pu m’empêcher de jouer avec toi dès le premier jour.
- Pas à moi, Aridai … Tu crois vraiment que c’est ce que je pense ? C’est vraiment ce que tu penses de toi ? »
La conversation prend un tournant que je n’avais pas prévu et commence à me faire peur. Je me sens soudainement vulnérable. Je me compose un visage de façade et j’essaye de trouver une échappatoire :
« Quelle importance ça a ? Ce rôle m’a permis d’avoir le pouvoir que je convoitais. D’exister.
- Mais à quel prix ? »
Je ne peux m’empêcher de répondre dans un murmure : « Mon âme … »
Alors qu’elle va reprendre la parole, je coupe court à la conversation :
« Tu ne me connais pas Coline. Nous travaillons ensemble depuis quoi ? Quelques mois ? Un an ? J’ai près de 1400 ans au compteur.
- Si ça peut te rassurer de croire ça ! Je sais que je ne me trompe pas. »
Un silence pesant s’installe dans la pièce et elle retourne à son code. Elle ne se rend pas compte de mon malaise. Elle est trop absorbée dans ses recherches. J’essaye à nouveau de formuler la solution pour le code. 4 jours que j’ai trouvé la solution. 4 jours que je n’arrive pas à me résoudre à la lui donner. 4 jours que je profite de chaque seconde en sa présence comme si ma vie éternelle en dépendait. Léonora, pardonne-moi …
En plein milieu de la nuit
Alors que je suis en train de méditer pour régénérer mon énergie, elle me tape le bras.
Je reprends peu à peu pied dans la réalité.
« J’en ai ma claque … J’ai pas le niveau … J’y arriverai jamais … »
Spoiler
Remarque qui ne sert strictement à rien mais j'adore la mimique d'Aridai sur ce screen :joy:
Elle est complètement abattue et déçue d’elle-même. La voir ainsi me brise littéralement le cœur. Les mots acceptent enfin de franchir la barrière de mes lèvres et je lui donne alors la clé de décodage. Elle est tellement lasse qu’elle ne prend même pas la peine de réagir. Elle retourne vers le PC et au bout de quelques minutes, voyant que la solution semble fonctionner, elle me regarde :
« Pourquoi tu ne me l’as pas donné plus tôt ? Tu l’as depuis quand cette clé de décodage ?
- Je suis venu pour te la donner. Initialement. Mais …
- C’est pas le moment de jouer aux devinettes là, Aridai. Je suis crevée, j’ai juste envie de dormir …
- Mais ça n’aurait duré que quelques minutes, quelques heures tout au plus. Je … Si tu trouvais rapidement, je serai retourné en Amérique et …
- Tu as gardé l’info pour …
- Ne le dis pas … s’il te plaît … »
Pendant qu’elle continue à pianoter sur son clavier, je fais les cents pas. Quand j’ose enfin affronter son regard, je vois qu’elle n’a qu’une envie : se lever et m’en mettre une. J’avoue, elle est méritée.
« Tu m’as fait tourner en bourrique pendant 4 jours juste pour passer du temps avec moi ?!?!
- Dit crûment, oui. C’est à peu près ça.
- Pourquoi ? Les gens civilisés proposent de passer du temps ensemble !
- Tu viens de le dire : les gens civilisés.
- Je suis trop fatiguée pour m’énerver mais tu ne perds rien pour attendre Aridai Hizkiah ! C’est moi qui te le dis ! »
Elle me lance encore un regard lourd de sens et va s’allonger sur le canapé pour faire une sieste. Sachant qu’elle va dormir un long laps de temps, je retourne à ma méditation mais celle-ci est beaucoup moins sereine que la précédente. Des images de Léonora me reviennent en mémoire. Je revois ses longs cheveux noirs, sa peau pâle et son sourire envoûtant. Mais sans cesse, les images de sa mise à mort ressurgissent. Je revois son regard plein d’amour alors qu’elle a conscience que c’est la raison pour laquelle elle est condamnée. Je m’entends de nouveau lui promettre : « Je te vengerai, Léonora. Je te vengerai. » Et toujours la même réponse : « Aime à nouveau, Aridai. Ce sera la plus belle des vengeances ». Puis, sa tombe. Que j’ai fleurie pendant des siècles en lui promettant que jamais je ne la trahirai. Que notre amour resterait intact. Mais je sens que mon cœur est en train de la trahir …
« Hey ! Tout va bien ? Ça fait des cauchemars un vampire ? »
Je reviens à moi et la remercie intérieurement de m’avoir arraché à ses souvenirs douloureux. Je m’assieds sur le canapé en gardant le silence.
Elle reste silencieuse également tout en posant sa main sur la mienne. Elle finit par essuyer une larme qui roule sur ma joue. Je ne l’avais même pas sentie. Après avoir attendu quelques minutes, elle me demande :
« Qui est Léonora ? Tu n’arrêtais pas de répéter Léonora, Pardonne-moi. »
Je m’éloigne un peu d’elle mais j’ignore pourquoi, j’ai répondu instinctivement, me mettant à nu sans m’en rendre compte :
« Mon amour perdu.
- Tu me racontes ?
- Il n’y a pas grand-chose à en dire ».
Elle me sourit et me dit : « Quand on commence comme ça, ça finit souvent en très longue histoire ! Vas-y ! J’ai tout mon temps pendant que le PC turbine ! Et puis, tu voulais rester ici encore un peu, non ? »
Sa malice me pousse à me confier un peu plus. Je commence à lui raconter ma vie, avant la Grande Guerre :
« En l’An 408 avant le Sim-Lama, la Grande Guerre a commencé. A l’époque, je faisais partie d’un Союз en Amérique Latine. J’étais sentinelle et il m’arrivait parfois de faire des missions d’espionnage pour mesurer l’étendue des dégâts. Les premières années de la guerre n’ont pas été violentes physiquement. Le combat était essentiellement idéologique. J’effectuais toujours la même ronde en laissant traîner mes oreilles un peu partout. J’arrivais toujours à ce lavoir. En l’an 372, une nouvelle jeune fille a commencé à y venir. Elle était magnifique. J’étais encore un jeune vampire à l’époque, inexpérimenté. A peine deux siècles. Je savais pertinemment que les unions inter-espèces étaient courantes. Mais seulement au sein du Союз. Cette fille n’appartenait pas à un Союз. Son père était un riche marchand. Enfin, c’est ce que je pensais. »
Je laissais un instant les souvenirs agréables défiler devant mes yeux.
« Pendant quelques mois, nous nous sommes simplement adressés des sourires, des signes de la main, un regard un peu fuyant. J’étais un guerrier. Les femmes, ce n’étaient pas mon domaine. Ça ne l’a jamais été. J’avais eu quelques aventures mais rien de réellement sérieux. Un soir, au crépuscule, j’ai pris mon courage à deux mains et j’ai été lui parler. Elle savait que j’étais un vampire tout comme je savais qu’elle était humaine. Mais à l’époque, personne ne cachait sa nature. Un jeu de séduction a commencé et a duré pendant plus d’un an. »
Elle revient vers moi et reprend mes mains en m’incitant du regard à continuer. Elle me sourit et je lui réponds en souriant en retour : « Je n’ai jamais été très rapide en la matière ! ». Elle se met à rire : je pense qu’elle a compris le sous-entendu. Cette fois-ci, je ne cherche plus à fuir son contact. Je reprends alors mon récit :
« Nous nous voyions très souvent, au moins deux ou trois fois par semaine. Notre romance a duré pendant presque un an. J’étais éperdument amoureux d’elle. J’aurais décroché la Lune pour elle. J’ai fini par la demander en mariage. Elle a accepté. Mais je voulais faire ça dans les règles de l’art. Alors j’ai sollicité la bénédiction de son père. Il a refusé : j’étais un vampire et le clivage entre nos espèces commençait à se creuser. Mais je ne me suis pas démontée et elle non plus. Elle a tenu tête à son père en arguant que je serai un bon mari. Qu’il ne fallait pas croire tous les on-dits sur la place du marché.
Nous avons célébré notre mariage en toute intimité, son père ne voulant pas que ça s’ébruite dans le village. J’étais tellement naïf … Le lendemain, elle devait me rejoindre au sein du Союз, afin d’officialiser notre union et de l’accueillir parmi nous. Cette union était un rayon de soleil au sein du Союз. La preuve que la cohabitation était encore possible malgré les discours de haine insufflés par le Comte Drogo Spiteful et ses partisans.
Elle n’est jamais venue … Le soir, quand j’ai été dans son village, elle était attachée au centre de la place. Elle avait été rouée de coup. Sa robe était déchirée et des insultes étaient inscrites sur son corps. Un écriteau devant elle indiquait que le procès pour trahison envers la Communauté se tiendrait le lendemain à l’aube. Pour ne pas que je puisse intervenir à cause du soleil. En attendant, des tresses d’ail me barraient la route.
Quand j’ai essayé de trouver une stratégie pour la détacher, un groupe d’hommes armés jusqu’aux dents est apparu pour m’en dissuader. Son père en faisait partie. J’ai essayé de l’implorer. Je lui ai répété encore et encore qu’il ne pouvait pas sacrifier sa fille. Il m’a jeté au visage qu’elle ne l’était plus depuis que j’avais osé poser la main sur sa fille pour profaner son corps. Le bourreau est arrivé en entendant l’agitation. Le procès n’a pas attendu l’aube, il s’est approché d’elle. Elle m’a regardé avec un regard plein d’amour, sachant le sort qui lui était réservé. Elle savait que c’était inéluctable. Je lui ai alors promis de la venger. Elle m’a simplement souhaité d’aimer à nouveau. Puis ils lui ont pris la vie … Depuis ce jour, je n’ai plus aucune foi dans l’humanité. Cela dit, je n’ai plus aucune foi dans les vampires non plus … Ma première réaction a été de la venger … »
Coline se blottit contre moi et je sens sa chaleur réconfortante. Les larmes roulent de nouveau sur mes joues. Je laisse le flot couler pour évacuer la colère et la honte de ne pas avoir pu la protéger, la sauver.
« Sur sa tombe, je lui ai promis de ne jamais la trahir. Mon cœur lui appartient. Elle a donné sa vie par amour. Je peux bien lui dédier mon cœur.
- Tu peux aussi réaliser son souhait : laisser la haine à la porte d’entrée et aimer de nouveau.
- Tu ne sais pas sur quel terrain tu t’engages, Coline. Mon âme est malsaine désormais. J’ai fait un pacte avec le diable pour la venger. J’ai troqué mon âme contre du pouvoir, de la puissance. Son père dirigeait la mafia sud-américaine, j’ai tué un à un les membres imminents de son réseau. Puis, j’ai assisté à sa déchéance en retournant les petites mains contre lui. Et j’ai pris sa place. Sa mort a été le plus doux des spectacles pour moi. Mon âme est pourrie maintenant. Il est trop tard pour la sauver. Je ne vaux pas mieux que ces déchets humains … Ce masque fait partie intégrante de moi maintenant …
- Laisse-moi au moins essayer. »
Elle ne me laisse pas le temps de répondre et m’embrasse. Pour la première fois depuis 1050 ans, mes lèvres rencontrent celles d’une humaine. Étrangement, ce n’est pas de la culpabilité que je ressens. Mais du soulagement. Je n’aurai plus à faire semblant avec elle. Elle m’entraîne dans sa chambre et je me laisse guider. Ça fait si longtemps que je ne me suis pas laissé aller. Je la laisse prendre les rênes pour la suite de la nuit. J’arrête de réfléchir et de calculer et suit simplement le mouvement en m’abandonnant complètement à elle. Je profite de sa peau sucrée en oubliant un instant que je suis un vampire et elle, une humaine. Une question furtive traverse mon esprit avant de s’enfuir : suis-je réellement en train de trahir Léonora ? Ou suis-je en train de la venger de la plus belle des façons ?
Un petit focus, le temps d'un chapitre sur deux personnages qui me plaisent vraiment même s'ils sont secondaires. Je les trouve tous les deux attachants à leur manière mais ne pouvant leur donner un rôle beaucoup plus central dans mes chapitres (sinon, dans deux ans, je publie encore des majs :lol:), j'ai décidé de faire ce petit aparté. J'espère que ça vous aura plu :blush:
Un grand merci à vous tous de me lire, semaine après semaine :kissing_heart:
About L'atelier Des Créateurs & Créatrices Les Sims 4
Partagez vos captures d'écran et créations personnalisées, des mods, des défis, et des moments amusants dans le Coin Créatif des Sims 4.2,304 PostsLatest Activity: 6 hours ago
Recent Discussions
- 9 hours ago
- 15 hours ago