[Challenge - Place du Marché] - La réhabilitation des vampires par Darius Bloodworth [Terminée]

Quand un et un font trois

Au printemps suivant, au parc de Newcrest – Point de vue de Darius

Isaac et moi avons enfin un week-end de congé pour se détendre ensemble. Loin des problèmes du boulot, de la communauté vampirique, etc … Aridai et Coline ont réussi à s’approprier le programme de Nicolas. Le programme créé initialement permettait de provoquer un shut-down total dans une ville. Ils l’ont modifié pour qu’il soit mondial. Le monde entier sera dans le noir, sans pouvoir recourir à la technologie. Ils l’ont calibré ensemble pour l’utiliser lors de l’attaque des exploiteurs. Mais c’est à double tranchant : la finance sera totalement neutralisée, les humains vulnérables et nous, contraints d’agir à l’aveugle.

L’attaque des exploiteurs se fait attendre depuis presque deux ans maintenant mais nous soupçonnons les exploiteurs de vouloir mettre nos nerfs à l’épreuve. Si nous abattons toutes nos cartes, ils risquent de le retourner contre nous. On est donc contraint d’attendre qu’ils attaquent les premiers. Drogo Spiteful connaît ma nature, du moins, il le présume. Je le soupçonne de jouer la montre en espérant que je développe mon instinct de prédation et que je sois hors-jeu …

Bref, en attendant, Isaac et moi essayons de profiter de la vie maintenant que les beaux jours sont de retour.


Au parc, une petite fille était en train de jouer dans le bateau pirate. Elle nous interpelle alors qu’on venait de s’asseoir sur un banc pour profiter du soleil (enfin surtout Isaac, moi je le supporte par amour :mrgreen:) :
« M’sieur ! A l’abordage ! »
Sans attendre, on se lève pour faire les monstres marins et la petite se met à rire aux éclats. Elle continue à crier des ordres à un équipage imaginaire et multiplie les bruits pour imiter les tirs de canon.


Se laissant complètement prendre au jeu, on est resté avec elle pendant deux heures. Parfois, l’un de nous devait monter sur la proue pour l’aider, parfois reprendre notre place de monstres. Nous avons suivi à la lettre toutes ses consignes pendant toute l’après-midi sans voir le temps passer.


Quand on est arrivé à la maison, je me suis littéralement jeté dans mon cercueil, complètement vidé de mon énergie. Je ne m’étais pas rendu compte que j’avais épuisé mes forces pour supporter le soleil.


Pendant que la méditation me permet de recharger mes réserves, j’entends une mélodie au piano. Je ne me lasse pas de l’entendre jouer de la musique quand je suis dans mon cercueil.

Point de vue d’Isaac


Darius est parti directement dans son cercueil. Moi, j’ai pris une petite douche puis je me suis installé à mon piano. A l’époque, Darius m’avait dit que mon clavier ne serait d’aucune utilité quand j’ai emménagé. Je n’ai pas compris tout de suite pourquoi mais quand j’ai vu le piano, j’ai cru que j’allais pleurer ! Un piano à queue, je n’aurais jamais pu m’offrir un tel bijou avec ma petite paye, sans parler de la place manquante dans l’appartement. Darius m’a alors expliqué que ses parents avaient insisté pour pouvoir m’offrir un cadeau d’emménagement.

Je m’assieds donc sur ce banc dès que j’en ai l’occasion. J’ai souvent un public attentif qui dresse l’oreille, que ce soit Darius avec son ouïe fine ou Dousha qui a le don pour toujours bien choisir son moment pour passer à la maison.

Deux heures plus tard


Darius est venu me chercher pour que l’on s’installe sur le canapé pour discuter :
« Ca fait du bien ?
- Et comment ! Je ne m’étais pas rendu compte que je m’étais vidé à ce point ! Dousha m’a traité d’inconscient mais je me suis tellement amusé cet après-midi !
- Moi aussi ! Ça m’a rappelé de super souvenirs avec Kate, quand je jouais avec elle dans le jardin. Je me pliais en 4 pour satisfaire le moindre de ses caprices. L’histoire de ma vie quoi !
- Tu es dur avec toi-même là ! N’empêche, j’y retournerais bien le prochain week-end de congés ! »

Un silence s’est installé puis Darius m’a regardé avec insistance. Sans mot, j’ai compris ce qu’il me demandait silencieusement :
« Tu y penses depuis longtemps ?
- Disons que je me suis renseigné sur les pratiques humaines en la matière.
- Et … ?
- D’un côté, je me dis qu’on devrait attendre que toute cette histoire soit derrière nous, mais en même temps … »
Il me regarde un peu gêné et reprend :
« L’horloge tourne quoi … »
J’explose de rire en entendant ça : « Habituellement, ce sont plutôt les femmes qui sont visées par ce problème technique ! »
Voyant que je ne suis pas du tout vexé, il se met à rire à son tour et continue :
« Disons que le problème est moins immédiat dans ton cas mais à un moment donné, tu n’auras plus la forme physique pour t’occuper d’un bambin qui court partout !
- Tu marques un point ! »

Le reste de la soirée a été consacré à la lecture de tous les documents trouvés par Darius pour procéder à une adoption. Ce n’est vraiment pas une partie de plaisir pour les couples homosexuels hommes … Je savais d’avance que ça ne serait pas facile mais je ne pensais pas qu’il y aurait autant d’obstacles … Mais on n’est plus à une difficulté près !

***

Deux ans plus tard


Le combat a enfin pris fin ! Après cette discussion il y a deux ans, on s’est très vite attelé aux démarches administratives en prenant conscience de la tâche de titan qui nous incombait. Mais nous avons vaincu ! Nous sommes les heureux papas d’un petit Nathanaël. Ce nom s’est imposé de lui-même : don de Dieu. C’est exactement ça !


Isaac se débrouille comme un chef avec lui. Je sais que je ne suis pas objectif mais ça le rend encore plus sublime à mes yeux quand je le vois avec ce petit bout’chou dans les bras.


Il en est fou ! Il adore jouer et parler à Nathanaël, qui semble bien profiter de son papa également. Isaac est transformé, épanoui. J’ai l’impression que fonder sa propre famille le réconcilie avec son passé et son deuil durant son enfance.


Pour ma part, j’apprends plus difficilement le rôle de père. Je ne veux pas ressembler à mon paternel mais j’ai parfois du mal à jauger les besoins de Nathanaël. C’est un petit humain, tout fragile, livré à lui-même et je n’ai pas toujours le réflexe de penser aux besoins primaires des humains :mrgreen:


Mais Isaac est toujours présent pour prendre la relève en cas de besoin.
« Alors mon trésor, Vatti a encore changer ta couche et t’a fait un câlin alors que tu as un petit creux ? T’en fais pas, Daddy est là ! Il finira bien par se rendre compte que le biberon, c’est plus souvent que mes repas ! »

*****

Nathanaël signifie Don de Dieu et je trouvais que ce nom collait parfaitement avec le parcours du combattant que peut représenter l'adoption pour les couples homosexuels :cry:

Cette maj est certes petite en taille mais ô combien symbolique en jeu puisque j'attaque sérieusement le dernier étage de la maison et par la même, je me rapproche tout doucement de la fin de ce challenge :blush:

Encore merci à tous de me lire :kissing_heart:

Je ovus souhaite à tous une belle soirée ! :blush: