[challenge] La vie trépidante de mon Bouzeu à la ferme [MAJ: 12/06]

Non, c'est pas vrai !
- ALEXANDRE ! C'est QUOI ce ramassis d'ordures que tu m'as installées sur le terrain ?
- Quelles ordures ? ? Ah, tu parles d'mes trouvailles. Mais c'est point des ordures !
- Ah-non ? T'appelles ça comment : Une gazinière hors d'usage, un lit complètement défoncé et je passe sous silence le canapé et la console qu'on jurerait rescapés d'un incendie... T'es où d'abord que je te vois pas ?
- J'me fais beau paske Julia m'a invité à la r'joindre au festival de l'amour.
- Montre-toi donc, j'ai hâte de voir ça.



- Et voilà ! Kess que t'en penses ?
- Ha-ha-ha ! C'est ça que t'appelles "te faire beau" ?
- Ben quoi ? Elle t'plaît point ma nouvelle tenue ?
- Un conseil, mon Bouzeu, ressors l'ancienne !
- On voit ben qu'ty connais rien. C'est le louke citadin qu'ça s'appelle
- Le look citadin ? Non, pas vraiment



- Tu sais qu'tu m'fatigues à la fin, d'être toujours sur la négative ? Bon, allez, faut que gigot !
- Hep-hep ! Avant de partir, tu vas me mettre les plats pourris de ton inventaire dans la benne.
J'ai dit : DANS LA BENNE ! Pas dans la poubelle !
Rhâaa, va aussi falloir virer la poubelle. J'espère qu'il m'en fera pas encore une maladie.



- Salut Julia ! J'chuis accouru dès qu'j'ai r'çu ton message. Mais c'est point facile avec la Fonsine. Elle m'invente toujours des corvées au dernier moment. Alors ça fait que j'chuis un poil en r'tard.
- Mais t'as pris le temps de changer de tenue, je vois ça.



- Ouais, je m'suis fait beau pour toi, ma Julia, pour point t'fiche la honte
- Mais fallait pas Alex ! D'autant que c'est raté .
- Tu veux dire que ? Que...
- Elle te l'a donc pas dit, ta Fonsine, que t'étais ridicule dans cette tenue ?
- Attends voir que j'me rappelle... peut'êt ben qu'si. Mais ya que j'l'ai point crue
- Ben t'as eu tort !



- Hé-ben dis donc mon Bouzeu, elle te l'a pas envoyé dire. Elle y va pas avec le dos de la cuillère, ta Julia.
- M'en fiche complètement d'abord.
- Si c'est vrai, t'as bien raison. Tu crois qu'elle est mieux, avec sa robe à bretelles qui lui arrive à mi-cuisses ? Elle aurait tout intérêt à les cacher d'ailleurs...
- Paske ?? J'te préviens Fonsine, si t'arrêtes point d'la critiquer, on va point tête copains !
- Bon-bon, d'accord. Elle est belle, elle est charmante, c'est une bien jolie personne, pleine de délicatesse. Et tu vas faire quoi, maintenant qu'elle t'a laissé en plan ? Si tu en profitais pour faire un tour au festival, voir s'il y a quelque chose à glaner.



- Tiens, j'ai une idée : Si tu allais t'acheter un tee-shirt ? Tu pourrais remplacer ta chemise à fl...
- Remplacer ma belle ch'mise ?! Mais n'en est POINTquestion !! C'est elle qu'elle fait mon louke.
- On est bien d'accord. Mais ton look... - comment dire ?- T'as bien vu qu'il ne plaisait pas à Julia. Regarde la, qui rase les murs dans l'espoir de se faire oublier.
- Si lui plaît point, tant pis pour elle, y m'plaît à moi et c'est l'principal. T'as point remarqué que tout l'monde me r'garde ? J'chuis, comme qui dirait, une vedette !



C'est même une sacrée vedette dans son genre. Mais faut pas croire, il fait le fier, dit qu'il s'en moque, mais il en a gros sur le coeur de la réaction de Julia. Il n'est que de voir les regards de crapaud mort d'amour qu'il lui lance tandis qu'elle fait mine de ne pas le voir.



- M'sieur ! M'sieur ! Vous ne voulez pas acheter un tee-shirt de l'amour ?
- Pour de quoi faire ?
- Ben... pour remplacer votre chemise, pardi !



- Quoi, ma ch'mise ?! Kess qu'elle a ma ch'mise ?! Quelque chose qui t'plaît point ?
- Woah, un fan de Johnny ! Tiens, pour la peine, j'te fais 25% de ristourne sur mes boules à neige.
- Si - et j'dis ben Si - j'dois acheter kèke chose, ça s'ra un ti-shirt. Combien qui coûte ?
- Seulement 25 simflouzes
- C'est point donné ! Et avec la ristourne ?
- Ha-non, pas de ristourne, sur les tee-shirts. On a déjà bien du mal à gagner sa croûte.
- Et point d'ristourne, point d'vente ! C'est qu'on m'la fait pas, à moi. J'sais ben c'que c'est que d'marchander.



- Et pour le monsieur, ça sera quoi ?
- Faites-moi un assortiment de tee-shirts. C'est pour offrir
- Tout de suite, monsieur
- Mais-hé ! J'étais là avant lui !
- Oui-mais, puisque vous ne vouliez rien.
- J'ai réfléchi. On a ben l'droit d'réfléchir, non ? Hé-ben maint'nant, j'veux un ti-shirt
- Ah j'vous jure, faut s'les farcir, les clients qui savent pas c'qu'ils veulent !



- Bravo mon Bouzeu ! Tu t'es pas laissé marcher sur les tongs, je suis fière de toi. Mais pourquoi t'as pas enfilé ton tee-shirt ?
- PASKE ! Paske j'l'ai acheté pour te faire plaisir, - même que j'ai point les moyens-, mais faut point compter sur moi pour l'porter.
- Ce qui m'aurait vraiment fait plaisir c'est justement que tu le portes.
- Point question !
- Comme tu veux, mais... Oh, Regarde le stand là-bas ! Tu peux interroger le gourou, la vieille Tina, au sujet ton avenir sentimental. Elle fait un peu de cinéma, mais elle est de bon conseil. Sois poli et même respectueux avec elle compte-tenu de son grand âge
- D'aaacord, j'y vais. Mais j'commence à en avoir plein les bottes
- Tu veux dire : plein les tongs.



- Salut, la vieille ! Paraît qu'vous pouvez m'dire de quoi qu'il en r'tourne pour mon avenir avec Julia.
- Le sage dit : Pour pouvoir contempler l'arc en ciel, il faut d'abord endurer la pluie.
- J'comprends que couic à vot' charabia. Arrêtez vot' cinéma et disez-moi donc si que ça va s'arranger avec Julia



- Le sage dit : Accepte ce qui est, laisse aller ce qui était et croies en ce qui sera.
- J'y pige toujours que couic. C'est-y que faut que j'laisse tomber ? Elle m'plaisait pourtant ben, ma Julia.
- Le sage dit...
- Oooh, y peut ben raconter c'qui veut, pour moi tout ça, c'est du chinois !



- C'est quoi c'te fontaine, Fonsine ?
- C'est du thé sakura mon Bouzeu, une sorte d'aphrodisiaque
- D'afro... ?? J'peux ty n'en prendre ?
- Si ça peut t'aider à surmonter ta déception. Mais vas-y mollo quand même.



Schploc ! Schploc ! Aaah qu'il est doux à entendre le bruit des tongs dans la flotte.
- Julia ! Juhuliaaa ! Où que c'est donc qu'té ma Julia ?
- Hé ben mon cochon, tu t'es mis dans un bel état ! Je t'avais pourtant bien recommandé d'y aller mollo



- Ah Julia ! MA Julia ! Que j'chuis ti content de te r'trouver.
- J'étais pas perdue Alex, je suis restée là toute la soirée à travailler mes cours.
- J'ai ben cru... J'royais qu'tu voulais plus m'voir.
- Et pourquoi, je voudrais plus te voir ? y a pas de raison.
- Ben... à cause d'ma ch'mise qu'elle t'plaît point.



- Qu'est ce que j'en ai à faire de ta chemise ? Tu t'habilles comme tu veux, j'ai pas mon mot à dire. Même si parfois c'est plus fort que moi. Maintenant, tu m'excuseras, mais j'ai quelque chose à faire et c'est plutôt urgent.
- Pars point maint'nant Julia ! Faut que j'te dise kèke chose et ça aussi, c'est urgent.
- Tu comptes me suivre comme ça jusqu'aux toilettes ? Parce que c'est là que je vais, puisqu'il faut te mettre les points sur les "i"



- Julia si ça t'nait qu'à moi, j'te suivrais jusqu'au bout du monde. T'as point compris que j't'aime pour de vrai ? Quand j'dis que j'en dors plus d'la nuit, que j'ai l'goût à rien quand t'es pas là, que j'peux point m'figurer ma vie sans toi, c'est point des bêtises. J'le pense vraiment.
Je t'aime, Julia. J'voudrais l'crier au monde entier. JE T'AAAAIME !!!



- Chuuuuttt, pas si fort ! Moi aussi, je t'aime gros bêta.
- Tu... tu... j'ai ti ben entendu qu'tu m'aimes ? C'est point des idées que j'me fais ?



- Bien sûr que je t'aime Alex.Tu es tellement touchant dans ta naïveté. Tu es vrai, sincère, sensible, sans méchanceté. Ce n'est pas si courant, crois moi. Pourquoi penses-tu que je t'ai invité au festival de l'amour ? Et tu sais quoi ? Je désespérais d'entendre un jour ta déclaration.
- Oh, ma Julia ! J'chuis... j'chuis...

- Oui-oui-oui, mon Bouzeu ! T'es sur la bonne voie. Allez-allez lance toi, embraye : premier baiser maintenant, elle n'attend que ça, ta Julia.



SCHBING !!!
Oooh non-non, il s'est évanoui. Juste au moment de porter l'estocade. L'émotion, sans doute.
- Réveille-toi, mon Bouzeu, c'est pas le moment de flancher. Le baiser ! Le baiser ! Le bai...



Ah, quand même !