Bonjour la communauté :) Je me suis remise aux Sims après une assez longue pause. (Vive le confinement !) J'ai pu finalement tester du contenu (GP et extensions) que j'avais sur mon jeu depuis le...
Merci à tous pour vos compliments. C'est vraiment très encourageant. J'ai dû élaguer beaucoup mes réponses pour éviter de trop vous influencer. Alors ce sera succinct.
Honnêtement, @Arcaluce, si j'ai ri au début du chapitre, à la fin, je tirais une tête de quatre kilomètres de long. Je rends justice à Wana'ao par la suite, mais en attendant... :persevere: Raven a la fâcheuse tendance à confondre les plaisirs de la table et du lit. :smirk: Il a la faiblesse "soif insatiable" d'ailleurs. Ce n'est pas qu'une question de qualité, mais aussi de contexte, et du stress que chez moi ça peut générer.
@CandideJadis Plus un oracle est fumeux, mieux c'est ; comme ça, pour peu qu'on l'espère ou qu'on le craigne, on lui trouvera mille et une façons de se réaliser ! La preuve juste en-dessous. :tongue: Bon, j'arrête avec mon scepticisme. C'est quand même un peu beaucoup un monde de fantasy... C'était une partie caricaturale/parodique avec la grand-mère de Wana'ao. Je suis vraiment contente que cela t'ait fait rire.
@Portocongo7 Wana'ao est loin d'être aussi jolie que Sanaä, mais merci quand même ! :) On verra ce qu'il advient de leur couple...
@Ada Contente que cette histoire te plaise ! Sombre n'est pas le mot que j'aurais employé. Il fait plutôt beau, l'été, à Sulani, sauf pendant la mousson. ;)
@idjya Bienvenue sur cette histoire. J'espère que tu auras toujours autant plaisir à lire. :)
———————————————
#5 Nuit étoilée
Je me dépêche de quitter la résidence. Les élucubrations de cette vieille folle m'ont vraiment mis mal à l'aise, mais j'en ricane aussitôt que je me suis éloigné. Que disait-elle déjà ? Que j'étais là pour une raison précise ? Oh oui, assurément ! Pour avoir du bon temps avec sa petite-fille !
Mais les mauvais augures sous lesquels a commencé ma journée continuent de couvrir le reste de ma matinée, et malgré le beau temps, impossible de se prélasser au soleil sans être déranger. Des gamins décident de faire un foot juste à côté de la serviette où je me suis installé. Je me dispute avec eux. Il me traite de lait caillé. Je suis à deux doigts de leur apprendre les bonnes manières quand deux grands s'interposent. Ils ont à peu près mon âge. La dinde à lunette me prends la tête sous prétexte que je me crois tout permis et que je leur manque de respect. Elle a clairement un problème avec les étrangers.
J'ai besoin de gagner un peu d'argent. Mes économies ne suffiront pas à couvrir tous les frais du voyage. Nous sommes en pleines vacances d'été. Les bars et les restaurants tournent à plein régime, mais je n'ai pas vraiment envie de faire la plonge. Je me rends au Paille-en-queue en avance pour y jouer de la guitare et me faire quelques pourboires. Je suis un bon musicien. J'ai pratiqué le piano quand j'étais enfant, puis commencé la guitare en autodidacte, récemment. Mon inclination est en faveur de ce dernier instrument. J'ai trop souffert enfermé dans les carcans de l'apprentissage classique. Ma prestation a son petit succès. La musique, ça plait aux filles.
J'abandonne ma guitare, et la jolie fille. Wanana vient d'arriver. Elle veut me présenter à quelques amis.
Ensemble, nous louons des scooters des mers pour nous rendre sur des îlots reculés.
La nuit est tombée quand nous abordons le rivage de Mua Pel'Am. Le coin semble désert : pas un feu de lampe ne vient rougir l'obscurité. La seule clarté nous vient du ciel. Les étoiles s'allument, une après l'autre, sur la voûte noire et dégagée. La nuit va être belle, sans un nuage pour l'ombrager. Il fait encore bien chaud. Une brise légère porte de la mer un peu de fraîcheur et d'humidité.
Nous nous enfonçons dans l'ombre de la végétation luxuriante d'une jungle tropicale. Il ne semble rien y avoir alentour. Je me demande bien où mes guides locaux me conduisent.
Au sol, je distingue des planches brisées et des morceaux de bois flottés. Soudain, mon regard se pose sur un pic qui élève son ombre au milieu de la nuit. C'est le mât d'un navire échoué dont la porte de la cale s’entrouvre devant moi, dorée de lumière. Je perçois des vibrations de caissons de basse qui remontent des entrailles. Une échelle descend vers les profondeurs immergées de la coque. J'ignore quelle magie a pu faire échouer un bateau au milieu des terres et l'ensevelir à moitié sous le sable, mais dans ce lieu pittoresque et secret, nombre de Sulaniens sont venus boire et danser. On est serré comme des sardines, au bar comme sur la piste de danse. Pas d'aérations. Il fait une chaleur à crever là-dedans.
Je perds la notion de temps et d'espace. Le bateau tangue comme s'il était sur la mer, et je bascule d'un bord à l'autre à chaque louvoiement. J'ai les crocs. Mais il y a trop de monde ici pour que je puisse me nourrir sans me faire remarquer. J'ai la présence d'esprit de sortir malgré les bulles qui m'embrument le cerveau. Ce soir, vu mon état et le caractère sauvage et reculé des lieux, je ne ferais pas le difficile. Le premier fêtard que je trouverai en train de ronfler dans un fourré fera l'affaire. Encore faut-il le débusquer.
Les gargouillis d'une chute d'eau à proximité chatouille mes oreilles. Son murmure se fait plus sonore à mesure que je m'en rapproche, mais veinard que je suis, je perçois mêlé aux bruissements, une voix féminine, un chant folâtre dont les notes légères batifolent dans l'eau, se cachent derrière la cascade, sautent à pieds joints dans les clapotis, et s'enfuient pour revenir former en riant une ronde harmonieuse avec le flic flac des vagues. La voix est délicieuse, et sans doute l'est la fille. Je me mets en chasse. Mais plus j'avance, plus je m'emmaille dans les rets de ce chant magnétique. Les ondes sonores me traversent, laissant sur leur passage ma peau horripilée. Ma main tremblante écarte un branchage, dernier faisceau de végétation qui la soustraie à mon regard. Elle est là, debout devant la cascade, dans le clair de lune. À cet instant, je comprends. Je comprends pourquoi j'existe, pourquoi je suis ici, à cet endroit précis, ce soir-là, sous ce ciel étoilé. L'évidence s'échappe entre ses lèvres et s'élève vers l'empyrée.
Je m'élance vers elle sans réfléchir et m'écrie :
— Toi ! Il faut absolument que tu viennes avec moi !
Je m'apprête à saisir son bras. Elle pousse un hurlement de terreur et fait un bond en arrière.
Je n'ai pas le temps de m'expliquer. Elle se met à courir vers l'océan.
Je tente de la retenir, ma main agrippe son épaule, mais elle m'échappe et plonge dans l'eau. La mer fendue m'éclabousse, les écailles émeraude m'éblouissent. Mes yeux s'écarquillent. J'ai peine à croire ce que je vois. Pourtant, sa queue de poisson jaillit une nouvelle fois au-dessus des flots.
Elle est déjà trop loin pour que je la rattrape. Je découvre dans ma paume un collier de coraux et de coquillages : mes doigts l'ont arraché à son cou. Je ne sais pas encore comment je vais la retrouver. Mais je suis sûr à présent que nous étions destinés à nous rencontrer. Sur le miroir de la mer, elle a semé dans son sillon les étoiles du ciel. Le chemin est tracé. J'ai trouvé la voix que je cherchais.
About L'atelier Des Créateurs & Créatrices Les Sims 4
Partagez vos captures d'écran et créations personnalisées, des mods, des défis, et des moments amusants dans le Coin Créatif des Sims 4.2,250 PostsLatest Activity: 4 years ago