Forum Discussion
Snezhkaia
4 years agoSeasoned Ace
@Arcaluce merci pour ton passage :blush:
Je savais que ce projet te plairait :blush: J'avoue que ton histoire Alter Ego m'avait beaucoup plu à l'époque donc je m'étais mis ce challenge dans un coin de ma tête sans avoir eu l'occasion de le faire. Certes, les règles ne sont toutes respectées mais bon ! Je me suis amusée et c'est le plus important :blush:
J'ai mis une journée quasiment pour la construire en m'attardant sur le moindre détail car Lorelei a une place particulière dans mon cœur : elle a toujours apporté cette touche de douceur dans un monde de brutes, de vampires.
Les deux vampires essayent de se rassurer comme ils peuvent et sont totalement perdus face à cette situation inconnue pour Lorelei, et très lointaine pour Orion. Je me demande bien quelle est ta théorie :mrgreen:
Lorelei est celle qui assume le plus celle qu'elle est réellement : un vampire qui va à contre-courant et cela lui plait :blush:
Voici la suite pour ton plus grand plaisir :blush:
*****
Chapitre 2
Point de vue d’Orion
Dès que j’entends la porte d’entrée se refermer, signe que Lorelei est partie à l’école, je saute du lit et file sous la douche. Je suis ici depuis un mois désormais. Nous avons réussi à envoyer de nombreuses informations à Aridai pour qu’il protège nos hommes. On sent au fur et à mesure que ça échauffe les esprits. On n’a pas encore été démasqué. On les fait tourner en bourrique. Ils ne comprennent pas comment on peut avoir autant d’avance sur eux.
L’alchimie entre Lorelei et moi est totale. Ça m’effraie. Chaque jour, la connexion se fait de plus en plus rapidement. Comme en symbiose. C’est étrange. Je n’entre jamais dans son esprit, ni elle dans le mien. Mais nos esprits se recherchent mutuellement et se trouvent instinctivement. Hier soir, après la filature d’une trace, la méditation n’a pas été nécessaire. La trace lui a donné des informations sur Nadab et dans la précipitation, elle a voulu me le partager immédiatement. Sans réfléchir, elle a déposé le paquet. Sans réfléchir, je l’ai récupéré. Instinctivement.
Cette proximité m’effraie.
Quand on est rentré, je me suis barricadé dans la chambre et j’ai hiberné. Pour couper tout contact avec l’extérieur. Je ne suis pas prêt. Je ne veux pas la voir.
Quand l’eau se met à ruisseler sur mon corps, la tristesse me submerge. Les vannes s’ouvrent. Je ne peux plus les retenir. Mes larmes se mêlent aux gouttes d’eau, aux filets. Je pleure pendant de longues minutes. Impossible de me contenir. De m’arrêter. Je pleure la perte de Leïla. J’évacue la colère qui me ronge. La culpabilité qui m’habite.
Pourquoi ? Pourquoi ce lien ne se tarit pas ? Pourquoi il se renforce ? Pourquoi Caïn ? Pourquoi me faire miroiter une nouvelle chance ?
Je ne sais pas pendant combien de temps je suis resté sous la douche.
Quand je suis sorti, je suis directement monté dans la bibliothèque pour faire des exercices physiques. Rien de tel pour me remettre de mes émotions. Pour calmer mes nerfs. Je déteste craquer. Je dois pas laisser mes émotions devenir une faiblesse. Plus jamais. Pas ici. Pas maintenant. Le danger est trop présent.
Quand Lorelei est rentrée de son travail, j’ai prétexté avoir du boulot pour le cartel. L’avantage d’être le lieutenant d’Aridai, c’est que je suis le destinataire de tous les comptes-rendus de nos hommes afin que j’en fasse un condensé à transmettre à Aridai. J’avais donc une excuse toute trouvée.
Quand elle est partie se coucher, je suis sorti dans le jardin. Le vent s’est levé en même temps que la neige. Me retrouver au milieu de mon élément va me faire du bien. Me ressourcer. Pas d’autre alternative pour éviter les événements comme ce matin.
Dans le jardin, cachées derrière une petite forêt de résineux, j’ai remarqué des sources chaudes. Lorelei a vraiment bien aménagé ce terrain pour en faire un coin cosy. Je reconnais là encore son talent pour transformer tout endroit hostile par nature en lieu chaleureux.
Je n’ai jamais pris le temps d’explorer ce coin alors je me décide à partir à l’aventure cette nuit. Je m’approche du bassin tout en respirant profondément pour me ressourcer au mieux avec l’air vivifiant.
Sur ma gauche, quelque chose attire mon attention ?
Est-ce que … ?
Oui, c’est bel et bien du matériel d’entraînement au combat. Et pas n’importe lequel. Du matos digne des militaires. Je continue d’évacuer tout le trop plein d’émotion qui tourbillonne en moi, galvanisé par la tempête de neige.
Elle a vraiment plus d’un tour dans son sac. Derrière ses airs inoffensifs, elle est loin d’être aussi démunie.
Depuis un mois, j’ai pu constater qu’elle ne reculait pas devant une « mise au point » avec les petites frappes des environs mais les évite au maximum. Je constate avec effarement qu’elle ait bien plus belliqueuse que je ne l’aurai pensé. Du moins, elle s’y prépare.
En commençant ma coopération avec elle, je pensais qu’elle fuirait les combats. Les semaines qui ont suivi m’ont démontré qu’elle optera toujours pour la discussion, la négociation, la persuasion. Je mettais ça sur le dos de son rejet de la violence. A juste titre. Mais, bien qu’elle soit puissante, j’avais l’impression qu’elle évitait les combats par manque d’expérience. Visiblement, je me trompais. Je fais juste équipe avec une diplomate…
Décidément, elle est vraiment pleine de surprise.
Le lendemain
J’ai erré toute la nuit et j’ai pu continuer mes petites explorations bien au-delà dans la montagne, avec l’obscurité en alliée. Aujourd’hui, je me sens mieux. Il est temps que je discute avec Lorelei. D’autant que mes découvertes de la nuit ont éveillé ma curiosité.
Elle est passionnée d’échec donc tout naturellement, je profite d’une partie pour avancer mes pions et lui demander, en toute innocence :
« Cette nuit, j’ai été marché un peu, pour profiter du plein air et j’ai remarqué une installation de combat, derrière les sources chaudes.
- Oui, je l’ai fait installé en arrivant ici. »
Elle est habituellement plus bavarde mais elle semble totalement prise dans la partie, concentrée sur sa stratégie.
« Ça m’a surpris, je l’avoue.
- Pourquoi ?
- Je ne te voyais pas … enfin …
- Savoir me battre ? Je te l’ai déjà dit. Je n’ai pas peur de me battre. Je trouve juste ça inutile.
- Mais c’est un matériel militaire.
- A la maison, l’entraînement était avec mon père, mon frère et le Comte Vladislaus, voire Caleb et Lilith. Nous faisions souvent des combats à 1 contre 2 ou 3 pour corser les choses. Mais ici, j’allais forcément être seule. J’ai donc opté pour la meilleure méthode : l’équipement militaire. Et finalement, j’ai bien fait vu la tournure des événements.
- Mais tu n’aimes pas ça.
- Non. La violence ne résout rien selon moi.
- Les mots non plus.
- Je reste convaincue que les mots sont notre meilleure arme. Comment promouvoir la paix par les armes ? c’est un non-sens. L’histoire nous l’enseigne en permanence.
-Il est parfois nécessaire de recourir aux armes pour se défendre.
- Les armes pour défendre la paix, je peux l’entendre. Et encore, seulement si les circonstances l’exigent. Mais pour obtenir quelque chose, non. C’est indéfendable pour moi. »
Je garde le silence pendant un temps, méditant ces propos.
« Si tu te poses la question, non, je n’approuve pas vos méthodes à Aridai et à toi. Tout comme j’exècre les méthodes de Nadab. Je trouve que vous mettez inutilement en danger des populations, et à bien des niveaux. Mais chacun fait ses choix.
- Ce n’était pas un choix.
- Si. Vous auriez pu démanteler ce réseau ?
- Et le laisser à un autre ?
- Lutter contre cet autre.
- Ce n’est pas aussi simple …
- Admettons. Lors de la prise de contrôle de l’Amérique latine, à cause de l’instabilité, vous conservez le réseau intact pour vous enraciner. Ok. Mais ensuite ? Vous avez eu un millénaire pour faire évoluer les esprits. Sachant qu’une partie du réseau était animée par des humains, vous aviez largement le temps de changer les choses. Vous n’en aviez simplement pas envie ».
Elle me regarde avec un air de défi. Elle sait que je ne peux pas nier. Je n’ai aucun argument valide.
« J’aime débattre avec toi Orion. Tu ne cherches jamais à mentir. En tant qu’historienne, j’ai toujours l’impression de devoir me justifier, prouver mon analyse et je fais souvent face à la mauvaise foi mais ce n’est jamais ton cas.
- C’est vrai. On a fait un choix. Conserver ce réseau. Mais ce n’était pas pour mettre en danger nos hommes. Bien au contraire. A Selvadorada, la vie en tant que vampire n’est pas la même qu’à San Myshuno ou à Forgotten Hollow. Le danger est permanent. Une véritable poudrière.
- C’est un point de vue. »
Je ne cherche pas à répondre. Elle a raison. Je le sais. Elle le sait. C’était un choix. Un putain de choix égoïste. Deux gamins avec un besoin de vengeance. Deux gamins avides de pouvoir. Pour donner un sens à leur existence. Aridai a raison. On s’est perdu en cours de route. On s’est oublié.
Après notre partie, Lorelei a été se changer pour aller courir. Quand elle est revenue, elle s’est installée dans le bureau pour travailler ses cours. Je ne sais pas pourquoi mais je me mets à méditer dans le couloir. Je ne me voyais pas entrer dans la même pièce qu’elle pour méditer alors qu’elle travaille. Comme si je m’incrustais dans son jardin secret. Mais je ne veux pas non plus aller dans la chambre d’ami. Seul. Alors, je m’installe sur le palier, entre les deux portes, pour respecter son intimité. Comportement totalement aberrant.
Mais quelque chose d’étrange s’est passé. La première fois. Du moins avec elle.
Orion … Je sais que tu peux m’entendre mais je n’attends pas forcément de réponse. La poudrière. A qui la faute ? Est-ce que ça vaut vraiment le coup ? Comme je te le dis, je n’attends pas de réponse. C’est juste une piste de réflexion. Je ne prétends pas avoir raison sur tout. Mais je pense que la diplomatie, le dialogue, c’est la clé pour toute relation. Quelle qu’elle soit. Je te laisse à ta méditation.
Je n’ai pas répondu. Du moins, je ne l’ai pas formulé pour qu’elle l’entende. Mais la poudrière est de notre fait. Aucun doute à ce sujet. Est-ce que ça en vaut le coup ? Je n’en suis plus aussi sûr. Bien au contraire. Je regrette … Leïla … Qu’est-ce que tu penses de moi ? Tu serais si déçue de l’homme que je suis devenu … un minable … qui se cache derrière un masque de violence pour laisser éclater sa douleur, sa souffrance. Qui ne veut pas admettre qu’il est complètement perdu. En errance depuis des siècles.
Point de vue de Lorelei
Je suis en train de finir de reprendre mes cours d’histoire pour demain après être allée courir un peu. Mais je n’arrête pas de repenser à notre discussion de tout à l’heure. Quelque chose dans son comportement me turlupine. Il ne cherchait pas à se défendre … Pourtant, je l’attaquais ouvertement et plus d’une fois, il m’a reproché ma vision « bisounours » comme il dit. Ça ne lui ressemble pas. Comme s’il voulait me tendre le bâton pour se faire battre …
Peut-être qu’il attend ça … Une personne lui disant : « tu te trompes depuis des siècles, change ton comportement ». Une main amicale, extérieure, pour lui permettre de prendre du recul sur sa situation.
Je secoue la tête en m’exhortant d’arrêter de réfléchir. Orion est un condensé de tout ce que je n’aime pas chez les vampires : froid, solitaire, en bad permanent, guerrier. Bref, l’opposé de ce que j’apprécie chez une personne. Et pourtant … Pourtant, je ne peux pas faire taire cette petite voix au fond de moi qui veut absolument l’aider, le sauver … J’ai beau le nier, je me suis attachée à lui. Contre toute attente, je suis contente qu’il partage ma maison depuis un mois. Et contre toute attente, j’appréhende le moment où cette mission prendra fin. Quand la coopération touchera à sa fin. Notre coopération.
Ni tenant plus, je ferme les yeux et recherche son esprit. Je sais qu’il médite dans la pièce d’à côté. Je ne mets pas longtemps à le localiser et commence à organiser mes idées pour les partager. Mais quelque chose de vraiment étrange se produit. Habituellement, quand je veux partager mes pensées, pas besoin d’entrer dans un esprit ou autre. Je pense à ce que je veux dire à la personne.
Je le grave comme un souvenir dans ma tête et je partage ce souvenir fabriqué. Mais là, le processus est bien plus rapide. Je ne réalise pas tout de suite la chose mais je me rends compte que je peux parler directement. Comme s’il y avait une connexion entre nous.
Ni une, ni deux, j’analyse ça comme une opportunité, un signe de Caïn : je dois lui tendre cette main.
Orion … Je sais que tu peux m’entendre mais je n’attends pas forcément de réponse. La poudrière. A qui la faute ? Est-ce que ça vaut vraiment le coup ? Comme je te le dis, je n’attends pas de réponse. C’est juste une piste de réflexion. Je ne prétends pas avoir raison sur tout. Mais je pense que la diplomatie, le dialogue, c’est la clé pour toute relation. Quelle qu’elle soit. Je te laisse à ta méditation.
*****
Bon dimanche :blush:
Je savais que ce projet te plairait :blush: J'avoue que ton histoire Alter Ego m'avait beaucoup plu à l'époque donc je m'étais mis ce challenge dans un coin de ma tête sans avoir eu l'occasion de le faire. Certes, les règles ne sont toutes respectées mais bon ! Je me suis amusée et c'est le plus important :blush:
J'ai mis une journée quasiment pour la construire en m'attardant sur le moindre détail car Lorelei a une place particulière dans mon cœur : elle a toujours apporté cette touche de douceur dans un monde de brutes, de vampires.
Les deux vampires essayent de se rassurer comme ils peuvent et sont totalement perdus face à cette situation inconnue pour Lorelei, et très lointaine pour Orion. Je me demande bien quelle est ta théorie :mrgreen:
Lorelei est celle qui assume le plus celle qu'elle est réellement : un vampire qui va à contre-courant et cela lui plait :blush:
Voici la suite pour ton plus grand plaisir :blush:
Chapitre 2
Point de vue d’Orion
Dès que j’entends la porte d’entrée se refermer, signe que Lorelei est partie à l’école, je saute du lit et file sous la douche. Je suis ici depuis un mois désormais. Nous avons réussi à envoyer de nombreuses informations à Aridai pour qu’il protège nos hommes. On sent au fur et à mesure que ça échauffe les esprits. On n’a pas encore été démasqué. On les fait tourner en bourrique. Ils ne comprennent pas comment on peut avoir autant d’avance sur eux.
L’alchimie entre Lorelei et moi est totale. Ça m’effraie. Chaque jour, la connexion se fait de plus en plus rapidement. Comme en symbiose. C’est étrange. Je n’entre jamais dans son esprit, ni elle dans le mien. Mais nos esprits se recherchent mutuellement et se trouvent instinctivement. Hier soir, après la filature d’une trace, la méditation n’a pas été nécessaire. La trace lui a donné des informations sur Nadab et dans la précipitation, elle a voulu me le partager immédiatement. Sans réfléchir, elle a déposé le paquet. Sans réfléchir, je l’ai récupéré. Instinctivement.
Cette proximité m’effraie.
Quand on est rentré, je me suis barricadé dans la chambre et j’ai hiberné. Pour couper tout contact avec l’extérieur. Je ne suis pas prêt. Je ne veux pas la voir.
Quand l’eau se met à ruisseler sur mon corps, la tristesse me submerge. Les vannes s’ouvrent. Je ne peux plus les retenir. Mes larmes se mêlent aux gouttes d’eau, aux filets. Je pleure pendant de longues minutes. Impossible de me contenir. De m’arrêter. Je pleure la perte de Leïla. J’évacue la colère qui me ronge. La culpabilité qui m’habite.
Pourquoi ? Pourquoi ce lien ne se tarit pas ? Pourquoi il se renforce ? Pourquoi Caïn ? Pourquoi me faire miroiter une nouvelle chance ?
Je ne sais pas pendant combien de temps je suis resté sous la douche.
Quand je suis sorti, je suis directement monté dans la bibliothèque pour faire des exercices physiques. Rien de tel pour me remettre de mes émotions. Pour calmer mes nerfs. Je déteste craquer. Je dois pas laisser mes émotions devenir une faiblesse. Plus jamais. Pas ici. Pas maintenant. Le danger est trop présent.
Quand Lorelei est rentrée de son travail, j’ai prétexté avoir du boulot pour le cartel. L’avantage d’être le lieutenant d’Aridai, c’est que je suis le destinataire de tous les comptes-rendus de nos hommes afin que j’en fasse un condensé à transmettre à Aridai. J’avais donc une excuse toute trouvée.
Quand elle est partie se coucher, je suis sorti dans le jardin. Le vent s’est levé en même temps que la neige. Me retrouver au milieu de mon élément va me faire du bien. Me ressourcer. Pas d’autre alternative pour éviter les événements comme ce matin.
Dans le jardin, cachées derrière une petite forêt de résineux, j’ai remarqué des sources chaudes. Lorelei a vraiment bien aménagé ce terrain pour en faire un coin cosy. Je reconnais là encore son talent pour transformer tout endroit hostile par nature en lieu chaleureux.
Je n’ai jamais pris le temps d’explorer ce coin alors je me décide à partir à l’aventure cette nuit. Je m’approche du bassin tout en respirant profondément pour me ressourcer au mieux avec l’air vivifiant.
Sur ma gauche, quelque chose attire mon attention ?
Est-ce que … ?
Oui, c’est bel et bien du matériel d’entraînement au combat. Et pas n’importe lequel. Du matos digne des militaires. Je continue d’évacuer tout le trop plein d’émotion qui tourbillonne en moi, galvanisé par la tempête de neige.
Elle a vraiment plus d’un tour dans son sac. Derrière ses airs inoffensifs, elle est loin d’être aussi démunie.
Depuis un mois, j’ai pu constater qu’elle ne reculait pas devant une « mise au point » avec les petites frappes des environs mais les évite au maximum. Je constate avec effarement qu’elle ait bien plus belliqueuse que je ne l’aurai pensé. Du moins, elle s’y prépare.
En commençant ma coopération avec elle, je pensais qu’elle fuirait les combats. Les semaines qui ont suivi m’ont démontré qu’elle optera toujours pour la discussion, la négociation, la persuasion. Je mettais ça sur le dos de son rejet de la violence. A juste titre. Mais, bien qu’elle soit puissante, j’avais l’impression qu’elle évitait les combats par manque d’expérience. Visiblement, je me trompais. Je fais juste équipe avec une diplomate…
Décidément, elle est vraiment pleine de surprise.
Le lendemain
J’ai erré toute la nuit et j’ai pu continuer mes petites explorations bien au-delà dans la montagne, avec l’obscurité en alliée. Aujourd’hui, je me sens mieux. Il est temps que je discute avec Lorelei. D’autant que mes découvertes de la nuit ont éveillé ma curiosité.
Elle est passionnée d’échec donc tout naturellement, je profite d’une partie pour avancer mes pions et lui demander, en toute innocence :
« Cette nuit, j’ai été marché un peu, pour profiter du plein air et j’ai remarqué une installation de combat, derrière les sources chaudes.
- Oui, je l’ai fait installé en arrivant ici. »
Elle est habituellement plus bavarde mais elle semble totalement prise dans la partie, concentrée sur sa stratégie.
« Ça m’a surpris, je l’avoue.
- Pourquoi ?
- Je ne te voyais pas … enfin …
- Savoir me battre ? Je te l’ai déjà dit. Je n’ai pas peur de me battre. Je trouve juste ça inutile.
- Mais c’est un matériel militaire.
- A la maison, l’entraînement était avec mon père, mon frère et le Comte Vladislaus, voire Caleb et Lilith. Nous faisions souvent des combats à 1 contre 2 ou 3 pour corser les choses. Mais ici, j’allais forcément être seule. J’ai donc opté pour la meilleure méthode : l’équipement militaire. Et finalement, j’ai bien fait vu la tournure des événements.
- Mais tu n’aimes pas ça.
- Non. La violence ne résout rien selon moi.
- Les mots non plus.
- Je reste convaincue que les mots sont notre meilleure arme. Comment promouvoir la paix par les armes ? c’est un non-sens. L’histoire nous l’enseigne en permanence.
-Il est parfois nécessaire de recourir aux armes pour se défendre.
- Les armes pour défendre la paix, je peux l’entendre. Et encore, seulement si les circonstances l’exigent. Mais pour obtenir quelque chose, non. C’est indéfendable pour moi. »
Je garde le silence pendant un temps, méditant ces propos.
« Si tu te poses la question, non, je n’approuve pas vos méthodes à Aridai et à toi. Tout comme j’exècre les méthodes de Nadab. Je trouve que vous mettez inutilement en danger des populations, et à bien des niveaux. Mais chacun fait ses choix.
- Ce n’était pas un choix.
- Si. Vous auriez pu démanteler ce réseau ?
- Et le laisser à un autre ?
- Lutter contre cet autre.
- Ce n’est pas aussi simple …
- Admettons. Lors de la prise de contrôle de l’Amérique latine, à cause de l’instabilité, vous conservez le réseau intact pour vous enraciner. Ok. Mais ensuite ? Vous avez eu un millénaire pour faire évoluer les esprits. Sachant qu’une partie du réseau était animée par des humains, vous aviez largement le temps de changer les choses. Vous n’en aviez simplement pas envie ».
Elle me regarde avec un air de défi. Elle sait que je ne peux pas nier. Je n’ai aucun argument valide.
« J’aime débattre avec toi Orion. Tu ne cherches jamais à mentir. En tant qu’historienne, j’ai toujours l’impression de devoir me justifier, prouver mon analyse et je fais souvent face à la mauvaise foi mais ce n’est jamais ton cas.
- C’est vrai. On a fait un choix. Conserver ce réseau. Mais ce n’était pas pour mettre en danger nos hommes. Bien au contraire. A Selvadorada, la vie en tant que vampire n’est pas la même qu’à San Myshuno ou à Forgotten Hollow. Le danger est permanent. Une véritable poudrière.
- C’est un point de vue. »
Je ne cherche pas à répondre. Elle a raison. Je le sais. Elle le sait. C’était un choix. Un putain de choix égoïste. Deux gamins avec un besoin de vengeance. Deux gamins avides de pouvoir. Pour donner un sens à leur existence. Aridai a raison. On s’est perdu en cours de route. On s’est oublié.
Après notre partie, Lorelei a été se changer pour aller courir. Quand elle est revenue, elle s’est installée dans le bureau pour travailler ses cours. Je ne sais pas pourquoi mais je me mets à méditer dans le couloir. Je ne me voyais pas entrer dans la même pièce qu’elle pour méditer alors qu’elle travaille. Comme si je m’incrustais dans son jardin secret. Mais je ne veux pas non plus aller dans la chambre d’ami. Seul. Alors, je m’installe sur le palier, entre les deux portes, pour respecter son intimité. Comportement totalement aberrant.
Mais quelque chose d’étrange s’est passé. La première fois. Du moins avec elle.
Orion … Je sais que tu peux m’entendre mais je n’attends pas forcément de réponse. La poudrière. A qui la faute ? Est-ce que ça vaut vraiment le coup ? Comme je te le dis, je n’attends pas de réponse. C’est juste une piste de réflexion. Je ne prétends pas avoir raison sur tout. Mais je pense que la diplomatie, le dialogue, c’est la clé pour toute relation. Quelle qu’elle soit. Je te laisse à ta méditation.
Je n’ai pas répondu. Du moins, je ne l’ai pas formulé pour qu’elle l’entende. Mais la poudrière est de notre fait. Aucun doute à ce sujet. Est-ce que ça en vaut le coup ? Je n’en suis plus aussi sûr. Bien au contraire. Je regrette … Leïla … Qu’est-ce que tu penses de moi ? Tu serais si déçue de l’homme que je suis devenu … un minable … qui se cache derrière un masque de violence pour laisser éclater sa douleur, sa souffrance. Qui ne veut pas admettre qu’il est complètement perdu. En errance depuis des siècles.
Point de vue de Lorelei
Je suis en train de finir de reprendre mes cours d’histoire pour demain après être allée courir un peu. Mais je n’arrête pas de repenser à notre discussion de tout à l’heure. Quelque chose dans son comportement me turlupine. Il ne cherchait pas à se défendre … Pourtant, je l’attaquais ouvertement et plus d’une fois, il m’a reproché ma vision « bisounours » comme il dit. Ça ne lui ressemble pas. Comme s’il voulait me tendre le bâton pour se faire battre …
Peut-être qu’il attend ça … Une personne lui disant : « tu te trompes depuis des siècles, change ton comportement ». Une main amicale, extérieure, pour lui permettre de prendre du recul sur sa situation.
Je secoue la tête en m’exhortant d’arrêter de réfléchir. Orion est un condensé de tout ce que je n’aime pas chez les vampires : froid, solitaire, en bad permanent, guerrier. Bref, l’opposé de ce que j’apprécie chez une personne. Et pourtant … Pourtant, je ne peux pas faire taire cette petite voix au fond de moi qui veut absolument l’aider, le sauver … J’ai beau le nier, je me suis attachée à lui. Contre toute attente, je suis contente qu’il partage ma maison depuis un mois. Et contre toute attente, j’appréhende le moment où cette mission prendra fin. Quand la coopération touchera à sa fin. Notre coopération.
Ni tenant plus, je ferme les yeux et recherche son esprit. Je sais qu’il médite dans la pièce d’à côté. Je ne mets pas longtemps à le localiser et commence à organiser mes idées pour les partager. Mais quelque chose de vraiment étrange se produit. Habituellement, quand je veux partager mes pensées, pas besoin d’entrer dans un esprit ou autre. Je pense à ce que je veux dire à la personne.
Je le grave comme un souvenir dans ma tête et je partage ce souvenir fabriqué. Mais là, le processus est bien plus rapide. Je ne réalise pas tout de suite la chose mais je me rends compte que je peux parler directement. Comme s’il y avait une connexion entre nous.
Ni une, ni deux, j’analyse ça comme une opportunité, un signe de Caïn : je dois lui tendre cette main.
Orion … Je sais que tu peux m’entendre mais je n’attends pas forcément de réponse. La poudrière. A qui la faute ? Est-ce que ça vaut vraiment le coup ? Comme je te le dis, je n’attends pas de réponse. C’est juste une piste de réflexion. Je ne prétends pas avoir raison sur tout. Mais je pense que la diplomatie, le dialogue, c’est la clé pour toute relation. Quelle qu’elle soit. Je te laisse à ta méditation.
Bon dimanche :blush:
About L'atelier Des Créateurs & Créatrices Les Sims 4
Partagez vos captures d'écran et créations personnalisées, des mods, des défis, et des moments amusants dans le Coin Créatif des Sims 4.2,304 PostsLatest Activity: 5 hours ago
Recent Discussions
- 8 hours ago
- 14 hours ago