Forum Discussion
Snezhkaia
4 years agoSeasoned Ace
Merci de prendre la défense de Lorelei @Arcaluce :blush: C'est un susceptible le loulou à toujours être sur la défensive :smile:
L'avantage d'avoir beaucoup de sang-froid, c'est qu'on n'a pas besoin de pull :mrgreen:
Encore un tout petit peu de patience et tu auras toutes les explications dont tu as besoin : Orion a des doutes mais il ne comprend pas tout. Une discussion avec Lorelei s'impose et elle a lieu dans ce chapitre :blush:
Je suis ravie que l'histoire te plaise toujours autant :blush:
*****
Chapitre 6
Point de vue de Lorelei
J’attends Orion qui est parti depuis quelques jours à Selvadorada (Refuge à découvert précité). Il a eu raison de ne pas perdre de temps car l’un des sous-fifres de Nadab était sur place, devant la maison. C’est donc une certitude. De manière surprenante, cet imprévu a rassuré Orion. Il a pris la mesure de son utilité ici, avec moi. Il admet enfin que, sans nos recherches dans le coin, nous n’aurions jamais surpris ces traces de réunions et nous n’aurions pas su qu’ils avaient trouvé le repaire d’Aridai.
Nous avons réussi : les enfants sont à l’abri et je ne doute pas une seule seconde du dévouement d’Aridai. Ce sera un véritable Cerbère ! Je mets au défi quiconque de s’opposer à lui désormais.
Alors que je fais les cents pas en me demandant pourquoi Orion met autant de temps à revenir (non, je vous jure, je ne suis pas inquiète. Ou juste un tout petit peu, comme toute personne un tant soit peu altruiste). J’aperçois le Comte se matérialiser devant moi. Pendant un instant, j’ai eu l’espoir de voir un autre visage. Je vais devoir prendre mon mal en patience.
« Bonsoir Lorelei.
- Bonjour Monsieur le Comte. »
Je lui souris en espérant cacher mon appréhension et me compose un visage avenant, comme à mon habitude. Je ne veux pas qu’il me pose des questions. L’horreur ! J’ai l’impression d’être un véritable livre ouvert ! Comme s’il était écrit sur mon front « Lorelei a un véritable crush pour Orion Sabella, mufle par excellence, lieutenant d’un des plus grands mafieux de la planète ! »
« J’apporte de bonnes nouvelles. Nadab a perdu le soutien de la mafia sicilienne. Ils ont compris que ça allait bien au-delà d’une simple prise de contrôle et ne veulent pas être mêlés à cette véritable guerre qui se prépare. Surtout s’il faut affronter le redoutable Aridai Hizkiah. Ils ont bien compris où étaient leurs intérêts. Le Совет ferme les yeux sur leurs actions s’ils acceptent d’arrêter d’alimenter les caisses de la mafia russe. Il va se retrouver sans financement.
- Enfin une bonne nouvelle ! Orion n’est toujours pas revenu de Selvadorada. Une attaque a eu lieu.
- Aridai m’a prévenu de ce … fâcheux incident.
- « Incident » ?
- Ne vous méprenez pas jeune fille. Orion et Aridai sont des guerriers avant d’être des chefs de gang. Il en faudra plus pour les déstabiliser. Croyez-en mon expérience ! Ce sont des machines de guerre, formés pour tuer et disposant d’un entrainement quotidien depuis des siècles. »
Loin de me rassurer, ces propos font monter la peur au fond de moi. S’ils sont guerriers, ils participeront coûte que coûte aux combats et je … Non. Ne pense pas à ça. Orion restera à tes côtés en Sibérie maintenant qu’il a compris que votre mission est primordiale et il sera loin des combats. Pourquoi je panique ? Je ne devrais pas.
Mon sourire devient sincère quand de la brume apparaît dans mon champ de vision. Il est de retour. Mes muscles se décontractent les uns après les autres. Mon ventre se dénoue. Mon sourire s’agrandit. Je suis sereine à nouveau. Je ne me comprends pas. Pourquoi je suis si soulagée en le voyant alors que dans une heure à tout casser, on va se crêper le chignon, comme d’habitude ? Je dois être maso des fois ! Rappelle-toi : c’est une machine de guerre, formé pour tuer. Il est froid car c’est dans sa nature. L’empathie, il ne connait pas.
Le comte et Orion se mettent à discuter des dernières nouvelles mais je n’écoute pas. Je suis totalement distraite. En plein combat avec mon esprit. Une chance que je sois palimpseste ! Pour ne pas me faire griller, je reviendrai écouter la conversation en douce plus tard. Orion pourrait mal le prendre que je ne sois pas attentive alors qu’il est question d’Aridai et de sa famille. Il est assez rabat-joie. Enfin, je peux comprendre. Si c’était Darius et Isaac qui étaient ciblés, je réagirais comme lui. Du moins, à ce sujet.
Le comte repart après avoir fait son compte-rendu et Orion me regarde avant de me dire qu’il doit méditer. Tu vois : froid et distant. Arrête de te taper des films Lorelei ! C’est juste un crush car il est pas mal et que vous vous côtoyez beaucoup ces derniers temps.
Le lendemain soir
Quand je rentre du travail, il me prend au dépourvu en déclarant :
« Je suis toujours sur les nerfs. J’ai essayé de me détendre mais pas moyen. Je sens que je vais regretter ce que je vais dire mais tant pis. Une idée pour me défouler ?
- J’en ai bien une mais pas certaine qu’elle te plaise !
- Dis toujours !
- As-tu déjà eu l’occasion de faire un bonhomme de neige dans ta longue vie ? »
Il me regarde comme deux ronds de flan, perplexe. Pourquoi j’ai proposé ça sérieux ? Qu’est-ce qui cloche chez moi ? Finalement, après un silence de quelques secondes qui m’ont semblées éternelles, et avec tout le flegme qui le caractérise, il me répond tout simplement « non ».
Ok. Ça aurait pu être pire !
Commence alors un moment surréaliste où on s’attèle chacun un bonhomme de neige pour finalement se concentrer sur l’un des deux. Il se prend au jeu et je découvre alors une facette totalement inconnue d’Orion. Alors qu’il est plus du genre morose quand il est avec moi, j’entrevoie un jeune homme insouciant. Il ne doit même pas avoir conscience de l’image qu’il renvoie à cet instant précis.
Je me garde bien de lui faire part de mon ressenti et profite simplement de l’instant, gravant chacun de ses sourires, chacune de ses œillades vers moi. Je suis définitivement perdue pour la cause …
Il apporte la touche finale en plantant des stalactites sur la tête de notre bonhomme. Un vrai punk ! Ça lui ressemble plutôt bien !
On continue à discuter, il me raconte alors son combat avec Igor. Je ne peux m’empêcher de ressentir une certaine fierté en entendant sa victoire écrasante. Je ne me comprends définitivement pas ! D’habitude, le recours à la violence me révulse mais là, c’est tout le contraire. Il a protégé une famille. Oui, ça doit venir de là !
L’alchimie étant totale entre nous, je profite de l’instant présent et lui propose de continuer cette conversation dans les sources chaudes pour se détendre totalement. J’en ai bien besoin également. Je suis bien plus tendue que je ne voulais l’admettre …
« Lorelei ? Je peux te poser une question qui va te paraître étrange ?
- D’habitude, tu ne demandes pas la permission, je dois avoir peur ?
- Non, c’est rien de … en fait … C’est … ça va te sembler bizarre mais ... »
Il a alors un petit rire gêné très énigmatique. Je me demande vraiment ce qu’il veut me demander pour être aussi mal à l’aise. On dirait un enfant qui n’ose pas poser une question embarrassante à ses parents.
« Oui ?
- A quoi ça ressemble des Oréades ? »
Je reste bouche bée face à cette question. C’est bien la première fois que l’on me pose une telle question.
« Euh … Ce sont comme des petites méduses. Leur corps est fait en cristaux de glace et selon la lumière, ils changent de couleur. C’est la réfection de la lumière qui leur donne leur couleur en réalité. »
Je ne comprends vraiment pas pourquoi il me demande ça vu que son élément est l’air mais pour ne pas paraître impolie, je lui retourne la question :
« Et les Sylphes ?
- Comme des petits farfadets bleus. Mais ils ne changent pas de couleur et ils pépient tout le temps. Ça a le don de m’énerver … »
Un long silence se poursuit entre nous. Sans qu’aucun de nous n’arrive à enchaîner :
« Désolé. Je … je sais pas pourquoi je te demande ça … C’est … oublie !
- Non, il n’y a pas de souci ! T’inquiète, j’ai juste été surprise. Je ne m’étais jamais demandé à quoi ressemblait les autres esprits de la nature à vrai dire … Je méditais juste là-dessus ... »
« En fait, pour être totalement franc, je … j’ai cru en avoir aperçu quand je suis … Laisse tomber ! C’est stupide ! C’est …
- Ôte-moi d’un doute : ton élément, c’est l’air non ? Ton … »
Je n’ose pas finir ma phrase car je m’aventure en terrain miné et je le sais pertinemment. Je laisse donc mon interrogation muette en suspend en espérant au fond de moi qu’il me répondra que son élément était la glace. Ou peut-être pas …
Il comprend rapidement ma question silencieuse et me répond d’une voix triste et faible :
« Non … C’était la terre. Les lémures sont bien plus calmes, posés. Ils ressemblent à des mottes de terre.
- Je me suis toujours demandé si on voyait les choses de la même façon quand c’était grâce à l’autre …
- Je ne les ai pas vus tout de suite. J’ai remarqué d’ailleurs que je ne pouvais plus les voir depuis que je suis en Sibérie. Mais avec toute cette neige, ils doivent se cacher sous terre ! »
Je ris à sa tentative de plaisanterie. Tentative car nous ne sommes pas d’humeur à rire. Nous ne le sommes plus. Je sais pourquoi il m’a posé cette question. Je le sais depuis un moment même si je ne veux pas l’admettre. Ce n’est pas un simple crush. Et maintenant j’en ai la certitude : lui aussi en connaît la raison.
***
Après avoir encore barboté pendant quelques minutes dans l’eau, le silence étant devenu trop prégnant, trop pesant, nous sommes sortis pour vaquer à nos occupations.
Je suis partie faire du yoga pour me détendre et tenter de me vider la tête mais c’est peine perdue. Je n’y parviens pas malgré mes efforts. Mes pensées sont sans cesse parasitées par notre conversation. Je ne veux pas admettre la vérité. Pourtant, c’est une évidence. Mais peut-être que je me trompe, que mon esprit me joue des tours … Il a déjà eu une âme-sœur.
Point de vue d’Orion
Lorelei s’enfuit littéralement dans sa chambre avec la vitesse vampirique. Je n’aurai jamais dû lui poser cette question. J’ai jeté un froid. Mais j’avais besoin de savoir. Je devais avoir une confirmation.
Je monte directement pour enfiler des vêtements de sport pour canaliser mes émotions. Le sport. Salvateur. Libérateur. Mon salut.
J’allume la télévision sur une chaîne de sport au hasard et commence les exercices. Je me lance dans des séries toujours plus violentes d’abdos et de pompes. Je n’aurais jamais dû poser cette question.
Maintenant, j’en ai la confirmation. Ce n’est pas normal. Je ne devrais pas voir les Oréades. Car c’était des Oréades. Je devrais encore voir les Lémures. Mais je ne les vois plus. Depuis ce jour. Depuis cette méditation. Depuis qu’elle m’a partagé des souvenirs sur ce ponton. Tout a basculé.
Je continue encore plus violemment mes exercices de sport. Je ne veux pas m’arrêter. Je ne veux pas monter d’un étage. Me rapprocher d’elle. De son esprit. Je ne veux plus vivre ce lien. Je ne veux plus souffrir. Je ne veux pas la perdre.
La séance s’intensifie encore. Mes muscles me brûlent mais je continue. Comme un combat. C’est un combat. Contre cette idée qui s’immisce dans mon esprit. Ce nouveau lien que Caïn est en train de m’imposer.
Je gagnerai. Il ne l’emportera pas. Pas une seconde fois. Il ne m’imposera pas cette épreuve.
Après avoir enchaîné des exercices pendant 2h, je me hisse sur le canapé, immobilisé par les crampes. Une chance que l’on guérisse vite. Je pourrai reprendre cette séance, encore plus intensément. De nouveau, les vannes s’ouvrent pour évacuer ma colère, ma rage. Je ne veux pas qu’il gagne mais il est déjà trop tard. Il est déjà le grand vainqueur. Je n’ai jamais eu la moindre chance. Il a décidé. Il a tous les pouvoirs. Nous ne sommes que ses marionnettes.
Alors que les larmes se tarissent, je me mets à crier de toutes mes forces, ne pouvant plus contenir cette frustration, cette douleur.
Point de vue de Lorelei
N’y tenant plus, je me concentre pour tenter de réactiver les traces de souvenirs tout autour de la maison. J’essaye de remettre en ordre chronologique tous les événements depuis son arrivée. J’assiste silencieusement à toutes ses balades, toutes ses colères, toutes ses frustrations. Je ressens ce flux d’émotion avec une telle violence que je perds pied et assiste à une scène que je n’aurai jamais dû voir.
Il est sous la douche. Je me débats avec mon esprit pour me détacher de ces images. Je viole son intimité, ce que je ne me suis jamais permise de faire. Au grand jamais. Mais mon esprit refuse de m’obéir et j’assiste, impuissante, à une scène qui me brise le cœur.
Il pleure sans s’arrêter, s’effondre en position fœtale en laissant l’eau couler à flot sur son corps. Il a la tête entre les mains, totalement recroquevillé. Si fragile. Si vulnérable. Je tends la main pour essayer de le toucher mais ce n’est qu’une trace, un souvenir.
Je reprends pied dans la réalité et réalise que mon bras est tendu devant moi. J’aurai donné cher pour pouvoir le consoler, le réconforter. Ses quelques mots répétés en boucle me hantent. « Pourquoi Caïn ? Pourquoi me faire miroiter une nouvelle chance ? »
Il le sait. Depuis le début. Depuis qu’il est arrivé ici, il a compris. Mais c’est impossible. Il a déjà eu une âme-sœur. Comment pourrait-il être la mienne ?
Je libère de nouveau mes pouvoirs à la recherche d’un souvenir qui pourrait me prouver que je suis en train de me tromper mais un cri m’arrache de mes pensées et me ramène directement dans le présent. Un véritable cri de souffrance. C’était la voix d’Orion. Mon cœur se transforme en pierre. Il sait mais il ne l’accepte pas. Comme s'il rejette le lien. Je suis dévastée. Une douleur indescriptible survient dans mon cœur, raisonne dans âme. Je m’effondre sans pouvoir contenir mes larmes.
*****
Je vous souhaite à tous une bonne soirée et j'espère que tu auras la réponse à toutes tes interrogations @Arcaluce :kissing_heart:
L'avantage d'avoir beaucoup de sang-froid, c'est qu'on n'a pas besoin de pull :mrgreen:
Encore un tout petit peu de patience et tu auras toutes les explications dont tu as besoin : Orion a des doutes mais il ne comprend pas tout. Une discussion avec Lorelei s'impose et elle a lieu dans ce chapitre :blush:
Je suis ravie que l'histoire te plaise toujours autant :blush:
Chapitre 6
Point de vue de Lorelei
J’attends Orion qui est parti depuis quelques jours à Selvadorada (Refuge à découvert précité). Il a eu raison de ne pas perdre de temps car l’un des sous-fifres de Nadab était sur place, devant la maison. C’est donc une certitude. De manière surprenante, cet imprévu a rassuré Orion. Il a pris la mesure de son utilité ici, avec moi. Il admet enfin que, sans nos recherches dans le coin, nous n’aurions jamais surpris ces traces de réunions et nous n’aurions pas su qu’ils avaient trouvé le repaire d’Aridai.
Nous avons réussi : les enfants sont à l’abri et je ne doute pas une seule seconde du dévouement d’Aridai. Ce sera un véritable Cerbère ! Je mets au défi quiconque de s’opposer à lui désormais.
Alors que je fais les cents pas en me demandant pourquoi Orion met autant de temps à revenir (non, je vous jure, je ne suis pas inquiète. Ou juste un tout petit peu, comme toute personne un tant soit peu altruiste). J’aperçois le Comte se matérialiser devant moi. Pendant un instant, j’ai eu l’espoir de voir un autre visage. Je vais devoir prendre mon mal en patience.
« Bonsoir Lorelei.
- Bonjour Monsieur le Comte. »
Je lui souris en espérant cacher mon appréhension et me compose un visage avenant, comme à mon habitude. Je ne veux pas qu’il me pose des questions. L’horreur ! J’ai l’impression d’être un véritable livre ouvert ! Comme s’il était écrit sur mon front « Lorelei a un véritable crush pour Orion Sabella, mufle par excellence, lieutenant d’un des plus grands mafieux de la planète ! »
« J’apporte de bonnes nouvelles. Nadab a perdu le soutien de la mafia sicilienne. Ils ont compris que ça allait bien au-delà d’une simple prise de contrôle et ne veulent pas être mêlés à cette véritable guerre qui se prépare. Surtout s’il faut affronter le redoutable Aridai Hizkiah. Ils ont bien compris où étaient leurs intérêts. Le Совет ferme les yeux sur leurs actions s’ils acceptent d’arrêter d’alimenter les caisses de la mafia russe. Il va se retrouver sans financement.
- Enfin une bonne nouvelle ! Orion n’est toujours pas revenu de Selvadorada. Une attaque a eu lieu.
- Aridai m’a prévenu de ce … fâcheux incident.
- « Incident » ?
- Ne vous méprenez pas jeune fille. Orion et Aridai sont des guerriers avant d’être des chefs de gang. Il en faudra plus pour les déstabiliser. Croyez-en mon expérience ! Ce sont des machines de guerre, formés pour tuer et disposant d’un entrainement quotidien depuis des siècles. »
Loin de me rassurer, ces propos font monter la peur au fond de moi. S’ils sont guerriers, ils participeront coûte que coûte aux combats et je … Non. Ne pense pas à ça. Orion restera à tes côtés en Sibérie maintenant qu’il a compris que votre mission est primordiale et il sera loin des combats. Pourquoi je panique ? Je ne devrais pas.
Mon sourire devient sincère quand de la brume apparaît dans mon champ de vision. Il est de retour. Mes muscles se décontractent les uns après les autres. Mon ventre se dénoue. Mon sourire s’agrandit. Je suis sereine à nouveau. Je ne me comprends pas. Pourquoi je suis si soulagée en le voyant alors que dans une heure à tout casser, on va se crêper le chignon, comme d’habitude ? Je dois être maso des fois ! Rappelle-toi : c’est une machine de guerre, formé pour tuer. Il est froid car c’est dans sa nature. L’empathie, il ne connait pas.
Le comte et Orion se mettent à discuter des dernières nouvelles mais je n’écoute pas. Je suis totalement distraite. En plein combat avec mon esprit. Une chance que je sois palimpseste ! Pour ne pas me faire griller, je reviendrai écouter la conversation en douce plus tard. Orion pourrait mal le prendre que je ne sois pas attentive alors qu’il est question d’Aridai et de sa famille. Il est assez rabat-joie. Enfin, je peux comprendre. Si c’était Darius et Isaac qui étaient ciblés, je réagirais comme lui. Du moins, à ce sujet.
Le comte repart après avoir fait son compte-rendu et Orion me regarde avant de me dire qu’il doit méditer. Tu vois : froid et distant. Arrête de te taper des films Lorelei ! C’est juste un crush car il est pas mal et que vous vous côtoyez beaucoup ces derniers temps.
Le lendemain soir
Quand je rentre du travail, il me prend au dépourvu en déclarant :
« Je suis toujours sur les nerfs. J’ai essayé de me détendre mais pas moyen. Je sens que je vais regretter ce que je vais dire mais tant pis. Une idée pour me défouler ?
- J’en ai bien une mais pas certaine qu’elle te plaise !
- Dis toujours !
- As-tu déjà eu l’occasion de faire un bonhomme de neige dans ta longue vie ? »
Il me regarde comme deux ronds de flan, perplexe. Pourquoi j’ai proposé ça sérieux ? Qu’est-ce qui cloche chez moi ? Finalement, après un silence de quelques secondes qui m’ont semblées éternelles, et avec tout le flegme qui le caractérise, il me répond tout simplement « non ».
Ok. Ça aurait pu être pire !
Commence alors un moment surréaliste où on s’attèle chacun un bonhomme de neige pour finalement se concentrer sur l’un des deux. Il se prend au jeu et je découvre alors une facette totalement inconnue d’Orion. Alors qu’il est plus du genre morose quand il est avec moi, j’entrevoie un jeune homme insouciant. Il ne doit même pas avoir conscience de l’image qu’il renvoie à cet instant précis.
Je me garde bien de lui faire part de mon ressenti et profite simplement de l’instant, gravant chacun de ses sourires, chacune de ses œillades vers moi. Je suis définitivement perdue pour la cause …
Il apporte la touche finale en plantant des stalactites sur la tête de notre bonhomme. Un vrai punk ! Ça lui ressemble plutôt bien !
On continue à discuter, il me raconte alors son combat avec Igor. Je ne peux m’empêcher de ressentir une certaine fierté en entendant sa victoire écrasante. Je ne me comprends définitivement pas ! D’habitude, le recours à la violence me révulse mais là, c’est tout le contraire. Il a protégé une famille. Oui, ça doit venir de là !
L’alchimie étant totale entre nous, je profite de l’instant présent et lui propose de continuer cette conversation dans les sources chaudes pour se détendre totalement. J’en ai bien besoin également. Je suis bien plus tendue que je ne voulais l’admettre …
« Lorelei ? Je peux te poser une question qui va te paraître étrange ?
- D’habitude, tu ne demandes pas la permission, je dois avoir peur ?
- Non, c’est rien de … en fait … C’est … ça va te sembler bizarre mais ... »
Il a alors un petit rire gêné très énigmatique. Je me demande vraiment ce qu’il veut me demander pour être aussi mal à l’aise. On dirait un enfant qui n’ose pas poser une question embarrassante à ses parents.
« Oui ?
- A quoi ça ressemble des Oréades ? »
Je reste bouche bée face à cette question. C’est bien la première fois que l’on me pose une telle question.
« Euh … Ce sont comme des petites méduses. Leur corps est fait en cristaux de glace et selon la lumière, ils changent de couleur. C’est la réfection de la lumière qui leur donne leur couleur en réalité. »
Je ne comprends vraiment pas pourquoi il me demande ça vu que son élément est l’air mais pour ne pas paraître impolie, je lui retourne la question :
« Et les Sylphes ?
- Comme des petits farfadets bleus. Mais ils ne changent pas de couleur et ils pépient tout le temps. Ça a le don de m’énerver … »
Un long silence se poursuit entre nous. Sans qu’aucun de nous n’arrive à enchaîner :
« Désolé. Je … je sais pas pourquoi je te demande ça … C’est … oublie !
- Non, il n’y a pas de souci ! T’inquiète, j’ai juste été surprise. Je ne m’étais jamais demandé à quoi ressemblait les autres esprits de la nature à vrai dire … Je méditais juste là-dessus ... »
« En fait, pour être totalement franc, je … j’ai cru en avoir aperçu quand je suis … Laisse tomber ! C’est stupide ! C’est …
- Ôte-moi d’un doute : ton élément, c’est l’air non ? Ton … »
Je n’ose pas finir ma phrase car je m’aventure en terrain miné et je le sais pertinemment. Je laisse donc mon interrogation muette en suspend en espérant au fond de moi qu’il me répondra que son élément était la glace. Ou peut-être pas …
Il comprend rapidement ma question silencieuse et me répond d’une voix triste et faible :
« Non … C’était la terre. Les lémures sont bien plus calmes, posés. Ils ressemblent à des mottes de terre.
- Je me suis toujours demandé si on voyait les choses de la même façon quand c’était grâce à l’autre …
- Je ne les ai pas vus tout de suite. J’ai remarqué d’ailleurs que je ne pouvais plus les voir depuis que je suis en Sibérie. Mais avec toute cette neige, ils doivent se cacher sous terre ! »
Je ris à sa tentative de plaisanterie. Tentative car nous ne sommes pas d’humeur à rire. Nous ne le sommes plus. Je sais pourquoi il m’a posé cette question. Je le sais depuis un moment même si je ne veux pas l’admettre. Ce n’est pas un simple crush. Et maintenant j’en ai la certitude : lui aussi en connaît la raison.
Après avoir encore barboté pendant quelques minutes dans l’eau, le silence étant devenu trop prégnant, trop pesant, nous sommes sortis pour vaquer à nos occupations.
Je suis partie faire du yoga pour me détendre et tenter de me vider la tête mais c’est peine perdue. Je n’y parviens pas malgré mes efforts. Mes pensées sont sans cesse parasitées par notre conversation. Je ne veux pas admettre la vérité. Pourtant, c’est une évidence. Mais peut-être que je me trompe, que mon esprit me joue des tours … Il a déjà eu une âme-sœur.
Point de vue d’Orion
Lorelei s’enfuit littéralement dans sa chambre avec la vitesse vampirique. Je n’aurai jamais dû lui poser cette question. J’ai jeté un froid. Mais j’avais besoin de savoir. Je devais avoir une confirmation.
Je monte directement pour enfiler des vêtements de sport pour canaliser mes émotions. Le sport. Salvateur. Libérateur. Mon salut.
J’allume la télévision sur une chaîne de sport au hasard et commence les exercices. Je me lance dans des séries toujours plus violentes d’abdos et de pompes. Je n’aurais jamais dû poser cette question.
Maintenant, j’en ai la confirmation. Ce n’est pas normal. Je ne devrais pas voir les Oréades. Car c’était des Oréades. Je devrais encore voir les Lémures. Mais je ne les vois plus. Depuis ce jour. Depuis cette méditation. Depuis qu’elle m’a partagé des souvenirs sur ce ponton. Tout a basculé.
Je continue encore plus violemment mes exercices de sport. Je ne veux pas m’arrêter. Je ne veux pas monter d’un étage. Me rapprocher d’elle. De son esprit. Je ne veux plus vivre ce lien. Je ne veux plus souffrir. Je ne veux pas la perdre.
La séance s’intensifie encore. Mes muscles me brûlent mais je continue. Comme un combat. C’est un combat. Contre cette idée qui s’immisce dans mon esprit. Ce nouveau lien que Caïn est en train de m’imposer.
Je gagnerai. Il ne l’emportera pas. Pas une seconde fois. Il ne m’imposera pas cette épreuve.
Après avoir enchaîné des exercices pendant 2h, je me hisse sur le canapé, immobilisé par les crampes. Une chance que l’on guérisse vite. Je pourrai reprendre cette séance, encore plus intensément. De nouveau, les vannes s’ouvrent pour évacuer ma colère, ma rage. Je ne veux pas qu’il gagne mais il est déjà trop tard. Il est déjà le grand vainqueur. Je n’ai jamais eu la moindre chance. Il a décidé. Il a tous les pouvoirs. Nous ne sommes que ses marionnettes.
Alors que les larmes se tarissent, je me mets à crier de toutes mes forces, ne pouvant plus contenir cette frustration, cette douleur.
Point de vue de Lorelei
N’y tenant plus, je me concentre pour tenter de réactiver les traces de souvenirs tout autour de la maison. J’essaye de remettre en ordre chronologique tous les événements depuis son arrivée. J’assiste silencieusement à toutes ses balades, toutes ses colères, toutes ses frustrations. Je ressens ce flux d’émotion avec une telle violence que je perds pied et assiste à une scène que je n’aurai jamais dû voir.
Il est sous la douche. Je me débats avec mon esprit pour me détacher de ces images. Je viole son intimité, ce que je ne me suis jamais permise de faire. Au grand jamais. Mais mon esprit refuse de m’obéir et j’assiste, impuissante, à une scène qui me brise le cœur.
Il pleure sans s’arrêter, s’effondre en position fœtale en laissant l’eau couler à flot sur son corps. Il a la tête entre les mains, totalement recroquevillé. Si fragile. Si vulnérable. Je tends la main pour essayer de le toucher mais ce n’est qu’une trace, un souvenir.
Je reprends pied dans la réalité et réalise que mon bras est tendu devant moi. J’aurai donné cher pour pouvoir le consoler, le réconforter. Ses quelques mots répétés en boucle me hantent. « Pourquoi Caïn ? Pourquoi me faire miroiter une nouvelle chance ? »
Il le sait. Depuis le début. Depuis qu’il est arrivé ici, il a compris. Mais c’est impossible. Il a déjà eu une âme-sœur. Comment pourrait-il être la mienne ?
Je libère de nouveau mes pouvoirs à la recherche d’un souvenir qui pourrait me prouver que je suis en train de me tromper mais un cri m’arrache de mes pensées et me ramène directement dans le présent. Un véritable cri de souffrance. C’était la voix d’Orion. Mon cœur se transforme en pierre. Il sait mais il ne l’accepte pas. Comme s'il rejette le lien. Je suis dévastée. Une douleur indescriptible survient dans mon cœur, raisonne dans âme. Je m’effondre sans pouvoir contenir mes larmes.
Je vous souhaite à tous une bonne soirée et j'espère que tu auras la réponse à toutes tes interrogations @Arcaluce :kissing_heart:
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