Forum Discussion
9 years ago
@LysaCyja Merci :wink: :kissing_heart:
Elle est un peu perdue la demoiselle alors elle a accepté de l'épouser un peu sur un coup de tête... Reste à voir comment ça va se passer, avec sa nouvelle belle-mère et même tout simplement avec Raj... :grimace:
@Lilisims Elle s'est carrément jeté dans les bras du premier venu en fait ! :sweat: Quant au célibataire plus séduisant... je laisse le suspense :tongue:
Chapitre 8
Je n'y croyais toujours pas... Depuis quelques jours, il me semblait que rêve et réalité se mélangeaient... Je passais mon temps à me remémorer le passé et j'avais beaucoup de mal à rester ancrée dans le réel. Aussi l'idée d'un mariage me paraissait totalement surréaliste. Tout allait trop vite pour moi. J'étais totalement perdue. Je ne parvenais pas à me souvenir de mon cœur battant avec Raj aussi fort que la nuit dernière quand j'avais aperçu Gaël et que je m'étais brusquement sentie fiévreuse et la poitrine prête à se rompre. Qu'est-ce qui n'allait pas chez-moi ? Pourquoi n'arrivais-je pas à me centrer sur l'instant présent ? Pourquoi passais-je ma vie prisonnière de mon passé ? Gaël ! Gaël ! Pourquoi es-tu parti ? Je ne comprends plus rien... A ton simple souvenir je suis prête à tout abandonner...Pourquoi ? Que quelqu'un me libère de ce souvenir entêtant !
"Il n'y a que toi, ma Chloé... Tu es la seule à te tourmenter avec ces souvenirs... Personne ne pense que tu es coupable de quoi que ce soit, d'accord ? Alors laisse les morts là où ils sont et soit heureuse, je suis sûre que c'est tout ce qu'ils demandent... Il n'y a que toi qui puisse te libérer de ce fardeau dont tu t'es toi-même chargée..."
Gaël ! Non, non, je ne devais pas pleurer, pas maintenant. Il avait raison après tout, il n'y avait que moi... J'étais la seule à me torturer avec ces histoires. Il ne fallait pas que j'oublie que je ne suis pas seule... Je n'étais pas comme ma mère. Il y avait des gens qui m'aimaient. Je n'étais pas seule. Il faut juste que je me change les idées. Je dois prendre ma vie en main, je suis la seule qui le peut.
J'attrapai alors mon téléphone, pleine d'une nouvelle sérénité.
"Allô ? Zoé ? Désolée de te déranger un dimanche mais ça t'ennuierais si on se retrouvait au parc de San Myshuno d'ici une heure ?
- Chloé ? Bien sûr que tu ne me déranges pas ! Ça marche ! A dans une heure ! J'avais justement rien de prévu !
- Ok, à toute-à-l'heure, alors !
- J'y serais ! Bye !"
Juste après avoir raccroché, je composai un nouveau numéro...
"Salut, Jesminder ?
- C'est bien moi ! Salut Chloé, comment ça va ? Désolée de ne pas t'avoir rappelée plus tôt, j'avais peur de te déranger !
- C'est rien, c'est moi qui suis désolée... Ça te dirait de me rejoindre au parc de San Myshuno si t'as rien à faire ?
- Oh, bien sûr ! J'appelle juste une nounou pour mes petites et je file tout de suite ! C'est pas que je fasse pas confiance à Arun mais bon, je pense que c'est préférable...
- Si tu préfères rester, c'est pas grave, tu sais !
- Mais non, t'en fais pas ! A toute !
- A +, Jess' !"
Et cinq minutes plus tard, me voilà à mon tour devant le parc où les deux filles m'attendaient déjà. Aussitôt qu'elles m'eurent aperçues, elles me firent de grands signes de la main accompagnés de sourires chaleureux. Je me sentis immédiatement coupable... Comment ne m'étais-je pas rendue compte avant que j'avais des amies aussi formidables ? A quoi cela me menait-il de m'enfermer en permanence dans cette bulle protectrice ? J'avais perdu un temps précieux que j'aurais pu passer avec d'autres personnes...
"Coucou, Chloé ! On t'attendait justement !
- Salut les filles !
- Alors, dis-nous vite ! Pourquoi tu nous as appelées ?
- Merci beaucoup d'être arrivées aussi vite !
- Faut dire que j'ai été tellement surprise par ton appel que je me suis dépêchée, répondit Jesminder avec un sourire.
- Moi-aussi ! Chloé qui m'appelle !, j'me suis dit, Ouh là ! Madame a enfin décidé de sortir de son laboratoire secret, elle va peut-être me communiquer des plans top-secrets !, plaisanta Zoé.
- Sorry, les filles, je... j'ai eu pas mal de soucis qui ont fait que..., répondis-je gênée...
- On t'en veut pas du tout, pas vrai Jess' ? D'autant plus qu'on a pas non plus été des modèles sur ce coup-là !
- Zoé a raison ! Mais dis-nous tout !"
"Ben voilà, les filles...En fait... Je vais me marier...
-...
- Hey, Jess' ça va ?
- NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON ! C'est pas vrai !!!! Avec qui ???? Dis-moi tout !!! Oh là là !!!! C'est incroyable !!! Depuis le temps, je me sens si vieille à être la seule à avoir une famille à part Anaya !!!! Un mariage !!!! Oh là là là là !!!! Un mariage ! T'as intérêt à nous célébrer ça ici !!!! Le premier mariage à San Myshuno depuis moi et Arun !!! C'est énoooooorme ! Faut marquer le coup !!!"
" En fait, je pensais vous demander à Zoé et toi de m'aider à organiser tout ça, si ça ne vous déranges pas, bien sûr !
- Wooooooooooooooooooooow !!! Merci !!! T'es trop gentille, ma Chloé !!! Mais arrête de nous faire languir et dis-nous qui est l'heureux élu de ton cœur !!!
- Et bien... A vrai dire, c'est Raj Rasoya...
- Raj !!!!!???? Tu ne cesses de m'étonner !!!! C'est qu'il doit être heureux le bougre ! Et il ne m'avait rien dit !!! Wow ! Raj et toi ! Il en a de la chance !!! Tous mes vœux de bonheur à vous deux !!! Et c'est sa mère qui doit être contente ! Depuis le temps qu'elle lui cherche une épouse convenable !!!
- Pas vraiment, en fait... Il semblerait que le terme de "convenable" ne me convienne pas, justement...
- Et bien tant pis pour elle, si elle voit pas que t'es une fille super !!, m'interrompit Zoé... Je suis ravie pour toi, ma coupine ! On est copines n'est-ce pas, toutes les trois ?
- Bien sûr ! Et encore désolée...
- Oh mais tout est pardonné si tu nous laisses nous occuper des préparatifs !, rétorque Zoé avec un sourire malicieux.
- Evidemment ! A vrai dire, ça me sauverait la vie !
- T'inquiètes pas ! On va t'organiser le mariage de ta vie !"
"Venez ! On va discuter de tout ça dans le kiosque au fond, ça nous permettra de mieux voir les lieux... Parce qu'on l'organise ici, évidemment le mariage ! Y'a pas de plus beau lieu dans tout Simcity pour un mariage réussi, à part peut-être le Festival de l'amour...Mais tu ne comptes pas attendre le prochain, pas vrai, Chloé ?", déclara Zoé en nous guidant vers le fameux kiosque.
"Mais dis-donc, toi, tu m'as pas l'air ravie ! Je t'ai pas entendue tout à l'heure quand elle nous l'a annoncé ! Pourtant, c'est toi la plus excitée d'habitude pour ce genre d'occasion !, s'exclama Jesminder d'un ton suspicieux.
- Ben, disons que, je reste la seule vieille fille, de nous trois, du coup... Alors que ça fait beaucoup plus longtemps que Chloé que je moisis ici !
- La jalousie est un vilain défaut, ma bonne dame ! Et avec ton J, ça avance ou pas ?
- Tu parles, ça recule... Je l'ai quitté mais il s'en fiche totalement, il continue à faire le joli cœur à tous les coins de rue. En fait, il s'en fiche royalement de avec qui il sort...et encore plus de moi...
- Bah, t'en fais pas, tu te trouveras quelqu'un de vraiment bien, c'est obligé !
- Oui, tu dois avoir raison, mais bon, on s'en fiche ! Aujourd'hui, c'est le jour de Chloé ! On va pas l'embêter avec nos histoires, pas vrai, Jess' ?"
Je regardais ces deux femmes que je connaissais à peine en me demandant si un jour je pourrais converser avec elles d'un ton aussi naturel qu'elles usaient elles-mêmes... J'avais déjà parcouru beaucoup de chemin de l'adolescente introvertie que j'étais pour arriver jusqu'ici. Je n'avais jamais eu d'amis véritables. Petite, j'étais toujours dans les jupes de ma mère et traitée en conséquence par les autres enfants. Adolescente, je m'étais repliée sur moi-même et seule la présence de Gaël m'aidait alors à tenir le coup. Et après ça... après ça, j'étais arrivée ici et j'avais tenté de m'intégrer du mieux que je le pouvais...
"Tu rêves, Chloé ? Assieds-toi, qu'on cause un peu sérieusement !", déclara Zoé avec un grand sourire.
Zoé... Elle s'était toujours montrée gentille avec moi depuis mon arrivée mais je n'avais même pas pris la peine de lui rendre la pareille... J'avais toujours le don pour m'enfermer dans ma coquille. Ces heures assises devant la tombe de ma mère ne m'avait pas aidé. Il n'y avait toujours eu que Gaël pour comprendre que derrière mon regard fixe, se cachaient ô combien de larmes et de peines... Stop ma petite Chloé ! Arrête de t'apitoyer sur ton sort et pense présent voire même "avenir"... Penser à l'avenir... C'était la première fois depuis longtemps que cette simple idée pouvait me venir à l'esprit...
"...surprise !...pensais...Sasaki..
- Hein ? Pardon, je crois que j'étais ailleurs...
- J'disais que tu m'avais surprise n'empêche ! Moi qui pensais trop qu'il y avait quelque chose entre toi et Sasaki !
- Moi et Nicolas ? Pourquoi ?
- Bon, c'est juste moi alors... T'inquiètes, je me fais souvent des films toute seule !, plaisanta Zoé.
- ...Vraiment...Tu trouves que...?
- Te bile pas, j'te dis ! C'est rien que les élucubrations d'une vieille fille amatrice de romans à l'eau de rose ! Au fait, pour ton mariage, on gère tout, tu te soucies de rien, à part de choisir les invités ! Après, la déco, les robes -wow ! j'imagine déjà !-bref, la réservation, les frais, etc.., on s'en occupe avec Jess' !
- Hein ? Mais je peux pas accepter... les filles... c'est trop !
- C'est notre cadeau, pour ton mariage et tes fiançailles. Toi, tu es la reine, tout ce dont tu dois te préoccuper est de briller." Jess souriait mais elle avait malgré tout un ton ferme, empreint de douceur qui ne laissait pas place aux négociations.
- Merci, merci beaucoup, je... vous suis très reconnaissante... vraiment !, balbutiai-je.
- Mercredi, au fait ! Et t'as pas le choix, c'est le seul jour où on va être dispo, toi, le marié et nous. J'espère que ça te va !, ajouta Zoé.
- Ce mercredi !, m'étranglai-je.
- Et oui madame, ce mercredi ! On a pas toute la vie devant nous ! Et mercredi prochain c'est le mien de mariage !
- Le tien ? Mais avec qui ?
- Ça, je ne le sais pas encore, mais je le trouverais, foi de Zoé ! Tu viens, Jess', on va commence à bosser parce qu'un mariage ça s'improvise pas ! Et toi, interdit de regarder ! Tu rentres chez-toi, tu te fais toute belle -remarque, y'a pas beaucoup de travail- et tu te prépares à l'idée de ton mariage, ok ?
- M...Merci, vraiment, toutes les deux !
- A + ma puce ! Tout sera parfait, tu verras !
- Au revoir, Chloé, et prends soin de toi !
- Au revoir Zoé ! Au revoir Jess' !"
Tandis qu'elle se dirigeaient vers un bâtiment du parc, toutes excitées -surtout Zoé !-, je les quittai et commençai à prendre le chemin du retour...
"Salut ma mignonne !
-Euh... On se connaît ?
- Oh non, pas encore... Mais on va vite régler cet oubli ! J'allais fermer mais on peut grignoter un bout, juste tous les deux, hein ?
- Je ne peux pas accepter, je n'ai pas d'argent sur moi."
J'allais repartir lorsque de nouveau, il m'interpella...
"Hé attends ! C'est gratuit pour toi, bien sûr, ma belle !
- Ça suffit maintenant, je suis pressée et fiancée, marmonnai-je en insistant bien sur ce dernier mot.
- Oh, bien sûr, mais moi je suis marié tu sais et ce n'est pas franchement un problème, entre nous...
- Non mais ça va pas, hein ? On ne se connaît pas que je sache, alors je vous prie d'arrêter immédiatement vos insinuations !
- T'es encore plus jolie quand tu t'énerves ma poulette ! Allez, c'est pas la mort, juste un p'tit verre !... Aïe...
- Quoi "aïe" ?
- Bon, ben j'm'en vais, moi...Et tu ferais mieux de faire pareil...
- Hein ? Mais pourquoi ?
- Hey toi ! Oui toi, j'te cause ! J't'y prendrais à draguer mon mari ! Et sous mes yeux en plus !"
"Hein quoi ?
- C'est ça, fais celle qui comprends pas ! Et reste-là, toi, qu'on s'explique !, aboya-t-elle au rouquin qui s'enfuyait.
- Chérie, j'vais t'expliquer...
- Vas-y explique !
- Ben c'est c'te fille, elle tenais absolument à ce que je lui file à manger gratuitement et puis...elle entendait qu'on fasse autre chose aussi...
- Comme quoi ?
- Ben, chérie, on est en public, là...
- Ouais, j'vois le genre quoi ! Z'avez pas honte, vous ? P'tite peste !
- Hein mais c'est pas vrai du tout ! C'est votre mari qui..."
"Qui quoi, j'vous écoute !
- Je sais pas trop mais...En fait c'était carrément lui qui faisait des sous-entendus étranges...
- Et il est vrai ce mensonge ?
- Ce n'est pas un mensonge ! J'étais justement en train de lui dire de me laisser tranquille et...
- C'est ça ! Et je suis une grosse nouille incapable de garder son mari chez-elle alors que vous êtes un petite sainte-nitouche qui s'offusque de son comportement indécent ! Non mais vous me prenez vraiment pour une c**** !
- Je vous assure que...
- C'est ça !
- Bon et puis zut ! Vous ne semblez pas vouloir m'écouter alors je vais tenter de vous rafraîchir un petit peu la mémoire !"
Cette bonne femme commençait à m'agacer au plus au point avec sa volonté de nier toute implication de son mari. Je ne la connaissais pas, je ne le connaissais pas et en quelques minutes ils m'avaient tous deux traités avec une grossièreté que je ne méritais pas ! Non mais oh ! Je n'étais tout de même en mini-jupe à me balader dans les rues avec un air aguicheur quand même ! Qu'est-ce qui me valait des interpellations de cet homme et les imbécillités débitées par sa femme, hein ? D'autant plus que la femme en question était bien plus jolie que moi, lorsque son visage n'était pas déformé par la rage comme en ce moment...
"Alors ? Ça vous va mieux comme ça ?
- Aaaargh ! Vous me le paierez ça, sale petite..."
Elle n'eut pas le temps de terminer sa phrase que j'attrapais un gobelet de jus de tomate que quelqu'un avait laissé traîner sur une des tables voisine et le renversai à ses pieds.
"Et la prochaine fois, ce sera sur votre tête !
-Pfffh ! Vous en êtes bien incapable, s'écrai-t-elle en rigolant
- Vous voulez essayer ?"
Elle jugea toutefois préférable de se taire. Je repris donc mon chemin, l'homme ayant disparu derrière un quelconque labyrinthe de verdure présents dans ce parc avec le courage habituel d'un homme pris en flagrant délit par sa femme... Je retournai donc dans mon appartement, heureuse d'avoir fait taire cette petite femmelette vêtue de rose qui semblait pourtant habituer à faire régner sa loi dans le parc et auprès de son mari.
J'eus encore le temps de jouer quelques parties d'échecs en solitaire avant d'aller rejoindre mon confortable matelas et les rêves qui m'y attendaient.
Cela faisait à peine dix minutes que j'avais fermé les yeux et déjà du vacarme ce fit entendre de l'autre côté de la porte. D'un geste rageur, je rejetai mes couettes pour me mettre debout puis j'enfilai mes très honorables chaussons-lapins avant de me diriger vers la porte habituelle, juste en face de la mienne. A ma grande surprise, ce n'était pas cette fois-ci du Carmen chanté de la voix nasillarde de ma future belle-mère mais une musique bien plus entraînante qui jaillissait de derrière la porte voisine.
Personne ne répondant, je me mis à hurler par-dessus la musique.
"S'IL VOUS PLAÎT, POURRIEZ-VOUS BAISSER LE SON, MERCI !!!! IL Y A DES GENS QUI DORMENT OU PLUTÔT QUI AIMERAIENT DORMIR !!!!"
Il y eut un instant de silence à l'intérieur puis, enfin, la porte s'ouvrit... sur un Raj fulminant...
"Ecoutez !!! Je me marie prochainement et ce jour est le seul de ma vie entière ou ma mère me laissera un peu tranquille alors si vous pouviez enfiler des boules quiès et nous laisser en paix, ce serait pas mal !
- Je suis au courant, pour le mariage, déclarai-je de manière un peu cinglante.
- Oh, Chloé... Pardon... Je vais dire aux autres de baisser le son tout de suite...Je...
- Tu es tout pardonné mon chéri, si ce sont les mots que tu cherches..."
"Dé... Désolé...
- Tricheur !
- Hein ? Pourquoi ?
- Qu'est-ce que tu veux que je fasse contre ces yeux-là, hein ? Maintenant, bonne nuit... Je vais aller chercher mes boules quiès, plaisantai-je.
- Pardon, je ne pensais pas que c'était toi... Bonne nuit, mon amour...
- Allez, à bientôt..."
Je retournai donc re-plonger dans le sommeil et cette fois-ci, rêves, ou plutôt, cauchemars, ne m'épargnèrent pas...
Cette fois-ci, pour la première fois depuis la mort de Gaël, je me mis à rêver d'avenir. Il faisait nuit. Il n'y avait personne. Il régnait en ce lieu un froid polaire. Mais je reconnus tout de même le lieu visité cet après-midi même et que nous avions observé depuis le petit kiosque dans le parc de San Myshuno. Un frisson incompréhensible me courut le long du dos. Peut-être était-ce le vide et le silence de l'endroit qui le rendaient oppressant ? Un peur terrible me saisissait alors. Je me sentis obligée de briser le silence et dis : "Raj ? C'est bien toi ?" Le son de ma voix me sembla étonnamment dérisoire, fragile et vacillant dans l'air qui se faisait de plus en plus froid et l'obscurité plus profonde. Je frissonnai de nouveau dans ma robe de plus en plus apeurée...
Raj n'avait pas répondu et je me hâtai de traverser l'allée, obsédée par la crainte qu'il ne disparaisse comme Gaël l'autre soir. La nuit dernière,
je n'avais aucune crainte parce que je sentais alors la présence rassurante de Gaël, mais à présent, l'angoisse me nouait l'estomac. Je trébuchai une fois. Je levai de nouveau les yeux, pétrifiée à l'idée que pendant la seconde où j'avais baissé les yeux il n'ait disparu. Il était toujours là et je sentis un soupir de soulagement me parcourir. J'appelai de nouveau : "Raj ?"
D'où me venait donc cette frayeur étrange ? Cette terrible peur à l'idée de me retrouver seule ? Il ne s'agissait pas seulement de ce parc silencieux et qui dégageait une singulière impression. Non. L'idée de solitude m'obsédait depuis un moment déjà. Pourquoi ? "Raj ?", appelai-je à nouveau avec plus d'insistance. Mais arrivée à seulement quelques pas derrière lui, j'éprouvai soudain le besoin irrépressible de me retourner brusquement et de partir en courant. Je compris trop tard.
Ce n'était pas Raj. A l'instant où je le réalisai, il était déjà trop tard. Je ne la reconnus tout d'abord pas. Mais cette voix criarde, je la connaissais bien. Mme Rasoya... Qui d'autre ?
"Quelle tristesse ma jeune fille... Tu es de nouveau tout seule ! D'ailleurs, tu n'as jamais cessé de l'être !" Elle rit, d'un rire odieux qui occasionna un nouveau frisson dans le dos.
"Je ne suis pas seule !, m'écriai-je d'un ton qui se voulait courageux mais résonna comme pitoyable dans le silence du parc.
- Qui ? Qui viendra te sauver ? Il n'y a personne ici ! Il n'y a jamais eu personne ! C'est toi qui a inventé de toutes pièces le Raj que tu aimes ! Le véritable Raj est un paresseux, un fainéant, bon-à-rien qui à ma seule parole se taira et t'observera, jours après jours, dépérir sous mon joug !
- Vous... Vous mentez !, répliquai-je mais il ne restait plus la moindre trace d'un semblant d'assurance.
- Tu n'es pas plus forte qu'une autre ! Tu es comme ta mère, hantée par cette peur terrible d'être seule. Tu crois que ta volonté fait ta force, mais tu verras que lorsqu'il s'agira de retourner dans ton misérable appartement, toute seule, tu n'auras plus la moindre volonté !
- Je... Je ne suis pas comme ma mère ! Ma mère n'était qu'une lâche !"
A l'instant où je prononçai ces paroles, je réalisai à quel point j'en avais toujours voulu à ma mère de m'avoir laissée seule. Pas une fois, elle n'avait songé à partir. Tout laisser tomber, mon père, sa petite vie de princesse, tout ce qu'elle avait toujours connu et partir, enfin libre. Elle avait peur d'être seule. Mais elle ne serait pas seule puisque j'étais avec elle. Et je m'en voulais aussi à moi-même... Parce que je n'avais pas su lui suffire... Parce que, sans doute, c'était pour moi qu'elle était resté... Jusqu'à ce jour, où elle en avait eu assez... Et elle avait choisi de partir, définitivement. Je leur en voulais tous, même à Gaël. Parce que j'étais seule, à présent. Si désespérément seule...Je sentis à peine le moment où ses doigts s'enroulèrent autour de mon cou, ses crocs pénétrant ma chair. Enfin... Délivrée... Je n'aurais plus jamais à souffrir... Il n'y aurait plus d'autres morts à cause de moi... Tout allait se terminer... Beaucoup plus facilement que cela avait commencé... Je les retrouverai tous... Enfin...
"Tu vois... Tu es comme elle... Tu choisis la voie de la facilité et c'est ce qui causera ta perte. Tu finiras comme elle, tu verras. Tu commence déjà à cacher ta détresse dans ce vert qui te rappelles à elle. Tu continueras. Tu épouseras mon fils. Tu te mentiras en te persuadant que tu l'aimes. Et tu gâcheras ta vie avec lui, tu t'épuiseras en sourires, comme elle avant toi. Puis, un jour, tu en auras assez, et, toi-aussi, tu t'en iras comme elle... A bout de forces...
- Tant pis...Oui, tant pis...Je ne veux plus...être...seule...", murmurai-je avant de m'effondrer.
Ma dernière vision avant de rendre mon dernier souffle, fut Mme Rasoya, ou plutôt le démon ayant pris sa forme...
Je m'éveillai en sueur, tremblante dans mes draps.
Elle est un peu perdue la demoiselle alors elle a accepté de l'épouser un peu sur un coup de tête... Reste à voir comment ça va se passer, avec sa nouvelle belle-mère et même tout simplement avec Raj... :grimace:
@Lilisims Elle s'est carrément jeté dans les bras du premier venu en fait ! :sweat: Quant au célibataire plus séduisant... je laisse le suspense :tongue:
Chapitre 8
Je n'y croyais toujours pas... Depuis quelques jours, il me semblait que rêve et réalité se mélangeaient... Je passais mon temps à me remémorer le passé et j'avais beaucoup de mal à rester ancrée dans le réel. Aussi l'idée d'un mariage me paraissait totalement surréaliste. Tout allait trop vite pour moi. J'étais totalement perdue. Je ne parvenais pas à me souvenir de mon cœur battant avec Raj aussi fort que la nuit dernière quand j'avais aperçu Gaël et que je m'étais brusquement sentie fiévreuse et la poitrine prête à se rompre. Qu'est-ce qui n'allait pas chez-moi ? Pourquoi n'arrivais-je pas à me centrer sur l'instant présent ? Pourquoi passais-je ma vie prisonnière de mon passé ? Gaël ! Gaël ! Pourquoi es-tu parti ? Je ne comprends plus rien... A ton simple souvenir je suis prête à tout abandonner...Pourquoi ? Que quelqu'un me libère de ce souvenir entêtant !
"Il n'y a que toi, ma Chloé... Tu es la seule à te tourmenter avec ces souvenirs... Personne ne pense que tu es coupable de quoi que ce soit, d'accord ? Alors laisse les morts là où ils sont et soit heureuse, je suis sûre que c'est tout ce qu'ils demandent... Il n'y a que toi qui puisse te libérer de ce fardeau dont tu t'es toi-même chargée..."
Gaël ! Non, non, je ne devais pas pleurer, pas maintenant. Il avait raison après tout, il n'y avait que moi... J'étais la seule à me torturer avec ces histoires. Il ne fallait pas que j'oublie que je ne suis pas seule... Je n'étais pas comme ma mère. Il y avait des gens qui m'aimaient. Je n'étais pas seule. Il faut juste que je me change les idées. Je dois prendre ma vie en main, je suis la seule qui le peut.
J'attrapai alors mon téléphone, pleine d'une nouvelle sérénité.
"Allô ? Zoé ? Désolée de te déranger un dimanche mais ça t'ennuierais si on se retrouvait au parc de San Myshuno d'ici une heure ?
- Chloé ? Bien sûr que tu ne me déranges pas ! Ça marche ! A dans une heure ! J'avais justement rien de prévu !
- Ok, à toute-à-l'heure, alors !
- J'y serais ! Bye !"
Juste après avoir raccroché, je composai un nouveau numéro...
"Salut, Jesminder ?
- C'est bien moi ! Salut Chloé, comment ça va ? Désolée de ne pas t'avoir rappelée plus tôt, j'avais peur de te déranger !
- C'est rien, c'est moi qui suis désolée... Ça te dirait de me rejoindre au parc de San Myshuno si t'as rien à faire ?
- Oh, bien sûr ! J'appelle juste une nounou pour mes petites et je file tout de suite ! C'est pas que je fasse pas confiance à Arun mais bon, je pense que c'est préférable...
- Si tu préfères rester, c'est pas grave, tu sais !
- Mais non, t'en fais pas ! A toute !
- A +, Jess' !"
Et cinq minutes plus tard, me voilà à mon tour devant le parc où les deux filles m'attendaient déjà. Aussitôt qu'elles m'eurent aperçues, elles me firent de grands signes de la main accompagnés de sourires chaleureux. Je me sentis immédiatement coupable... Comment ne m'étais-je pas rendue compte avant que j'avais des amies aussi formidables ? A quoi cela me menait-il de m'enfermer en permanence dans cette bulle protectrice ? J'avais perdu un temps précieux que j'aurais pu passer avec d'autres personnes...
"Coucou, Chloé ! On t'attendait justement !
- Salut les filles !
- Alors, dis-nous vite ! Pourquoi tu nous as appelées ?
- Merci beaucoup d'être arrivées aussi vite !
- Faut dire que j'ai été tellement surprise par ton appel que je me suis dépêchée, répondit Jesminder avec un sourire.
- Moi-aussi ! Chloé qui m'appelle !, j'me suis dit, Ouh là ! Madame a enfin décidé de sortir de son laboratoire secret, elle va peut-être me communiquer des plans top-secrets !, plaisanta Zoé.
- Sorry, les filles, je... j'ai eu pas mal de soucis qui ont fait que..., répondis-je gênée...
- On t'en veut pas du tout, pas vrai Jess' ? D'autant plus qu'on a pas non plus été des modèles sur ce coup-là !
- Zoé a raison ! Mais dis-nous tout !"
"Ben voilà, les filles...En fait... Je vais me marier...
-...
- Hey, Jess' ça va ?
- NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON ! C'est pas vrai !!!! Avec qui ???? Dis-moi tout !!! Oh là là !!!! C'est incroyable !!! Depuis le temps, je me sens si vieille à être la seule à avoir une famille à part Anaya !!!! Un mariage !!!! Oh là là là là !!!! Un mariage ! T'as intérêt à nous célébrer ça ici !!!! Le premier mariage à San Myshuno depuis moi et Arun !!! C'est énoooooorme ! Faut marquer le coup !!!"
" En fait, je pensais vous demander à Zoé et toi de m'aider à organiser tout ça, si ça ne vous déranges pas, bien sûr !
- Wooooooooooooooooooooow !!! Merci !!! T'es trop gentille, ma Chloé !!! Mais arrête de nous faire languir et dis-nous qui est l'heureux élu de ton cœur !!!
- Et bien... A vrai dire, c'est Raj Rasoya...
- Raj !!!!!???? Tu ne cesses de m'étonner !!!! C'est qu'il doit être heureux le bougre ! Et il ne m'avait rien dit !!! Wow ! Raj et toi ! Il en a de la chance !!! Tous mes vœux de bonheur à vous deux !!! Et c'est sa mère qui doit être contente ! Depuis le temps qu'elle lui cherche une épouse convenable !!!
- Pas vraiment, en fait... Il semblerait que le terme de "convenable" ne me convienne pas, justement...
- Et bien tant pis pour elle, si elle voit pas que t'es une fille super !!, m'interrompit Zoé... Je suis ravie pour toi, ma coupine ! On est copines n'est-ce pas, toutes les trois ?
- Bien sûr ! Et encore désolée...
- Oh mais tout est pardonné si tu nous laisses nous occuper des préparatifs !, rétorque Zoé avec un sourire malicieux.
- Evidemment ! A vrai dire, ça me sauverait la vie !
- T'inquiètes pas ! On va t'organiser le mariage de ta vie !"
"Venez ! On va discuter de tout ça dans le kiosque au fond, ça nous permettra de mieux voir les lieux... Parce qu'on l'organise ici, évidemment le mariage ! Y'a pas de plus beau lieu dans tout Simcity pour un mariage réussi, à part peut-être le Festival de l'amour...Mais tu ne comptes pas attendre le prochain, pas vrai, Chloé ?", déclara Zoé en nous guidant vers le fameux kiosque.
"Mais dis-donc, toi, tu m'as pas l'air ravie ! Je t'ai pas entendue tout à l'heure quand elle nous l'a annoncé ! Pourtant, c'est toi la plus excitée d'habitude pour ce genre d'occasion !, s'exclama Jesminder d'un ton suspicieux.
- Ben, disons que, je reste la seule vieille fille, de nous trois, du coup... Alors que ça fait beaucoup plus longtemps que Chloé que je moisis ici !
- La jalousie est un vilain défaut, ma bonne dame ! Et avec ton J, ça avance ou pas ?
- Tu parles, ça recule... Je l'ai quitté mais il s'en fiche totalement, il continue à faire le joli cœur à tous les coins de rue. En fait, il s'en fiche royalement de avec qui il sort...et encore plus de moi...
- Bah, t'en fais pas, tu te trouveras quelqu'un de vraiment bien, c'est obligé !
- Oui, tu dois avoir raison, mais bon, on s'en fiche ! Aujourd'hui, c'est le jour de Chloé ! On va pas l'embêter avec nos histoires, pas vrai, Jess' ?"
Je regardais ces deux femmes que je connaissais à peine en me demandant si un jour je pourrais converser avec elles d'un ton aussi naturel qu'elles usaient elles-mêmes... J'avais déjà parcouru beaucoup de chemin de l'adolescente introvertie que j'étais pour arriver jusqu'ici. Je n'avais jamais eu d'amis véritables. Petite, j'étais toujours dans les jupes de ma mère et traitée en conséquence par les autres enfants. Adolescente, je m'étais repliée sur moi-même et seule la présence de Gaël m'aidait alors à tenir le coup. Et après ça... après ça, j'étais arrivée ici et j'avais tenté de m'intégrer du mieux que je le pouvais...
"Tu rêves, Chloé ? Assieds-toi, qu'on cause un peu sérieusement !", déclara Zoé avec un grand sourire.
Zoé... Elle s'était toujours montrée gentille avec moi depuis mon arrivée mais je n'avais même pas pris la peine de lui rendre la pareille... J'avais toujours le don pour m'enfermer dans ma coquille. Ces heures assises devant la tombe de ma mère ne m'avait pas aidé. Il n'y avait toujours eu que Gaël pour comprendre que derrière mon regard fixe, se cachaient ô combien de larmes et de peines... Stop ma petite Chloé ! Arrête de t'apitoyer sur ton sort et pense présent voire même "avenir"... Penser à l'avenir... C'était la première fois depuis longtemps que cette simple idée pouvait me venir à l'esprit...
"...surprise !...pensais...Sasaki..
- Hein ? Pardon, je crois que j'étais ailleurs...
- J'disais que tu m'avais surprise n'empêche ! Moi qui pensais trop qu'il y avait quelque chose entre toi et Sasaki !
- Moi et Nicolas ? Pourquoi ?
- Bon, c'est juste moi alors... T'inquiètes, je me fais souvent des films toute seule !, plaisanta Zoé.
- ...Vraiment...Tu trouves que...?
- Te bile pas, j'te dis ! C'est rien que les élucubrations d'une vieille fille amatrice de romans à l'eau de rose ! Au fait, pour ton mariage, on gère tout, tu te soucies de rien, à part de choisir les invités ! Après, la déco, les robes -wow ! j'imagine déjà !-bref, la réservation, les frais, etc.., on s'en occupe avec Jess' !
- Hein ? Mais je peux pas accepter... les filles... c'est trop !
- C'est notre cadeau, pour ton mariage et tes fiançailles. Toi, tu es la reine, tout ce dont tu dois te préoccuper est de briller." Jess souriait mais elle avait malgré tout un ton ferme, empreint de douceur qui ne laissait pas place aux négociations.
- Merci, merci beaucoup, je... vous suis très reconnaissante... vraiment !, balbutiai-je.
- Mercredi, au fait ! Et t'as pas le choix, c'est le seul jour où on va être dispo, toi, le marié et nous. J'espère que ça te va !, ajouta Zoé.
- Ce mercredi !, m'étranglai-je.
- Et oui madame, ce mercredi ! On a pas toute la vie devant nous ! Et mercredi prochain c'est le mien de mariage !
- Le tien ? Mais avec qui ?
- Ça, je ne le sais pas encore, mais je le trouverais, foi de Zoé ! Tu viens, Jess', on va commence à bosser parce qu'un mariage ça s'improvise pas ! Et toi, interdit de regarder ! Tu rentres chez-toi, tu te fais toute belle -remarque, y'a pas beaucoup de travail- et tu te prépares à l'idée de ton mariage, ok ?
- M...Merci, vraiment, toutes les deux !
- A + ma puce ! Tout sera parfait, tu verras !
- Au revoir, Chloé, et prends soin de toi !
- Au revoir Zoé ! Au revoir Jess' !"
Tandis qu'elle se dirigeaient vers un bâtiment du parc, toutes excitées -surtout Zoé !-, je les quittai et commençai à prendre le chemin du retour...
"Salut ma mignonne !
-Euh... On se connaît ?
- Oh non, pas encore... Mais on va vite régler cet oubli ! J'allais fermer mais on peut grignoter un bout, juste tous les deux, hein ?
- Je ne peux pas accepter, je n'ai pas d'argent sur moi."
J'allais repartir lorsque de nouveau, il m'interpella...
"Hé attends ! C'est gratuit pour toi, bien sûr, ma belle !
- Ça suffit maintenant, je suis pressée et fiancée, marmonnai-je en insistant bien sur ce dernier mot.
- Oh, bien sûr, mais moi je suis marié tu sais et ce n'est pas franchement un problème, entre nous...
- Non mais ça va pas, hein ? On ne se connaît pas que je sache, alors je vous prie d'arrêter immédiatement vos insinuations !
- T'es encore plus jolie quand tu t'énerves ma poulette ! Allez, c'est pas la mort, juste un p'tit verre !... Aïe...
- Quoi "aïe" ?
- Bon, ben j'm'en vais, moi...Et tu ferais mieux de faire pareil...
- Hein ? Mais pourquoi ?
- Hey toi ! Oui toi, j'te cause ! J't'y prendrais à draguer mon mari ! Et sous mes yeux en plus !"
"Hein quoi ?
- C'est ça, fais celle qui comprends pas ! Et reste-là, toi, qu'on s'explique !, aboya-t-elle au rouquin qui s'enfuyait.
- Chérie, j'vais t'expliquer...
- Vas-y explique !
- Ben c'est c'te fille, elle tenais absolument à ce que je lui file à manger gratuitement et puis...elle entendait qu'on fasse autre chose aussi...
- Comme quoi ?
- Ben, chérie, on est en public, là...
- Ouais, j'vois le genre quoi ! Z'avez pas honte, vous ? P'tite peste !
- Hein mais c'est pas vrai du tout ! C'est votre mari qui..."
"Qui quoi, j'vous écoute !
- Je sais pas trop mais...En fait c'était carrément lui qui faisait des sous-entendus étranges...
- Et il est vrai ce mensonge ?
- Ce n'est pas un mensonge ! J'étais justement en train de lui dire de me laisser tranquille et...
- C'est ça ! Et je suis une grosse nouille incapable de garder son mari chez-elle alors que vous êtes un petite sainte-nitouche qui s'offusque de son comportement indécent ! Non mais vous me prenez vraiment pour une c**** !
- Je vous assure que...
- C'est ça !
- Bon et puis zut ! Vous ne semblez pas vouloir m'écouter alors je vais tenter de vous rafraîchir un petit peu la mémoire !"
Cette bonne femme commençait à m'agacer au plus au point avec sa volonté de nier toute implication de son mari. Je ne la connaissais pas, je ne le connaissais pas et en quelques minutes ils m'avaient tous deux traités avec une grossièreté que je ne méritais pas ! Non mais oh ! Je n'étais tout de même en mini-jupe à me balader dans les rues avec un air aguicheur quand même ! Qu'est-ce qui me valait des interpellations de cet homme et les imbécillités débitées par sa femme, hein ? D'autant plus que la femme en question était bien plus jolie que moi, lorsque son visage n'était pas déformé par la rage comme en ce moment...
"Alors ? Ça vous va mieux comme ça ?
- Aaaargh ! Vous me le paierez ça, sale petite..."
Elle n'eut pas le temps de terminer sa phrase que j'attrapais un gobelet de jus de tomate que quelqu'un avait laissé traîner sur une des tables voisine et le renversai à ses pieds.
"Et la prochaine fois, ce sera sur votre tête !
-Pfffh ! Vous en êtes bien incapable, s'écrai-t-elle en rigolant
- Vous voulez essayer ?"
Elle jugea toutefois préférable de se taire. Je repris donc mon chemin, l'homme ayant disparu derrière un quelconque labyrinthe de verdure présents dans ce parc avec le courage habituel d'un homme pris en flagrant délit par sa femme... Je retournai donc dans mon appartement, heureuse d'avoir fait taire cette petite femmelette vêtue de rose qui semblait pourtant habituer à faire régner sa loi dans le parc et auprès de son mari.
J'eus encore le temps de jouer quelques parties d'échecs en solitaire avant d'aller rejoindre mon confortable matelas et les rêves qui m'y attendaient.
Cela faisait à peine dix minutes que j'avais fermé les yeux et déjà du vacarme ce fit entendre de l'autre côté de la porte. D'un geste rageur, je rejetai mes couettes pour me mettre debout puis j'enfilai mes très honorables chaussons-lapins avant de me diriger vers la porte habituelle, juste en face de la mienne. A ma grande surprise, ce n'était pas cette fois-ci du Carmen chanté de la voix nasillarde de ma future belle-mère mais une musique bien plus entraînante qui jaillissait de derrière la porte voisine.
Personne ne répondant, je me mis à hurler par-dessus la musique.
"S'IL VOUS PLAÎT, POURRIEZ-VOUS BAISSER LE SON, MERCI !!!! IL Y A DES GENS QUI DORMENT OU PLUTÔT QUI AIMERAIENT DORMIR !!!!"
Il y eut un instant de silence à l'intérieur puis, enfin, la porte s'ouvrit... sur un Raj fulminant...
"Ecoutez !!! Je me marie prochainement et ce jour est le seul de ma vie entière ou ma mère me laissera un peu tranquille alors si vous pouviez enfiler des boules quiès et nous laisser en paix, ce serait pas mal !
- Je suis au courant, pour le mariage, déclarai-je de manière un peu cinglante.
- Oh, Chloé... Pardon... Je vais dire aux autres de baisser le son tout de suite...Je...
- Tu es tout pardonné mon chéri, si ce sont les mots que tu cherches..."
"Dé... Désolé...
- Tricheur !
- Hein ? Pourquoi ?
- Qu'est-ce que tu veux que je fasse contre ces yeux-là, hein ? Maintenant, bonne nuit... Je vais aller chercher mes boules quiès, plaisantai-je.
- Pardon, je ne pensais pas que c'était toi... Bonne nuit, mon amour...
- Allez, à bientôt..."
Je retournai donc re-plonger dans le sommeil et cette fois-ci, rêves, ou plutôt, cauchemars, ne m'épargnèrent pas...
Cette fois-ci, pour la première fois depuis la mort de Gaël, je me mis à rêver d'avenir. Il faisait nuit. Il n'y avait personne. Il régnait en ce lieu un froid polaire. Mais je reconnus tout de même le lieu visité cet après-midi même et que nous avions observé depuis le petit kiosque dans le parc de San Myshuno. Un frisson incompréhensible me courut le long du dos. Peut-être était-ce le vide et le silence de l'endroit qui le rendaient oppressant ? Un peur terrible me saisissait alors. Je me sentis obligée de briser le silence et dis : "Raj ? C'est bien toi ?" Le son de ma voix me sembla étonnamment dérisoire, fragile et vacillant dans l'air qui se faisait de plus en plus froid et l'obscurité plus profonde. Je frissonnai de nouveau dans ma robe de plus en plus apeurée...
Raj n'avait pas répondu et je me hâtai de traverser l'allée, obsédée par la crainte qu'il ne disparaisse comme Gaël l'autre soir. La nuit dernière,
je n'avais aucune crainte parce que je sentais alors la présence rassurante de Gaël, mais à présent, l'angoisse me nouait l'estomac. Je trébuchai une fois. Je levai de nouveau les yeux, pétrifiée à l'idée que pendant la seconde où j'avais baissé les yeux il n'ait disparu. Il était toujours là et je sentis un soupir de soulagement me parcourir. J'appelai de nouveau : "Raj ?"
D'où me venait donc cette frayeur étrange ? Cette terrible peur à l'idée de me retrouver seule ? Il ne s'agissait pas seulement de ce parc silencieux et qui dégageait une singulière impression. Non. L'idée de solitude m'obsédait depuis un moment déjà. Pourquoi ? "Raj ?", appelai-je à nouveau avec plus d'insistance. Mais arrivée à seulement quelques pas derrière lui, j'éprouvai soudain le besoin irrépressible de me retourner brusquement et de partir en courant. Je compris trop tard.
Ce n'était pas Raj. A l'instant où je le réalisai, il était déjà trop tard. Je ne la reconnus tout d'abord pas. Mais cette voix criarde, je la connaissais bien. Mme Rasoya... Qui d'autre ?
"Quelle tristesse ma jeune fille... Tu es de nouveau tout seule ! D'ailleurs, tu n'as jamais cessé de l'être !" Elle rit, d'un rire odieux qui occasionna un nouveau frisson dans le dos.
"Je ne suis pas seule !, m'écriai-je d'un ton qui se voulait courageux mais résonna comme pitoyable dans le silence du parc.
- Qui ? Qui viendra te sauver ? Il n'y a personne ici ! Il n'y a jamais eu personne ! C'est toi qui a inventé de toutes pièces le Raj que tu aimes ! Le véritable Raj est un paresseux, un fainéant, bon-à-rien qui à ma seule parole se taira et t'observera, jours après jours, dépérir sous mon joug !
- Vous... Vous mentez !, répliquai-je mais il ne restait plus la moindre trace d'un semblant d'assurance.
- Tu n'es pas plus forte qu'une autre ! Tu es comme ta mère, hantée par cette peur terrible d'être seule. Tu crois que ta volonté fait ta force, mais tu verras que lorsqu'il s'agira de retourner dans ton misérable appartement, toute seule, tu n'auras plus la moindre volonté !
- Je... Je ne suis pas comme ma mère ! Ma mère n'était qu'une lâche !"
A l'instant où je prononçai ces paroles, je réalisai à quel point j'en avais toujours voulu à ma mère de m'avoir laissée seule. Pas une fois, elle n'avait songé à partir. Tout laisser tomber, mon père, sa petite vie de princesse, tout ce qu'elle avait toujours connu et partir, enfin libre. Elle avait peur d'être seule. Mais elle ne serait pas seule puisque j'étais avec elle. Et je m'en voulais aussi à moi-même... Parce que je n'avais pas su lui suffire... Parce que, sans doute, c'était pour moi qu'elle était resté... Jusqu'à ce jour, où elle en avait eu assez... Et elle avait choisi de partir, définitivement. Je leur en voulais tous, même à Gaël. Parce que j'étais seule, à présent. Si désespérément seule...Je sentis à peine le moment où ses doigts s'enroulèrent autour de mon cou, ses crocs pénétrant ma chair. Enfin... Délivrée... Je n'aurais plus jamais à souffrir... Il n'y aurait plus d'autres morts à cause de moi... Tout allait se terminer... Beaucoup plus facilement que cela avait commencé... Je les retrouverai tous... Enfin...
"Tu vois... Tu es comme elle... Tu choisis la voie de la facilité et c'est ce qui causera ta perte. Tu finiras comme elle, tu verras. Tu commence déjà à cacher ta détresse dans ce vert qui te rappelles à elle. Tu continueras. Tu épouseras mon fils. Tu te mentiras en te persuadant que tu l'aimes. Et tu gâcheras ta vie avec lui, tu t'épuiseras en sourires, comme elle avant toi. Puis, un jour, tu en auras assez, et, toi-aussi, tu t'en iras comme elle... A bout de forces...
- Tant pis...Oui, tant pis...Je ne veux plus...être...seule...", murmurai-je avant de m'effondrer.
Ma dernière vision avant de rendre mon dernier souffle, fut Mme Rasoya, ou plutôt le démon ayant pris sa forme...
Je m'éveillai en sueur, tremblante dans mes draps.
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