[NSBC- G3] La dynastie des Berrington (MAJ 04/03)

Je crois que j'ai oublié de vous raconter un truc. Faut dire qu'il m'en arrive 1000 à l'heure, alors... Le jour où je suis venue emménager, j'ai été faire un tour au marché aux puces de San Myshuno, faut bien se meubler. Le vendeur m'a fait une jolie ristourne, on a sympathisé un peu, j'étais bien à l'aise, je lui ai fait une de mes petits blagues, pur cru Berrington, il l'a hyper mal pris ! La première personne que je rencontrais en arrivant, quoi ! Les deux pieds dans le plat Skye, bravo. Bon, il m'a quand même demandé mon numéro et m'a filé le sien, Nicolas il s'appelle. Mais je ne pensais vraiment pas ré-entendre parler de lui.
A votre avis, si je vous en parle... Ben c'est que je me suis fourvoyée. Attendez, attendez, ça arrive.


Tout a commencé (ou plutôt re-commencé, puisque si vous suivez bien, ça avait commencé au marché aux puces), quand j'ai décidé de faire une fête d'Halloween chez moi. J'ai invité Gemma et Ella que j'ai rencontré l'autre jour au bar. Elles ont amené des copines, mais alors leur conception du déguisement d'Halloween... Sérieux ??? Je sais que je viens d'arriver, que je ne connais pas grand monde, mais je mérite tout de même qu'on se casse un peu plus le derrière, non ? Gemma a essayé de m'expliquer que c'était une tradition dans le quartier, je les ai fichues dehors, j'arrivais même pas à reconnaître à qui je parlais.
C'est donc à ce moment que j'ai reçu un texto de Nicolas, qui m'invitait à un festival à San Myshuno. Puisque ma propre soirée venait de tomber à l’eau et que j'avais pris un petit coup dans mon orgueil personnel, je me suis dit "Banco !"


Le temps de me changer, et me voilà qui retrouve le blondinet de l'autre fois. Vous savez à quel festival il m'a conviée ? Je vous le donne en mille, le festival de l'amour. Bon, ça a remis (un peu) mon orgueil d’aplomb. Flattée, je suis.


J'ai passé une bonne soirée, on a mangé des trucs qui sortaient un peu de l'ordinaire, on a bu un genre de thé, un peu frelaté si vous voulez mon avis. Après on s'est mis à rire comme deux idiots et à rougir pour rien. Pourtant, je vais vous dire, très mignon cet homme, mais alors aucun humour ! Je ne savais pas que c'était possible à ce point.


M'enfin, c'est pas pour sa conversation que je suis là. C'est parce qu'il est la preuve qu'il existe des gens qui s'intéressent à moi ! Et ça c'est hyper important pour l'égo, me suis sentie toute requinquée. Et puis pour le plaisir des yeux hein, on ne va pas se le cacher. Bref, on n'a pas tourné des heures autour du pot. Il m'a proposé de me ramener chez moi.


On a pris le chemin des écoliers, et on s'est arrêté deux-trois fois en route. Je ne sais pas qui a planté ces buissons, mais l'idée était fabuleuse. Parce que pour tout vous dire, chez moi y'a pas la place d'accéder aux deux côtés du lit...


Un petit bain de minuit dans une source chaude, alors que la première neige de l'année pointait le bout de son nez. J'aurais voulu faire un truc romantique, je n'aurais pas trouvé moitié aussi bien. On était seuls au monde, c'était assez... magique !


Après quelques petites étapes, j'ai fini par arriver chez moi. Pfiou, je me sens bien mieux que quand j'en suis partie ! Merci Nico.
C'est joli quand même cette neige... L'hiver est officiellement là semble-t-il.


Le lendemain c'était dimanche, j'ai décidé de prendre le taureau par les cornes, et d'accoster tous les gens qui se baladaient avec des sacs sur la tête, pour les convaincre d'arrêter.
"Mais on ne peut pas ma bonne dame, c'est un arrêté préfectoral ! Vous feriez bien de faire de même d'ailleurs."
Non mais quoi encore ? Une plume dans le derrière tant qu'on y est ? Ni une, ni deux, j'ai rédigé une jolie pétition et me suis mise en quête de signataires.


Et c'était pas très facile, parce que je ne vous ai pas du tout menti sur ma réputation... Horrible ! Je les trouve dur quand même.
Enfin, j'ai réussi, je vais pouvoir découvrir le visage de mes voisins.


En attendant de me faire des amis humains, je suis tombée sur cette petite boule de poils. Un chien errant en pyjama, avec un serre-tête licorne ? Je connais une petite fille qui a dû bien s'amuser ce matin. Pas farouche ce clebs, j'ai un peu joué avec lui, et puis on est partis tous les deux de notre côté.


J'ai filé rendez-vous à Gemma au parc. Maintenant que je sais pour l'histoire de l'arrêté préfectoral, faut que je m'excuse de mon comportement d'hier, je les ai quand virées manu militari de chez moi, avec ses copines.
Bon, elle n'a pas l'air de s'en formaliser, elle n’est pas trop difficile Gemma. Du coup je lui ai raconté la fin de ma soirée, et ça l'a carrément plus intéressée !
« Et alors, il est mignon ? »
« Un vrai petit sucre d’orge ! »


D'ailleurs quand on parle du loup... C'est pas du tout son quartier, vous croyez que c'est un stalker ? Faut que je m'inquiète ?
Non, j'ai juste oublié mon portable chez moi, il voulait des nouvelles après hier soir, alors il est venu traîner par chez moi. C'est mignon ? Ou c'est flippant ? Parce que honnêtement je n'ai pas encore décidé.


Bon, faut croire que je lui manque déjà. Eh oh, gars, j'suis pas une crème renversée, hein ! J'ai remercié Nicolas d'être passé, et puis avec Gemma on a décarré.
"Me dis pas que ça ne t'a pas plu ?" me demande Gemma en riant
"Si, si. Mais j'ai des trucs à faire moi, on ne va pas passer la journée à se lécher la figure, il y a un temps pour tout."
"T'es vraiment pas une fille ordinaire toi !"
Je prends ça comme un compliment. Peut-être que j'ai vraiment une nouvelle copine en fait...


Quand je vous disais que j'avais des trucs à faire ! Eh non, il ne pouvait pas attendre mon tricot. Arf, je débute, c'est pas si facile que ça figurez-vous, j’ai du boulot. J’entends une voix qui dit « C’est à quel niveau les grenouillères déjà ? »… Non, promis je ne suis pas folle, j’ai juste parfois une copine dans ma tête, qui me murmure des trucs. Je ne comprends pas toujours d’ailleurs, mais je crois qu’elle me veut du bien. J’espère !


Et au boulot ? Ca se passe. Les collègues ne m'adressent pas trop la parole, je ne peux pas dire que ça me gêne, quand on voit les tire au flanc qu'ils sont. Jamais en train de bosser, toujours en train de cancaner, ou de se cacher derrière un écran en espérant que je ne viennes pas les voir. Je vis ma petite vie, je fais mes propres recherches, toute seule, au moins ils ne viendront pas tout gâcher.


Quand j'ai besoin d'en référer à un supérieur, je prends mon téléphone, et j'appelle directement le copain de Papa au conseil de géologie. Papa n'a pas gardé beaucoup d'amis dans le milieu, mais autant que je me serves de ceux qui existent encore.
"Alors c'est bon, je peux te l'envoyer mon loupium ?"
"Oui, le coursier arrive ma grande !"


En parlant de Papa, je l'ai amené avec moi au festival Farces et Humour l'autre soir. Il n'était pas sûr de comprendre pourquoi je trouvais ça absolument hilarant, mais pour passer un peu de temps avec son petit canard en sucre, il est toujours partant. Je me suis amusée comme une petite folle, blagues à volonté, le paradis ! Nicolas était là aussi, forcément, San Myshuno c'est son territoire. Je vous ai dit qu'il n'avait aucun humour ? Bon, eh bien ça se confirme, indéridable le mec.


J'ai mis deux-trois tartes à un inconnu, mais des fausses ! Ca défoule quand même pas mal en sortant du labo, j'ai imaginé que c'était Eliza Pancakes. Mouarf, le pied !


Et puis après Nicolas m'a demandé si je savais qui était le grand blond avec une chaussure noire avec qui j'avais discuté.
"Papa ? Evidemment ! Tu veux que je te présente ?"
J'avais pas trop prévu de présenter mon plan couette à mon père, mais bon... Sauf que là, Nicolas s'est emballé.
"Quoi ? C'est ton père ? Mais c'est Albert Berrington, il est dangereux ce type, tu devrais couper les ponts avec lui."


Bon... j'avais pas prévu de faire ma vie avec ce type, mais je trouvais quand même ça sympa d'avoir un joli garçon qui s'intéressait à moi. Dommage qu'il ait la tête vide. Oublie-le Skye.


Mais avant de l'oublier, je lui ai quand même expliqué qu'on n'insultait pas mon Papounet impunément.
"La prochaine fois que tu écouteras les racontards de concierges, tu essaieras de penser à moi avant de les croire sur parole ! Je ne veux plus te voir Nicolas ! Tu n’arrives pas à la cheville d’Albert Berrington."


Albert avait tout entendu, il était resté en retrait. Une fois de plus, ses fautes, son passé influaient sur la vie de Skye. Sa petite fille, qui prenait toujours sa défense. Elle lui disait que tout se passait bien dans sa nouvelle vie, mais son ami du conseil de géologie lui avait raconté qu'elle n'accordait aucune confiance à ses collègues. Il voulait qu'elle reparte à zéro, avec une ardoise blanche, loin de chez eux, et pourtant, ici encore ce n'était que batailles perpétuelles.
Il n'avait jamais été guidé que par son coeur, mais il commençait à se demander s'il n'avait pas maudit le nom des Berrington à jamais.