[NSBC- G3] La dynastie des Berrington (MAJ 04/03)

Morgyn n'a pas menti, il passe ses journées à l'atelier à travailler sur toutes sortes de potions. Il me dit qu'il a de quoi faire face à peu près n'importe quoi. On est paré pour la bataille, euh... la naissance de Junior ! Ca tombe bien, parce que j'ai l'impression qu'il commence à avoir envie de sortir, je ne vous dis pas le boxon qu'il met dans mon utérus ! J'espère qu'il sera plus sage une fois dehors.


Enfin, chaque problème en son temps, pour l'instant j'en suis à compter l'intervalle entre mes contractions... La grand-mère de Gemma dit que tant que j'arrive à compter le temps entre deux, c'est que c'est encore très tôt. J'trouve ça qu'à moitié rassurant, mais bon. Quand ça s’est un peu précisé (quand je n’ai plus pu retenir les cris quoi), j'ai bien senti que Morgyn a commencé à monter en pression aussi. Il affichait toujours un air aussi serein, mais quand il n’a plus compté que trois minutes entre deux, il s'est aussitôt dupliqué, pas trop compris à quoi ça va nous servir. Mais c'est bon à savoir pour plus tard qu'il peut faire ça ! Il a dit que ça faisait partie du plan, moi je crois surtout qu'il a paniqué, m'enfin, il ne l'admettra jamais. Aïeeeeeeuh, purée !


Ca duré des heures et j'ai douillé de ouf, malgré les sorts et potions divers et variés. Ca a aidé un peu quand même, il n'a pas bossé des semaines pour rien mon Morgyn, mais bon, niveau douleur on s'attaque quand même à du lourd quoi.
Dès le début du travail, quand on a été sûrs que c'était bien le moment, il a convoqué toute sa petite équipe, et ça a été assez rassurant de les voir tous là. Je crois autant pour soutenir Morgyn que moi. Lui, clairement, il était prêt, il avait envisagé tout ce qui pouvait arriver, sauf probablement l'angoisse de me voir souffrir... J'ai bien vu que c'était difficile pour lui de ne réussir qu'à me soulager partiellement, ce sentiment d'impuissance dans ses yeux quand il me tenait la main, son regard inquiet,… Gemma, sa belle-soeur, Simeon et Lara ont fait leur job, relayer Morgyn, nous assurer à tous les deux qu'on n'était pas seuls, nous rassurer pendant les longues heures qu'a duré le travail. Etre là pour nous deux, tout simplement. « It takes a village to raise a child » dit-on, eh bien, pour le mettre au monde aussi, je vous l’assure.


Morgyn avait évoqué tous les cas de figures... Sauf celui-là ! Voilà qui fichait le boxon dans mon utérus, nous vous présentons Automne et Rudolph Berrington, nos deux petits jumeaux d'amour. Il ne fait pas les choses à moitié mon mari, je ne le savais déjà, mais là je me serai peut-être bien contentée de les faire un par un !
Enfin, j'ai survécu à l'accouchement, je suis vivante ! Mais pour combien de temps, avec deux bébés qui me pompent les seins à longueur de journées ? Ils sont épuisants. Mais tellement mignons évidemment. On dirait qu’ils font exprès de nous regarder avec leurs grands yeux craquants, pour qu’on ne les jette pas avec l’eau du bain.


Du coup, je suis retournée travailler très vite, c'est que j'ai des projets moi ! Et puis ça me repose. Que Morgyn se débrouille donc avec les jumeaux qu'il m'a fait. Quoi ? Il a des pouvoirs magiques, non ? Bon, il va bien s'en sortir.
La mère Pancakes est enceinte à son tour, depuis le temps qu'elle l'attend, elle devrait être ravie, pourtant elle me regarde encore avec jalousie. Je crois que c'est parce que j'ai la chance d'être enfin délivrée. Ah ah, c'est relou hein les nausées et les remontées acides ? Bon courage Eliza, non j'te filerai pas mon rab de potions.


Je suis en train de terminer un portail... Oui, vous le sentez bien, un portail vers Sixam ! Bon, il est encore loin d'être fonctionnel, mais ça sent bon tout de même. Je suis si fière, ça se voit, non ?


Et pendant que je bosse en vue du prix nobel, pour pouvoir payer les couches des jumeaux (faut bien que l'un de nous soit un minimum pragmatique), Morgyn joue au père au foyer. Franchement il se débrouille vraiment bien. Parfois je suis un peu jalouse du temps qu'il passe auprès des jumeaux, mais je sais bien que c'est la vie, ce n'est jamais parfait.


Notre arrangement a au moins le mérite de m'épargner le ménage ! Oui je culpabilise un peu parfois en rentrant, j'ai l'impression qu'il fait tout, mon mari... Il prend tout ça avec philosophie cela dit. Ce type est presque trop optimiste pour être réel.


Franchement, je n'ai vraiment pas à me plaindre, on a de l'aide à en revendre. Leila, Gemma, Papa, ils passent souvent donner un petit coup de main salvateur.


Parce que c'est un job à plein temps de s'occuper des deux terreurs. Si ça ne tenait qu'à moi, le reste de la maison serait probablement un vrai dépotoir. Il grandissent à une vitesse folle, avec Morgyn on guette des petits signes qui nous diraient s'ils ont pris ses dons magiques ou pas, mais pour l'instant, à part le pouvoir de nous tenir éveillés toute la nuit, on n'a rien vu. Il paraît que ça peut mettre plusieurs années à apparaître.


J'essaie aussi de ne pas délaisser ma grande fifille... Mais, comment dire... Kia manque un peu de bains ces derniers mois ! Enfin ça n'a pas l'air de tellement la gêner. Elle dort parfois à côté des berceaux, comme ayant hâte de voir les deux petits humains en sortir et jouer avec elle. Ma pauvre Kia, si j'étais toi, je profiterais du répit, tu sais qu'ils vont vite apprendre à te tirer les poils, non ?


Papa fait sa part de baby-sitting, et il adore ça. Ca nous soulage, comme ça Morgyn peut recommencer à aller à l'école de magie pendant que je travaille. Il a peut-être abandonné son statut de Sage, mais on compte toujours sur lui là-bas.


Et puis, je crois que ça lui fait du bien de sortir la tête des couches un peu. On les aime nos gamins, mais faut avouer que parfois on a besoin d'un break ! Lara est ravie de voir Morgyn revenir plus régulièrement dans le monde magique. Les mois passent, on trouve nos marques, et on arrive à reprendre peu à peu le cours de nos vies. C'est un vrai chamboulement l'arrivée de ces deux petits. On est très heureux, mais très désarçonnés aussi.


Morgyn passe pas mal de temps avec Papa, il me dit qu'il s'inquiète pour lui, il le trouve de plus en plus maussade... Je crois que c'est le fait de voir notre petite famille s'agrandir. On a beau faire tout ce qu'on peut pour l'inclure, l'inviter souvent, il se trouve de trop. Je ne suis plus seulement sa petite fille, j'ai une autre famille. Il est heureux pour moi, mais il se sent seul, et moi un peu démunie, je ne sais pas ce que je peux faire pour lui... Morgyn a l'air d'avoir une idée, mais il ne veut pas m'en parler avant de savoir si c'est vraiment possible. Pas de faux espoirs dit-il.


Je sais juste que ça implique la magie, car il travaille dur et que les Sages sont souvent chez nous. Est-ce qu'il pense trouver un moyen de faire revenir ma mère ? Papa a pourtant déjà tout essayé, mais je ne vois pas pourquoi Morgyn en garderait un tel secret si ce n'était pas ça.
Au cas où vous vous poseriez la question, on est claqués, mais on arrive quand même à trouver des petits moments pour nous, volés au passage. Franchement, je ne sais pas comment j'aurais tenu cette année passée depuis la naissance des enfants, sans son énergie. Quand je le lui dis, il rit et me dit que c'est mon sourire à moi qui lui donne son énergie. Bon, c'est donnant-donnant manifestement.


Et j'ai enfin trouvé cinq minutes pour laver mon chien ! Ca devenait une infection.
"Tu sais ma Kia, c'est l'anniversaire des jumeaux aujourd'hui. Si j'étais toi, j'irais me planquer sous le canapé pour éviter la tornade. Conseil d'amie."


Voilà, les deux terreurs sont prêtes à conquérir le monde. Les ennuis commencent… Allez Automne, vient faire un câlin à Maman, mets un pied devant l’autre chérie, tu vas y arriver !


L'émotion sur le visage de Papa quand il les a vus...
"Ils ont les cheveux de Dorothy !"
Eh oui Papounet, Maman n'est jamais vraiment partie puisqu'elle m'a laissée comme cadeau de départ... Je ne l'ai pas connue, et pourtant je sais qu'une part d'elle est en moi, Papa me l'a assez répété, que j'avais son caractère. Et désormais, elle a aussi laissé sa trace chez Automne et Rudolph, nos flamboyants jumeaux. Moi aussi ça me fait quelque chose, j'avoue.


Je ne vais pas vous faire languir plus longtemps, je sais que vous avez hâte de voir nos deux merveilles de plus près. Voilà donc la petite Automne, elle a l'air sage comme ça, mais je ne vais pas me faire avoir aussi facilement.


Et Rudolph, qui n'a heureusement pas le nez rouge !


Je ne sais pas ce qu'ils se racontent ces deux petits chéris, nous on n'en décode rien de leurs babillages incessants, mais j'ai bien l'impression qu'eux savent très bien communiquer entre eux. Je ne trouve ça qu'à moitié rassurant. Et s'ils décidaient de se liguer contre leurs parents ? Toutes demi-portions qu'ils sont, je suis sûre qu'ils gagneraient avec cette propension qu'ils ont à laisser un véritable champ de bataille derrière eux...


Apparemment je fais rire Morgyn, qui me dit d'arrêter de me faire des films, selon lui nous avons deux petits anges. J'attends confirmation de mon côté. Ce qui est sûr c'est que la maison est pleine de rires et de vie avec eux. Quand je pense qu'il n'y a pas si longtemps encore, je mangeais une petite salade en solitaire en rentrant du travail... Je suis épuisée, mais je ne regrette aucun d'eux trois. Je me demande même ce que je faisais de ma vie avant !


Parfois ça me fait flipper aussi. J'ai peur que tout ce bonheur qu'on m'a donné, on me l'enlève. Je veux dire, c'est trop, non ?
L'autre jour je suis sûre d'avoir vu un inconnu planté devant la maison... Le temps que je pose Automne et que j'aille voir dans le jardin, il n'y avait plus personne. Morgyn m'a récupérée toute tremblante et m'a assuré que je me faisais des idées, le manque de sommeil, tout ça... Il faut que j'arrête de m'inquiéter selon lui. Parfois pourtant, je sens comme des présences, mais chaque fois Morgyn fait le tour de la maison et m'assure qu'il n'y a rien, il m'embrasse et ce sentiment passe dans ses bras. Je suis une anxieuse je crois...


Il n'y a pas que nos vies à Morgyn et moi qui ont été bouleversées ces derniers mois. Gemma et Leila se sont chacune trouvée un amoureux et se sont installées avec. D'ailleurs, le petit-ami de Gemma n'est autre que le frère de Leila, Yann.


Leila a laissé sa place dans l'appartement à notre amie, et a emménagé avec son boyfriend, Salim.
Papa nous fait un peu de baby-sitting pour nous laisser profiter de sorties entre adultes. J'ai évidemment un peu culpabilisé de le laisser seul avec les terreurs, mais il m'a dit que s'il avait été capable de me gérer à plein temps seul, il pouvait bien s'occuper des jumeaux quelques heures. Je ne sais pas comment je dois le prendre!


Dons voilà, avant on potinait toutes les trois avec les copines, et maintenant on se retrouve dans des sorties à six avec trois mecs. Ca change ! Bon, on aime bien quand même faire un peu table à part de temps en temps pour se raconter des trucs privés. Y'a pas de mal !


Ce qui ne nous empêche pas de changer de table pour aller voir de quoi parlent les hommes. Enfin quoi que, j'aurais peut-être dû m'abstenir. Yann m'a gentiment fait un petit compliment innocent, vous auriez vu le regard de Morgyn, glacial ! J'aurais pas voulu me le prendre, d'ailleurs Yann s'est senti tout penaud.


Pas question de s'embrouiller avec les mecs des copines, j'ai pris mon mari à part et lui ai demandé d'aller s'excuser. Yann est amoureux de Gemma, et moi de Morgyn, et non, on n'était pas en train de se faire du pied sous la table ! Non mais c'est quoi ces rôles inversés, là ? C'est moi qui suis jalouse d'habitude, et je commence à voir que c'est franchement désagréable d'être de l'autre côté.


Bon... Au lieu d'aller voir Yann, Morgyn a fait la roue du paon. Le mâle touché dans son orgueil par excellence, ça m'a un peu émoustillée je l'avoue. Mais je crois que j'ai compris le message, entre le travail, la fatigue, Papa qui passe la moitié de son temps à la maison, on trouve difficilement du temps pour nous Morgyn et moi. Cette petite crise de jalousie, sortie de nulle part, est sûrement là pour me montrer qu'il est temps de faire un peu plus attention à mon mari.
Bon désolés les copains, on va écourter ce café, rentrer à la maison, dégager gentiment Papounet, coucher les mioches... Et après, promis mon chéri, la soirée sera à nous !