[SBS] **Les Chevalier au fil du temps** màj 09/03/25 - G6 Chap17

Mais ma tranquillité est toute relative avec une bambinette à la maison.
- Papa !
- Qu’est-ce qu’il y a Michèle ?
- Zouer ! 

- Papa aurait bien voulu nager encore un peu…
- Teuplé ! 

Comment résister ? Alors me voilà parti dans une activité différente de celle que j’avais prévue… 

- Stop. J’arrête. J’ai le dos en compote !
- Encore ! 

- Tu vas plutôt prendre un bon bain. Cela va te rafraîchir. Regarde la baignoire que Papa a installée ! ça va être super ! 

Et effectivement, Michèle trouve ça super ! Elle s’amuse tellement qu’elle éclabousse partout ! Je suis heureux d’être en maillot de bain et ravi que la baignoire soit installée au jardin… Cela nous évitera quelques corvées de nettoyage. 

Mais Michèle ne nous épargne pas toutes les corvées de nettoyage et, ce jour-là, Clémence en a assez ! Ma femme me dit que la bambinette a mis le bazar sur la terrasse à coup de peinture, feutres et autres craies. Elle en a marre de nettoyer ses bêtises.
- Il y en avait partout !
- C’est vrai, ça, Michèle ?
- Vi... 

- Toi, si tu recommences, je te punis une semaine dans ta chambre ! Tu ne pourras pas en sortir. 

- Maman pas contente ?
- Je vais faire un tour, Maxime. J’ai besoin de prendre l’air ou je vais faire un massacre. 

- Non, ! Maman n’est pas contente. Elle vient de passer deux heures à nettoyer tes bêtises.
- Mais terrasse pu jolie… 

- Comment ça ?
- Zavé fait pleins de décotions ! 

- Tu n’as pas décoré la terrasse, tu l’as abîmée. C’est pour ça que Maman est fâchée. La peinture et les feutres, ça abîme et c’est très dur à faire partir. Tu as des feuilles et des cahiers pour les utiliser… Il ne faut pas recommencer. Tu as entendu Maman n’est-ce pas ?
- Vi. Pomi. Pu recommencer. 

Fort heureusement, il sembla que Michèle comprit mon petit discours improvisé car elle ne recommença plus. Le lendemain, je l’emmenai rendre visite à Charles qui tenait absolument à me voir pour me dire quelque chose. 

- Bonjour mon grand. Alors qu’avais-tu de si important à me dire ?
- J’ai eu un B à l’école. 

Contrairement à Olivier, Charles s’en sort beaucoup mieux à l’école.
- Félicitations, mon grand ! C’est vraiment une très bonne nouvelle ! 

- J’aurais quelque chose à te demander, Charles.
- Ah bon ?
- Olivier a beaucoup de mal à l’école et j’aimerais que tu l’aides.
- C’est bizarre. Il travaille tout le temps pourtant ! 

- Malheureusement, on n’est pas tous égaux dans l’apprentissage. Et Olivier a beau travailler dur. Il a encore beaucoup de difficultés.
- Et qu’est-ce que je peux faire ?
- Livier pas bonne note. 

- Je sais que tu passes le voir de temps en temps pour jouer. Profites-en pour lui suggérer de faire vos devoirs ensemble et donne-lui un coup de main l’air de rien.
- Ok, Papa ! 

- Mais attention ! Tu l’aides seulement. Tu ne fais pas le travail à sa place.
- J’ai compris. Ne t’en fais pas. 

Quelques jours plus tard, Claire a passé la journée à la maison où elle s’est occupée de jouer avec sa petite sœur et de lui faire beaucoup de câlins. Mais en début de soirée, alors qu’il est l’heure de la ramener chez elle, elle a une requête.
- Papa, est-ce que je peux dormir chez toi ? Et tu m’emmèneras à l’école demain matin ?
- Ça me ferait vraiment plaisir ma chérie. Mais il faut que j’appelle ta mère pour la prévenir. 

- Oh merci Papa, merci ! 

Je laisse Claire pour aller téléphoner à Stéphanie qui donne tout de suite son accord puis vais prévenir Clémence.
- Bien sûr que non, ça ne me dérange pas, voyons. 

- Je suis très contente de rester ici ce soir Papa !
- Moi aussi ma chérie. C’est la première fois que tu restes ainsi passer la soirée et la nuit avec nous. Ça me fait vraiment plaisir. 

Pendant que je joue à la maison de poupée avec ma grande fille, Clémence s’occupe de consoler la petite qui se sent un peu triste car sa sœur lui a préféré ma compagnie.
- Il faut que je fasse mes devoirs, Papa. Je ne les ai pas encore faits, du coup.
- Et bien allons-y. 

- Et moi ? Pas devoir ?
- Non. Toi tu vas prendre une bonne douche et ensuite, au lit ! 

Claire faisait ses devoirs et ses paroles me touchèrent, ou plutôt, le ton qu’elle employa :
- Je suis quand même mieux chez toi, Papa.
- Tu as une maman qui t’aime et qui s’occupe bien de toi pourtant. 

- Oui mais je n’aime pas ma maison et je n’aime pas Alan.
- Pourquoi cela ? 

- J’aimerais vivre ici pour toujours avec toi et Clémence et Michèle !
- Je ne sais pas si ce sera possible ma chérie. Ta maman risque de le prendre très mal et cela lui ferait beaucoup de peine.
Nous terminons ainsi cette conversation mais elle m’a un peu chamboulé. 

- Il est l’heure de se coucher maintenant. Tu as école demain. Michèle ne va pas tarder à sortir de la douche et à te rejoindre 

- Génial ! ça va être la meilleure nuit de ma vie ! 

Claire dort déjà lorsque Clémence ramène Michèle.
- Elle s’est endormie vite, on dirait...
- Oui... 

- Allez, à ton tour Choupinette ! Fais de beaux rêves ! 

- Et ben dis donc, quelle journée !
- Et tu ne connais pas encore la dernière ! 

- Laissons les filles dormir. Viens. 

- Alors ? C’est quoi la dernière ? me demande Clémence.
- Claire m’a demandé de vivre avec nous. 

- Mais que t-a-elle dit ?
- Qu’elle n’aimait pas sa maison et qu’elle n’aimait pas Alan ! C’est tout. 

- Il y a forcément autre chose…
- Oui, c’est ce que j’ai tout d’abord pensé mais peut-être qu’elle se sent tout simplement mieux chez nous qu’au manoir. Ce ne serait pas étonnant vu l’ambiance morbide qu’il y règne. 

- Je ne sais pas quoi te dire. La situation est déjà bien compliquée avec Stéphanie.
- Je le sais bien… 

Le lendemain matin, après avoir emmené Claire à l’école, je me rends dans la serre pour y jardiner mais surtout pour y réfléchir tranquillement. 

Lorsque j’ai discuté avec Clémence hier soir de la demande de Claire, elle ne m’a à aucun moment proposé de l’accueillir chez nous. Il est vrai que lorsque nous nous sommes mariés, il était entendu que chacun de mes enfants vivrait chez sa propre maman. La situation se complique donc et je ne sais pas vraiment que faire. 

Je décide donc de rendre visite à Max et Bérénice mais surtout à Max, mon meilleur ami.
- Salut Maxime ! Comment vas-tu ? Cela faisait un moment qu’on ne t’avait pas vu.
- Ça va bien. J’ai croisé vos deux magnifiques bambins dans le jardin. Michèle est restée babiller avec eux. 

- Ça va lui faire du bien de rencontrer des enfants de son âge. Ses frères et sœur sont tous plus grands.
- Je suis sûr que Quentin et Rose vont lui faire bon accueil.
- Oui, ils sont très sociables. Et tes enfants ? Comment vont-ils ? 

Je leur dis que tout va bien pour Charles et leur explique brièvement les problèmes de scolarité d’Olivier et la demande de Claire de venir vivre à la maison. Bérénice s’éclipse alors pour nous laisser discuter entre hommes.
- J’ai l’impression d’être complètement débordé et je ne sais plus où donner de la tête ni quoi faire…
- Pour Olivier, je pense que son problème est qu’il est très souvent seul chez lui. Tu devrais insister beaucoup plus auprès d’Hélène pour qu’elle prenne sa retraite. Elle pourrait davantage s’occuper de lui. 

- J’ai déjà essayé plusieurs fois sans succès mais maintenant qu’elle a vieilli, elle acceptera peut-être. Je vais retenter le coup. Et pour Claire, tu en penses quoi ?
- Pour elle, c’est une autre histoire. Surtout si Clémence ne t’a pas distinctement dit qu’elle accepterait qu’elle vive chez vous. 

- C’est bien le problème. De toute façon, il faut que j’éclaircisse vraiment la situation avec Stéphanie pour savoir ce qui se passe.
- C’est évident mais quoiqu’elle te dise, ne prends surtout aucune décision avant d’avoir consulté Clémence auparavant. Tu ne dois pas lui imposer ta fille. Elle doit l’accepter. Il en va de votre couple.
Cela m’a fait du bien de parler ainsi, à cœur ouvert, avec Max, mon ami de toujours. 

Nous restons là à discuter encore un peu alors que Michèle babille avec Rose et Quentin, les bambins de Max et Bérénice. Max est de très bons conseils et je vais m’efforcer de l’écouter. 

 

La semaine suivante voit le jour de mon anniversaire. J’ai passé une journée tranquille à la maison avec Michèle, une de ces journées que j’affectionne, faite de jeux et de câlins. 

- Allez, je dois te reposer. Papa doit grandir aujourd’hui et il a plein de choses à faire. 

Mais Michèle n’abandonne pas si facilement... Heureusement, j’ai déjà préparé le gâteau dans la matinée.
- Grandir comment ? 

- Grandir comme toi lorsque tu as grandi pour ton anniversaire. Tu te rappelles ? 

- Vi, ze suis plus grande maintenant.
- Et bien pour moi, ce sera la même chose. Je serai un peu plus grand. 

- Tu seras grand comme ça ?
- Euh non. Pas à ce point-là ma chérie ! Viens avec moi. Nous allons tout mettre sur la table avant que Maman ne rentre du travail. 

Michèle a fièrement déposé le gâteau sur la table et mis les bougies dessus tandis que je les allumais et que je servais deux verres de nectar bien frais.
- Tout est prêt ! Nous avons bien travaillé, n’est-ce pas ?
- Oui Papa ! Zolie table.
- C’est grâce à ton aide ! 

Clémence est arrivée quelques minutes plus tard, ponctuelle, et en pleine forme.
- Oh quel beau gâteau ! Mais qui donc va grandir aujourd’hui ?
- C’est Papa ! Vite M’man, les bouzies, elles vont s’arrêter ! 

Michèle était inquiète pour les bougies qu’elle voyait fondre et Clémence, comme à son habitude, se chargea de mettre l’ambiance.
- Allez Papa ! Zouffle ! 

Et j’ai soufflé.
- B’avo ! B’avo ! 

- Alors, de quoi ai-je l’air Clémence ? Est-ce que la quarantaine me va bien ?
- Tu es beau comme un seigneur !
- Papa touzours pa'eil. Pas g'andi. 

La vérité sort de la bouche des enfants, n’est-ce pas ? Et je ne manque pas de le faire remarquer à ma femme :
- Ce nectar est merveilleux. Et tu as entendu la petite : je n’ai pas changé. Donc, ça se fête !
- Je te l’ai dit, tu es très beau, mon amour. 

Puis nous changeâmes de sujet. Je voulais parler à Clémence de sujets plus sérieux :
- J’envisage de d’encourager Hélène à prendre sa retraite pour qu’elle puisse vraiment s’occuper d’Olivier. Mais cela sous-entend qu’il faudra que je leur verse une petite pension pour qu’ils vivent correctement. Est-ce que tu serais d’accord avec ça ?
- Oui bien sûr. Nous sommes suffisamment à l’aise maintenant. Et puis, cela sera bénéfique à Olivier, j’en suis sûre. 

Elle me comprenait toujours, ma petite femme, tellement bien... J’avais de la chance qu’elle me facilite la vie à ce point.
- Je te remercie. Cela me soulage. J’en parlerai à Hélène dès que je la verrai.
- Voilà une bonne chose. 

Malgré la gentillesse de ma femme, je ne savais pas trop comment aborder avec elle le sujet de Claire. Je savais qu’elle aimait mes enfants, je le savais depuis longtemps, mais cette fois, je lui en demanderais peut-être un peu trop. Et puis, je n’avais toujours pas mené ma petite enquête au Manoir Gothik... Il serait donc prématuré de lui demander ce qu’elle penserait d’une éventuelle cohabitation avec ma fille... Oui, trop prématuré... Je sais, je recule pour mieux sauter mais je redoute sa réaction sur ce sujet qui me tient à cœur.
Et là, me vient une idée de génie ! Je me souviens de ces vacances merveilleuses que nous avions passées à Granite Falls et à tous ces moments que nous avions partagés, elle et moi, à ma demande en mariage... Peut-être que l’endroit serait propice...
- J’ai vraiment besoin de prendre des vacances et de m’aérer. Que dirais-tu d’aller à Granite Falls ?
- Quelle bonne idée. Mais je n’ai que quelques jours de vacances à prendre. Nous ne pourrons pas y rester trois semaines comme la dernière fois.
(Quand je disais que Clémence était conciliante !) 

- Quelques jours suffiront. Je ne compte pas m’absenter très longtemps de toute façon.
- Super. Ne perdons pas de temps et partons ce soir dans ce cas. Je vais prévenir le travail.