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Nathalie986
2 years agoSeasoned Ace
G3/ Chapitre 10 - Granite Falls (Publié le 9 juillet 2021)
Nous partons pour Granite Falls juste après le dîner et, lorsque nous arrivons là-bas il fait déjà nuit.
- Fé tout noir !
- Viens ma chérie, on va te faire visiter. Et puis après, on va se mettre près du feu et il y aura de la lumière, ne t’en fais pas.
Spoiler
C’est vrai qu’il faisait plus froid qu’à Newcrest, mais je ne sentais pas ce froid. Mes pensées s’envolaient vers mes enfants et mes inquiétudes me semblaient insurmontables :
- Qu’est-ce que j’aimerais avoir l’esprit tranquille !
- Maxime, qu’est-ce qu’il t’arrive ? J’ai dit quelque chose qu’il ne fallait pas ?
- Papa, pas content...

- Non, tu n’as rien dit de tel. Il m’arrive que je n’arrête pas de penser à Claire et à Olivier. A Charles aussi, bien sûr, mais pour lui tout va bien.
- Nous venons à peine d’arriver. Détends-toi un peu.

Le problème est que je n’y arrivais pas...
- Me détendre ! En voilà une super idée ! Facile à dire, vois-tu... Mais bon, je vais faire un effort pour toi, ma douce.
- Merci, mon chéri
- Môman, douce...
La première fois que je suis venu en vacances ici, je ne m’en suis pas préoccupé mais il va falloir que cela devienne le cas.
- Toi, t’as dézà vu ermite ? demanda innocemment Michèle à la garde forestière.
- Non jeune fille. Personne n’a eu cette chance jusque-là. Il est bien caché.

Mais, avant de partir, la jeune femme me confia quand même :
- J’ai une indication cependant. Lorsque vous arriverez dans la forêt, positionnez-vous à côté des toilettes et regardez droit devant vous. Il y a un gros rocher. Il parait que le passage secret se trouve à droite de ce rocher. L’information vaut ce qu’elle vaut malheureusement. Moi, je ne l’ai jamais trouvé.
- Merci pour tout.

- Au revoir tout le monde ! E n’hésitez pas à venir me voir si vous avez des questions.
- Merci encore et à bientôt !
- Ovoir !

J’emmène ensuite Michèle pour qu’elle aille se coucher car il est déjà très tard.
- Je vais te montrer ta belle chambre, ma puce.

- Tu vois, Claire a déjà dormi dans cette chambre lorsqu’elle avait le même âge que toi.
- Et moi ? zétais où ?
- Tu n’étais pas encore née ma chérie.

J’embrasse ma fille pour lui souhaiter une bonne nuit mais elle réclame aussi après sa Maman...

... et ce n’est qu’après le bisou de celle-ci qu’elle parvient à s’endormir.

Nous nous retrouvons alors seuls et tranquilles, Clémence et moi et je ne rate pas cette occasion de lui faire du charme.
- Est-ce que tu te rappelles la première nuit que nous avons passée ici, tous les deux ?

- Je m’en souviens très bien mais ce n’était pas dans cette chambre-là. C’était dans celle du bas.
- Ah… Tu en as de la mémoire, ma chérie.
- Bien sûr. C’était ma toute première fois. Je ne peux pas oublier cela.
- Et tu te souviens comme c’était bien ?
- Je me souviens de tout. C’était enchanteur !

- Et bien je vais t’enchanter tout autant cette nuit, ma bien aimée !


Lorsque nous eûmes terminé cette partie de retrouvailles à Granite falls, j’étais complètement remis d’aplomb.
- Ma Clémence, tu es une femme magique !
- C’est grâce à toi mon amour.

J’aurais pu lui parler de Claire à ce moment-là, mais l’osmose était si totale que j’aurais gâché l’instant.
- Quel moment merveilleux nous venons de passer !
- J’espère juste ne pas avoir de petite surprise à mon retour chez nous comme la dernière fois.

Et j’espère que ce n’est pas ma femme qui allait le gâcher... Je lui envoyai un baiser.
- Pourquoi dis-tu cela ma beauté ?
- Parce que tu as encore fait des tiennes, ce soir, mon amour.
Moi ? Faire des miennes ? Enfin... peut-être que si... un peu... un si tout petit peu...

Et un autre enfant de ma Clémence serait un pur ravissement pour moi ! Je décidais de « tâter le terrain » :
- Et alors ? Ce serait si grave si on avait un deuxième enfant ?
- Maxime. Tu as déjà quatre enfants. Si un cinquième venait à naître, cela signifierait que nous aurions trois enfants sous notre toit, dans l’éventualité où Claire viendrait habiter avec nous. Tu ne trouves pas que cela fait beaucoup ?

J’ai du mal à réaliser ce que vient de me dire Clémence. Mais elle l’a dit, n’est-ce-pas ? Vous l’avez entendu comme moi ! Ma Clémence est prête à accueillir Claire chez nous. Elle n’est pas contre. Je la serre fort contre moi.
- Comme je t’aime !

Le lendemain, il fait très froid dehors. Nous avions prévu d’aller nous promener mais les températures négatives nous font changer d’avis et nous décidons de profiter de l’intérieur.
- Je vais vous allumer un feu, mes chéries !

Le feu de cheminée fait l’unanimité ! Michèle est enchantée, et ma petite femme encore plus !
- C’est tout de suite plus chaleureux. Et si nous mettions un peu de musique d’ambiance ?

Rester à l’intérieur ne me dérange pas, surtout lorsque je vois que l’ambiance, c’est ma femme qui est capable de la créer à partir de petits rien. Elle est mon bonheur, et elle fait mon bonheur.

Le lendemain matin, il fait encore frais mais je me lève de bonne heure et me couvre pour explorer la forêt. J’ai trouvé le passage secret menant au lieu de l’ermite grâce aux indications de notre garde forestier. J’ai bien rencontré quelques difficultés et quelques obstacles mais rien d’insurmontable.

Je suis arrivé dans une grande clairière et je pouvais apercevoir une petite maison de là où j’étais.

En faisant quelques pas, je suis tombé sur l’ermite. Elle était ravie de me voir, ou plutôt de rencontrer quelqu’un je pense. Et moi, j’étais vraiment surpris de me retrouver face à une jeune femme blonde en pleine santé. Je m’attendais à trouver ici un vieil homme barbu… Comme quoi, on se fait facilement de fausses idées.

Elle poursuit une mission, comme moi. La sienne est de faire vivre les croyances de Granite Falls et de les transmettre à travers les générations. « Être ermite est une destinée familiale », me dit-elle. « Les jeunes générations sont formées ici les unes après les autres et je formerai moi-même la prochaine ».

Elle m’a donné de nombreux conseils en herboristerie et notamment une recette bien à elle qu’elle m’a demandé de garder pour moi et de ne divulguer à personne. Mais il est temps pour moi de retourner au chalet.

Lorsque j’arrive Clémence est en train de se baigner.
- Viens Papa. Môman dans l’eau.

- Elle est bonne ?
- Très bonne. Un vrai plaisir.
Je suis tellement content de retrouver ma femme.
- Et toi ? Tu as trouvé ton ermite finalement ?
- Oui.
- Et à quoi il ressemble ? Il ne fait pas trop peur au moins ?

- Non pas du tout. Et je dirai « elle ». C’est une jeune femme.
- Je n’aime pas ça du tout, Maxime.

Après toutes ces années, je sens de la jalousie et du reproche dans le ton de sa voix. Je n’aurais peut-être pas dû être si direct en lui parlant de l’ermite, mais je n’avais fait aucun mal...
- Allez, viens que je t’embrasse.

Et lorsque je lis l’incertitude dans le regard de ma femme, je sens que mon lourd passé de bourreau des cœurs me rattrape aujourd’hui. Elle doute, c’est sûr, malgré la confiance qu’elle a mise en moi, et je me sens naturellement obligé de la rassurer :
- Je te promets que tu n’as rien à craindre. Elle est moche et grosse, elle vit pieds nus et porte des guenilles.

- Arrête de dire des bêtises ! soupire-t-elle.
- Bon d’accord… mais j’ai dit la vérité concernant les guenilles et les pieds nus.

- Donc, ça veut dire qu’elle est belle et mince !
- Oui et en plus elle est blonde ! Tout ce que j’aime !

J’essaye de faire de l’humour et de détendre l’atmosphère. Clémence est vraiment trop tendue et doute trop d’elle-même.
- Maxime !
- Mais j’ai un problème, ma chérie : je n’aime que toi, j’ai goûté à tes bai.sers et je ne peux plus me passer de toi !

Le troisième jour, je décide de profiter de ma femme et de ma fille. J’avais encore quelques questions à poser à l’ermite mais je ne retournerai pas la voir. J’ai accompli ma mission qui était de la rencontrer après tout. Et Clémence est plus précieuse que tout à mes yeux.
- Allez, Michèle ! Viens jusqu’à moi !
- Fais confiance à Papa. Il va te rattraper.

Et lorsque je réussis à rattraper Michèle, j’entends le murmure de ma femme alors qu’elle est en train de me regarder :
- Je t’aime.

Je suggère ensuite que nous allions faire une partie de lancer de fer à cheval.
- Tu vas voir ma puce, Maman est très forte à ce jeu-là !

Et Clémence met dans le mille !
- Houhou !
- Maman zaute !
- C’est parce que Maman est contente !

Le lendemain, c’est notre dernier jour de vacances car Clémence doit reprendre ensuite le travail. Nous avons bien profité de la journée en nous promenant dans Granite Falls, en attrapant quelques insectes, et en observant les plantes. Michèle a adoré ! Le soir, avant de partir, je prépare un ragout du campeur pour ma petite famille.
- Va dire à Maman que le repas est prêt, s’il-te plait.

- C’est cro bon, Papa !
Je profite de cette dernière soirée pour relancer le sujet de Claire auprès de Clémence.
- J’aimerais revenir ce que tu as dit concernant Claire.

- Sur le fait qu’elle vive avec nous ?
- Oui. Tu es toujours d’accord ?

- Bien sûr ! A condition qu’il y ait vraiment un problème au manoir, car il est hors de question pour moi d’arracher une enfant à sa mère sans raison.
- Bien évidemment.

- Et si tu es enceinte ? Cela fera trois enfants à la maison, tu le sais ?
- Bien sûr que je le sais !
- Et ça ne te fait pas peur ?
- Pas du tout !

- Remarque, cela fait plusieurs années que nous sommes ensemble et tu n’es jamais tombée enceinte une deuxième fois…

- Je sais par expérience que je suis très fertile mais ce n’est peut-être pas ton cas.
- C’est certainement ça !

- Oui ! C’est la seule explication, tu ne crois pas ?
- Probablement.

Je me rendais bien compte que Clémence n’avait pas trop envie s’appesantir sur ce sujet, aussi je décidais de lui en reparler plus tard.
- Michèle, tu prends la dernière assiette s’il te plaît.

En arrivant à la maison, Clémence relève le courrier tandis que Michèle court à l’intérieur. Nous la retrouvons endormie à même le sol.
- Pauvre petite. Le voyage l’a fatiguée et il est très tard.

- Clémence, comment allons-nous faire si Claire vient vivre ici ? Nous ferons dormir les filles dans la même chambre ?
- A moins d’agrandir la maison, oui j’en ai bien peur. Je prendrai bien un café, moi...

Je m’en vais de ce pas faire un café car j’en ai bien besoin moi aussi.

- Fais attention, il est très fort.
- C’est ce qu’il me faut ce soir.

- Le problème de la place se posera vraiment si tu es enceinte.
Je ne sais pas pourquoi mais j’étais persuadé que Clémence était enceinte...


- La chambre de Michèle va bien pour deux mais pour trois, ce ne sera pas possible.
- C’est certain.

- Si ton test de grossesse est positif, nous aviserons.
- Oui, je crois que c’est le mieux ! Il y a beaucoup de suppositions dans tout ça. Attendons d’avoir du concret.

- Franchement, ça ne me déplairait pas de donner un petit frère ou une petite sœur à Michèle.
- Elle en a déjà trois Maxime !

- Trois, quatre ou cinq ? Cela ne fait aucune différence si nous les aimons.
- Oh si, la différence est de taille !

- Coucou Papa et Maman !
- Il est crô zoli, le feu !
- C’est vrai ma chérie, mais il fait plus frais qu’à Newcrest, tu ne trouves pas, Maxime ?

- C’est vrai ma chérie, mais il fait plus frais qu’à Newcrest, tu ne trouves pas, Maxime ?

C’est vrai qu’il faisait plus froid qu’à Newcrest, mais je ne sentais pas ce froid. Mes pensées s’envolaient vers mes enfants et mes inquiétudes me semblaient insurmontables :
- Qu’est-ce que j’aimerais avoir l’esprit tranquille !
- Maxime, qu’est-ce qu’il t’arrive ? J’ai dit quelque chose qu’il ne fallait pas ?
- Papa, pas content...

- Non, tu n’as rien dit de tel. Il m’arrive que je n’arrête pas de penser à Claire et à Olivier. A Charles aussi, bien sûr, mais pour lui tout va bien.
- Nous venons à peine d’arriver. Détends-toi un peu.

Le problème est que je n’y arrivais pas...
- Me détendre ! En voilà une super idée ! Facile à dire, vois-tu... Mais bon, je vais faire un effort pour toi, ma douce.
- Merci, mon chéri
- Môman, douce...

C’est à ce moment-là que le garde forestier arrive, sous les traits d’une jeune femme fort sympathique. Elle nous donne beaucoup d’indications sur les environs et j’en profite pour me renseigner sur l’ermite qui habite Granite Falls. Il ne faut pas que je perde de vue que trouver l’ermite fait partie des prérogatives de la mission que m’a confiée notre Créateur.
- Il faut vraiment s’enfoncer dans la forêt pour trouver le passage qui mène là où il habite.

- Il faut vraiment s’enfoncer dans la forêt pour trouver le passage qui mène là où il habite.

La première fois que je suis venu en vacances ici, je ne m’en suis pas préoccupé mais il va falloir que cela devienne le cas.
- Toi, t’as dézà vu ermite ? demanda innocemment Michèle à la garde forestière.
- Non jeune fille. Personne n’a eu cette chance jusque-là. Il est bien caché.

Mais, avant de partir, la jeune femme me confia quand même :
- J’ai une indication cependant. Lorsque vous arriverez dans la forêt, positionnez-vous à côté des toilettes et regardez droit devant vous. Il y a un gros rocher. Il parait que le passage secret se trouve à droite de ce rocher. L’information vaut ce qu’elle vaut malheureusement. Moi, je ne l’ai jamais trouvé.
- Merci pour tout.

- Au revoir tout le monde ! E n’hésitez pas à venir me voir si vous avez des questions.
- Merci encore et à bientôt !
- Ovoir !

J’emmène ensuite Michèle pour qu’elle aille se coucher car il est déjà très tard.
- Je vais te montrer ta belle chambre, ma puce.

- Tu vois, Claire a déjà dormi dans cette chambre lorsqu’elle avait le même âge que toi.
- Et moi ? zétais où ?
- Tu n’étais pas encore née ma chérie.

J’embrasse ma fille pour lui souhaiter une bonne nuit mais elle réclame aussi après sa Maman...

... et ce n’est qu’après le bisou de celle-ci qu’elle parvient à s’endormir.

Nous nous retrouvons alors seuls et tranquilles, Clémence et moi et je ne rate pas cette occasion de lui faire du charme.
- Est-ce que tu te rappelles la première nuit que nous avons passée ici, tous les deux ?

- Je m’en souviens très bien mais ce n’était pas dans cette chambre-là. C’était dans celle du bas.
- Ah… Tu en as de la mémoire, ma chérie.
- Bien sûr. C’était ma toute première fois. Je ne peux pas oublier cela.
- Et tu te souviens comme c’était bien ?
- Je me souviens de tout. C’était enchanteur !

- Et bien je vais t’enchanter tout autant cette nuit, ma bien aimée !


Lorsque nous eûmes terminé cette partie de retrouvailles à Granite falls, j’étais complètement remis d’aplomb.
- Ma Clémence, tu es une femme magique !
- C’est grâce à toi mon amour.

J’aurais pu lui parler de Claire à ce moment-là, mais l’osmose était si totale que j’aurais gâché l’instant.
- Quel moment merveilleux nous venons de passer !
- J’espère juste ne pas avoir de petite surprise à mon retour chez nous comme la dernière fois.

Et j’espère que ce n’est pas ma femme qui allait le gâcher... Je lui envoyai un baiser.
- Pourquoi dis-tu cela ma beauté ?
- Parce que tu as encore fait des tiennes, ce soir, mon amour.
Moi ? Faire des miennes ? Enfin... peut-être que si... un peu... un si tout petit peu...

Et un autre enfant de ma Clémence serait un pur ravissement pour moi ! Je décidais de « tâter le terrain » :
- Et alors ? Ce serait si grave si on avait un deuxième enfant ?
- Maxime. Tu as déjà quatre enfants. Si un cinquième venait à naître, cela signifierait que nous aurions trois enfants sous notre toit, dans l’éventualité où Claire viendrait habiter avec nous. Tu ne trouves pas que cela fait beaucoup ?

J’ai du mal à réaliser ce que vient de me dire Clémence. Mais elle l’a dit, n’est-ce-pas ? Vous l’avez entendu comme moi ! Ma Clémence est prête à accueillir Claire chez nous. Elle n’est pas contre. Je la serre fort contre moi.
- Comme je t’aime !

Le lendemain, il fait très froid dehors. Nous avions prévu d’aller nous promener mais les températures négatives nous font changer d’avis et nous décidons de profiter de l’intérieur.
- Je vais vous allumer un feu, mes chéries !

Le feu de cheminée fait l’unanimité ! Michèle est enchantée, et ma petite femme encore plus !
- C’est tout de suite plus chaleureux. Et si nous mettions un peu de musique d’ambiance ?

Rester à l’intérieur ne me dérange pas, surtout lorsque je vois que l’ambiance, c’est ma femme qui est capable de la créer à partir de petits rien. Elle est mon bonheur, et elle fait mon bonheur.

Le lendemain matin, il fait encore frais mais je me lève de bonne heure et me couvre pour explorer la forêt. J’ai trouvé le passage secret menant au lieu de l’ermite grâce aux indications de notre garde forestier. J’ai bien rencontré quelques difficultés et quelques obstacles mais rien d’insurmontable.

Je suis arrivé dans une grande clairière et je pouvais apercevoir une petite maison de là où j’étais.

En faisant quelques pas, je suis tombé sur l’ermite. Elle était ravie de me voir, ou plutôt de rencontrer quelqu’un je pense. Et moi, j’étais vraiment surpris de me retrouver face à une jeune femme blonde en pleine santé. Je m’attendais à trouver ici un vieil homme barbu… Comme quoi, on se fait facilement de fausses idées.

Elle poursuit une mission, comme moi. La sienne est de faire vivre les croyances de Granite Falls et de les transmettre à travers les générations. « Être ermite est une destinée familiale », me dit-elle. « Les jeunes générations sont formées ici les unes après les autres et je formerai moi-même la prochaine ».

Elle m’a donné de nombreux conseils en herboristerie et notamment une recette bien à elle qu’elle m’a demandé de garder pour moi et de ne divulguer à personne. Mais il est temps pour moi de retourner au chalet.

Lorsque j’arrive Clémence est en train de se baigner.
- Viens Papa. Môman dans l’eau.

- Elle est bonne ?
- Très bonne. Un vrai plaisir.
Je suis tellement content de retrouver ma femme.

- Et toi ? Tu as trouvé ton ermite finalement ?
- Oui.
- Et à quoi il ressemble ? Il ne fait pas trop peur au moins ?

- Non pas du tout. Et je dirai « elle ». C’est une jeune femme.
- Je n’aime pas ça du tout, Maxime.

Après toutes ces années, je sens de la jalousie et du reproche dans le ton de sa voix. Je n’aurais peut-être pas dû être si direct en lui parlant de l’ermite, mais je n’avais fait aucun mal...
- Allez, viens que je t’embrasse.

Et lorsque je lis l’incertitude dans le regard de ma femme, je sens que mon lourd passé de bourreau des cœurs me rattrape aujourd’hui. Elle doute, c’est sûr, malgré la confiance qu’elle a mise en moi, et je me sens naturellement obligé de la rassurer :
- Je te promets que tu n’as rien à craindre. Elle est moche et grosse, elle vit pieds nus et porte des guenilles.

- Arrête de dire des bêtises ! soupire-t-elle.
- Bon d’accord… mais j’ai dit la vérité concernant les guenilles et les pieds nus.

- Donc, ça veut dire qu’elle est belle et mince !
- Oui et en plus elle est blonde ! Tout ce que j’aime !

J’essaye de faire de l’humour et de détendre l’atmosphère. Clémence est vraiment trop tendue et doute trop d’elle-même.
- Maxime !
- Mais j’ai un problème, ma chérie : je n’aime que toi, j’ai goûté à tes bai.sers et je ne peux plus me passer de toi !

Le troisième jour, je décide de profiter de ma femme et de ma fille. J’avais encore quelques questions à poser à l’ermite mais je ne retournerai pas la voir. J’ai accompli ma mission qui était de la rencontrer après tout. Et Clémence est plus précieuse que tout à mes yeux.
- Allez, Michèle ! Viens jusqu’à moi !
- Fais confiance à Papa. Il va te rattraper.

Et lorsque je réussis à rattraper Michèle, j’entends le murmure de ma femme alors qu’elle est en train de me regarder :
- Je t’aime.

Je suggère ensuite que nous allions faire une partie de lancer de fer à cheval.
- Tu vas voir ma puce, Maman est très forte à ce jeu-là !

Et Clémence met dans le mille !
- Houhou !
- Maman zaute !
- C’est parce que Maman est contente !

Le lendemain, c’est notre dernier jour de vacances car Clémence doit reprendre ensuite le travail. Nous avons bien profité de la journée en nous promenant dans Granite Falls, en attrapant quelques insectes, et en observant les plantes. Michèle a adoré ! Le soir, avant de partir, je prépare un ragout du campeur pour ma petite famille.
- Va dire à Maman que le repas est prêt, s’il-te plait.

- C’est cro bon, Papa !
Je profite de cette dernière soirée pour relancer le sujet de Claire auprès de Clémence.
- J’aimerais revenir ce que tu as dit concernant Claire.

- Sur le fait qu’elle vive avec nous ?
- Oui. Tu es toujours d’accord ?

- Bien sûr ! A condition qu’il y ait vraiment un problème au manoir, car il est hors de question pour moi d’arracher une enfant à sa mère sans raison.
- Bien évidemment.

- Et si tu es enceinte ? Cela fera trois enfants à la maison, tu le sais ?
- Bien sûr que je le sais !
- Et ça ne te fait pas peur ?
- Pas du tout !

- Remarque, cela fait plusieurs années que nous sommes ensemble et tu n’es jamais tombée enceinte une deuxième fois…

- Je sais par expérience que je suis très fertile mais ce n’est peut-être pas ton cas.
- C’est certainement ça !

- Oui ! C’est la seule explication, tu ne crois pas ?
- Probablement.

Je me rendais bien compte que Clémence n’avait pas trop envie s’appesantir sur ce sujet, aussi je décidais de lui en reparler plus tard.
- Michèle, tu prends la dernière assiette s’il te plaît.

En arrivant à la maison, Clémence relève le courrier tandis que Michèle court à l’intérieur. Nous la retrouvons endormie à même le sol.
- Pauvre petite. Le voyage l’a fatiguée et il est très tard.

- Clémence, comment allons-nous faire si Claire vient vivre ici ? Nous ferons dormir les filles dans la même chambre ?
- A moins d’agrandir la maison, oui j’en ai bien peur. Je prendrai bien un café, moi...

Je m’en vais de ce pas faire un café car j’en ai bien besoin moi aussi.

- Fais attention, il est très fort.
- C’est ce qu’il me faut ce soir.

- Le problème de la place se posera vraiment si tu es enceinte.
Je ne sais pas pourquoi mais j’étais persuadé que Clémence était enceinte...


- La chambre de Michèle va bien pour deux mais pour trois, ce ne sera pas possible.
- C’est certain.

- Si ton test de grossesse est positif, nous aviserons.
- Oui, je crois que c’est le mieux ! Il y a beaucoup de suppositions dans tout ça. Attendons d’avoir du concret.

- Franchement, ça ne me déplairait pas de donner un petit frère ou une petite sœur à Michèle.
- Elle en a déjà trois Maxime !

- Trois, quatre ou cinq ? Cela ne fait aucune différence si nous les aimons.
- Oh si, la différence est de taille !

- Coucou Papa et Maman !
A suivre...😊
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