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G3/ Chapitre 13 - Au revoir Hélène (Publié le 20 juillet 2021)
Ce jour-là, les filles se réveillent en pleine forme.
- Et toi, Claire ? Tu as un amoureux ?
- Certainement pas. Je n’ai pas envie de m’encombrer d’un amoureux !
- Moi, j’en ai un ! C’est Quentin !
- Tu parles de Quentin Chinon ?
Michèle arriva à ce moment-là dans la chambre :
- Alors les filles, bien dormi ?
Claire s’empressa de lui annoncer la nouvelle :
- Tu savais que Michèle aussi avait un amoureux ?
- Michèle ?
- Ouiii ! Michèle !
Clémense se tourna vers notre fille :
- Ouah ! Mais qui c’est, ma chérie ?
- Quentin Chinon.
- Ça alors ! Et Quentin est content ?
- Je ne sais pas, il n’est pas au courant et il ne faut surtout pas lui dire ! C’est un secret ! C’est un truc qui doit rester que entre les filles.
- Promis ! On ne dira rien.
Lorsque Clémence me rapporta cette conversation, j’ai beaucoup rigolé. J’aurais voulu appeler Max pour la lui raconter à mon tour mais je ne l’ai pas fait pour ne pas trahir le secret de Michèle. Max aurait pu vouloir le raconter à son fils et ma fille ne le souhaitait pas.
- Claire, tu crois qu’on pourra aller au parc avec nos frères tout à l’heure ?
- Je ne sais pas... J’ai beaucoup de travail aujourd’hui...
- Mais j’ai envie d’y aller, moi !
J’étais arrivé à ce moment-là et je vis tout de suite que Michèle était en train de faire un caprice.
- Qu’est-ce qu’il se passe Michèle ?
- Claire ne veut pas m’emmener au parc.
- J’ai un contrôle de maths, un contrôle de physique et une rédaction à rendre. Tout ça pour demain. Alors j’aimerais réviser, m’expliqua ma fille aînée.
- Tu n’as pas à te justifier. Le travail passe avant tout et tu as bien raison de vouloir réviser.
- Merci Papa.
- Mais je... tenta d’insister Michèle.
- Ça suffit ! Tu commences à m’agacer ! Je ne veux plus un mot jusqu’à ce que tes devoirs soient finis.
Clémence rentra du travail alors que la situation était maîtrisée.
- Coucou tout le monde ! En plein dans les devoirs à ce que je vois !
- Moi, j’ai fini ! lança Michèle.
- Et puis je vais dans la chambre toute seule puisque c’est comme ça !
- Michèle... Tu ne viens pas m’embrasser ? s’étonna ma femme.
J’expliquai brièvement la situation à Clémence qui regardait notre fille quitter la pièce sans lui répondre, et tranquillisai Claire en lui disant que ce n’était qu’un caprice et que sa sœur se calmerait toute seule.
Cette nuit-là, le téléphone sonna au milieu de la nuit, nous faisant complètement oublier les caprices de Michèle ou nos autres petits tracas. Olivier venait de perdre sa mère. Hélène était décédée dans la nuit et mon fils m’avait appelé dès le départ de ces messieurs des pompes funèbres.
Olivier s’est effondré, en larmes, dans mes bras. Il était très proche de sa maman.
Quand il se calma, je le fis descendre au salon.
- Je t’emmène chez moi ! Tu vas prendre quelques affaires pour la nuit. Je viendrai chercher le reste demain.
- Mais je ne veux pas quitter ma maison ! J’habite ici ! C’est la maison de Maman ! Pour combien de temps je serai chez toi ?
- Jusqu’à ce que tu ailles mieux. Et je ne te laisse pas le choix. Va chercher tes affaires.
- Oui...
- Est-ce que je reviendrai un jour ici ?
- Bien sûr, mon grand. Elle est à toi cette maison et elle le restera.
Lorsque nous arrivons à la maison, Olivier part directement s’isoler dans la salle de bain.
- C’est terrible… me dit Claire. Je ne sais même pas quoi lui dire.
- Il n’y a rien à dire malheureusement.
C’est Michèle qui le ramena vers nous. Elle l’avait entendu pleurer depuis sa chambre.
- Vous êtes tous là ? s’étonna mon fils aîné en nous voyant derrière la porte ?
Il se jeta dans mes bras :
- Oh Papa ! Comment je vais faire sans elle ?
- Je suis là, mon garçon, je suis là…
Que pouvais-je dire d’autre ? Je me sentais tellement impuissant à soulager son chagrin.
Olivier s’allongea sur notre canapé et s’endormit aussitôt, assené par toute cette lourde peine et la nuit blanche qu’il venait de passer.
- Au moins, il n’a pas l’air triste quand il dort, se rassura Claire.
Je me suis assis quelques instants près de lui. J’avais tellement de peine moi aussi. De la peine pour mon fils si malheureux et de la peine parce qu’Hélène n’était plus. C’était une femme exquise et tellement courageuse que j’avais appris à connaître durant toutes ces années parce que le destin nous avait donné un fils commun. J’aimerais tellement trouver un moyen d’ôter tout son chagrin à Olivier.
J’allai ensuite retrouver Clémence.
- Merci de n’avoir rien dit lorsque j’ai ramené Olivier à la maison. Je t’aime ma chérie. Tu es formidable.
- Heureusement que je n’ai rien dit. Il est comme mon fils. Je le connais depuis qu’il est tout bambin !
- J’aime t’entendre dire ça.
- Il y a une chose qui me turlupine. Où va-t-on le faire dormir ? Le canapé ne peut pas être une solution définitive. Tu ne comptes pas le renvoyer chez lui, j’imagine.
- Certainement pas. Je vais m’occuper de lui. Je ne veux pas qu’il reste seul.
- NOUS ALLONS nous occuper de lui. Nous sommes deux. Et pour son lit ?
- Nous avons suffisamment d’argent maintenant. On pourrait agrandir la maison et faire une chambre supplémentaire. Qu’en penses-tu ?
- C’est une idée géniale !
Olivier était alors arrivé :
- Papa ? Clémence ?
- On en reparle tout à l’heure, Clémence, d’accord ?
- Bien sûr.
- Tu as bien dormi mon grand ?
- Oh oui ! ça m’a fait un bien fou ! Je n’arrivais même plus à réfléchir…
- Je me sens tellement perdu…
- C’est normal. Il te faudra du temps. Et l’amour de ta famille.
- Dès que j’irai mieux, je retournerai dans ma maison... celle de Maman.
- Tu ne veux pas réfléchir sérieusement à habiter définitivement chez nous ?
- Fais-le Olivier, s’il te plaît... m’épaula Clémence.
- Mais dans ma maison, j’ai tous mes souvenirs avec Maman.
- Mais tu y seras seul !
Je le suppliai presque pour qu’il entende raison.
- Je te promets d’y réfléchir, Papa. C’est tout ce dont je suis capable pour le moment.
- C’est déjà quelque chose.
Je trouvai que c’était beaucoup je comptais bien le persuader, avec le temps, de rester vivre en ma demeure.
Olivier alla ensuite remercier Clémence de l’accueillir à bras ouverts sous notre toit :
- Clémence… Je ne sais pas quoi dire…
- Ne dis rien. Je t’aime comme un fils, Olivier. C’est tout ce qu’il te faut retenir.
Des larmes coulèrent sur le visage de mon fils puis il enlaça ma femme :
- Merci Clémence. Merci. Moi aussi je t’aime.
Il lui fallait de l’amour. Uniquement cela. J’en étais persuadé.
Le lundi, j’ai appelé le lycée pour excuser Olivier, Charles et Claire. J’ai également appelé l’école de Michèle. Seule Clémence n’a pas obtenu le jour de congé qu’elle souhaitait. Son employeur avait trop besoin d’elle. Ma femme est partie ce matin, le cœur lourd au travail.
Je tenais à ce que toute la famille soit réunie autour de mon fils aîné. Il avait besoin d’être entouré et soutenu et nous étions cinq à pouvoir partager son fardeau émotionnel. Charles n’allait pas tarder à arriver. De toute façon, il avait un jeu de clés de la maison que je lui ai donné il y a quelques temps pour qu’il puisse venir nous voir quand bon lui semble.
Je n’ai mis Charles au courant du décès d’Hélène qu’hier soir. Celui-ci était parti en vacances à Granite Falls avec Chris et Nadège et, étant donné qu’il n’y a presque pas de réseau là-bas, il me fut impossible de l’avertir plus tôt.
Olivier était très heureux de voir son frère.
Il essuya une petite larme discrète, essayant de dissimuler son émotion, mais personne ne s’y trompa. Olivier était à fleur de peau.
Je ressentis la présence de Charles comme une vraie bénédiction. Il ramena son frère sur le sujet « Amandine » que celui-ci semblait avoir oublié...
... puis il le convainquit de potasser ses leçons, lui rappelant que sa mère n’aurait pas apprécié qu’il anéantisse tous les efforts qu’il avait fournis depuis l’école primaire. J’étais subjugué devant tant de perspicacité de la part de mon fils cadet. Il était très malin.
Mais Olivier aussi était malin. Il acceptait de faire ses devoirs mais à l’unique condition que son frère et ses deux sœurs se lancent dans le même exercice que lui.
Je sais que mon petit Charlie aurait bien voulu rentrer auprès de sa maman et de Chris mais il avait décidé de rester ici ce soir pour aider son frère si malheureux, ce frère qui, malgré ses airs pour tromper le monde, était en train de partir à la dérive. Charles l’avait senti.
Et ce qu’il fallait, c’était le ramener au plus vite à une vie normale avant qu’il ne s’effondre totalement. Les devoirs, c’était du concret, cela faisait partie du quotidien et des choses auxquelles il fallait s’astreindre. Charles avait vraiment bien joué cette carte-là.
Olivier observait même sa petite sœur :
- Tu as déjà fini tes devoirs ? Je ne crois pas. J’ai jeté un œil sur ton cahier. Alors continue, s’il te plaît !
- Espèce de cafteur, va ! lui répondit Michèle.
Claire ne le contredit pas, bien au contraire : Des fois, elle en fait vraiment le minimum !
- Tu as raison. Des fois, elle en fait vraiment le minimum !
Je décidais de laisser mes enfants entre eux.
- Pfff ! Toi aussi tu es une cafteuse, Claire ! lui répondit Michèle.
Olivier s’agaça un tout petit peu et Claire abonda dans son sens :
- Arrête de t’en prendre aux autres et fais ce que tu as à faire !
- Olivier a raison.
Les grands eurent raison de la patience de Michèle :
- Vous êtes vraiment trop lourds ce soir !
Claire le sentit et changea de sujet de conversation :
- Olivier, dis-moi, tu as des nouvelles de cette jeune fille ? Amandine ? Charlie en parlait tout à l’heure...
- Oui. J’ai eu un rendez-vous avec elle. Elle est merveilleuse. Savez-vous qu’elle est une fervente croyante de notre Créateur et de son Elu. Vous savez, la légende de l’Elu !
- Bonne chance alors, Frérot ! se tracassa Claire
- Je dirais comme Claire ! Le Créateur, oui mais cet Elu !! On ne sait même pas qui c’est ! Comment peut-elle croire en lui ?
Clémence arriva à ce moment-là dans la pièce :
- Bonsoir les jeunes ! Je tombe mal ?
Charlie la rassura tout de suite :
- Pas du tout ! Nous parlions de cet Elu dont tout le monde vante les mérites mais dont on ne sait rien et surtout pas le nom !
- Charles a raison, rajouta Olivier. D’où ils sortent tous ? Lui et ses héritiers ? En quoi améliorent-ils notre monde ? C’est un peu du flan, tu ne crois pas ? Et le problème, c’est qu’Amandine croit en tout cela.
- Et moi aussi ! Pourquoi on pourrait pas y croire, hein ? dit Michèle. Moi, je veux la connaître, Amandine.
- La foi n’a pas besoin de preuve, je crois aussi en les Elus, tout comme en leurs héritiers énonça simplement Clémence.
J’écoutais leur conversation plus que mon poste de télévision et je me sentais déçu que mes enfants ne croient pas plus que cela en notre Créateur. Je leur avais pourtant enseigné le contraire.
- Peut-être mais c’est un peu gros, tu ne trouves pas ? Nous avons toujours tous cru en notre Créateur mais cette histoire d’Elu! C’est bizarre, non ? répondit Charles.
- Notre Créateur a souvent des raisons qui nous dépassent et si cette « histoire d’Elu », comme vous dites, revient souvent, c’est que ce n’est peut-être pas qu’une histoire ! intervint Clémence.
- Je suis d’accord avec toi. Ça revient trop souvent pour être anodin, lui répondit Claire.
Olivier approuva :
- C’est vrai. Je me suis renseigné et à chaque génération, on en entend reparler !
- Du blabla ! Rien que du blabla, estima Charles.
[...]
Quelques soirs plus tard...
- Mais que fais-tu ici toute seule ?
- Je savoure ma tranquillité ! Les enfants sont sortis et ils ont emmené Michèle.
Je rejoignis Clémence dans la piscine.
- Je n’ai pas eu l’occasion de te reparler de ce que les enfants avaient dit l’autre soir à propos de l’Elu.
- Oui… Je me suis mordu la langue à plusieurs reprises pour ne pas leur dire ce que je savais.
- Moi aussi, il faut bien le dire. Vivement l’anniversaire de Michèle !
- Oui. Ils seront adolescents tous les quatre. Tu ne comptes pas le leur dire ce jour-là, quand même ?
- Non, je ne veux pas gâcher la fête de Michèle. Mais je ne veux pas traîner. Je pense les mettre au courant dès le lendemain.
- Tu as raison.
- Quand j’entends ce qu’ils disent, je trouve qu’il est grand temps de remettre les pendules à l’heure.
- Et pour les livres de ta Mamie Perrine et de ta Maman ? Tu vas les remettre dans la bibliothèque ?
- Bien sûr. Dès que je leur aurai parlé, les livres seront à leur disposition dans la bibliothèque. Je veux qu’ils connaissent l’histoire de leur famille.
- Exactement ! Ils sont une foule de détails précieux.
- Oui. Les lire étoffera l’histoire que je vais leur raconter.
- J’avais adoré les lire. J’y ai appris tant de choses sur ta famille.
- Oui, je me souviens ! Tu les as dévorés !
A suivre...🙂
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