[SOS Champêtre] Chroniques rustiques (Màj 8 - 22/11)

@L4GaM3US3 : Olivia et Ulrich allaient être expulsés de leur logement à San My, ils ont donc répondu à une annonce pour s'installer à la campagne. Je présente brièvement la situation dans le prologue ;).
C'est sûr que "lundi, du poisson, mardi, du poisson, mercredi, du poisson aussi", ça doit lasser !

@Ada : je ne peux pas m'en empêcher, il faut que je mette de la tendresse dans tous mes textes :relieved:. Et dans le chapitre qui vient, j'en ai mis beaucoup beaucoup.

@CrazyMotherCool : je pense qu'Ulrich a envie d'avoir une vie au grand air, et pas dans une cellule. Au fond, c'est pas un mauvais gars, il a plutôt eu tendance à suivre les mauvaises personnes...
En ce moment, mes proches me parlent de leurs poules, donc j'ai eu envie d'en faire parler une :joy:.

@MiniLazy : c'est "liberté d'expression" dans cette histoire, même pour les poules :D.
Oli et Ulrich progressent bien, ça va.

@Elinoee : meuh oui, je me lâche sur cette histoire et vous fait profiter de mon humour parfois particulier :sweat_smile:.
Yep, Ulrich a commis quelques erreurs de jeunesse. Olivia aussi, comme tu vas le découvrir dans ce chapitre. Mais là, ils sont prêts à repartir sur de nouvelles bases.
Que ce soit dans le jeu ou IRL, je prends toujours un arc-en-ciel en photo quand j'en vois un :smiley:.

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Chapitre 3 : Tout part à vau-l’eau

Ulrich

La première fois que les abeilles m’ont piqué, j’ai fait genre "non j’ai pas mal, c’est le pollen qui fait pleurer mes yeux." Oli était morte de rire, jusqu’à ce qu’elle se fasse piquer elle aussi, et qu’elle menace les abeilles d’extinction (ce qui, dans ce contexte, voulait dire : les pulvériser avec un extincteur).



Mais finalement, on finit par s’habituer. Elles aussi ont dû s’habituer à nous d’ailleurs, parce qu’elles ne nous piquent plus systématiquement quand on récolte le miel. Je soupçonne aussi Raptor d’avoir mangé les plus rebelles.



Agatha est venue nous voir, et je crois qu’elle a eu pitié de nos pauvres parcelles toutes vides. Elle nous a dit qu’on pouvait trouver des graines dans la forêt de Bramblewood, alors on y est allés. Oli a trouvé des chocobaies qu’elle a plantées dans notre jardin. Et au bout de quelques jours, on a enfin eu des fruits (ou un truc qui y ressemble).



Quand on a voulu les vendre à Kim, elle nous a répondu que ça ne valait pas grand-chose en l’état, mais qu’on pouvait en faire un coulis qui ressemble à de la pâte à tartiner, et qu’elle nous l’achèterait une vingtaine de Simflouz le pot. J’avais envie de répliquer "et la marmotte...", mais elle nous a griffonné la recette sur une feuille. Je me suis dit que s’il y avait de la thune à se faire, ça valait le coup d’essayer (c’est un peu ma devise dans la vie, ça). Eh ben croyez-le ou non, mais c’est super bon. Et en plus, c’est sans huile de palme (ça tombe bien, on n'en a pas).



Du coup j’en décidé d’en faire plein. Le problème, c’est que ça tache, ce truc, et la lessive à la main, ça va bien cinq minutes. Alors j’ai enlevé ma chemise, pour ne pas la salir. Comment ça, j’aurais pu mettre un tablier ? Et le tablier, il se lave tout seul peut-être ?
Quand Oli est entrée, elle s’est tranquillement installée sur une chaise pour me regarder. Soi-disant qu’elle aimait bien l’odeur du chocolat. C’est sûr que c’est pas la même que le poisson, c’est plus appétissant.



Ceci dit, elle a à peine touché au pot que je lui ai proposé de goûter. Je crois qu’elle m’a tellement dévoré des yeux qu’elle n’avait plus faim.


Olivia

Y a pas à tortiller des miches, il faut reconnaître qu’il est sexy, Ulrich. Et il sait que je craque dès qu'il me fait son regard charmeur, ce qui l'amuse beaucoup.



Mes potes me disaient que c’est pour ça que je restais avec lui, que s’il avait été moche, j’aurais sans doute vu tous ses défauts.

Alors que je les connais, ses défauts, ils sont tellement énormes qu’on ne peut pas les rater. Mais on ne peut pas dire que je sois une sainte, moi non plus.

Quand j’étais petite, et quand j’étais grande aussi, ma mère me répétait que j’étais une mauvaise graine et que je n’arriverais à rien dans la vie, parce que je ressemblais à mon père, un type que je voyais un week-end sur deux quand il y pensait, jusqu’à ce qu’il m’oublie totalement.



Ado, j’ai pas trop connu les bancs du lycée. Je préférais traîner avec ma bande, on faisait n’importe quoi. Quand ma mère a appris que je séchais les cours, elle a dit que si j’aimais tant être dans la rue, autant que j’aille y vivre, et c’est ce que j’ai fait.
J’ai vécu comme ça plusieurs jours, avec un groupe sympa. Mais comme j’étais mineure, les services sociaux m’ont retrouvée. Ils m’ont dit que je pouvais vivre dans un foyer jusqu’à ma majorité, et que je serais pas obligée de revoir mes parents (à mon avis, c’est plutôt mes parents qui n’avaient pas envie de me revoir). J’y suis allée, et à 18 ans, je suis retournée dans la rue pour continuer à faire n’importe quoi.



Les week-ends, je m’habillais comme une jolie poupée pour m’incruster dans des soirées et piquer deux-trois babioles que je revendais à des types aussi honnêtes que moi. Je sais, c’était nul comme plan, et même à ce moment-là, je n’en étais pas fière.
Mais j’aurais sans doute continué si je n’avais pas rencontré Ulrich. Depuis qu’on est ensemble, on aimerait faire autre chose que n’importe quoi. Enfin, on essaie, mais on ne peut pas dire qu'on ait réussi à San My…

Mais aujourd’hui, c'est différent. Je suis là, dans cette petite maison rien qu’à nous, en train de construire une jardinière parce que j’ai eu envie d’essayer de bricoler un truc, et que personne ne m’a dit que je n’y arriverais pas.



Et le résultat est top. Je crois que je vais en construire d’autres, pour y planter les mauvaises graines. Parce que des fois, on arrive à en tirer quelque chose de bien.



Ulrich

Kim nous a parlé d’un ermite qui vit dans la forêt, et qui pourrait peut-être faire du commerce avec nous. On l’a rencontré, c’est pas un grand bavard, à mon avis il a des trucs à cacher. ‘Fin bon, c’est pas moi qui vais le juger, hein. En tout cas, il est d’accord pour faire du troc avec nous. J’aurais préféré du flouze, mais on n’a tellement rien qu’on ne va pas faire les difficiles.



Puisqu’on était dans la forêt, on a continué à marcher avec Oli, jusqu’à arriver vers une cascade. Cet endroit est juste magique.




Comme il fait super chaud, je propose à Oli :
- "On va se baigner ?
- J’ai pas mon maillot de bain.
- Moi non plus, dis-je en enlevant mes vêtements.
- Ulrich, quelqu’un pourrait te voir !
- Qui ça ? Les oiseaux ? Les lapins ? Le Bigfoot ?"



Sans plus attendre, je marche dans l’eau de la rivière. Oh la vache, elle est froide ! Mais qu’est-ce que ça fait du bien.



Je vois qu’Oli hésite encore à me rejoindre. J’essaie de ne pas claquer des dents pour l’inciter à venir.
- "Allez, fais pas ta timide !
- Oh et puis zut !"
Et la voilà qui enlève ses chaussures et laisse tomber sa jupe avant d’entrer dans l’eau.



- "Oh la vache, elle est froide !", s’exclame-t-elle en s’avançant vers moi à petits pas.

Je ne réponds pas. Je la regarde. Elle est belle, Olivia.



Je me souviens alors de la première fois que je l’ai rencontrée.
C’était à une soirée, un pote me l’a présentée, et je l’ai trouvée mignonne, ce qui était une raison suffisante pour avoir envie de sortir avec elle.



Je lui ai fait mon numéro de kéké, hyper sûr de moi. Elle, elle se marrait, mais clairement, son regard disait "oskour, mec relou". Elle est belle, Olivia, mais bien plus intelligente que moi. Du coup j’ai rapidement lâché l’affaire, je sais que quand une fille dit "non", bah ça veut dire "dégage". Même quand elle le dit juste avec les yeux.




On s’est revus quelques semaines plus tard, en boîte, à Windenburg. J’avais pas le moral, parce que le juge m’avait fait la morale, et que sous mes airs fanfarons, je savais qu’il avait raison (oh, ça ferait une bonne chanson, ça). Donc je m’étais assis dans un coin, et elle est venue s’installer à côté de moi. Elle est comme ça, Oli, dès qu’elle voit qu’une personne va mal, faut qu’elle aille lui parler pour voir si elle peut l’aider. S’il y avait plus de personnes comme elle, je vous jure que le monde irait mieux.



Bref, ce soir-là, on a discuté de nos vies bien pourries pendant des heures, jusqu’à ce que le videur nous dise qu’il aimerait aller se coucher, donc si on pouvait rentrer chez nous, ce serait sympa, merci. On a quitté la boîte de nuit, il faisait jour, mais on n’est pas rentrés chez nous. On est allés prendre un café à emporter, et on a continué à discuter en marchant.



On est revenus à San My en train, elle s’est endormie sur mon épaule. J’ai pas bougé, même si j’avais grave envie d’aller aux toilettes, à cause du café. Dans le hall de la gare, je l’ai invitée à venir chez moi. Elle a souri, m’a donné son numéro, et m’a dit que si je la rappelais dans trois jours, disons vers 11h, elle accepterait peut-être l’invitation.
Trois jours plus tard, à 11h précises, je l’ai rappelée, et on ne s’est plus quittés.



La voix d’Olivia me ramène à la réalité.
- "Mais qu’est-ce qui t’arrive ?, me demande-t-elle en riant. Pourquoi tu me regardes comme ça ?
- Parce que t’es belle. Et parce que je t’aime."



Elle sourit. Un vrai sourire, celui avec les pupilles qui se dilatent. Je la prends dans mes bras et l’embrasse.