[Step by step] **Les Chevalier au fil du temps** màj 12/02/25 - G6 Chap14

J’entame la discussion tout en continuant à parler avec Nadège qui me regarde bizarrement. 

Cette belle jeune femme s’appelle Hélène. Elle m’attire à elle comme un aimant. Il y a du monde au bar mais j’ai l’impression que nous sommes seuls. 

Je ne sais plus comment cela s’est passé mais Hélène a fini dans mon salon où je lui ai sorti mon grand baratin habituel. 

Quelques belles paroles et des regards entendus ont suffi à la faire fondre. 

Elle a fini dans mes bras puis dans mon lit. 

Hélène a été ma première expérience de crac-crac, une belle expérience que j’ai gentiment renvoyée chez elle avant que Maman ne se réveille. 

Lorsque je me lève, Maman nous a déjà préparé le petit déjeuner, une de ces merveilleuses omelettes dont elle a le secret.
Je lui raconte ma soirée, du début à la fin : Nadège, puis Hélène... Elle m’en veut, je le sais et je suis comme un petit garçon devant elle. 

- Tu as abandonné cette pauvre Nadège ?...
- Oui... Hélène était si... entreprenante.
- Mais que t’a-t-on donc appris ? N’as-tu pas vu tout l’amour que nous éprouvions l’un pour l’autre, ton père et moi ?
- Si bien sûr ! Mais Papa m’a encouragé à profiter de ma jeunesse et c’est ce que je fais ! 

- Quand je serai vieux, il sera trop tard !
Maman n’est pas d’accord avec moi et me rappelle que mon père m’avait prodigué ses charmants conseils le soir, ou plutôt la nuit où il est rentré à la maison, complètement jus-de-fruitisé d’avoir fêté sa retraite avec ses amis. 

- Ton père n’était pas ce genre d’homme. Et toi, tu voudrais te fourvoyer en te laissant guider par les paroles qu’il a dites cette nuit-là alors qu’il n’était pas lui-même ! Tu n’es tout de même pas si misérable que cela. Ton père respectait les femmes. 

Maman s’en va regarder une émission politique et je m’assois près d’elle en silence.
Ces paroles résonnent à mon oreille et le mot « misérable » encore plus. Mais je suis comme ça. Je sais que mon père me comprendrait. Il me comprenait toujours…
Je reste quand même assis auprès d’elle, ma chère mère que j’aime tant. Ses aspirations ne sont tout simplement pas les mêmes que les miennes et c’est cela qui la perturbe autant. 

[...]

Une nouvelle tempête de neige s’est abattue sur Newcrest lorsque je décide de rendre visite à Lady Stéphanie Aiellaud. 

J’ai rencontré cette jolie blonde toute simple il y a quelques jours en faisant un jogging autour de Willow Creek. J’ignorais alors qu’elle était une lady et habitait le Manoir Gothik.
Je la salue donc avec tout le mérite dû à son rang. 

Tout comme Hélène, Lady Stéphanie est très entreprenante, engageante, même dirai-je. 

Il ne me faut que très peu de temps pour qu’elle atterrisse dans mes bras et nous finissons cette fraîche soirée d’hiver, bien au chaud, blottis sous sa couette, profitant d’instants bien agréables. 

Quelques jours plus tard, je décide de recontacter Nadège qui finit par accepter, après moultes hésitations, le rendez-vous que je lui donne. Lorsque nous nous installons sur la terrasse du Jus de Crotale, je la trouve un peu froide, et elle me bassine de reproches en tous genres. 

Ça ne me plait pas du tout mais je sais qu’elle a raison et je choisis de faire profil bas, une technique bien inspirée, car je réussis à la séduire de nouveau. J’ai eu chaud mais je suis encore dans la course ! 

J’adore passer mon temps auprès des femmes mais il y en a une qui me manque beaucoup, c’est Clémence. Cela fait un moment que nous ne nous sommes pas vus. Les seuls échanges dont j’ai profité avec elle sont des coups de téléphone et quelques mails sur internet. Il faut que j’aille la voir. 

Une bonne douche et un brossage de dents me rendent nettement plus confiant en approche de sa maison. 

A ma grande déception, son frère, Chris, est là. Nous nous installons tous les trois et commençons à discuter mais il en vient à me parler de ma réputation de « bourreau des cœurs ». Ça alors ! Je ne savais même pas que j’avais une réputation... 

Clémence et moi le rassurons en lui disant que nous sommes justes amis et que ma « réputation » n’a rien à voir avec l’amitié qui nous lie. 

Mais Chris ne s’arrête pas là et, lorsque sa sœur s’en va préparer du café, il me met en garde : « fais-la souffrir et je t’en voudrai personnellement, fais-lui du mal et c’est moi que tu rencontreras ! » Je lui réponds que jamais je ne ferai de mal à Clémence. Elle m’est trop précieuse pour cela. 

Il finit par nous laisser seuls... J’aime beaucoup ce garçon mais il m’a un peu agacé à vouloir jouer les grands frères protecteurs. Je vais me chercher une tasse de café préparée par mon amie tandis qu’il s’éloigne.
Clémence et moi allons pouvoir discuter tranquillement… 

Je raconte alors à mon amie mes aventures enjôleuses, mon apprentissage de l’herboristerie, la vie avec Maman… Elle me raconte ses grands projets et la vie avec son frère, sans ses parents, décédés il y a peu. Nous sommes juste bien et c’est tellement agréable de pouvoir partager toutes ces choses avec elle. 

Lorsque je rentre, Maman est déjà là. Je lui raconte ma soirée avec Clémence et le bien que cela m’a fait de pouvoir discuter librement avec elle. 

Maman est quand même inquiète pour moi et me demande de faire plus attention avec les filles, qu’il pourrait y avoir un retour de manivelle à force de jouer avec le feu. 

Quelques temps plus tard, je reçois en pleine figure ce fameux retour de manivelle dont Maman me parlait.
Hélène arrive à la maison avec un ventre rond comme un ballon en m’annonçant qu’elle attend un petit garçon. Elle me demande ce que je compte faire… 

Je lui réponds que je ne sais pas et que pour le moment, je vis très bien comme ça, avec Maman. Je lui affirme tout de même que je serai toujours là pour cet enfant, et je suis très sincère, mais Hélène n’a pas du tout l’air satisfaite de ma réponse…
- C’est tout ? eh bien nous nous verrons cela dans quelques mois, Maxime… 

Cette nouvelle m’a quand même fichu un coup et j’ai besoin de me changer les idées. J’invite donc Lady Stéphanie à venir me retrouver. 

Elle arrive presque immédiatement et nous passons l’après-midi à batifoler dans le bain à remous comme deux petits fous. J’en oublie totalement Hélène et son futur bébé. 

Mais ils reviennent tous deux dans mes pensées, lorsque, dans la soirée, je m’installe auprès du feu, pour savourer un moment de tranquillité en étudiant mon manuel d’herboristerie. Maman est sortie avec ses amies et j’aurais pu profiter pleinement de ma salutaire solitude si ce futur bébé ne me hantait pas. Mais Hélène avait été claire, elle ne voulait pas me revoir dans l’immédiat et souhaitait vivre sa grossesse toute seule. Il faut dire que mes paroles ne l’avaient pas encouragée à autre chose. 

Maman, pendant ce temps, devait beaucoup s’amuser à l’Eclipse solaire. Elle devait y retrouver Nathalie et Marianne, deux de ses amies. 

Je sais qu’elle affectionne particulièrement ces petites soirées entre filles et je suis heureux qu’elle ait recommencé à en faire. Aussi, je ne pense pas lui annoncer tout de suite que je deviendrai bientôt papa... 

Quelques temps plus tard... La veille de Noël.

Je suis sorti tôt ce matin pour aller couper un sapin que j’ai installé dans l’entrée. Maman le découvre à son réveil. Je la sens très heureuse et en pleine forme.
- Quelle beauté ! Ce sapin est vraiment majestueux, Maxime ! Je ne m’attendais pas à cela. 

Nous avons invité Nathalie, Max et Clémence à venir fêter le réveillon avec nous. Maman se lance alors dans la préparation du repas. 

Je m’assois dans la cuisine pour pouvoir discuter un peu avec elle pendant les préparatifs de la dinde qu’elle sait si bien cuisiner. J’hésite... Dois-je lui parler d’Hélène et du bébé ? 

Mais lorsque je vois combien Maman est enchantée de fêter Noël au chalet, je décide de remettre cette conversation à plus tard. Je ne l’avais pas vu avec un tel sourire sur le visage depuis la mort de Papa. 

Elle me dit qu’elle trouve que l’ambiance rustique du chalet se prête merveilleusement à cette fête magique et elle a hâte de voir tout le monde arriver.
- Et en plus, nous allons nous régaler, lui dis-je.
La dinde est prête et remplit la maison de bonnes odeurs. Il n’y aura plus qu’à la réchauffer au dernier moment. 

En attendant les invités, nous nous attaquons à la décoration du sapin… 

…et à celle de la maison, heureux de l’effet obtenu. 

J’allume les décorations extérieures juste avant que nos invités n’arrivent. 

Après quelques mots de bienvenue et des compliments sur nos illuminations festives, nous allons tous nous mettre au chaud. 

Nous discutons un moment au salon puis passons à table pour savourer le délicieux repas préparé par Maman. L’ambiance est à la fête même pour Nathalie qui souffre de son dos s’est excusée de devoir manger sur le canapé. Comment lui en vouloir ? Je reconnais que mes chaises n’offrent pas un confort optimum. 

La dinde est excellente et nous nous régalons tout autant de ses saveurs que de nos conversations et de nos rires festifs. Un vrai bonheur pour moi ! J’aime tellement ces moments simples où je me retrouve entouré des gens que j’aime. 

Clémence et Nathalie ont aidé Maman à débarrasser la table pendant que je « papotais » entre hommes avec Max. Et il était temps car nous avions tous les deux hâte de procéder à l’ouverture des cadeaux. Le tas s’était considérablement enrichi depuis que Maman et moi y avions déposé ceux qui étaient destinées à nos invités. 

Max et moi avions repéré les nôtres et je crois bien que nous avons été les premiers à ouvrir nos paquets. 

Clémence est venue me remercier pour le petit présent que je lui ai offert et pour cette invitation inespérée car son frère Chris avait invité à leur domicile, une bande de copains avec qui elle n’avait pas envie de fêter Noël.
- Tu sais ce que sais... Les hommes entre eux disent pas mal d’âneries et boivent beaucoup de nectar... Je suis heureuse de passer Noël chez toi. J’aime beaucoup cette ambiance familiale.
Moi aussi, j’étais heureux qu’elle soit là. Je n’aurais pas imaginé fêter Noël sans elle. 

Quels magnifiques moments que nous avons partagés tous ensemble ! Tous nos invités sont ravis. 

Tout le monde s’étreint et se remercie avant de se quitter. Cette première fête de Noël dans mon chalet restera longtemps dans ma mémoire. 

Lorsque nos amis s’en vont, le paysage est de nouveau blanc sur le chalet. Il s’est remis à neiger et le jour se lève. 

J’invite Clémence à rester un peu avec moi pour partager un verre de nectar. Elle connaît déjà tout de mes multiples aventures mais je lui fais part à cet instant de la grossesse d’Hélène. Elle ne comprend pas comment cela a pu arriver étant donné les moyens que nous avons à notre disposition pour éviter cela.
- Maxime, Hélène et toi avez été imprudents. Vous ne connaissez pas la contraception ou quoi ? 

Je lui explique de nouveau mon souhait de vivre sans modernité et en pleine harmonie avec la nature, et lui redis qu’il y a des choses dont je ne me sers pas.
- Mais enfin Maxime, tu es complètement fou ! ça va un peu loin ton histoire, non ? Et qui te dit que Mégane, Aurore, Nadège ou cette lady que tu fréquentes ne sont pas aussi enceintes de toi ? 

- Je n’en sais rien. C’est bien là le problème. Je vais être plus prudent à l’avenir. Je vais faire attention, c’est promis. 

Clémence m’encourage alors à aller voir Hélène. Elle a bien compris que je ne voulais pas m’installer avec femme et enfant mais trouve que ce serait bien d’assumer mes actes en allant la voir régulièrement et en lui proposant mon soutien, même si Hélène m’a laissé entendre qu’elle ne le souhaitait pas.
- Tu as raison. C’est ce que je vais faire. 

Clémence a toujours su me donner de bons conseils. Je me rends donc chez Hélène dès le lendemain. 

Elle est heureuse que je souhaite m’impliquer davantage dans la vie de ce bébé à naître et me permet même de toucher son ventre pour le sentir bouger. Elle réalise cependant que je ne leur offrirai pas de vie commune mais me dit qu’elle s’en contentera. Le tout pour elle était de le savoir. 

- Et je te souhaite un joyeux Noël, Maxime.
Elle est fabuleuse. A aucun moment, elle ne m’a reproché quoi que ce soit et, pourtant, elle aurait été en droit de le faire. 

Je me rends alors chez Nadège avec un petit perce-neige dans l’intention d’y passer une partie de la nuit, tout en jouant de prudence comme je l’ai promis à Clémence. 

Mais lorsque Nadège s’endort, je me prends à me dire que je n’ai peut-être pas été si prudent que cela… Je ne suis plus sûr de rien.
Je décide de rentrer à la maison, l’abandonnant dans son sommeil. 

La neige tombe de plus belle. J’ai l’impression que ce rude hiver n’en finit pas. 

Je me réfugie dans le bain à remous afin d’être seul avec mes pensées. Clémence a raison. Il faut que je joue de prudence mais pas au point d’abandonner mes principes et d’aller acheter du caoutchouc... 

Conforté par mon raisonnement sans faille, je rejoins Maman dans le salon pour discuter avec elle du beau Noël que nous avons passé. Je décide de lui taire mes déboires sentimentaux afin de ne pas l’inquiéter inutilement. Et puis, je ne me sens toujours pas prêt de lui annoncer qu’elle va être grand-mère d’un petit garçon qui ne vivra pas sous mon toit.

Quelques jours plus tard, Hélène accouche et je m’en vais lui rendre visite. Elle m’annonce que je pourrai venir voir notre bébé aussi souvent que je le souhaite mais qu’il n’est plus question qu’il se passe quoique ce soit entre nous. 

Je l’écoute un moment puis monte à l’étage pour faire la connaissance d’Olivier, mon fils. Il a le teint mat de sa mère et mes yeux clairs. Je le serre dans mes bras. Je sens que je l’aime déjà très fort. Jamais je n’avais ressenti cela auparavant. 

Cette semaine-là fut une semaine particulièrement difficile pour moi. Stéphanie et Nadège m’annoncent à quelques jours d’intervalle qu’elles portent mon bébé ! Je dois faire encore deux fois la réponse que j’avais alors faite à Hélène : pas de vie commune. 

Stéphanie est furieuse et Nadège très déçue. A quoi aurais-je dû m’attendre ? 

Je me rends alors chez Clémence pour lui raconter ce qui m’arrive. Trois enfants alors que je n’ai même pas atteint l’âge adulte ! Non mais quelle injustice ! Je n’ai jamais voulu que ça arrive, moi ! 

Clémence se prend le visage entre les mains mais ne dit rien pour me consoler, pas une seule parole pour me remonter le moral alors que je continue à lui donner les détails de ma pauvre vie. 

Je suis tellement occupé à lui narrer mon malheur que je ne vois même pas le sien ni ses yeux pleins de larmes. 

Elle se lève alors subitement. Son regard semble désespéré et sa voix d’une froideur que je n’aurais jamais soupçonné.
- Tu m’as brisé le cœur Maxime. Quitte cette maison. Je ne veux plus te voir ! 

Je ne m’attendais pas à cela et je le reçois comme une gifle. Elle claque une porte. Clémence m’abandonne… 

Je descends l’escalier et je réalise ce que je viens de faire, ce que je faisais chaque fois que je lui parlais de mes conquêtes. Je lui ai fait beaucoup de mal, à elle, ma tendre amie, mon âme sœur. J’ai touché du doigt son énorme chagrin, celui que j’ai causé. Maman avait raison : je suis misérable.