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Nathalie986
4 years agoSeasoned Ace
Suite chapitre 02
Point de vue de Odely
Je crus qu’elle n’allait jamais l’avaler son fichu avocat. Pourtant, c’est très bon, un avocat.
Pour tout vous dire, j’adore la nourriture humaine. Elle est très variée et pleine de saveurs et je n’arrive pas à m’en lasser. Dans une autre vie, j’ai même été critique gastronomique pour un grand magazine. Le métier insoupçonnable par excellence. J’en ai eu des métiers... Mais, à mon grand dam, cette alimentation ne suffit pas à assouvir ma soif.
- J’ai l’impression que je vais vomir, se plaignit Doreen.
- Alors éloigne-toi de la table. Utilise les toilettes.
La soif me tenaillait et je luttais contre elle lorsque je sentis une forte odeur de plasma émanant des extérieurs de l’hôpital.
Que faisait donc cette humaine à cette heure de la nuit devant l’hôpital ?
Peu importe, finalement... la soif prenait le dessus, et cette nuque chaude et accueillante n’attendait que moi. Ne croyez pas que je la viderai de son plasma ; je ne suis pas du genre à m’attaquer à des sims sans défense qui ne m’ont jamais rien fait. Je leur prends juste la quantité nécessaire pour me sustenter et ils repartent, un peu hébété certes, mais sans même se souvenir m’avoir vue.
Maintenant que j’avais le gosier plein, je pouvais m’atteler à des tâches utiles pour notre petite communauté improvisée et j’avais décidé de planter toutes les graines que nous avions achetées, en espérant que la terre ne soit pas stérile et que mes acolytes puissent avoir rapidement à manger.
Je sentais que leur moral avait faibli et beaucoup d’entre eux ne touchaient pas au peu de nourriture qui se trouvait sur le terrain par peur d’en être malade ou d’en mourir. Trouver des vivres devenait donc la priorité et il ne fallait pas traîner. Je les avais emmenés jusqu’ici, je devais les garder en vie.
J’étais donc tranquillement en train de jardiner lorsque je sentis une présence près de moi que je ne devinais plus que je ne la voyais. Combattre un ennemi était une chose mais, lorsqu’il est invisible, il vous complique la tâche et je peux vous dire que je n’aime pas ça du tout.
Heureusement, dans le cas présent, il ne s’agissait que d’une vulgaire araignée. J’aurais presque pu rire de moi-même si je ne savais pas que cet endroit recelait bien pire que des petites bêtes à huit pattes inoffensives.
Je relâchai ma copine dans le jardin puis décidai d’essayer moi-même cette table de spiritisme sur laquelle Doreen avait échoué à cause de la panique. Elle n’avait rien dit mais je suis certaine qu’elle avait entendu quelque chose, et ce quelque chose l’avait effrayée.
J’avais une petite idée de l’entité qui se trouvait derrière tout ça et il fallait que j’entre en contact avec elle. Plus tôt nous aurions fini ici, et mieux nous nous porterions.
Malheureusement, le cercle déstructuré qui flottait au-dessus de ma tête n’avait rien du cercle parfait dont Doreen avait parlé.
J’allais abandonner lorsqu’Ancelin arriva, un livre à la main.
- Ce vieux bouquin est une vraie mine d’or. Je n’ai pas encore tout lu mais ce que j’ai appris devrait pouvoir t’aider. Cette table de nécromancie est unique en son genre, de par ses inscriptions. On l’appelle la table de Parcémente. Il est dit là-dedans que pour communiquer avec les morts, il faut être au moins deux autour de la table, quatre dans l’idéal. Ou alors, il faut t’aider de l’orbe de verre.
- L’orbe de verre ?
- On l’appelle aussi boule de Yocevan ou, plus vulgairement, boule de cristal. Ce doit être le truc sphérique qui se trouve sur le bureau.
Puis Ancelin s’adressa à Amaël qui semblait désespéré :
- Allez, venez, mon vieux, on va tenter le coup. Tout va s’arranger, vous verrez.
Fantine avait accepté de se joindre à nous pour faire le quatrième et nous réussîmes à former un magnifique cercle, tout ce qu’il y a de plus parfait, un vrai beau cercle qui n’attira à lui aucune entité...
Ancelin émit l’éventualité que l’approche du lever du jour pouvait peut-être empêcher l’apparition des fantômes, et nous décidâmes de renouveler l’expérience la nuit suivante.
Lorsque j’arrivais au jardin, Doreen et Fantine étaient déjà en train de s’en occuper et j’eus le plaisir de voir que, parmi les graines que j’avais semées la veille, certaines étaient sorties de terre. Il ne me resterait plus qu’à semer les autres.
J’allai donc récolter un maximum de miel aux fins d’être vendus. Il accompagnerait les vieux tapis que j’avais déjà récupérés à la réception. J’avais dans l’idée d’acheter un frigo à la boutique du coin et, pourquoi pas un plan de travail, si le budget nous le permettait.
Ensuite, j’irai faire un peu de cueillette au village pour trouver d’autres articles à fourguer au marchand.
Mais avant cela, je m’employai à enlever gentiment cette maudite racine violette du passage avant que je ne me prenne les pieds dedans une fois de trop ou que quelqu’un finisse par se blesser.
Mon tour du village fut un succès, et je pus ajouter à la liste des mes articles à vendre, plusieurs produits récoltés ainsi qu’une figurine mysims, un fossile et un cristal.
C’était mon jour de chance. Je pus même prendre mon petit déjeuner sur place.
Mais la petite dame n’était pas très vaillante et je pense qu’elle dormira quelques heures avant de pouvoir repartir. Ce genre d’incident arrive parfois lorsque je perds un peu le contrôle. Mais bon, passons, il y a bien plus important à faire.
Lorsque j’arrivai à l’hôpital, Amaël m’attendait. Il avait déposé sur la table un parchemin que Doreen avait trouvé la veille et qu’elle lui avait seulement remis cet après-midi et tenait à ce que nous l’ouvrions ensemble.
Le document indiquait que pour vivre en harmonie avec les gentils esprits du lieu, et, sous peine de les voir se rallier aux mauvais esprits, il fallait impérativement respecter les consignes suivantes
"Un, le mardi fait la fête comme un châtelain
Deux, le jeudi se nourrit de contes merveilleux
Trois, le samedi se déguise et revêt son décor d’apparat."
Je m’étais rapprochée d’Amaël pour voir le texte de plus près. Il n’y avait pas d’erreur. L’hôpital souhaitait que nous fassions la fête. Dans cette ambiance effrayante et permanente, cela risquait d’être difficile mais pourquoi pas, après tout ? Cela remonterait le moral des troupes, et tout le monde en avait besoin.
Amaël était d’accord avec moi. Mardi, c’était demain et nous allions faire la fête. Avec quoi ? Nous l’ignorions encore mais la ferions.
Aujourd’hui était déjà un jour de fête pour mes amis car, avec l’argent obtenu grâce à notre miel et à nos cultures, en sus de mes petites trouvailles, nous avions acheté un frigo. Chacun allait pouvoir s’y préparer ce qu’il souhaitait et j’entendais que, grâce à cela, ils me reviendraient avec un mental d’acier.
Tandis que mes acolytes s’étaient pressés vers le réfrigérateur, Ancelin et moi avions décidé de partager une partie d’échecs.
Nous étions à peine installés que nous entendîmes des gonds grincer lentement et qu’une porte s’ouvrit derrière Ancelin.
Nous nous levâmes précipitamment pour découvrir que nous avions accès à une pièce qui, jusque-là nous avait été refusée.
Nous n’eûmes pas le temps de nous demander grâce à quoi cela avait été possible. Le sol se mit à trembler sous nos pieds et une voix d’outre-tombe se fit entendre :
- Bravo ! Vous avez réussi la première épreuve. Sachez que cette pièce vous a été gracieusement offerte en guise de bienvenue, mais elles ne seront pas toutes gratuites. J’espère que vous avez apprécié vos deux repas, Mademoiselle Montfort car, pour la prochaine, il vous faudra déployer quelques efforts supplémentaires, surtout si vous tenez à festoyer. Devenez donc un medium de niveau 3 et procurez-moi la modique somme de 400 §.
Un rire sardonique emplit la pièce et le sol redevint stable. L’entité était certainement partie.
La voix d’Ancelin me fit sursauter. J’avais presque oublié qu’il était derrière moi :
- Ce n’était pas elle.
- Non. Il semblerait qu’elle ne soit plus toute seule...
- Les autres vont être contents quand ils vont savoir qu’il y a encore du ménage à faire...
- Oui, mais regarde-moi cette statue. On va en tirer le prix fort chez Juju et on aura ces 400 §
La neige nous surprit alors que nous étions partis pêcher pour approvisionner notre frigo en poisson. Non pas que nous aurions pu le cuire, mais ils faisaient de très bons packs de plasma et nous en aurions peut-être besoin.
- Au fait, tu ne m’as pas dit qui était Juju...
- Oh, c’est le gars de la boutique "Trouves-y-tout". Rien de plus...
- Il ne faut pas l’abimer, alors. C’est un contact précieux.
Ancelin posa sa ligne et s’éloigna.
- J’ai un petit creux, je ne te propose pas de partager mon dîner, on m’a dit que tu avais eu deux repas aujourd’hui !
- En effet. Ta source est fiable. Ce furent de vrais festins.
Tandis que j’observais mon coéquipier de toujours en train de se nourrir, j’en vins à me demander pourquoi j’avais tant tenu à revenir ici... Peut-être l’espoir... Ancelin devait aussi avoir cet espoir puisqu’il a accepté la mission sans sourciller... mais maintenant que j’avais replongé dans l’ambiance de l’hôpital, j’en venais à douter. Et si la malédiction s’aggravait... Nous pensions déjà connaître le pire mais peut-être étions loin de la vérité.
Avec les gains récupérés grâce aux objets se trouvant dans la nouvelle pièce, et notamment la statue, nous achetâmes une poule et un coq.
Notre vie en autarcie commençait à s’organiser doucement, et nous envisagions d’acheter bientôt un barbecue ou une gazinière, mais, en attendant, Ancelin et moi avions prévenu les autres de laisser 400 §, quoiqu’il arrive, dans la caisse commune.
Ils étaient déjà tous au courant, car la voix qui s’était adressée à moi, avait été perçue dans le moindre recoin de l’hôpital.
Cette nuit-là, je renouvelai, aux côtés d’Audric, Amaël et Doreen, mon expérience avec la table de Parcémente, ainsi que l’avait nommée Ancelin. Nous avions éteint les bougies bleutées afin de mieux nous imprégner de l’ambiance. Je ne savais pas si cela m’amènerait à être médium de niveau 3 mais, quoiqu’il en soit, nous avions obtenu un cercle parfait et réuni autour de nous, de tous petits spectres verts.
Ces petites choses avaient l’air inoffensives, et même, amicales.
Je ne sais pas comment elles parvinrent à communiquer avec moi mais leur message me parvint, bienveillant, et elles m’annoncèrent que j’avais atteint le niveau 3 requis.
Je pense que nos amis verdoyants avaient envie de s’amuser et nous transmettaient volontairement ou non, leurs émotions. Elles passaient à travers nous, nous comblant de leur humeur joueuse et taquine.
Tous ceux qui se trouvèrent dans la pièce, à ce moment-là, subirent l’effet bénéfique de leur présence mais aucune pièce ne se débloqua car nous n’avions plus les 400 §...Il nous en restait à peine 194... Quelle déception.
Amaël me rejoignit au jardin après la séance.
- C’était purement extraordinaire ce que vous avez réussi à faire. Je ressens encore les effets de ces petits fantômes, et c’est la première fois que je me sens aussi bien depuis qu’on est arrivé ici. J’imagine que l’esprit qui vous a conseillé tout à l’heure ne devait pas être malveillant.
- Il ne l’était pas. Je crois, au contraire, qu’il veut nous aider, d’une drôle de manière, certes, mais il nous prépare à ce qui va arriver. Je pense même que nous devrions tous nous mettre à apprivoiser cette table de parcémente.
- Franchement, je suis heureux de savoir qu’il y a aussi des esprits bienveillants dans le coin. Je pensais que nous n’aurions à faire qu’à Tempérance et à des êtres tout aussi mauvais qu’elle.
En entendant prononcer le nom de l’entité maléfique qui hantait les lieux, je failli avaler mes canines.
- Vous avez dit Tempérance ? Vous la connaissez ? réussis-je à formuler tant bien que mal.
Amaël sembla tout aussi surpris par ma question que je ne l’avais été par ses propos, quelques secondes avant :
- Oui, je sais qui elle est, mais vous ? Vous la connaissez aussi ?
- Disons que c’est une vieille connaissance. Je crois qu’il va falloir que nous parlions, Monsieur le Maire...
- Je le crois aussi.
Mais en disant cela, je sentis que quelque chose se produisit...
A suivre...
Note :
Progrès de l'équipe :
Point de vue de Odely
Je crus qu’elle n’allait jamais l’avaler son fichu avocat. Pourtant, c’est très bon, un avocat.
Pour tout vous dire, j’adore la nourriture humaine. Elle est très variée et pleine de saveurs et je n’arrive pas à m’en lasser. Dans une autre vie, j’ai même été critique gastronomique pour un grand magazine. Le métier insoupçonnable par excellence. J’en ai eu des métiers... Mais, à mon grand dam, cette alimentation ne suffit pas à assouvir ma soif.
- J’ai l’impression que je vais vomir, se plaignit Doreen.
- Alors éloigne-toi de la table. Utilise les toilettes.
La soif me tenaillait et je luttais contre elle lorsque je sentis une forte odeur de plasma émanant des extérieurs de l’hôpital.
Que faisait donc cette humaine à cette heure de la nuit devant l’hôpital ?
Peu importe, finalement... la soif prenait le dessus, et cette nuque chaude et accueillante n’attendait que moi. Ne croyez pas que je la viderai de son plasma ; je ne suis pas du genre à m’attaquer à des sims sans défense qui ne m’ont jamais rien fait. Je leur prends juste la quantité nécessaire pour me sustenter et ils repartent, un peu hébété certes, mais sans même se souvenir m’avoir vue.
Maintenant que j’avais le gosier plein, je pouvais m’atteler à des tâches utiles pour notre petite communauté improvisée et j’avais décidé de planter toutes les graines que nous avions achetées, en espérant que la terre ne soit pas stérile et que mes acolytes puissent avoir rapidement à manger.
Je sentais que leur moral avait faibli et beaucoup d’entre eux ne touchaient pas au peu de nourriture qui se trouvait sur le terrain par peur d’en être malade ou d’en mourir. Trouver des vivres devenait donc la priorité et il ne fallait pas traîner. Je les avais emmenés jusqu’ici, je devais les garder en vie.
J’étais donc tranquillement en train de jardiner lorsque je sentis une présence près de moi que je ne devinais plus que je ne la voyais. Combattre un ennemi était une chose mais, lorsqu’il est invisible, il vous complique la tâche et je peux vous dire que je n’aime pas ça du tout.
Heureusement, dans le cas présent, il ne s’agissait que d’une vulgaire araignée. J’aurais presque pu rire de moi-même si je ne savais pas que cet endroit recelait bien pire que des petites bêtes à huit pattes inoffensives.
Je relâchai ma copine dans le jardin puis décidai d’essayer moi-même cette table de spiritisme sur laquelle Doreen avait échoué à cause de la panique. Elle n’avait rien dit mais je suis certaine qu’elle avait entendu quelque chose, et ce quelque chose l’avait effrayée.
J’avais une petite idée de l’entité qui se trouvait derrière tout ça et il fallait que j’entre en contact avec elle. Plus tôt nous aurions fini ici, et mieux nous nous porterions.
Malheureusement, le cercle déstructuré qui flottait au-dessus de ma tête n’avait rien du cercle parfait dont Doreen avait parlé.
J’allais abandonner lorsqu’Ancelin arriva, un livre à la main.
- Ce vieux bouquin est une vraie mine d’or. Je n’ai pas encore tout lu mais ce que j’ai appris devrait pouvoir t’aider. Cette table de nécromancie est unique en son genre, de par ses inscriptions. On l’appelle la table de Parcémente. Il est dit là-dedans que pour communiquer avec les morts, il faut être au moins deux autour de la table, quatre dans l’idéal. Ou alors, il faut t’aider de l’orbe de verre.
- L’orbe de verre ?
- On l’appelle aussi boule de Yocevan ou, plus vulgairement, boule de cristal. Ce doit être le truc sphérique qui se trouve sur le bureau.
Puis Ancelin s’adressa à Amaël qui semblait désespéré :
- Allez, venez, mon vieux, on va tenter le coup. Tout va s’arranger, vous verrez.
Fantine avait accepté de se joindre à nous pour faire le quatrième et nous réussîmes à former un magnifique cercle, tout ce qu’il y a de plus parfait, un vrai beau cercle qui n’attira à lui aucune entité...
Ancelin émit l’éventualité que l’approche du lever du jour pouvait peut-être empêcher l’apparition des fantômes, et nous décidâmes de renouveler l’expérience la nuit suivante.
Lorsque j’arrivais au jardin, Doreen et Fantine étaient déjà en train de s’en occuper et j’eus le plaisir de voir que, parmi les graines que j’avais semées la veille, certaines étaient sorties de terre. Il ne me resterait plus qu’à semer les autres.
J’allai donc récolter un maximum de miel aux fins d’être vendus. Il accompagnerait les vieux tapis que j’avais déjà récupérés à la réception. J’avais dans l’idée d’acheter un frigo à la boutique du coin et, pourquoi pas un plan de travail, si le budget nous le permettait.
Ensuite, j’irai faire un peu de cueillette au village pour trouver d’autres articles à fourguer au marchand.
Mais avant cela, je m’employai à enlever gentiment cette maudite racine violette du passage avant que je ne me prenne les pieds dedans une fois de trop ou que quelqu’un finisse par se blesser.
Mon tour du village fut un succès, et je pus ajouter à la liste des mes articles à vendre, plusieurs produits récoltés ainsi qu’une figurine mysims, un fossile et un cristal.
C’était mon jour de chance. Je pus même prendre mon petit déjeuner sur place.
Mais la petite dame n’était pas très vaillante et je pense qu’elle dormira quelques heures avant de pouvoir repartir. Ce genre d’incident arrive parfois lorsque je perds un peu le contrôle. Mais bon, passons, il y a bien plus important à faire.
Lorsque j’arrivai à l’hôpital, Amaël m’attendait. Il avait déposé sur la table un parchemin que Doreen avait trouvé la veille et qu’elle lui avait seulement remis cet après-midi et tenait à ce que nous l’ouvrions ensemble.
Le document indiquait que pour vivre en harmonie avec les gentils esprits du lieu, et, sous peine de les voir se rallier aux mauvais esprits, il fallait impérativement respecter les consignes suivantes
"Un, le mardi fait la fête comme un châtelain
Deux, le jeudi se nourrit de contes merveilleux
Trois, le samedi se déguise et revêt son décor d’apparat."
Je m’étais rapprochée d’Amaël pour voir le texte de plus près. Il n’y avait pas d’erreur. L’hôpital souhaitait que nous fassions la fête. Dans cette ambiance effrayante et permanente, cela risquait d’être difficile mais pourquoi pas, après tout ? Cela remonterait le moral des troupes, et tout le monde en avait besoin.
Amaël était d’accord avec moi. Mardi, c’était demain et nous allions faire la fête. Avec quoi ? Nous l’ignorions encore mais la ferions.
Aujourd’hui était déjà un jour de fête pour mes amis car, avec l’argent obtenu grâce à notre miel et à nos cultures, en sus de mes petites trouvailles, nous avions acheté un frigo. Chacun allait pouvoir s’y préparer ce qu’il souhaitait et j’entendais que, grâce à cela, ils me reviendraient avec un mental d’acier.
Tandis que mes acolytes s’étaient pressés vers le réfrigérateur, Ancelin et moi avions décidé de partager une partie d’échecs.
Nous étions à peine installés que nous entendîmes des gonds grincer lentement et qu’une porte s’ouvrit derrière Ancelin.
Nous nous levâmes précipitamment pour découvrir que nous avions accès à une pièce qui, jusque-là nous avait été refusée.
Nous n’eûmes pas le temps de nous demander grâce à quoi cela avait été possible. Le sol se mit à trembler sous nos pieds et une voix d’outre-tombe se fit entendre :
- Bravo ! Vous avez réussi la première épreuve. Sachez que cette pièce vous a été gracieusement offerte en guise de bienvenue, mais elles ne seront pas toutes gratuites. J’espère que vous avez apprécié vos deux repas, Mademoiselle Montfort car, pour la prochaine, il vous faudra déployer quelques efforts supplémentaires, surtout si vous tenez à festoyer. Devenez donc un medium de niveau 3 et procurez-moi la modique somme de 400 §.
Un rire sardonique emplit la pièce et le sol redevint stable. L’entité était certainement partie.
La voix d’Ancelin me fit sursauter. J’avais presque oublié qu’il était derrière moi :
- Ce n’était pas elle.
- Non. Il semblerait qu’elle ne soit plus toute seule...
- Les autres vont être contents quand ils vont savoir qu’il y a encore du ménage à faire...
- Oui, mais regarde-moi cette statue. On va en tirer le prix fort chez Juju et on aura ces 400 §
La neige nous surprit alors que nous étions partis pêcher pour approvisionner notre frigo en poisson. Non pas que nous aurions pu le cuire, mais ils faisaient de très bons packs de plasma et nous en aurions peut-être besoin.
- Au fait, tu ne m’as pas dit qui était Juju...
- Oh, c’est le gars de la boutique "Trouves-y-tout". Rien de plus...
- Il ne faut pas l’abimer, alors. C’est un contact précieux.
Ancelin posa sa ligne et s’éloigna.
- J’ai un petit creux, je ne te propose pas de partager mon dîner, on m’a dit que tu avais eu deux repas aujourd’hui !
- En effet. Ta source est fiable. Ce furent de vrais festins.
Tandis que j’observais mon coéquipier de toujours en train de se nourrir, j’en vins à me demander pourquoi j’avais tant tenu à revenir ici... Peut-être l’espoir... Ancelin devait aussi avoir cet espoir puisqu’il a accepté la mission sans sourciller... mais maintenant que j’avais replongé dans l’ambiance de l’hôpital, j’en venais à douter. Et si la malédiction s’aggravait... Nous pensions déjà connaître le pire mais peut-être étions loin de la vérité.
Avec les gains récupérés grâce aux objets se trouvant dans la nouvelle pièce, et notamment la statue, nous achetâmes une poule et un coq.
Notre vie en autarcie commençait à s’organiser doucement, et nous envisagions d’acheter bientôt un barbecue ou une gazinière, mais, en attendant, Ancelin et moi avions prévenu les autres de laisser 400 §, quoiqu’il arrive, dans la caisse commune.
Ils étaient déjà tous au courant, car la voix qui s’était adressée à moi, avait été perçue dans le moindre recoin de l’hôpital.
Cette nuit-là, je renouvelai, aux côtés d’Audric, Amaël et Doreen, mon expérience avec la table de Parcémente, ainsi que l’avait nommée Ancelin. Nous avions éteint les bougies bleutées afin de mieux nous imprégner de l’ambiance. Je ne savais pas si cela m’amènerait à être médium de niveau 3 mais, quoiqu’il en soit, nous avions obtenu un cercle parfait et réuni autour de nous, de tous petits spectres verts.
Ces petites choses avaient l’air inoffensives, et même, amicales.
Je ne sais pas comment elles parvinrent à communiquer avec moi mais leur message me parvint, bienveillant, et elles m’annoncèrent que j’avais atteint le niveau 3 requis.
Je pense que nos amis verdoyants avaient envie de s’amuser et nous transmettaient volontairement ou non, leurs émotions. Elles passaient à travers nous, nous comblant de leur humeur joueuse et taquine.
Spoiler
Je n’ai pas été assez rapide pour screener le niveau 3, mais Odely a continué juste après et atteint le niveau 4
Tous ceux qui se trouvèrent dans la pièce, à ce moment-là, subirent l’effet bénéfique de leur présence mais aucune pièce ne se débloqua car nous n’avions plus les 400 §...Il nous en restait à peine 194... Quelle déception.
Amaël me rejoignit au jardin après la séance.
- C’était purement extraordinaire ce que vous avez réussi à faire. Je ressens encore les effets de ces petits fantômes, et c’est la première fois que je me sens aussi bien depuis qu’on est arrivé ici. J’imagine que l’esprit qui vous a conseillé tout à l’heure ne devait pas être malveillant.
- Il ne l’était pas. Je crois, au contraire, qu’il veut nous aider, d’une drôle de manière, certes, mais il nous prépare à ce qui va arriver. Je pense même que nous devrions tous nous mettre à apprivoiser cette table de parcémente.
- Franchement, je suis heureux de savoir qu’il y a aussi des esprits bienveillants dans le coin. Je pensais que nous n’aurions à faire qu’à Tempérance et à des êtres tout aussi mauvais qu’elle.
En entendant prononcer le nom de l’entité maléfique qui hantait les lieux, je failli avaler mes canines.
- Vous avez dit Tempérance ? Vous la connaissez ? réussis-je à formuler tant bien que mal.
Amaël sembla tout aussi surpris par ma question que je ne l’avais été par ses propos, quelques secondes avant :
- Oui, je sais qui elle est, mais vous ? Vous la connaissez aussi ?
- Disons que c’est une vieille connaissance. Je crois qu’il va falloir que nous parlions, Monsieur le Maire...
- Je le crois aussi.
Mais en disant cela, je sentis que quelque chose se produisit...
A suivre...
Note :
Spoiler
Il s'est passé un truc bizarre après la séance de spiritisme dont je ne me suis pas rendu compte tout de suite, mais apparemment, l'aura violette ne met pas du tout d'humeur joueuse :confused:
Progrès de l'équipe :
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