En Mai 2021, je me lançais dans un nouveau challenge, celui de @EpsiPlayCOMME A LA FERMEet comme j'adore écrire, j'en ai fait une histoire.
Pour remettre les choses dans leur contexte, il faut savoir que "Vie à la campagne" n'était pas encore sorti lorsque j'ai commencé l'histoire.
Le pack est sorti plus tard, alors que j'étais en cours d'écriture. Epsiplay a ajouté des règles au challenge, et je les ai intégrées dans mon histoire pour plus de fun.
J'ai terminé l'histoire de Capucine en septembre 2022. Son récit est pourtant beaucoup moins long que celui de "Cendre et la Vallée oubliée" mais, mon emploi du temps étant très chargé à ce moment-là, il y a eu de longues périodes sans mise à jour.
Je tiens à remercier ici (aussi) @idjya qui a eu la superbe idée, à l'époque, de faire de la pub pour ce challenge sur l'activité de l'ancien forum Les Sims, sinon, je crois que je ne l'aurais même pas vu ! 😉 Et quel dommage !
Alors, merci Idjya, c'est grâce à toi que ma simette a tenté l'aventure! 😘
Lorsque j’arrive à Brindleton Bay, c’est le plein été et il fait très chaud ! J’ai vraiment de découvrir mon nouveau domaine qui s’étend sur 3,6 hectares. J’ai quitté Del Sol Valley, tôt ce matin, enthousiaste à l’idée d’affronter ma nouvelle vie.
Moi, c’est Capucine Bellecour. J’ai toujours aimé les bijoux, les chaussures à talons, les tenues de grands couturiers et les jolies coiffures. J’ai eu une vie dorée qui s’est subitement arrêtée lorsque mes parents sont morts ruinés, il y a peu. Un huissier est venu saisir la grande et belle maison de mon enfance ainsi que tous les biens et liquidités qu’ils possédaient. Je me suis retrouvée sans le sou, ou presque...
Heureusement, le notaire de la famille était là pour m’aider. Grâce à ses connaissances, il m’avait trouvé cette propriété à un prix défiant toute concurrence. J’ai sauté sur l’occasion. D’après les photos qu’il m’avait montrées, il s’agissait d’une grande demeure avec une petite ferme attenante. C’était parfait ! J’aurais tout le confort dont j’avais besoin et j’avais toujours eu envie de me lancer dans le jardinage. Ici, je pourrai m’adonner à ce loisir tout en profitant du grand air de la mer. Je me relèverai de cette situation financière dramatique et clouerai le bec à mon fiancé qui m’avait lâchement abandonnée parce que j’étais ruinée.
Cependant, alors que j’arrivai devant la demeure, le choc fut terrible... J’appelai immédiatement mon notaire pour lui demander des explications mais il me raccrocha au nez après m’avoir clairement dit que je n’avais plus les moyens de me payer ses honoraires et que je ne faisais donc plus partie de ses clientes...
Complètement anéantie, je me suis avancée pour découvrir de plus près ma nouvelle acquisition... Le terrain était immense mais, en lieu et place d’une belle demeure, il avait là une petite bâtisse en pierre de taille avec quelques fenêtres, mais aucune porte. Un mur semblait avoir été abattu afin de pouvoir entrer dans la maison. Qu’à cela ne tienne ! L’intérieur serait peut-être coquet et très accueillant. Il n’y avait pas encore de quoi désespérer complètement.
Mais la surprise fut de taille : il n’y avait aucun mobilier dans la bâtisse et les talons de mes belles chaussures italiennes s’enfonçaient dans un sol de vieille terre, sûrement piétinée plus qu’à son tour. Pas de mobilier ? Ce n’est pas tout à fait exact. Derrière l’une des portes, se trouvaient des toilettes et un vieux rouleau de papier qui avaient tous deux pris la poussière depuis longtemps.
J’avais besoin de prendre l’air... Je découvris, à l’arrière de la maison, mon vaste terrain ainsi que plusieurs bottes de foin et trois jardinières, petit clin d’œil sûrement au petit coin de ferme dont m’avait parlé ce requin de notaire... J’inspirai un bon coup ! Il n’était pas question de se laisser abattre. Certes, je n’avais plus que quelques centaines de simflouz pour me retourner mais c’était mieux que rien. J’allais trouver un travail et ramasser quelques graines dans les environs que je ferai pousser dans mes belles jardinières pour les revendre ensuite. L’argent m’avait glissé entre les doigts mais il allait revenir !
Tout n’avait pas été aussi simple que prévu... Aucun patron n’avait voulu m’embaucher car je ne savais rien faire ! Je n’avais jamais travaillé de ma vie et n’avait aucune compétence... Quant aux graines... et bien, impossible d’en trouver ! C’est ainsi qu’en désespoir de cause, je me retrouvais en fin d’après-midi à plonger dans une benne à ordures à Evergreen Harbor... J’espérais bien trouver ici quelques objets dont d’autres sims s’étaient séparés.
Pouah ! Mais quelle odeur immonde ! Heureusement que personne ne m’a vue. J’empochai très vite mes petites trouvailles.
Mais c’était raté ! Une drôle de femme aux cheveux roses avait semble-t-il observé mon petit manège. Quelle honte ! Je ne savais plus où me mettre. - Vous devriez plutôt chercher un travail, ma jolie. Ce serait un peu plus respectable que faire les poubelles. Non mais de quoi je me mêle !
Je repris illico contenance : - J’ai perdu une boucle d’oreille de grande valeur. - Et vous la cherchiez dans une benne ?
Je m’étais alors éloignée sans lui répondre. L’opprobre était tombée sur moi... Cette semaine-là, je découvris les stands de nourriture. Ils étaient les bienvenus dans ma nouvelle vie où une cuisine n’était pour le moment pas d’actualité.
J’y mangeais souvent la même chose, des frites la plupart du temps, car c’est ce qu’il y avait de moins cher. J’avais même noué une relation sympathique avec Paka, la serveuse, qui devait posséder la plupart des stands de la ville. Où que j’aille, je l’y croisais.
Ma vie n’était pas très glorieuse mais je commençais à m’y habituer, tout comme fouiller les bennes à ordures faisaient partie de mon quotidien. Je ne sentais presque plus les mauvaises odeurs et mes plongées dans la benne étaient chaque fois plus acrobatiques.
Le soir, j’allais boire un verre « aux Pattes Salées », le bar de mon quartier, pour oublier mes dures journées. J’y avais rencontré pas mal de monde et lié connaissance avec des personnes toutes plus sympathiques les unes que les autres. Nous nous retrouvions chaque soir dans une ambiance détendue et bon enfant, et cette vie sociale me plaisait beaucoup.
J’avais également investi la Galerie Casbah. Je me rendais souvent autrefois au Centre artistique de San Myshuno pour y admirer ses fabuleuses œuvres d’art. Aujourd’hui, j’y apprenais à bricoler et à fabriquer toutes sortes de petits objets dans l’espoir de les vendre. Le fait-main était à la mode, autant donc en profiter.
La Galerie Casbah était également devenue ma chambre à coucher. Leurs bancs étaient très confortables et c’est ici que je dormais le mieux.
Au petit matin, j’allais prendre ma douche dans les vestiaires de la salle de sport du Quartier Chic. Il y avait tout ce qu’il fallait pour me redonner un aspect frais et dispo.
Je m’étais également mise à la pêche car, chaque jour après mon passage dans les sanitaires du « Septième Ciel », je filais chez moi pour m’occuper de mes plantes qui semblaient avoir beaucoup de mal à pousser. Je me disais que le poisson ferait un bel engrais, à moins que ces graines trouvées au fin fond des poubelles n’aient perdu leur pouvoir de germination...
Je commençais à m’inquiéter un peu... Je découvrais le jardinage mais je me demandais si je faisais vraiment tout ce qu’il fallait pour que ces plants sortent de terre. Ce jour-là, après m’être une fois de plus agenouillée dans la terre avec les cheveux me tombant sur le visage, je décidai de les nouer en deux tresses. Cette nouvelle coiffure serait plus adaptée à mes occupations actuelles.
Je me rendis ensuite au Food Truck du port pour y prendre mon petit déjeuner, comme je le faisais tous les matins.
Le food truck est une création de @chipiecyrano téléchargeable sur la galerie. Merci Chipie ! 😘
Puis mes économies me permirent d’acheter cette table de vente et je pus organiser ma première brocante à San Myshuno. Je vendis tout ce que j’avais amené ! J’étais vraiment très fière de moi, sauf que j’ai failli attraper une insolation à rester ainsi tête nue une bonne partie de la journée.
Pour la brocante suivante, je ne me fis pas avoir. Je troquai mon superbe collier de perles roses contre un petit chapeau, rose lui aussi. J’étais en pleine forme pour commencer ma journée et mes ventes furent hautement satisfaisantes.
Ces deux vide-greniers me permirent d’investir dans un lit ainsi que dans une ruche et un élevage de criquet. Certains fermiers du coin avaient été pour moi de précieux conseillers : je pourrais vendre mon propre miel ainsi que du bio-carburant, très en vogue en ce moment. Merci à mon petit bar préféré qui m’a permis de rencontrer ces gens-là ! Je vais pouvoir avancer. Et, vous avez vu ? mes plantes ont finalement bien poussé !
Je découvris avec grand plaisir, la joie nouvelle de nouer des liens avec des abeilles. Je n’aurais jamais pensé faire cela un jour mais l’expérience était fabuleuse. Cette vie campagnarde commençait à me plaire et j’avais bien fait de troquer cet après-midi le reste de mes bijoux contre une nouvelle garde-robe !
Je dormis ce soir-là dans ma maison et dans mon lit. Terminées les nuits au Centre artistique. Mon lit n’était assurément pas très confortable mais j’étais chez moi. Ah, et j’ai tourné la roue des aléas. J’avais la possibilité de vendre les graines présentes dans mon inventaire mais comme je n’en ai pas... et bien, pas de vente !
Un soir, en me promenant sur la plage, je fis la connaissance d’Yvon.
C’était un garçon charmant et il partageait le même amour de la nature que moi. Nous étions voisins. Il habitait une petite maison, juste derrière la mienne. Nous étions simplement séparés par un bosquet d’arbres.
Ma vie continuait doucement de filer et mon existence de riche héritière semblait bien loin de moi à présent. J’avais mon petit train-train bien organisé : Les bennes, les brocantes...
D’ailleurs, qu’est-ce qu’elle a à me regarder aussi dédaigneusement celle-là ! Fiche le camp, Brittany ! En plus, elle n’a rien acheté... Ah, les stars !
Donc je disais, mon petit train-train, avec aussi l’amélioration de ma compétence bricolage et la fabrication d’objets. Mais qu’est-ce qu’ils viennent m’embêter, ces indésirables. Ils ne voient pas que je suis en train de travailler sur une sculpture ?!
Et puis, le petit déj’ du matin au food truck de Stéphanie ! Ce jour-là, je retombais sur Yvon qui, sans le vouloir avait failli me passer devant.
Nous nous sommes assis ensemble et avons continué à discuter bien après que nos cafés et viennoiseries furent débarrassés. Je lui ai raconté les circonstances de mon arrivée à Brindleton Bay et les difficultés que j’avais à m’en sortir.
Yvon trouvait que j’avais une chance inouïe de pouvoir repartir ainsi à zéro. Il estimait que ce que j’aurais réussi à faire, je ne le devrais qu’à moi-même et il m’encourageait vivement à ne pas baisser les bras.
Il avait tellement raison ! La vie que j’avais avant, ce n’est pas moi qui me l’étais construite. Je la tenais de mes parents. Celle-là serait la mienne et je ferai tout pour la réussir. J’avais parfois des hauts et des bas mais cette conversation m’avait ranimée. Je retrousserai mes manches et j’y arriverai. J’étais d’autant plus joyeuse qu’Yvon m’avait invitée à prendre un verre avec lui le lendemain soir aux Pattes Salées.
Mes dernières brocantes m’avaient permis de faire réparer le mur effondré de la bâtisse et d’installer une porte d’entrée digne de ce nom. J’avais également une salle de bain avec douche et lavabo, un petit salon et une kitchenette. Enfin, ces termes sont un peu pompeux au vu du mobilier réellement installé mais il a le mérite d’habiller un peu l’intérieur de ma bâtisse.
J’ai aussi acheté quelques livres et je pris rapidement goût à la lecture d’un bon roman avant d’aller me coucher, tout en pensant à mon prochain rendez-vous avec Yvon.
Ma vie sociale commençait vraiment à s’améliorer. J’avais bien sûr tous mes copains des Pattes Salées mais j’avais surtout lié une belle amitié avec Elsa Moreau, une jeune femme hyper-écolo, qui attendait son troisième enfant. Nous avions sympathisé tout de suite et, en fervente partisane de l’écologie, elle approuvait mes incursions quotidiennes dans les poubelles ! Elle me donna également de précieux tuyaux pour le jardin.
Ce jour-là, elle m’initia aux batailles de bombes à eau. Qu’est-ce que nous avons rigolé ! Pourtant, il y a quelques temps, je n’aurais jamais envisagé autant m’amuser de choses aussi simples.
J’étais vraiment heureuse qu’une fille comme Elsa m’ait accordé son amitié.
Mon rendez-vous avec Yvon avait été magnifique. Nous nous étions isolés sur la petite terrasse des « Pattes Salées » et avions passé la soirée à rire et à discuter. Nous avions beaucoup de points communs et sa compagnie était vraiment agréable.
Plus je le regardais, et plus je sentais mon cœur s’envoler. Je me sentais très bien avec lui et je n’avais pas envie de partir.
Yvon m’avait raccompagnée jusqu’à la ferme. En voyant mon terrain qu’il n’avait pas imaginé si grand, il s’extasia et me fit part de quelques idées qui me semblaient bien irréalisables pour le moment.
Il ne voyait que le potentiel du terrain, pas mes maigres revenus. Mais ce n’est qu’une question de temps, disait-il. Tu pourras faire de grandes choses. Son enthousiasme était presque contagieux.
Il m’emmena aux limites de mon terrain et me fit réaliser à quel point j’avais de la chance de vivre dans un cadre pareil. Il me proposa également son aide. « Je serai là chaque fois que tu en auras besoin, Capucine ».
Je l’ai écouté parler d’une grange, d’un moulin, et même d’une étable ! C’était fou car je visualisais très bien tout ce qu’il me racontait et ses idées me correspondaient parfaitement.
Lorsqu’il partit, j’avais le cœur lourd. J’avais l’impression que j’étais en train de tomber amoureuse alors que je m’étais juré de ne plus faire entrer personne dans ma vie, sentimentalement parlant. J’avais trop souffert de ma dernière expérience.
Ce soir, j’allais bricoler pour chasser toutes ces pensées de mon esprit. Je venais d’investir dans un établi et je comptais bien le rentabiliser en y fabriquant quelques meubles. Mes dernières ventes avaient été fructueuses et j’avais pu faire installer une petite porte qui donnait côté jardin.
Je commençais à prendre goût à toutes ces brocantes qui voyaient, à leur suite, ma vie s’améliorer un peu plus et j’avais même commencé à vendre mon propre miel.
Mes petites abeilles m’en fournissaient régulièrement et bien que sa qualité fut encore médiocre, j’arrivais toujours à le vendre.
Ma vie de fermière était trépidante et, parfois harassante mais je me fis un plaisir d’accepter l’invitation d’Elsa voulut m’offrir le thé cet après-midi-là. Je fis la connaissance de son mari Jérôme et de sa fille Claire. Claire avait un jumeau, Hugo, qui n’était pas chez eux ce jour-là. Je passai un merveilleux après-midi en leur compagnie et je reconnais que cela m’avait fait le plus grand bien de faire un petit break dans mon aventure campagnarde.
Les invitations d’Yvon se succédaient et je passais presque toutes mes soirées avec lui.
Mais cette fois-là fut différente... Cela se produisit au moment où nous allions quitter le bar. J’avais naturellement pris son bras et nos regards se croisèrent...
Puis nous sommes restés là, à nous regarder un instant sans mot dire, par peur, sans doute, de gâcher la magie qui venait de s’installer.
Il avait alors pris ma main puis nous avions marché jusqu’à son vieux pick-up, toujours sans parler. Je l’avais vu sourire en conduisant. Il me déposa devant chez moi puis me raccompagna jusqu’à la porte. Ses lèvres effleurèrent ma joue sans que je ne m’y attendisse et je tressaillis sans le vouloir.
Il recula d’un pas et me dit de sa voix chaude et grave. - Je suis navré. Je ne pensais pas te heurter. Je n’aurais pas dû...
- Si, si... C’est juste que je ne m’y attendais pas ! Mais qu’est-ce que je pouvais être idiote, parfois !
Il m’embrassa une nouvelle fois puis s’écarta en me regardant avec un sourire bienveillant : - Cette fois, tu étais préparée, n’est-ce pas !
Il s’en alla en me disant à demain. Je l’avais laissé entrer dans ma vie et mes résolutions ne tenaient plus... Yvon... Cette fois, j’étais certaine d’être éperdument amoureuse de lui.
Je repensai à cette soirée en me rendant au food-truck de Stéphanie le lendemain matin.
... puis en étrennant ma nouvelle station de pétillerie, qui semblait ne vouloir donner que des jus au goût suspect...
... ou encore en mangeant mon premier repas à table, ce midi-là. J’étais fière de la table et des chaises que j’avais fabriquée à la sueur de mon front.
Je venais de terminer ma vaisselle lorsqu’on frappa à la porte. Je n’avais jamais de visite, aussi je m’empressai d’aller ouvrir... Yvon se tenait devant moi. - Tu ne m’invites pas à entrer ?
Et bien... c’est que... comment dire ? Mon intérieur n’est pas franchement prévu pour accueillir du monde... Ton opinion de moi risquerait d’en prendre un coup !
Mais il s’en moquait, Yvon ! Je lui avais juste manquée et il voulait me voir, tout simplement. Alors je le fis entrer. - Ce n’est pas beau à voir, je te préviens ! - Ça ne peut pas être pire que chez moi ! me répondit-il en essayant de me rassurer.
Mais lorsqu’il franchit le pas de la porte, je crois qu’il comprit... Il n’avait sans doute pas mesuré l’ampleur de la situation. Je l’entendis murmurer « ah oui... ».
Je t’avais prévenu pourtant ! Je tentai de lui expliquer que ceci n’était rien et que ce qu’il voyait était le grand luxe par rapport à ce qu’il y avait avant.
- Tu es une femme comme on en fait plus, m’avait-il dit.
Il avait pris mes mains et avait salué ma volonté et mon courage. Puis il avait prononcé des mots... de jolis mots à mon encontre... Je crois avoir entendu « amour » mais je ne suis plus sûre...
Mes oreilles bourdonnaient, mon cœur s’emballait... Je me souviens qu’il a embrassé mes lèvres et que je ne l’avais pas repoussé.
Cela s’était passé très vite. Des mots, des regards, un contact physique... Je ne sais même plus comment nous en étions arrivés là.
Mais nous y étions arrivés le plus naturellement du monde.
Yvon passait de plus en plus souvent à la maison Nous cracottions...
Nous cracottions encore...
Certaines fois, il passait les nuits chez moi et j’adorais le regarder dormir avant d’aller prendre l’air pour voir le jour se lever. Le travail à la ferme m’avait astreinte à me lever très tôt et j’en appréciais que davantage la beauté de la nature.
Yvon me disait qu’il m’aimait. Je n’arrivais pas à lui répondre de même car j’avais encore une peur irrationnelle de l’abandon, et donc de l'amour.
Mais j’étais heureuse, fabuleusement heureuse !
Alors, je lui montrai mon amour en lui donnant un jeu de clés de la bâtisse. Il n’en avait pas vraiment besoin puisque je laissais toujours ma porte ouverte, mais je trouvais le geste symbolique.
Ce soir-là, il était arrivé alors que je préparais une salade avec les premières tomates de mon jardin. Nous cracottâmes, bien évidemment avant le dîner ! L’émotion des retrouvailles même si nous nous étions quittés quelques heures avant. Heureusement, le dîner était froid.
Nous dégustâmes ma fabuleuse salade en amoureux et fûmes d’accord pour dire que mes tomates étaient succulentes.
Le reste de la soirée se passa dans mon salon "hyper cosy", à discuter à bâtons rompus...
... jusqu’à ce que la conversation prenne une autre tournure...
C’était toujours ainsi avec Yvon. Je crois que je l’aimais autant qu’il m’aimait.
Cette fois-là, je m’étais assoupie et, en me réveillant, je le trouvai en train de débarrasser les vestiges de notre repas.
Il se mit même à faire la vaisselle malgré mes supplications gênées : - Je suis tous les jours chez toi, je peux bien participer aux tâches, non ?
- Et puis, j’espère que tu me considères plus qu’un simple invité, parce que j’ai quelque chose de très sérieux à te demander. Ah bon ? Tu veux me demander un truc sérieux ?
Il s’était agenouillé puis avait dit d’un ton léger : - Fais abstraction de l’évier, s’il te plait. Je sais que l’endroit n’est pas idéal mais je t’aime et pour moi, tous les endroits se valent ! Ecoute seulement ce que j’ai à te dire.
J’avais écouté. Mais d’où avait-il sorti la bague ? du frigo ? C’était la plus belle demande en mariage que je n’avais jamais eue et tous les éviers du monde me la rappelleraient.
Les mots d’Yvon faisaient écho à mon cœur et me transportaient de joie.
Son amour était véritable et sincère, je le sentais... Rien à voir avec ce que j’avais vécu auparavant et qui ressemblait davantage à un arrangement qu'à de l'amour.
Nous nous embrassâmes et il posa ma main sur son cœur.
- Et la ferme ? lui demandai-je alors, je ne veux pas l’abandonner. - La ferme, ce sera toi et moi, ensemble.
Je ne vous fais pas un dessin sur la façon dont nous avons fini notre soirée, n’est-ce pas ? Nous étions un samedi soir, dernier jour de l’été et j’étais à nouveau fiancée.
Les espaces à posséder : - un bâtiment d’habitation (avec deux chambres au minimum) : NON (une seule chambre) - une étable et un pâturage attenant pour vos « vaches » : NON - une grange pour ranger votre matériel : NON - un potager pour planter vos légumes et vos herbes aromatiques : PRESQUE - un verger : PRESQUE - un moulin (non fonctionnel, mais qui accueillera une éolienne) : NON
Les plantations à posséder : 5 légumes : OUI 5/5(ou si 6/5 tout dépend si les épinards sont comptés comme légumes ou comme herbe) 5 fruits : OUI 6/5 5 herbes aromatiques : NON 3/5(ou si 4/5 tout dépend si les épinards sont comptés comme légumes ou comme herbe)
Les animaux à posséder : Un chien : NON Un chat : NON Des abeilles dans deux ruches : NON 1/2 Des insectes dans deux paradis des bestioles : NON 1/2 Deux plantes-vaches (créées à partir de greffes) : NON
Trésorerie à la fin de la semaine : 235 § Roue des Aléas de la semaine : Vente des lots de graines (il n’y en avait pas dans l’inventaire, donc ni perte, ni profit ! )
Voici la ferme à la fin de cette première semaine :
Cette deuxième semaine commence plutôt bien puisque j’ai pu acheter une deuxième ruche et un élevage de vers. Je n’ai plus que 235 § en poche mais, ce n’est pas grave, je vais bientôt me lancer dans la confection de gâteaux au miel. Mes voisines fermières m’ont dit que les citadins en raffolaient et qu’ils payaient le prix fort pour s’en procurer.
Maintenant qu’Yvon a les clés de la bâtisse, je le vois souvent arriver à l’improviste, et parfois, dans des moments assez inattendus. Ce jour-là, j’essayais de faire connaissance avec les abeilles de ma nouvelle ruche et ce n’était pas gagné lorsque je l’ai entendu se moquer gentiment de moi.
Il n’aurait pas dû. Les abeilles se sont retournés contre lui et il s’est fait piquer à son tour.
Je lui fais un gros bisou pour le remercier de sa venue puis lui explique que je dois le laisser. J’ai un rendez-vous avec le marché aux puces.
Je n’ai pas grand-chose à vendre car il faut que je me constitue un stock de produits issus exclusivement de la ferme mais j’avais envie de m’essayer au marché très côté de San Myshuno. Par malchance, je récupère le stand voisin d’une simette qui vend de fabuleux cristaux à des prix bradés. C’est bien ma veine... Avec mes quatre babioles, je ne vais pas aller bien loin, d’autant que deux sur quatre seulement sont comestibles.
Je commence vraiment à désespérer lorsqu’une cliente potentielle s’approche de moi : - Ils me paraissent un peu douteux, vos jus... Cela me laisse à penser que votre miel et votre farine ne valent pas mieux.
Que répondre à cela ? Je me doute qu’elle doit avoir raison mais qu’elle ne critique pas mon miel ! C’est une tuerie ! J’essaye donc d’ameuter les foules vainement alors que tous se dirigent vers la table voisine, y compris la cliente mécontente.
Tant pis pour moi ! Je remballe tout. Je commence à avoir faim et j’ai repéré un stand de nourriture qui me fait de l’œil depuis mon arrivée. Je ne connais aucun des plats qui y sont proposés et me laisse guider par la vendeuse qui me propose une de ses spécialités : le curry.
J’aurais mieux fait de commander autre chose ; mon palais délicat a eu du mal à appréhender ces saveurs épicées. Peut-être une autre fois... En attendant, j’avais des choses à faire à la bâtisse car il me fallait vivre.
Faire de bons gâteaux au miel...
Réparer...
Améliorer avant de pétiller...
Oh, voilà mon fiancé ! C’est fou comme il peut apparaître comme par magie depuis qu’il a les clés de la bâtisse. Mais c’est pour mon plus grand bonheur. - Coucou, ma chérie !
Enfin, pas toujours... car ce soir, j’ai vraiment l’impression qu’il veut juste venir dormir. Pourtant mon lit n’est pas des plus confortables... Je ne comprendrai jamais les hommes, je crois.
Révéler
Mais oui, il dort !
Je vais me remettre à la pétillerie... C’est plus sûr et il y a moins de surprises qu’avec Yvon depuis que je l’ai améliorée. Brave station de pétillerie !
Mon fiancé se réveille alors que la station est tout juste prête ! Quelle synchronisation ! Yvon est abasourdi par toute l’énergie que j’ai lorsque je lui signifie que je n’ai pas terminé ma journée car j’ai besoin d’avoir plusieurs gâteaux au miel pour mes prochaines ventes. Il croit peut-être que c’est cool, lui, la vie à la ferme ?
Et bien non. Il comprend et se prend un livre pour patienter pendant que je cuisine, et j’avoue que cuisiner me plait de plus en plus !
- Il sent vraiment très bon, ton gâteau. Tu es sûre que je ne peux pas en prendre une toute petite part ? - Si tu fais ça, je te donne en pâture aux abeilles !
Puis Yvon me parla de notre mariage. Il souhaitait se marier après la fête des récoltes qui aurait lieu dans quelques jours.
Ça ne me laissait pas beaucoup de temps pour me retourner. Il désirait un mariage en toute intimité, ce qui réglait le problème des invitations. Mais je me demandais ce que je pourrais bien porter ce jour-là étant donné que j’avais troqué presque tous mes anciens vêtements et que je n’avais pas les moyens de m’acheter une robe de mariée. - Franchement, Capucine ? Tu crois que c’est la robe qui m’importe ? Tu seras la plus belle, même si tu portes ta salopette blanche !
Les hommes n’y comprennent rien... Bien sûr que la robe, c’est important. - Et tu penses m’emmener dans quel endroit ? - Ça, c’est une surprise ! Je ne te dirai rien ! Il s’amusait comme un petit fou et ça ne me rassurait pas de ne rien savoir de l’endroit où j’irais. Comment prévoir une tenue dans ce cas ?
- La robe n’est pas importante, je t’assure. Arrête de te faire du mauvais sang pour rien. - Tu peux au moins me donner un indice ?
- Certainement pas ! dit-il en rigolant. A demain, ma chérie !
Je me levai le lendemain matin de très bonne heure. J’avais lancé du jus à pétiller et je voulais aussi étrenner ma nouvelle station de fabrication de bougie. J’avais de la bonne cire d’abeille, je devrais pouvoir donc produire des bougies de qualité.
Mais ouille, ça brûle ! Il va falloir que je fasse attention à ne pas mettre les doigts n’importe où !
Au petit matin, c’est le moment idéal pour aller fouiller les poubelles. Il n’y a jamais personne et je suis toujours tranquille pour récupérer et ramener mes trouvailles à la maison.
Elle est pas belle la vie ? Lorsque j’y pense, je la trouve cent fois plus agréable que l’ancienne. Je travaille sans cesse mais, au moins j’ai l’impression de faire quelque chose de ma vie et, tout ce que j’ai, je ne le dois qu’à moi-même.
Des gâteaux, des jus de fruits, des bougies ! Je n’ai jamais réalisé autant de choses de mes propres mains et mes brocantes commencent à avoir un vrai succès !
De Willow Creek à Oasis Spring, les passants s’arrêtent volontiers devant mon stand et je me suis aperçue que j’avais déjà des habitués. Mes clients sont prêts à mettre des prix parfois exorbitants dans mes produits issus de la ferme, des produits sains et de qualité.
Mardi, j’ai même tenté de m’installer à la Convention Geek de San Myshuno. Stéphanie et Yvon sont venus m’encourager mais je n’ai pas fait énormément de ventes. Ce n’était pas le bon endroit, je pense, même si un sim s’est quand même empressé de partir avec mon ragoût de la récolte du jour. Ce sera ça de moins dans ma poche mais tant pis, peut-être qu’il aura apprécié ma popotte malgré tout.
Grâce à toutes ces ventes, j’ai pu construire une entrée digne de ce nom accolée à ma bâtisse. Elle est abritée et j’y ai posé ma benne toute neuve. J’y ai vu un côté bien pratique pour les matins où je me sentirai trop fatiguée pour aller jusqu’à Evergreen Harbor.
J’ai également carrelé la pièce principale et créé un coin salon avec de vrais canapés et un feu de camp en guise de cheminée. Lorsqu’Yvon est arrivé, il a aussi apprécié les éclairages que j’ai posés et qui rendent l’endroit bien plus lumineux.
- Ça commence à prendre forme ! Tu en as fini avec la terre battue alors ?
Presque. Car j’en avais laissé un peu autour du feu de camp pour prévenir le risque d’incendie.
Mais ça n’a pas suffi ! En voulant allumer le feu pour donner une ambiance chaleureuse à notre « après-dîner », j’ai failli roussir ! Yvon n’a pas bougé d’un poil. C’est à se demander s’il a remarqué que j’étais couverte de suie...
Tant pis, j’y tiens à mon ambiance chaleureuse. Alors j’invite mon fiancé à passer au salon pour profiter de mes nouveaux canapés.
Très mauvaise idée ! Cette fois, nous avons grillé tous les deux !
Yvon a filé directement chez lui et, de mon côté, j’ai décidé qu’il n’y aurait plus de feu de camp dans ma maison. Je l’installerai dehors, ce sera plus prudent. J’ai eu de la chance dans mon malheur puisque mes canapés n’ont pas brûlé. Mais j’ai découvert le lendemain matin que ce n’était pas le cas de ma pauvre benne toute neuve (qui est derrière le mur) !
Elle ne m’aura pas servi longtemps ! J’en achèterai une autre dès que possible mais, en attendant, il fallait que je m’occupe de mes abeilles et j’avais besoin de leur miel pour réaliser quelques gâteaux.
J’étais complètement concentrée dans la confection de mes gâteaux lorsqu’Yvon m’a appelée pour me proposer de venir chez lui. Très bien. Je n’avais pas le temps d’en faire un deuxième mais j’avais tellement envie d’être auprès de lui que ça passait avant tout le reste.
J’étais rassurée de voir qu’il n’avait aucune trace de l’incident de la veille et qu’il se portait plutôt comme un charme.
Il me fit promettre de ne plus jamais faire de feu dans mon salon, sauf si j’ai un jour une cheminée digne de ce nom. Je promis et lui demandai la permission d’organiser une brocante devant chez lui. J’avais tourné la roue des aléas ce matin et j’avais la possibilité d’augmenter mes tarifs de 50%. Je ne voulais pas passer à côté de cette opportunité.
Je m’étais à peine lancée dans la vente de mes produits que je reçus un coup de téléphone pour le moins étrange.
Un sim que je ne connaissais pas venait apparemment de décéder en me léguant toute sa fortune, et il était question de savoir si j’acceptais ou non l’héritage. J’ai dit oui, bien sûr ! Ce mercredi est vraiment mon jour de chance !
Yvon venait de me rejoindre sur le stand. Je lui expliquai, anxieuse et toute penaude, ce qui venait de se passer... Mon mariage avec lui devait être un mariage d’amour, et non un arrangement comme il s’en faisait tant dans le milieu où j’avais grandi. Mais, au lieu de m’en vouloir, il prit la nouvelle avec sérénité. Je n’avais pas de quoi culpabiliser. Nous avions déjà convenu de la date de notre mariage avant cet appel. Cela ne change donc pas grand-chose : - Je sais que tu m’aimes, ne t’en fais pas pour ça. Et puis, ce truc doit être un gros canular. Tu ne verras probablement jamais la couleur de cet argent.
- J’y compte bien ! La fête des récoltes a lieu demain et notre mariage aussi. Nous serons vite fixés. J’espère que nous n’aurons pas de mauvaise surprise.
Yvon me serra dans ses bras pour me rassurer et mon anxiété disparut presque instantanément. Oui, tout se passera bien.
Yvon m’avait apaisée, j’avais vendu tous mes produits puis j’étais rentrée en fin d’après-midi pour décorer ma maison à l’occasion de la fête des récoltes, tout comme mon fiancé l’avait fait pour la sienne dès ce matin. J’avais même fabriqué quelques chaises pour nos invités afin que tout le monde puisse s’assoir convenablement lors de cette grande fête de l’automne. J’aurais dû me sentir bien mais un mal de tête atroce me saisit brutalement à la nuit tombée et un gros stress m’enveloppa à cause de cet histoire d’héritage. Mais qu’est-ce qu’il m’avait pris d’accepter ce marché caduque ! Certainement quelques réminiscences de mon ancienne vie de petite fille riche.
Je décidai de fabriquer une dernière chaise pour me changer les idées avant d’aller dormir. Bricoler me faisait toujours le plus grand bien et, ce soir-là, mes outils me firent l’effet d’une bonne thérapie.
Le lendemain matin, je découvris d’étranges créatures dans la maison et le jardin. Ils étaient trois et je leur avais donné à chacun un nom. Nageuse regardait avec étonnement ma jolie benne toute neuve et toute brûlée. Faucheur montait la garde près de la boîte aux lettres. Avis aux empêcheurs de tourner en rond qui souhaiteraient s’aventurer chez moi ! Quant à Dormeur, il avait pris racine devant mon lit et j’imaginais qu’il aurait bien voulu y faire une petite sieste.
Ces petites créatures ressemblaient à des nains de jardins et j’avoue que je les trouvais trop mignonnes. Seulement, je ne savais pas trop quoi faire avec elles... Alors j’ai proposé à Dormeur de s’allonger dans mon lit, j’ai remercié Faucheur pour sa prévenance à vouloir garder la bâtisse et j’ai expliqué à Nageuse ce qui était arrivé à la pauvre benne. Une auréole lumineuse apparut alors au-dessus de leur tête et j’en déduisis que mes trois petits compagnons étaient heureux.
Faucheur et Nageuse me remercièrent amicalement en me laissant des sachets de graines. Ne me demandez pas comment je sais que c’est pour me remercier (je parle couramment le nain de jardin !). Quant à Dormeur, j’imagine qu’il devait... dormir. Il m’en laissera sûrement plus tard.
Lorsque mes invités arrivèrent, les nains avaient disparu. Je commençais à avoir l’habitude. Depuis six heures ce matin, ils se promenaient à leur guise dans la bâtisse. Yvon était là, bien sûr mais j’avais convié Stéphanie, la serveuse du food truck, à se joindre à nous, ainsi que mon amie Elsa, son mari Jérôme et leurs trois enfants.
Elsa m’avait informée que sa fille Claire ne serait pas des nôtres car elle avait été invitée chez sa meilleure amie. Elle semblait en être contrariée et puis, le petit dernier, Romain, que j’avais connu dans son ventre, paraissait lui donner beaucoup de fil à retordre.
Hugo, le jumeau de Claire s’était tout de suite joint à nous pour le Grand Repas que j’avais pourtant annoncé. Mais Elsa, Jérôme et le petit dernier n’étaient toujours pas là. C’est ainsi que j’appris que Stéphanie détestait les enfants. - C’est toujours à cause d’eux qu’il y a des histoires ! - Tu attends pourtant ton troisième, non ? Ton ventre est bien arrondi !
- Eh oui ! Que veux-tu ? C’est MCCC ! Il ne tient pas compte de nos traits de caractères. Mais je me rassure en me disant que je ne peux pas en avoir plus que trois ! C’est la norme EA, heureusement qu'elle existe ! - C’est tout ce que je te souhaite ! - Heureusement, leur père s’en occupe. Parce que moi, je n’en peux plus... Je vis alors approcher le petit Romain, très instable sur ses deux pieds.
Pauvre Stéphanie... Je la vois si épanouie lorsque je vais prendre mon café au camion. Je n’imaginais pas que la maternité lui pesait autant. Jérôme fit son apparition à table et ne prit même pas la peine de prendre une assiette. Décidément ! Je n’avais pas de chance. Pourtant, mon poisson était pêché de ce matin...
En tous cas, il y en a un qui a l’air d’apprécier mon bar, même s’il n’apprécie pas trop la présence des gnomes dans son environnement, mais le principal est qu’il mange, non ? J’avais installé une chaise haute spécialement pour lui autour de la table mais, comme aucun de ses parents n’a pris la peine de l’y installer, le voilà au salon.
Et voilà également Elsa sortie de nulle part qui est en train de faire la vaisselle ! Mais où était-elle donc passée pendant tout ce temps ? J’ai parfois du mal à comprendre la nature simienne...
Heureusement, tout le monde a fini par se réunir autour de mes petits nains pour chanter l’hymne de la fête des récoltes.
Nous avons vraiment passé un bon moment. Même Stéphanie a paru oublier qu’il y avait des enfants autour de nous.
Yvon avait débarrassé la table.
Jérôme s’était amusé avec son fils pendant que nous discutions entre filles.
Puis mon fiancé s’était attablé avec nous pour poursuivre les échanges.
La fête des récoltes avait été une belle réussite dont je me souviendrai longtemps car c’était ma première. Jamais ma famille n’aurait apprécié cette fête aussi conviviale et qu’ils appelaient « triviale ». Dommage... Ils ont vraiment raté quelque chose.
Yvon partit le premier, non sans m’avoir glissé à l’oreille qu’on se retrouvait dans une heure pour nous marier. J’en profitais alors pour remercier Elsa, que j’avais mise dans la confidence, pour la jolie robe qu’elle avait bien voulu me donner et qui ne lui allait plus depuis ses nombreuses grossesses.
Après le départ de mes invités, je rejoins Faucheur, Nageuse et Dormeur pour leur offrir une part de mon délicieux grand repas. Ils sont ravis. Je clôture la journée avec 19 sachets de graines. Ne me reste plus qu’à pouvoir les vendre ! J’espère vous revoir l’année prochaine, mes petits nains !
Comme convenu nous nous retrouvâmes Yvon et moi près du petit chemin qui reliait nos deux habitations ! Qu’il était beau, tout de blanc vêtu ! Et il me regardait comme si j’étais la plus belle du monde.
Pourtant, je n’étais pas en blanc et ma robe de couleur écrue ne ressemblait pas à celle d’une mariée. Il ne saura jamais quelle robe j’aurais pu porter en d’autres temps mais mon reflet dans ses yeux, était simplement parfait. Merci Elsa.
Il me mena jusqu’à une barque en me confirmant que j’étais très belle et séduisante dans la petite robe crème. Il comptait vraiment me faire monter là-dedans ? Oui, il le fit. D’ailleurs, ces deux semaines (sim) à la ferme m’avait complètement changée. Plus rien ne pouvait me faire peur.
Nous voguâmes côte à côte. Yvon ramait tandis que je découvrais un paysage magnifique et que je réalisais que nous nous approchions du phare que je n’avais vu que depuis les rives de Brindleton Bay. Nous accostâmes heureux. La surprise fut de taille. Yvon avait demandé aux propriétaires de l’île l’autorisation de se marier dans cet espace privé. Etant né à Brindleton Bay, mon amour connaissait beaucoup de monde et la faveur lui avait été accordée. Une arche de mariage nous y attendait.
Il me prit la main pour m’y conduire. C’était magique. Nous étions seuls au monde...
Il me caressa la joue...
... me serra dans ses bras pour me crier son bonheur...
Nous étions là, aux pieds de ce fabuleux phare, à l’aube d’une histoire encore plus fabuleuse.
Il me demanda alors si je voulais être sa femme pour toujours et si je l’acceptais dans ma ferme...
Mais oui ! Bien sûr que oui ! Il sortit alors de sa poche, nos alliances... instant encore plus magique...
Nous nous passâmes religieusement et solennellement les anneaux aux doigts.
Ce moment scella notre mariage et notre bonheur. Au loin, même le propriétaire sembla s’en émouvoir...
Yvon me fit ensuite courir. - Viens, nous allons grimper jusqu’au phare ! Cette journée n’en finissait pas d’être merveilleuse.
C’est à ce moment-là que j’entendis vibrer mon portable que je croyais pourtant avoir éteint... mais, heureusement, toute à mon bonheur, je l’ignorai royalement.
Rien ne gâcherait mon bonheur, et je fis bien. Nous grimpâmes les quelques 317 marches, non sans nous arrêter pour quelques pauses « bisous » puis nous arrivâmes au sommet. - Alors ? Qu’est-ce que tu en penses, ma chérie ?
Yvon connaissait cette vue depuis son enfance et je le remerciais encore d’avoir souhaité la partager avec moi. Je n’avais jamais rien vu d’aussi beau. Le panorama qui s’offrait à moi valait tous les bijoux du monde.
J’embrassai alors mon mari comme il se doit. J’étais heureuse, très heureuse et sa seule présence au milieu de cet espace féérique me comblait de joie. Quelle belle surprise il m'avait réservée là.
Il me proposa alors de faire le tour du phare. Une proposition crapuleuse ? ça en avait tout l’air. Alors oui, bien sûr que je veux faire le tour du phare !
Cette nuit-là, les habitants de Brindleton Bay ont dû voir d’étranges lumières parcourir le ciel...
... s’étendre sur la mer....
... et longer les côtes...
Le propriétaire de l’île, lui-même, a certainement dû ressentir l’amour qui nous unissait Yvon et moi.
Nous sommes ressortis du phare après quelques heures, complètement ébaubis, mais vraiment heureux !
C’est là que mon côté terre à terre a repris le dessus. Je m’inquiétais un peu car nous n’avions pas réellement pris toutes nos précautions : - J’espère que nous n’aurons pas de mauvaise surprise en rentrant. - Pourquoi mauvaise ? Nous sommes mariés, non ! Aucune nouvelle ne sera donc mauvaise.
Tant mieux ! Parce que là, j’avais deux nouvelles à lui annoncer (oui, oui, j’ai lu mes sms sur les toilettes !)
Je commençais par la première, cette histoire de mariage qui nous avait rapporté quelques dix mille simflouz. - Ah... Tant que ça ? Ce n’était donc pas un canular... - L’argent est sur mon compte... - Et que penses-tu en faire ?
- Je veux m’en débarrasser. Une œuvre caritative, ce serait pas mal, non ? - Une très bonne idée ! Capucine, tu es ma providence. Nous avons les mêmes points de vue et les mêmes opinions. Nous débarrasser de cet argent est le moins qu’on puisse faire.
Vint ensuite le moment de lui annoncer la « vraie » nouvelle, celle qui me tenait le plus à cœur.
Yvon me prit dans ses bras ! Il était aussi heureux que moi à l’idée d’accueillir notre enfant.
Bien sûr, il faudrait faire des aménagements dans la maison, mais nous avions le temps... J’étais aux anges.
Les anges me quittèrent pourtant très vite et je passai mon temps à être malade et à courir aux toilettes.
Heureusement, Yvon se chargeait de mes plantes sans même que ça ne lui apparaisse comme une corvée. Je l’ai même entendu leur parler. Oui, il parlait à mes plantes !
Avec l’arrivée d’Yvon, j’avais agrandi la bâtisse pour donner un abri digne de ce nom à son vieux pick-up. Nous avions déplacé les ruches, les criquets et les vers, ainsi que les récupérateurs de rosée.
Je continuais la pâtisserie avec mes gâteaux au miel. Il ne fallait pas oublier que la ferme devait tourner si nous voulions avancer.
Mais je ne me sentais plus capable de m’occuper des insectes. Yvon faisait de son mieux pour les bichonner, et c’est heureux car je crois que mes bestioles adorées auraient rendu l’âme s’il n’avait pas été là.
La grossesse me faisait faire des choses bizarres ! Ce soir-là, j’ai voulu briser les vannes des récupérateurs de rosée pour « voir ce que ça fait ». (à moins que ce ne soit mon observatrice qui m’ait influencée). Conclusion, il a fallu ensuite réparer les vannes car il y avait de l’eau partout !
Le soir, nous nous installions, Yvon et moi, auprès du feu... Nous étions bien et discutions une bonne partie de la soirée, heureux d’être ensemble, tout simplement... Les tâches de la ferme étaient finies pour la journée. Son amour pour moi semblait illimité et je le lui rendais bien. Quel soulagement c’était de l’avoir à mes côtés. Et il paraissait ravi de m’aider, quoiqu’il arrive...
Ah, je ne vous ai pas dit mais je me suis mise au tricot. C’est une activité reposante que j’adore et qui m’épuise nettement moins que d’autres tâches... mais je n’y comprends pas grand-chose car, l’autre jour, je me suis tricoté une tenue sensée apparaître dans mon CUS mais je ne l’y ai jamais vue. Elle est seulement présente dans mon inventaire avec un petit cœur qui me la précise comme étant favorite ! Vous y comprenez quelque chose, vous?
Pourtant, j’aimerais pouvoir la porter cette tenue, moi ! Mais peu m’importe en ce moment... Yvon s’est lancé dans la pétillerie, plein de bonne volonté, et je tricote des grenouillères pour mon bébé (en espérant qu’il puisse les porter !).
Le temps sim s’écoulait sur notre bâtisse... Les saisons aussi...
Il faisait de moi la femme la plus heureuse du monde...
... et il était lui aussi le plus heureux à l’approche de la naissance de notre futur enfant.
En ce dernier jour d’automne, nous vîmes tomber quelques flocons sur Brindleton Bay. Le phare nous faisait de l’œil pour nous rappeler qu’il nous avait accueillis en son sein...
Nous célébrâmes ce jour-là notre toute nouvelle benne à ordures. Paix à ton âme, benne brûlée...
Puis nous allâmes pêcher ensemble, respirer l’air frais et jouir de Mère Nature avant que je ne rejoigne mon stand pour vendre nos dernières fabrications.
C’est alors qu’une évidence me sauta au visage ! Ben oui, c’est aujourd’hui ou jamais ! Le festival de l’amour, le fruit du dragon et tout et tout ! Mais je ne pouvais pas y aller à cause de cette fichue brocante... Tant pis, j’ai tout arrêté. Cette fois, la priorité, c’était le festival ! Je me suis donc rendue à San Myshuno. Le pauvre Yvon qui avait tenu à m’accompagner n’a malheureusement pas profité des attractions du lieu avec moi car j’étais obnubilée par le fruit du dragon ! Depuis le temps que je le voulais celui-là ! Malheureusement, il n’a pas été possible d’en prélever une bouture... Tant pis... Allez, Yvon, direction la maison ! J’ai un fruit hyper précieux à planter ! Nous étions le dernier jour de l’automne et j’ai planté mon fruit du dragon tout en sachant qu’il ne sortirait pas de terre avant une année au moins ...
Compétences: Bricolage : 8 Cuisine : 8 (avec les gâteaux au miel et la cuisine hors réseau) Pêche : 6 (il faut du poisson pour la cuisine hors réseau) Jardinage : 5 Pétillerie : 3 (ça avance bien !) Fabrication d’objets : 1 (les bougies mais je suis bloquée) Dressage : 0 (toujours pas de chien)
Les espaces à posséder: - un bâtiment d’habitation (avec deux chambres au minimum) : NON (une seule chambre) - une étable et un pâturage attenant pour vos « vaches » : NON - une grange pour ranger votre matériel : NON - un potager pour planter vos légumes et vos herbes aromatiques : PRESQUE - un verger : PRESQUE - un moulin (non fonctionnel, mais qui accueillera une éolienne) : NON
Les animaux à posséder : Un chien : NON Un chat : NON Des abeilles dans deux ruches : OUI 2/2 Des insectes dans deux paradis des bestioles : OUI 2/2 (criquets et vers) Deux plantes-vaches (créées à partir de greffes) : NON
Trésorerie à la fin de la semaine 2 : 5772 § Roue des Aléas de la semaine : + 50% sur la table des ventes
En me réveillant ce matin, je découvre un sol blanc et un environnement qui respire le calme et la quiétude. Je me couvre donc pour aller me promener sur la plage et y ramasser un peu de neige. Elle est là qui m’observe sans un bruit, une jolie chienne au pelage noir et blanc.
Je me lève tout doucement pour ne pas l’effrayer mais elle ne bouge pas. - Bonjour, toi !
- Comment tu t’appelles ? Tu n’es pas perdue au moins... parce que moi, je vais devoir m’en aller...
Je fis demi-tour mais la chienne me suivit.
- On dirait que tu as envie de venir avec moi, n’est-ce pas ? Mais je ne peux pas t’emmener.
- Imagine la tête d’Yvon si je rentre à la maison avec toi ! Il va en faire une jaunisse. Le budget est serré et on attend un enfant, tu comprends ?
La chienne couina et je remarquai qu’elle n’avait pas de collier. Je ne pus résister à l’envie de la caresser.
Je fis une deuxième tentative pour m’éclipser car il y avait du travail à la bâtisse, mais la chienne était toujours là.
Elle avait l’air déterminée à me suivre.
Tant pis, je la ramène à la maison. Yvon ne m’en voudra pas, je sais qu’il adore les chiens, lui aussi.
- Je ne sais pas comment tu vas le prendre, mais je nous ai ramené une surprise. Je sais que ce n’est pas le moment, que les finances ne sont pas au beau fixe mais... - Tu veux parler de la boule de poils qui est derrière toi ?
La chienne m’avait suivie jusque dans la maison. - Ne t’en fais pas ! On arrivera bien à gérer. Tu as bien fait de la ramener.
Yvon s’était rapproché de notre nouvelle amie pour faire connaissance avec elle. Elle se laissa caresser aussi facilement qu’avec moi. - Tu n’as pas de nom, j’imagine. Il va falloir t’en trouver un.
- Et si nous l’appelions Tessie ? Qu’est-ce que tu en penses ? - C’est un très joli nom, va pour Tessie.
Voilà, c’était décidé, nous gardions la chienne. Nous avons donc creusé un peu notre budget en achetant quelques objets indispensables à son bien-être comme un panier, une gamelle, des jouets ou encore une laisse. Mais nous avions aussi parcouru les magasins pour trouver le berceau idéal pour notre bébé.
Je continuai à m’occuper de mon petit jardin et à bichonner mes plantes même si le tricot était pour le moment mon activité favorite.
Yvon, lui était toujours en charge des insectes.
Mais nous n’étions plus seuls lorsque nous vaquions à l’entretien de notre petite ferme. Tessie n’était jamais bien loin.
Le soir, nous nous éclipsions cependant, sans elle, afin de lui apprendre progressivement à rester seule et à garder la bâtisse. Nous en profitions alors pour ramasser de la neige, récolter de l’eau ou simplement, admirer la vue.
La vie avec Tessie mettait du baume dans nos cœurs, et nous fûmes rapidement habitués à l’entendre couiner dès qu’Yvon se rapprochait de moi pour m’embrasser.
- Je crois qu’elle est jalouse de toi. - Il semblerait. Fais-lui un câlin, je vais nettoyer le plan de travail. Je me sens un peu de trop.
Je ne sais pas si Yvon a eu le temps de finir de nettoyer, mais moi, je n’avais plus de temps. Le bébé allait arriver.
Nous nous précipitâmes dans la chambre, suivis de Tessie qui se demandait ce qui se passait.
Je mis au monde, non pas un, mais deux bébés ! Un garçon et une fille que nous prénommâmes Thérèse et Mathurin.
Deux d’un coup ! ça n’était pas du tout prévu, ça... mais peu importe, nous étions d’heureux parents, certainement les plus heureux du monde.
Les bébés nous prenaient énormément de temps alors qu’il y avait du travail à revendre à la ferme. Il fallait jardiner, cuisiner, récolter, s’occuper des abeilles et des insectes, pétiller, fabriquer, réparer... vendre. Et les bébés nécessitaient aussi beaucoup d’attention.
Heureusement, Tessie était relativement indépendante, même si elle nous demandait beaucoup de câlins, et elle partait souvent chasser. Il n’était pas rare de trouver ici et là des petites choses qu’elle nous avait rapportées et que, soit nous gardions, soit nous faisions passer dans le recycleur d’Evergreen Harbor.
Cette semaine-là, j’organisai principalement mes brocantes sur le pas de ma porte. Je ne voulais pas m’éloigner afin de ne pas surcharger Yvon d’un surcroit de travail. Il m’aidait bien suffisamment comme cela. Et j’avais toujours ainsi un œil sur nos bébés.
Tessie me rejoignait souvent sur le stand mais, parfois, elle se mettait à aboyer sur les clients et les faisaient fuir, ce qui n’arrangeait pas mes affaires.
Nous eûmes tout de même les moyens d’investir dans deux éoliennes grâce à la journée des réductions programmée chaque année par la mairie de Brindleton Bay. Nous espérions que cet investissement écologique nous permettrait de faire baisser les factures de début de semaine.
Le soir restait mon moment préféré. Les bébés étaient couchés et je pouvais me remettre sereinement au tricot, sachant que Tessie ne tarderait pas à les rejoindre.
Elle avait pris l’habitude de dormir auprès d’eux et de bouder son coussin. Elle veillait sur eux comme une seconde mère.
Mathurin et Thérèse grandirent à la veille du réveillon. C’étaient de merveilleux bambins qui avaient pris tous deux la couleur de cheveux de leur père.
Le lendemain, Yvon avait été couper un sapin dans la forêt pour nous le ramener. Les enfants étaient complètement excités. - Tu côa qu’on va le voir, le Père Hiver, Papa ? - Je ne sais pas, les enfants... Nous n’avons pas de cheminée... - Mé on veut le voir, nous !
Le lendemain, nous nous activâmes pour préparer la journée de Noël à venir. Yvon se chargeait des décorations de la maison tandis que je préparais notre dinde pour le dîner du lendemain. Toute la famille était autour de nous. Mon cher mari prit même la peine de courir acheter une cheminée pour ne pas rater le Père Hiver. Qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour ses enfants ! Toutes ces dépenses allaient finir par nous ruiner d’autant que nous avions dû également prévoir des lits pour les bambins mais demain, c’était Noël et il était essentiel de passer une bonne journée en famille. (Ah, bonne nouvelle, j’ai pu acheter un sachet de graines au tirage du jour !)
Note : "Pour installer la cheminée, j’ai déplacé la station de pétillerie dehors, sous le porche. Et pour le moment, les jumeaux dorment toujours dans la chambre des parents car pas de budget pour leur propre chambre."
Nous fûmes réveillés à l’aube ce matin-là par les enfants qui nous criaient que le Père Hiver avait déjà déposé des cadeaux et qu’ils ne l’avaient pas vu. Quelle déception dans leurs petits yeux. Il avait fallu leur dire qu’il repasserait sûrement le soir lorsqu’ils seraient réveillés.
Ils avaient alors ouvert leurs cadeaux et découvert avec émerveillement ce qu’avait laissé pour eux le bonhomme en bleu au pied du sapin. Yvon et moi nous prêtâmes également avec joie à cette jolie tradition. Pour moi, c’était une première de découvrir une surprise derrière chaque paquet. Nous n’avions jamais eu de sapin à la maison et mon père se contentait de m’offrir chaque année une enveloppe garnie d’un bien gros chèque...
Quel heureux Noël ! La journée commençait bien. Yvon et moi nous étions offert une cafetière et nous savourions notre première tasse de café avec grand bonheur. Il faudra que je dise à Stéphanie que je passerai un peu moins souvent au food truck dorénavant.
Dans l’après-midi, Yvon partit en promenade avec la chienne tandis que j’avais promis aux enfants de faire un bonhomme de neige avec eux.
Une bien belle réalisation, cela va de soi. Thérèse et Mathurin l’appelèrent Bobo.
Nous nous réunîmes tous en début de soirée pour partager la dinde de Noël et reparler de ces moments fabuleux que nous avions partagés.
Je commençais alors à imiter le Père Hiver lorsqu’Yvon vit Thérèse ouvrir de grands yeux intrigués, et regarder doit devant elle : - Y’a un môsieur tout bleu dans la maison...
Je ne sais pas si c’est mon imitation qui l’a fait venir, mais le Père Hiver était bien présent dans notre bâtisse. Les enfants s’approchèrent de lui. Sûrement pour Mathurin, et fébrilement pour Thérèse qui était très impressionnée.
- M’man, c’est Papa Hiver ? C’est lui ? me demanda Mathurin. Je n’en savais pas plus que lui car je ne l’avais encore jamais vu mais je confirmais l’information. - Oui, mon chéri, c’est Papa Hiver !
Mon fils s’approcha alors de l’homme en bleu, vraiment sûr de lui : - Z’é été très sage, Papa Hiver. Z’é pô fait de bêtises. - Moi non pu... chuchota timidement Thérèse qui n’osait pas s’avancer.
Le Père Hiver parla à chacun de mes enfants doucement, gentiment et d’une voix vraiment chaleureuse. Il nous offra à chacun un cadeau personnalisé. Quel bonheur de voir les yeux écarquillés de Thérèse et Mathurin lorsqu’ils reçurent, pour l’une, un téléviseur Pingouin et pour l’autre un violon. J’étais moi-même fascinée car jamais je n’avais rencontré le Père Hiver... Ms yeux s’agrandirent lorsqu’il me proposa son cadeau et je ne savais plus quoi dire... Yvon, lui sembla être celui qui n’avait pas été sage : - Crac crac dans la benne ? Mais comment peux-tu imposer cela à ta femme ?
Je remerciai pour sa gentillesse notre ami d’un soir en lui offrant une rose de Noël issue de mon jardin (et trouvée dans une benne, mais on ne va pas le lui dire, n’est-ce pas ?) - J’espère vous recroiser l’année prochaine, Père Hiver. Je suis tellement heureuse de vous avoir connu. Et merci aussi pour mes enfants, ils n’attendaient que vous. - Merci à toi pour cette belle cheminée, Capucine. Moi aussi, je suis enfin heureux de te rencontrer. Je ne l’espérais plus. Nous nous reverrons l’année prochaine, c’est certain. En attendant, j’ai laissé un cadeau supplémentaire pour chacun de tes enfants au pied du sapin. Dis-leur de regarder.
Après le départ du Père Hiver, les enfants s’empressèrent d’ouvrir le dernier cadeau qu’il leur avait laissé. Mathurin reçut, pour la deuxième fois de la journée un violon... Peut-être que le Père Hiver n’était plus tout jeune, après tout... Il fut acté entre Yvon et moi que le deuxième violon irait à Thérèse, si tant est qu’elle aime la musique.
L’hiver s’installait et mes bambins s’étaient découvert une passion pour les insectes ! Ils les nourrissaient, leur faisaient des câlins et cela soulageait Yvon qui n’entretenait plus que les ruches.
Au lendemain de Noël, nous étions tous fatigués et certains excès de nourriture avaient eu raison de nous... Je m’étais donc lancée dans la confection d’un bouillon de grenouilles, recette qui m’avait été donnée par mon amie Elsa. - Tu verras, ça purifie l’organisme, m’avait-elle dit.
Pourtant le bouillon ne réjouit pas tout le monde. Même Yvon sembla dubitatif sur cette nouvelle recette bien que je reconnaissais qu’il faisait d’énormes efforts pour les enfants. Thérèse s’amusait avec son assiette et Mathurin semblait trouver qu’elle avait une bonne odeur.
- Ne te force pas, dis-je à mon mari qui était en train d’observer notre fils imitant sa sœur en trempant les mains dans son assiette. Si ce plat ne convient pas, je n’en ferai plus, c’est tout. Malgré mes craintes, tous finirent leur assiette. Était-ce dû à ce plein de vitamines dont nous nous abreuvions en mangeant le bouillon ? Je n’en sais rien mais les enfants avaient voulu une deuxième assiette.
En tous cas, j’ai soufflé un peu en envoyant tout mon petit monde se coucher.
Ma vie était parfois faite de surmenage et de tâches ingrates auxquelles il était pourtant nécessaire de s’atteler, mais je commençais à me lasser... j’avais besoin de distractions...
Heureusement, mes abeilles et ma chienne étaient toujours là pour me remonter le moral même dans les moments où je n’aurais demandé qu’à baisser les bras.
Et, heureusement aussi, mes bambins étaient là pour s’occuper merveilleusement bien des insectes... enfin presque car Thérèse avait quand même réussi à décimer mon élevage de vers... mais j’étais tellement fatiguée que je n’avais pas eu le bon sens d’aller vérifier ce qu’elle faisait. Yvon avait choisi des scarabées rouges pour remplacer les vers et la petite fut tout heureuse de pouvoir prendre à nouveau soin d’un « hôtel » à bestioles.
Ce jour-là, je venais de finir mes lessives lorsque le temps tourna subitement. Je ne sais pas combien de temps allait prendre mon linge pour sécher avec toute cette humidité mais, ce qui était certain, c’est qu’une tempête s’annonçait.
Je filai sur le champ au jardin pour demander aux enfants de rentrer. Nos bestioles avaient été nourries et ils n’avaient plus rien à faire dehors.
Ces journées de tempêtes pouvaient être parfois très longues mais je les mettais à profit pour avancer mes projets de tricots. Tessie, elle, semblait complètement amorphe. Elle qui aimait chasser, se retrouvait bloquée entre quatre murs et tournait en rond ou restait des heures, inerte, sur notre canapé.
Elle ne retrouvait un peu de vigueur que lorsque les jumeaux étaient près de nous et que je lui parlais un peu.
Mes meilleurs moments restaient toujours le soir, lorsqu’Yvon, qui était le seul à braver la tempête pour s’occuper du potager et des insectes, revenait auprès de moi : - Quelle journée ! Je suis complètement vanné ! - Merci pour tout ce que tu fais, mon amour
Il venait alors s’assoir à mes côtés et je m’emplissais de ses paroles bienveillantes : - Tu mérites tout ça, tu sais... Je n’ai jamais été autant heureux qu’auprès de toi. « Moi non plus... » - Oui, mais tu te fatigues. Toi aussi, tu mérites un peu de repos. Tu vas finir par tomber malade dans ce froid glacial. J’étais tellement gauche... je n’arrivais pas à lui dire combien je l’aimais et combien je m’inquiétais pour lui.
Mon passé me rattrapait toujours. Cette peur de l’abandon... mais j’étais heureuse auprès de lui notre complicité de chaque instant me démontrait à quel point nous nous aimions.
Les mots n’avaient aucun sens lorsque des regard suffisaient. J’en étais persuadée. Je l’aimais plus que chaque parcelle de ma ferme et je sentais qu’il en allait de même pour lui.
Je m’étais sérieusement mise au vélo grâce à ce petit bijou trouvé dans une benne et que j’avais retapé. Il fonctionnait très bien et tombait à point nommé car, depuis ma grossesse, j’avais du mal à perdre du poids. Il faut dire que je passais mon temps à cuisiner et que cela me profitait bien.
La nouvelle année avançait à grands pas. Elsa était venue me trouver avec une merveilleuse idée. Elle souhaitait passer le réveillon seule en amoureux avec son mari et proposait de nous inviter le 1er janvier à midi Stéphanie et moi, ainsi que nos conjoints, au restaurant. Tout un programme sans les enfants...
Le plan était de convaincre ses aînés ainsi que ceux de Stéphanie de garder Romain, le plus jeune fils d’Elsa, ainsi que les trois bambins, Mathurin, Thérèse mais aussi Paul, le petit dernier de Stéphanie. Elle m’avait appelée en renfort pour l’aider dans cette tâche. Hugo fut enchanté car il n’avait rien de prévu et Romain était tout heureux à la perspective de faire la fête avec les grands, sans les parents.
Ce fut un peu plus compliqué pour Claire qui n’avait pas du tout envie de passer son réveillon avec trois bambins dans les pattes...
Mais elle changea rapidement d’avis lorsque son père lui proposa un « petit dédommagement » en échange de sa bonne volonté. - D’accord ! De toute façon, les bambins, ça ne se couche pas trop tard, hein ? Et puis, ma copine Aurélie sera avec moi, c’est chouette !
Aurélie avait tout de suite été d’accord, de même que son frère Armand. Ils s’entendaient très bien avec les aînés d’Elsa et étaient heureux de pouvoir rendre service.
En attendant, la vie continuait à la ferme avec son lot de petites corvées et ses moments agréables.
Etant donné que les jumeaux dormaient toujours dans notre chambre et qu'Yvon entendait bien ne plus se servir de la benne...
... Nous avions décidé de tenter une nouvelle approche pour exprimer notre amour.
Le moins qu’on puisse dire est que nous avons bien rigolé !
Le 31 au soir, nous avions enfin déposé les enfants, ainsi que Tessie chez Elsa. Les bambins n’avaient pas voulu partir sans elle et les enfants de nos amis étaient enchantés d’accueillir notre chienne. Nous étions enfin seuls, yes ! La nouvelle année allait arriver dans quelques heures et je pris la résolution de perdre du poids. Je me donnai sept jours pour y arriver...
En attendant, ça n’allait pas être pour ce soir, car Yvon et moi étions bien résolus à fêter la nouvelle année comme il se doit.
Quoique... en dansant, j’éliminerai peut-être les excès, qui sait ? En tous cas, cela faisait longtemps que nous n’étions pas sortis et nous nous sommes amusés comme deux petits fous pour cette dernière soirée de l’année.
Le lendemain midi, nous rejoignîmes nos amis pour le déjeuner au restaurant. Chacun d’entre nous avait passé un magnifique réveillon avec son compagnon et nous étions tous d’accord pour dire que cela faisait du bien à nos couples de se retrouver de temps en temps sans les enfants.
Le restaurant est une création de Miskis_Hippo que vous trouverez dans la galerie sous le nom de « Brindletonbay Country club »
Elsa et Jérôme nous confirmèrent que tout s’était très bien passé avec les enfants mais que les bambins risquaient d’être un peu fatigués car ils avaient fait la fête avec la grands et s’étaient couchés aussi tard qu’eux. Pour l’instant, tout ce petit monde dormait.
Finalement, nous trouvions tous assez rassurant que les grands aient ainsi accepté les bambins. Nous étions ainsi sûr que nos progénitures avaient bien profité eux aussi de leur réveillon. - Elsa a même des photos ! Elle a récupéré le portable d’Hugo et il a mitraillé toute la soirée, dit Hugo - Vous fouillez dans le portable de vos enfants ? se choqua Stéphanie. - C’est pour la bonne cause, se défendit Elsa, et il y a des petites pépites !
Elle s’empressa de faire le tour de la table pour nous montrer les images de nos enfants en train de s’amuser. - Tu vas avoir du boulot, tu as des confettis partout !
- On ne fête pas tous les jours la nouvelle année ! Il fallait bien ça et puis, Elsa a dévalisé le magasin de cotillons. Donc, elle s’attendait un peu à avoir du ménage à faire... - Oh, mais tu vas m’aider, mon amour !
Nous nous quittâmes en nous promettant de nous revoir régulièrement tous les six, au restaurant ou ailleurs.
Yvon et moi avions envie de prolonger l’instant et nous nous sommes installés dans le salon que proposait le restaurant.
Mais nous fûmes d’accord tous les deux pour reconnaître que Mathurin, Thérèse et Tessie nous manquaient. - On va les chercher ? - Avec plaisir.
Quel bonheur de nous retrouver tous ensemble ! Ce soir-là, nous eûmes le droit à un résumé complet de la fabuleuse soirée de nos enfants : cotillons, confettis, chapeaux de fête, sifflets bruyant, danse et chants ! Ils étaient encore sous l’excitation de ces superbes moments.
Lorsque nos deux fêtards furent couchés, Yvon et moi allâmes finir la soirée dehors. Nous fîmes une partie endiablée de bataille de boules de neige et mon cher mari me fit manger de la neige !
- Je t’aime, me murmura-t-il Nous étions au dernier jour de l’hiver. Notre trésorerie avait pris une claque, mais j’avais une bien belle famille, un mari qui m’aimait, des amis épatants et... une résolution à tenir !
Les espaces à posséder: - un bâtiment d’habitation (avec deux chambres au minimum) : NON (une seule chambre) - une étable et un pâturage attenant pour vos « vaches » : NON - une grange pour ranger votre matériel : NON - un potager pour planter vos légumes et vos herbes aromatiques : OUI - un verger : OUI - un moulin (non fonctionnel, mais qui accueillera une éolienne) : NON
Les plantations à posséder: 5 légumes : OUI 6/5 5 fruits : OUI 6/5 5 herbes aromatiques : OUI 5/5
Les animaux à posséder: Un chien : OUI Un chat : NON Des abeilles dans deux ruches : OUI 2/2 Des insectes dans deux paradis des bestioles : OUI 2/2 (criquets et scarabées bombardiers) Deux plantes-vaches (créées à partir de greffes) : NON
En ce début de printemps, il fait encore très frais et la vie suit son cours dans la bâtisse. Nous avons revendu toutes les décorations de Noël pour améliorer notre trésorerie. Je me suis inscrite dans une salle de sport pour essayer de perdre un peu de poids...
... mais franchement, ce n’est pas mon truc. Toutes ces machines ont rapidement raison de mon moral et je n’ai pas les moyens de me faire aider par un coach, comme certaines jeunes femmes qui m’observent d’un air un peu moqueur... De toute façon, je n’ai pas la tête au sport. Il y a trop à faire à la bâtisse pour que je perde mon temps enfermée dans une salle.
La nature s’éveille doucement, à ma plus grande joie, et mes petites abeilles ont recommencé à faire du miel. Je me lance donc à fond dans la confection de gâteaux et dans la pétillerie.
Tout cela a un but bien précis : gonfler la trésorerie du foyer. C’est ce jour-là que j’ai découvert que mes jus pétillants pouvaient se vendre pour certains à des prix complètement prohibitifs. Mes clients les définissaient comme des chef-d ’œuvres de rafraichissement pour leurs palais.
Inutile de vous dire que ma station de pétillerie n’a jamais autant fonctionné que depuis que je l’ai achetée. A peine avais-je terminé une fournée de jus que j’en lançais une autre dans la foulée. Elle était en marche presque toute la journée.
L’inconvénient, c’est- qu’à force, elle finissait par surchauffer et il fallait la réparer régulièrement. Heureusement, cela ne me prenait pas longtemps. Yvon, lui, s’occupait de la fabrication de bougie. Il faisait de son mieux mais je ne lui ai pas dit que je ne mettais plus ses bougies en vente car elles faisaient de l’ombre à mes jus et à mes gâteaux. Je les déposais sur la table de vente uniquement lorsque je n’avais plus rien d’autre à vendre car, pour le moment, elles ne me rapportaient pas autant que le reste.
J’entamais donc cette nouvelle saison avec beaucoup de travail mais j’avais toujours la chance d’avoir des bambins qui ne demandaient qu’à s’occuper des insectes. C’était déjà ça de moins à gérer.
Yvon, en plus de la fabrication de bougies, avait pris en charge la cuisine familiale pour me libérer un peu de temps.
...et j’appréciais beaucoup lorsqu’il venait me déranger en plein travail.
Mathurin et Thérèse venaient souvent me tenir compagnie lorsque j’organisais une brocante devant la maison. Ils étaient enchantés de me voir crier pour interpeller les passants et s’essayaient parfois à faire de même.
En fin de journée, je partais courir avec Tessie. Cela nous faisait le plus grand bien à toutes les deux. Je n’avais pas perdu de vue mon envie de maigrir un peu mais surtout cela me délassait après une rude journée de jardinage, de cuisine ou de pétillerie.
Ce jour-là, Il fallut que j’interrompe mes activités fermières pour emmener notre chienne chez le vétérinaire. Tessie avait été mordue par un écureuil sauvage et, n’étant pas certaine qu’elle avait des vaccins à jour, j’ai préféré l’envoyer en consultation.
Notre chienne avait un bilan de santé excellent mais elle n’échappa pas à une petite injection préventive pour éviter tout risque de maladie.
Les enfants l’accueillirent à bras ouverts dès son retour et elle eut le droit à de nombreux câlins de leur part.
Mathurin lui fit même la morale pour qu’elle évite les écureuils. Lui et sa sœur avaient eu très peur que quelque chose de fâcheux ne lui soit arrivé.
Le jour de l’anniversaire des jumeaux, Yvon m’invita à faire une pause. Nous descendîmes au bord de la plage tous les quatre et je fis même un somme au bord de l’eau pendant que ma petite famille faisait des pâtés de sable.
Ils avaient, à eux trois, fabriqué une sculpture de sable en forme de plante vache ! J’espère que c’est un bon présage pour l’automne prochain !
Après ma sieste, je rejoignis Yvon pour une partie de pêche et j’étais fière de moi. J’avais attrapé un saumon énorme qui nous ferait plusieurs repas dans la semaine. Mathurin avait abandonné son château de sable quelques minutes pour me regarder me débattre avec la bête ! Il était très impressionné.
Nous rentrâmes en fin de journée, heureux de cet après-midi passé en famille. Tessie non plus ne s’était pas ennuyée. Elle avait passé son temps à jouer avec du poisson échoué sur la plage et elle empestait à des kilomètres.
Il n’était pas question que les jumeaux aient une invité toute sale pour leur anniversaire.
Tessie s’endormit, épuisée, après son bain. Tant pis, elle ne participerait pas à la fête. Thérèse, elle, avait la bouille toute triste car elle ne voulait pas grandir et elle préférait que son frère passe le premier.
Et de un !
Thérèse dut se résigner à souffler ses bougies. Yvon et Mathurin lui envoyèrent plein de confettis pour remonter son petit moral et l’encourager.
Mais notre fille restait complètement abattue.
Mathurin, plein de bonnes intentions, réussit cependant à la consoler et à lui arracher un sourire.
Allez hop, c’est pas tout ça, mais un petit séjour par le CAS s’impose !
Les enfants ayant grandi, nous avons revendu leurs lits, accessoires et jouets de bambins afin de leur leur construire une chambre digne de ce nom et rien qu’à eux. Mais cette fois, nous n’avons pas fait les choses à moitié puisque nous avons foncièrement agrandi la bâtisse en y ajoutant une aile sur le côté droit. Nous pouvions dire merci à mes brocantes fructueuses et à la vente de nos fruits et légumes.
Nous avions abattu les murs de la chambre, des toilettes et de la salle de bain pour bénéficier d’une pièce principale plus spacieuse et plus agréable à vivre. La nouvelle aile accueillait donc la chambre de Thérèse et Mathurin, notre chambre, une salle de bain et des toilettes indépendants. Le tout était, pour le moment, chichement meublé mais je ne me faisais pas de soucis pour une rénovation prochaine.
Il fallait simplement se remettre au travail et ne pas faiblir, à commencer par la pétillerie qui ne désemplissait plus de fruits en tous genres. Dans les bons jours, je pouvais sortir jusqu’à dix packs de jus dans la journée.
Je jardinais aussi beaucoup et j’avais investi depuis peu dans un jardin vertical. J’y avais planté des graines de soja que j’avais trouvées par hasard à Evergreen Harbor en allant recycler mes déchets. J’espérais en extraire de la cire pour qu’Yvon puisse enrichir son expérience de fabrication de bougies.
J’avais également repris de plus belle la confection de gâteaux qui, même s’ils n’atteignaient pas la valeur de mes jus, permettaient tout de même d’obtenir un revenu confortable.
Nos enfants étaient sages et s’entendaient très bien.
Il y avait parfois de petites chamailleries entre eux, comme chez tous les enfants, je suppose...
...mais ça ne durait jamais bien longtemps avant qu’on ne voit poindre une réconciliation.
Ce soir-là, mon Yvon eut besoin d’un massage. Il avait fait le fou avec Tessie en jouant et il s’était retrouvé avec des douleurs qui le mettaient d’humeur massacrante.
Je n’ai pas la prétention d’être la reine des massages mais mes petites mains lui on fait du bien et nous avons pu passer une bonne soirée.
Ce mercredi, la roue des aléas m’offre la possibilité de vendre mes sachets de graines mais je souhaite d’abord les ouvrir avant de les vendre. Quelle déception ! Je possède déjà les fruits, légumes et herbes proposées dans les sachets. Tant pis, je les ai vendus, et, pour fleurir un peu mon jardin, j’ai gardé une graine de fleur de chaque sorte.
Yvon s’active, ce jour-là sur l’établi pour nous fabriquer de belles étagères.
Pendant ce temps, je m’emploie à arroser les graines que je viens de semer. Notre terrain va devenir de plus en plus agréable. Nous y avons déjà planté beaucoup d’arbres et, avec les fleurs, cela va rajouter un peu de couleurs. Je me prends à penser que je pourrais en mettre dans l’eau de la lessive, pour que notre linge ait une bonne odeur et puis, un jour, qui sait, si j’ai le temps, je me lancerai peut-être dans la composition florale. C’est une activité qui me plairait beaucoup.
En attendant, ma journée n’est pas terminée puisqu’il me faut lancer ma brocante journalière. Je m’installe donc à l’ombre du cornouiller pour déballer mes trésors. Et c’est une réussite, une fois de plus. J’ai vendu presque tous mes jus mais il me reste encore cinq gâteaux et quelques bougies pour garnir mon étal.
Je n’ai pas encore fini lorsque les enfants rentrent de l’école. Ils sont accompagnés de Romain, le fils d’Elsa qu’ils ont certainement invité pour le goûter, comme ils ont l’habitude de le faire.
Je les entends rire dans le jardin et s’enthousiasmer à la découverte des jeux que nous avons pu installer grâce à mes ventes rémunératrices.
Heureusement qu’Yvon répond toujours présent pour nourrir les bouches affamées au retour de l’école. Que ferais-je sans lui ? Ma ferme n’en serait pas là, c’est certain.
Chaque soir, avant le coucher du soleil, nous prenons l’habitude de nous rendre en famille sur le bord de mer afin de récupérer un peu d’eau. L’eau est indispensable à notre ferme qui a son propre réseau et les enfants se font une joie de nous aider dans cette tâche.
Après le dîner, nous nous installons tous au salon pour rejoindre notre nouvelle copine : la télé. Yvon et moi, qui n’en avions jamais vu l’utilité puisque nous aspirions plutôt au calme après une journée de dur labeur, nous sommes vus demandés d’installer cette copine indésirable. Tous les amis des jumeaux avaient une télévision et nos enfants se sentaient un peu à l’écart lorsqu’ils se racontaient les dernières aventures de leurs héros du petit écran. Nous n’avions donc pas pu refuser lorsque Thérèse avait ressorti le téléviseur « pingouin » et depuis, nous vivions des soirées au rythme de la chaîne pour enfants.
J’arrivais encore à tricoter en écoutant les programmes préférés de Thérèse et Mathurin mais Yvon avait beaucoup de mal à se concentrer sur ses lectures.
Alors, il sortait prendre l’air et s’occupait en même temps d’aller nourrir les insectes et d’aller voir la ruche. Mais le pauvre s’en occupait nettement moins souvent que moi et les abeilles lui faisaient comprendre quand il n’avait pas choisi le bon moment pour les déranger.
Ce jour-là, les enfants rentrèrent de l’école, heureux à l’idée de fêter l’anniversaire de leur papa.
Mon amour fêta royalement sa quarantaine.
Et je trouvais qu’elle lui allait plutôt bien. - Demain, c’est ton tour, me dit-il en souriant.
Le lendemain, je me levai en forme pour aller jardiner et découvris que mes graines avaient donné de magnifiques fleurs. De quoi commencer cette belle journée de bonne humeur.
Cette journée n’était pas seulement celle de mon anniversaire ; c’était aussi le jour de l’Amour et Yvon y avait pensé. Il s’était approché de moi avec une rose fraîchement cueillie.
- Bon anniversaire, mon amour ! Je suis heureux chaque jour de te trouver à mes côtés. Je t’aime.
Evidemment, nous avions fêté l’évènement comme il se doit.
Et nous étions ravis d’avoir à présent notre propre chambre !
Après ce petit intermède, Yvon m’accompagna au salon où il avait déposé une bouteille de champagne d’un grand cru que nous sûmes apprécié à sa juste valeur. Quelle jolie fête de l’Amour.
Thérèse et Mathurin se la souhaitèrent également en rentrant de l’école.
Tessie ne comprenait pas trop toute cette agitation. Aujourd’hui, les câlins ne semblaient pas être pour elle.
Quand vint l’heure du goûter, Yvon et les enfants dressèrent mon gâteau d’anniversaire. Une corne de brume et des confettis m’accueillirent lorsque je rentrai dans la pièce.
Je soufflai donc mes bougies sous les encouragements de ma famille, Thérèse étant la plus expressive.
Allez ! Un petit tour et puis vieillit !
Je trouve que la quarantaine me va aussi bien qu’à Yvon. L’air frais de la campagne maritime nous a plutôt bien réussi et nous avons encore de belles années devant nous.
En fin d’après-midi, j’ouvre une brocante devant la maison. Il ne me reste plus que deux packs de fabuleux jus à écouler lorsque deux personnes surgissant de mon passé arrivent devant mon étal, Kayla et Dirk. Je fais mine de ne pas les reconnaître et vante la qualité de mes jus mais ils me dévisagent, intrigués. Je viens de vieillir, ma coiffure n’est plus la même, ni mon maquillage... J’espère qu’ils ne me reconnaîtront pas.
Les deux curieux s’étaient éloignés sans rien acheter. Tant mieux. Je ne voulais plus rien avoir à faire avec des célébrités. Il y a bien longtemps que je ne faisais plus partie de leur cercle et ça ne m’intéressait pas de les côtoyer à nouveau. Il faisait nuit et la fraîcheur était tombée sur la bâtisse lorsque je terminai mes ventes. Yvon était en train de nous préparer du saumon grillé pour une petite soirée barbecue.
Les enfants nous parlèrent ce soir-là de leur envie d’intégrer les scouts.
Yvon et moi trouvions que c’était une très bonne idée. Ils adoraient la nature et auraient ainsi une partie de leurs week-ends occupés avec d’autres enfants de leur âge.
La première réunion aurait lieu le lendemain dans l’après-midi. Thérèse et Mathurin avaient vraiment hâte d’y être et discutaient déjà des belles découvertes qu’ils allaient faire et des nouveaux amis qu’ils allaient rencontrer.
J’étais très heureuse pour eux et aussi très fière de mes enfants.
Seulement, je ne me sentais pas très bien. Il semblerait qu’on ait laissé un peu trop longtemps dans le frigo le superbe saumon que j’avais pêché... Une bonne nuit de sommeil me fera du bien...
Le lendemain matin, je me levai tard. J’entendais les enfants jouer dans le jardin pendant que je prenais mon café. Je trainais un peu toute la matinée, laissant à Yvon le soin de s’occuper de la ferme.
Ce n’est qu’en début d’après-midi que je me sentis réellement mieux. J’avais encore des articles à vendre et il n’était pas question de fainéanter plus longtemps. Je déballai donc mon étal et les enfants m’aidèrent à y déposer mes objets avant de s’installer près de moi sous le cornouiller. Elsa fit une petite apparition pour me saluer et je l’invitai à revenir en début de soirée pour papoter un peu.
Vers quatorze heures, les jumeaux revêtirent leurs uniformes de scout pour rejoindre leur première réunion de scoutisme.
Et ils n’étaient pas peu fiers dans leur nouvel uniforme !
Lorsqu’ils revinrent de la réunion, ils s’empressèrent de me retrouver au jardin, débordant d’énergie positive. Leur enthousiasme faisait véritablement plaisir à voir.
Ils ont obtenu deux badges chacun, ont été élevés au rang de scout griffon et ont chacun obtenu leur manuel de scoutisme ! Que de joie dans leurs paroles ! En prime, ils se sont fait de nouveaux amis et ont appris plein de choses.
Ils se sont ensuite précipités pour aller dessiner sur leurs nouvelles tables d’activité, m’affirmant que cela leur permettrait certainement d’avoir un badge supplémentaire et je ne doutai pas qu’ils puissent y arriver.
Elsa arriva, comme prévu, en fin de journée et nous nous installâmes avec Yvon pour discuter. Nous étions au dernier jour du printemps. Nous avions agrandi la bâtisse, arboré le terrain et nos soucis financiers semblaient assurément s’éloigner.
- un bâtiment d’habitation (avec deux chambres au minimum) : OUI - une étable et un pâturage attenant pour vos « vaches » : NON - une grange pour ranger votre matériel : NON - un potager pour planter vos légumes et vos herbes aromatiques : OUI - un verger : OUI - un moulin (non fonctionnel, mais qui accueillera une éolienne) : NON
Un chien : OUI Un chat : NON Des abeilles dans deux ruches : OUI 2/2 Des insectes dans deux paradis des bestioles : OUI 2/2 (criquets et scarabées bombardiers) Deux plantes-vaches (créées à partir de greffes) : NON
Trésorerie à la fin de la semaine 4 : 3174 § (+ 2208 §) Roue des Aléas de la semaine : Vente des lots de graines de l’inventaire
Après avoir travaillé toute la matinée, nous avons décidé de profiter de cette belle journée d’été en allant à la fête de la musique de Willow Creek. La mairie avait organisé un concert en plein air et nous ne voulions pas rater cela. Il est des évènements qui ne se reproduisent pas de sitôt.
Les enfants nous ont rejoint en fin d’après-midi après leur réunion de scouts, à temps pour voir Glass Animals se produire.
Ils étaient enchantés, et heureux de participer à une fête où il y avait autant de monde et, en plus, ils étaient devant la scène ! De quoi avoir plein de choses à raconter à leurs petits camarades de classe le lendemain. Nous aperçûmes un peu plus loin Stéphanie et son mari, ainsi qu’Elsa.
Nous étions heureux de nous revoir et profitâmes de l’entracte pour nous donner des nouvelles. Les enfants de mes deux amies avaient bien grandi eux aussi, notamment Romain, le fils d’Elsa qui avait intégré le lycée. Thérèse interrompit nos conversations passionnées lorsqu’elle vit Bebe Rexha arriver sur scène.
L’heure n’était plus à la discussion. Les notes s’envolaient vers nous et la voix chaude de la chanteuse emplissait l’air.
Cela n’empêcha pas Thérèse de laisser exprimer énergiquement sa joie.
Tout le monde était dans l’ambiance et nous n’étions pas prêts d’oublier cette magnifique soirée.
En rentrant, les enfants étaient tellement fatigués qu’ils ne demandèrent pas leurs restes pour aller se coucher, mais ce ne fut pas avant d’avoir accroché au mur leurs billets de concert, témoignages éternels de ce fabuleux moment.
Pour Yvon et moi, la fin de soirée fut toute autre. Yvon se chargea de sortir Tessie pour qu’elle fasse ses besoins...
... tandis que je dus réparer une nouvelle fois la station de pétillerie...
... avant d’aller m’occuper de mes plantes. La vie à la ferme ne s’arrêtait malheureusement pas lorsque nous sortions.
Le lendemain matin, le réveil fut difficile mais je me poussai tout de même hors du lit avant d’aller déballer mon étal. Le café m’avait redynamisée et j’étais prête à affronter mes clients.
Je fis une petite sieste dans l’après-midi et heureusement car les enfants arrivèrent à la maison avec un projet scolaire chacun. Toute la famille s’y colla. Nous commençâmes par le projet de Thérèse.
A quatre, nous réussîmes à assembler son système solaire à une vitesse défiant celle de la lumière. Notre fille était enchantée.
Nous avions à peine entamé le projet de château médiéval de Mathurin que celui-ci se sentit mal, et il était couvert de plaques sur le visage.
Ce sont les paroles de sa sœur qui nous alertèrent car Yvon et moi étions complètement concentrés par le projet. - Qu’est-ce que t’as, Thurin ? T’es tout rouge ! - Ma tête... elle tourne...
Le petit était bouillant. Je lui donnai un sirop contre la fièvre puis l’envoyai s’allonger sur le canapé. Il se réveilla à l’heure du dîner mais n’avala rien...
... et il se rendormit à nouveau alors que nous nous étions tous installés au salon pour y passer la soirée. Au moins ses plaques avaient-elles disparu. Il avait certainement pris un coup de froid la veille au soir. Il faut dire, que nous étions restés au parc jusqu’à minuit et que les températures s’étaient considérablement rafraîchies bien avant que nous ne rentrions.
Le lendemain, j’appelai l’école pour excuser l’absence de Mathurin. Il se leva vers treize heures avec une grosse faim. Il allait nettement mieux et se jeta sur le reste des brochettes que son père avait préparées pour le repas de midi, repas que nous avions pris sans lui.
Je fus soulagée de constater qu’il n’avait plus de fièvre et nous pûmes reprendre l’entraînement de Tessie. Les travaux que nous effectuions à l’arrière de la maison n’avaient même pas réveillé notre fils ce matin.
Tessie s’en donnait à cœur joie sur le parcours de dressage et Yvon et moi étions très fiers d’elle. Yvon me disait que nous aurions pu l’inscrire à des concours mais j’étais contre cette idée.
Ma chienne adorée n’était pas une bête de foire et je n’avais pas envie qu’elle se donne en spectacle. Nous faisions cela à la maison, juste pour nous amuser et Tessie était très douée.
Peu avant quinze heures, les entrepreneurs finirent les travaux d’aménagement extérieurs que nous leur avions commandés et réglés grâce à mes ventes. Derrière le jardin, nous avions à présent une piscine naturelle avec un coin barbecue pour la belle saison et les jeux des enfants avaient été déplacés sous les arbres, derrière la piscine.
La première chose que fit Thérèse en rentrant de l’école fut d’aller faire de la balançoire et son frère se fit une joie de la rejoindre pour s’amuser à son tour. Son repas l’avait visiblement revigoré et je leur proposai à tous deux de venir étrenner la piscine.
Nous y restâmes jusqu’en début de soirée. Il faisait tellement chaud que l’eau fraîche nous faisait le plus grand bien et, même Tessie se joignit à nous.
Ce soir-là, nous dinâmes sur notre nouvelle terrasse. Thérèse nous apprit que son frère voulait avoir un chat mais qu’il n’osait pas nous le dire.
Nous n’étions qu’à moitié surpris car, si Mathurin n’avait pas voulu nous en parler, nous avions déjà constaté qu’il caressait tous les chats du quartier. - Tessie, elle est toujours avec Thérèse, nous dit-il. Et moi, j’aimerais vraiment avoir mon chat.
Nous en discutâmes lorsque les enfants furent couchés. Nous avions déjà un chien mais pourquoi pas un chat ? Après tout, il serait bien utile pour chasser les souris indésirables qui se faufilaient parfois dans la bâtisse.
Yvon était d’accord avec moi. Nous avions dit à Mathurin que nous lui donnerions une réponse le lendemain après l’école mais il aurait la surprise de trouver son chat. Yvon se proposa de contacter l’agence d’adoption.
L’employé de l’agence d’adoption des animaux arriva le lendemain en fin de matinée pour nous présenter un petit chaton au pelage blanc et roux appelé Cahouète.
Il était tout petit et si mignon. Moi qui étais une amoureuse des chiens, j’avoue que je craquais devant cette merveille.
Yvon termina notre évaluation auprès de l’homme qui avait, sans aucune gêne, emprunté notre fauteuil à bascule.
L’entretien s’était bien déroulé et il nous salua « cordialement » au bout d’une heure.
- Hé ben ! On ne peut pas dire que l’amabilité l’étouffe, celui-là ! - On s’en moque. On a Cahouète, c’est tout ce qui compte.
Yvon et Tessie purent enfin faire la connaissance de notre nouveau compagnon...
... tandis que je fis un saut en ville pour acheter de quoi faire un petit coin à notre chat.
Nous sortîmes ensuite prendre l’air au jardin. Cahouète s’amusait de me voir me balancer et sautillait partout. Il était très marrant.
Mathurin, lui aussi, sauta de joie en rentrant de l’école sous le regard attendri de sa sœur. Son nouvel ami était là et il ne s’y attendait pas du tout. Il avait eu peur qu’on ne lui oppose un refus.
- Tu vois qu’il fallait en parler à Papa et Maman !
- Tu as raison. Si j’avais su, je leur aurais demandé plus tôt. Tu viens faire une bataille de bombe à eau ?
Le temps s’y prêtait et cette petite bataille d’eau était très divertissante pour tous.
Sauf pour Thérèse qui, si elle adorait nous viser, n’appréciait pas d’être la cible de nos bombes et elle le faisait savoir.
Son père en profitait alors pour en rajouter et ça se finissait généralement en bonne partie de rigolade.
Cet été-là, il avait fait très chaud, si bien que j’entrainais Tessie à la nuit tombée afin qu’elle ne souffre pas de la canicule.
Je faisais de même avec les corvées qui demandaient un effort physique pendant que Cahouète buvait l’eau de la lessive.
Je ne sais pas si la canicule en était responsable mais nous perdîmes cette année-là notre deuxième élevage de vers qui s’enflamma subitement. Il fut remplacé ensuite par des criquets. Une chance qu’Yvon ait réagi rapidement car nous aurions pu perdre également les scarabées.
L’arrivée de Cahouète nous donna du travail supplémentaire. Le jeune chaton faisait régulièrement des bêtises et se plaisait à ignorer la litière que nous avions installée dans la salle de bain. Heureusement, Thérèse était toujours partante pour donner un coup de main et pestait aussi après Mathurin qui ne nettoyait pas derrière son chat.
Ce jour-là, Yvon avait commencé à s’intéresser de près à la mixologie. Nous avions un bar depuis peu et il s’était mis à étudier les recettes de différents cocktails. Je lui avais donc acheter un shaker dont il s’était empressé de se servir.
Pendant ce temps, je continuais inlassablement mes brocantes, avec toujours autant de succès.
Quelquefois, nous arrivions à prendre du temps rien que pour nous-mêmes. Yvon aimait beaucoup se promener sur la plage avec Tessie.
J’en profitais alors pour me détendre au soleil et parfois même y faire une sieste d’une petite heure.
Mais surtout, j’appréciais le calme avant que tout mon petit monde ne rentre...
Mais, à s’endormir au soleil, voilà ce qui pouvait arriver...
Les tâches ménagères ne cessaient jamais en plus du travail de la ferme à proprement parler et, j’avoue qu’avec la chaleur, je me sentais parfois épuisée.
Les enfants, eux, vaquaient à leur train-train. Nous leur avions acheté un établi de petit scientifique car ils en avaient besoin de réaliser de petites expériences pour leurs réunion de scoutisme. Je n’étais pas toujours très rassurée surtout lorsque celles-ci produisaient des étincelles, mais Thérèse avait l’air de maîtriser.
Mathurin, quant à lui, n’avait d’autres préoccupations que son chat. Il passait le plus clair de son temps avec Cahouète et trouvait chaque jour de nouveaux trucs pour l’amuser.
Thérèse s’intéressait de plus en plus aux activités de la ferme. C’est ainsi qu’Yvon prit son temps pour l’initier à la fabrication de bougies que lui-même avait laissé tomber car il s’était aperçu que je ne les vendais plus.
Un matin, Thérèse poussa un cri qui me fit sortir en courant : - Regarde, Maman ! La benne a complètement débordé ! Je lui expliquai que c’était malheureusement souvent le cas car certains passants ne se gênaient pas pour vider leurs déchets dans notre benne personnelle.
Je montrai à Thérèse qu’il ne fallait pas hésiter à fouiller la benne car parfois nous pouvions y trouver des trésors insoupçonnables. Elle rigola bien en voyant sa maman y plonger la tête la première.
Cela lui plut tellement qu’elle me demanda l’autorisation d’y aller aussi.
Je la vis disparaître toute entière dans la benne et en ressortir quelques minutes plus tard, agile comme une gazelle.
- Maman, je crois que j’ai trouvé un trésor...
Thérèse avait trouvé un ordinateur portable que nous nous étions empressées d’apporter à Yvon. Il s’y connaissait un peu en électronique et nous espérions qu’il puisse le réparer.
- Alors ? Qu’est-ce que tu en penses ? - Je te dirai ça tout à l’heure, ma chérie.
Et, quelques heures plus tard, j’entendis mon mari s’exclamer qu’il avait réussi.
Nous avions prévu de donner l’ordinateur à Thérèse étant donné que c’était elle qui l’avait remonté de la benne, mais elle l’offrit généreusement à son frère car elle préférait de loin être dehors ou s’activer manuellement. Mathurin, lui s’appropria rapidement son nouveau « jouet » et ne le quittait plus, au grand désespoir de Cahouète.
Le chat avait grandi et accumulait les bêtises et la dernière en date était de monter allègrement sur les plans de travail.
Yvon ne cessait de rouspéter après lui...
... mais il s’en moquait royalement, recommençant la même bêtise et snobant malicieusement mon mari.
La vie poursuivait son cours.
Nous avions investi dans deux générateurs car nous nous retrouvions régulièrement à cours d’électricité et nous voulions être complètement autonomes.
Le passage du temps était néfaste à notre plomberie qui nous lâchait souvent.
Mathurin faisait mine de s’y intéresser lorsque son Papa réparait, mais Yvon sentait bien qu’il restait près de lui par politesse. Dès que la réparation était achevée, il courait, soulagé, vers son ordinateur.
Ce jour-là, les enfants nous informèrent que leur prochaine réunion de scout se déroulerait dans la forêt de Granite Falls.
Ils étaient ravis car ils allaient cueillir des plantes et attraper des insectes qu’on ne trouvait pas dans notre région.
Yvon et moi étions alléchés par cette sortie, aussi nous décidâmes que nous irions aussi à Granite Falls le samedi suivant. Nous y louerions un chalet pour la journée et la nuit, et les enfants seront sur place pour se rendre à leur réunion. Un peu de changement ne nous ferait pas de mal.
Ce jour-là, Tessie avait vieilli.
Elle faisait maintenant des choses qu’elle n’avait jamais fait auparavant, comme boire l’eau des toilettes. Il faut dire qu’il faisait très chaud.
Cahouète, d’ailleurs, ne s’était pas privé pour nettoyer la flaque d’eau qu’Yvon avait oublié d’éponger.
Nous partîmes le samedi de très bonne heure en direction de Granite Falls et nous arrivâmes en début de matinée pour y découvrir de magnifiques paysages ainsi le superbe chalet que nous avions réservé pour notre petit séjour.
Les enfants s’empressèrent d’investir la petite tente qui se trouvait pour y jouer à l’abri du soleil...
... tandis qu’Yvon fit un plongeon dans la piscine et que je m’installai à l’ombre d’un grand sapin. Nous avions, ici aussi, un temps caniculaire mais la forêt environnante rendait les températures plus supportables qu’à Brindleton Bay.
J’allai tout de même faire un tour dans la forêt pour me rafraîchir un peu, laissant mon mari qui ne semblait pas vouloir sortir de la piscine. Je découvris alors un petit passage au milieu d’un buisson, entre deux gros rochers, et je m’y engouffrai.
Lorsque j’arrivai de l’autre côté, je fus émerveillée par le paysage qui s’offrait à moi. J’avais l’impression d’être dans un décor digne d’un tableau de maître. L’air ici était beaucoup plus respirable.
Je me promenai tranquillement en admirant la nature environnante lorsque je tombai sur une petite maison au milieu de nulle part. Une vieille dame était en train d’y arroser ses plantes. Elle avait un très beau jardin.
Elle m’invita chaleureusement à m’asseoir avec elle. Elle ne voyait presque personne et elle était heureuse d’avoir un peu de compagnie. Nous sympathisâmes très vite. Elle me raconta qu’elle vivait ici en ermite et qu’elle veillait à la protection de toutes les espèces de la forêt. Je lui racontai alors ma vie à la ferme et comment j’en étais arrivée là.
Devant mon enthousiasme, et sûrement aussi parce qu’elle reconnaissait en moi une amoureuse de la nature, elle me confia la recette maison de l’engrais qu’elle utilisait pour ses plantes : - Vous verrez, il est extraordinaire. J’ai mis des années à le concocter mais au moins, il n’agressera pas vos plantations.
Je la remerciai vivement puis elle me laissa car elle avait encore beaucoup de travail. Malgré tout, elle déclina ma proposition de l’aider. Quelle magnifique rencontre !
Ces plantes et insectes ne se trouvant pas chez nous, j’en profitai alors pour partir à la recherche des espèces dont j’avais besoin pour réaliser le fameux engrais qu’il me faudrait ensuite faire infuser.
En rentrant à la maison, je trouvai Mathurin planté devant l’immense téléviseur en train de regarder la chaîne préado. Ça devait lui changer du téléviseur pingouin que nous avions à la maison...
Thérèse, fidèle à elle-même, était dehors en train de faire quelques longueurs dans l’eau fraîche.
Yvon, lui, avait décidé de pêcher notre repas de midi.
Heureusement, j’étais rentrée à temps pour cuisiner car nous ne devions pas déjeuner trop tard, étant donné que les enfants avaient rendez-vous avec leur groupe de scouts à 14 heures.
Thérèse resta avec moi pour discuter tandis que je préparais le poisson. Elle était éblouie par la dextérité dont je faisais preuve pour le retourner dans la poêle et me déclara qu’elle aimerait bien être aussi douée que moi lorsqu’elle serait plus grande.
Mathurin avait lâché la télé et s’était rapproché de nous en sentant les bonnes odeurs de cuisine, mais il se mit tout de suite à pianoter sur son ordinateur, qu’il n’avait pas oublié d’ajouter à ses bagages.
Il fallut presque se fâcher pour qu’il enlève son ordinateur afin de pouvoir mettre le couvert mais nous y sommes parvenus. Heureusement, même si notre fils était un geek en puissance, il aimait toujours se rendre à ses réunions de scouts, ce qui nous rassurait un peu.
Les enfants avaient hâte de partir à la découverte de la forêt et leur proche randonnée fut l’objet des discussions durant tout le repas. Yvon leur demanda de rapporter les espèces qui me seraient utiles pour concocter mon engrais maison.
- Papa ! On sait même pas à quoi ça ressemble, ces trucs ! lui répondit Thérèse.
Après avoir laissé les jumeaux aux bons soins de leur chef de scout, Yvon et moi partîmes ensemble pour récolter ce dont j’avais besoin. J’avais déjà quelques spécimen mais j’en voulais un peu plus. Nous découvrîmes alors d’autres espèces que nous ne connaissions pas.
En nous enfonçant dans la forêt, nous croisâmes le groupe des scouts et je retrouvai les champignons dont j’avais besoin ainsi que d’autres variétés de plantes qui nous étaient inconnues. Je me chargeai de la cueillette tandis qu’Yvon partait à la chasse aux insectes. L’après-midi fut fructueux.
Le lendemain matin, nous prîmes notre petit déjeuner de bonne heure puis allâmes récupérer de l’eau avant de partir.
Il était temps pour nous de rentrer à la ferme. Au revoir, joli chalet et à très bientôt sûrement.
Le chalet de Granite Falls est une création de @reverlautre que vous trouverez sur la galerie
Lorsque nous arrivâmes, en fin de matinée, à la maison, Tessie fit la fête à Thérèse et Cahouète vint quémander des câlins à Mathurin. Les animaux étaient heureux de nous revoir même si je savais qu’Elsa en avait pris grand soin pendant notre absence.
La première chose que je fis après avoir défait nos bagages fut de me lancer dans la réalisation de la recette de l’engrais que m’avait donné la vieille ermite.
Et j’en versai ensuite sur mes fruits du dragon. J’avais hâte de voir ce que ça donnerait une fois qu’ils seraient sortis de terre. Je plantai le reste des récoltes dans le jardin...
... puis je m’activai de nouveau à la confection de mes gâteaux au miel, après avoir lancé la station de pétillerie.
Jérôme vint me rendre visite dans l’après-midi et j’en profitai pour le remercier de s’être si bien occupé de nos animaux avec sa femme. Il m’avoua qu’ils avaient aussi profité de la piscine mais je l’espérais bien étant donné que je leur avais surtout conseillé de ne pas hésiter.
Peu avant la tombée de la nuit, je me rendis à Evergreen Harbor pour y recycler de vieux déchets qui encombraient le garage.
Et voilà ! Notre journée bien remplie était terminée. Nos petits griffons étaient devenus des licornes. Nous avions à présent un chat, une piscine, deux générateurs et une nouvelle recette d’engrais. Nous étions au dernier jour de l’été. Mon mari me souriait et nous étions heureux.
Les espaces à posséder: - un bâtiment d’habitation (avec deux chambres au minimum) : OUI - une étable et un pâturage attenant pour vos « vaches » : NON - une grange pour ranger votre matériel : NON - un potager pour planter vos légumes et vos herbes aromatiques : OUI - un verger : OUI - un moulin (non fonctionnel, mais qui accueillera une éolienne) : NON
Les plantations à posséder: 5 légumes : OUI 5 fruits : OUI 5 herbes aromatiques : OUI
Les animaux à posséder: Un chien : OUI Un chat : OUI Des abeilles dans deux ruches : OUI Des insectes dans deux paradis des bestioles : OUI Deux plantes-vaches (créées à partir de greffes) : NON
Trésorerie à la fin de la semaine 5 : 23 624 § (+ 20 450 §) Roue des Aléas de la semaine : + 50% à la table des ventes (soit + 100% au total)
Avant de commencer le prochain chapitre, je vous annonce un petit ajout dans mon CALF (Comme à la ferme). Je vais coupler ce challenge avec celui de Conjureuse , le "Perfect Farmer Challenge".
Dans l'esprit, les deux challenges ne se contrarient pas mais, afin de coller avec le "CALF", je vais également modifier ou ignorer quelques règles 🙂 Les voici:
1. Conjureuse dit : Débuter avec moins de 50 Simflouz
Bien sûr, je garde mes simflouz durement gagnés (oui, oui!!) car j'ai déjà donné avec Capucine qui est partie de rien. 😇
2. Conjureuse dit : Vous pouvez gagner de l’argent avec les activités de fermier, la pêche, le jardinage, la peinture, la cueillette d’insecte/métaux, le bricolage et toutes activités d’intérieur permettant de gagner de l’argent sans être dans une carrière.
Je continue à gagner de l'argent avec LES ACTIVITES DE LA FERME UNIQUEMENT.
3. Conjureuse dit : Il faudra s’installer à Henford-on-Bagley sur le terrain "Maisonnette secrète de Cordelia"
Je reste sur mon terrain car il est bien trop avancé pour que j'abandonne tout 😊
4. Conjureuse dit : Il faudra débuter la partie au printemps
J'aurais bien voulu mais je suis déjà à l'automne... donc elle débutera en automne avec le successeur de Capucine.
Le conditions pour réussir le challenge sont celles-ci et elles sont toutes réalisables, ce qui me parait être le plus important:
- Accomplir l’Aspiration « Gardien.ne de la campagne » - Avoir atteint le niveau 10 des compétences : Cuisine, Jardinage, Fitness et Point de croix (5) - Posséder au moins 1 vache, 1 lama, 1 poule et 1 coq. - Etre lié d'amitié avec 1 lapin et 1 renard. - (*Facultatif* : Etre lié d'amitié avec tous vos animaux de ferme.) - Valider la collection "Rubans de foire", avoir au moins les 9 rubans requis. - Le challenge est perdu si une règle n’a pas été respectée et/ou que votre sims meurt.
Concernant les autres règles, je les respecterai TOUTES 😀
Etant donné que pour le challenge de Epsiplay, il faut accomplir deux aspirations, le challengeur aura donc les aspirations : "botaniste indépendant" et "gardien de la campagne".
L’automne ne commençait pas très bien. Dans la nuit, Cahouète, qui avait disparu depuis plusieurs heures, revint à la maison avec un petit paquet et une maladie. Elle n’avait pas l’air bien du tout et je me portai alors volontaire pour nous rendre chez le vétérinaire de garde à trois heures du matin, laissant ma petite famille dormir du sommeil du juste.
Le vétérinaire me rassura tout de suite ; l’état de Cahouète était certes impressionnant mais il n’avait rien d’inquiétant.
Mon chat fut remis sur pied très rapidement, moyennant quelques simflouz, bien entendu, et je pus le ramener à la maison.
Thérèse, ignorant tout de ce qui s’était déroulé durant la nuit, s’empressa, après son petit déjeuner de le conduire sur le parcours de dressage et, à voir l’agilité de Cahouète, il était évident que celui-ci se portait comme un charme. Plus de peur que de mal, finalement...
Mathurin, quant à lui, insouciant des ennuis qui étaient arrivés à son chat, avait très rapidement débarrassé son bol pour se concentrer sur ses activités informatiques.
Quant à moi, je lançai mon pétilleur avec quelques superfruits avant d’aller me recoucher un peu. La nuit n’avait pas été de tout repos et la visite chez le vétérinaire particulièrement longue.
Heureusement, je pouvais toujours compter sur mon mari et ma plus jeune fille pour aider aux travaux de la ferme.
Cet après-midi-là, je me réveillai tout juste lorsque les enfants rentrèrent de leur réunion de scouts, toujours aussi fiers de porter leurs jolis uniformes. On aurait dit de petits soldats tout juste enrôlés , prêts à défendre le monde Sim.
Thérèse voulut que je lui apprenne à jardiner. C’était la première fois qu’elle exprimait ce souhait et je me fis un plaisir de lui enseigner les rudiments du jardinage, à commencer par le désherbage qui était indispensable si l’on voulait garder des plantes en bonne santé. Loin de trouver cela rébarbatif, ma fille s’en occupa avec grand plaisir et se mit même à siffloter en arrachant les mauvaises herbes.
Cependant, elle m’avoua qu’elle trouvait l’arrosage beaucoup plus sympa.
Dans l’après-midi, je la surpris même à parler aux arbres et j’en vins à me demander si un jour, elle reprendrait la ferme...
C’était une petite fille pleine d’énergie. En fin de journée, elle me proposa de m’aider pour la confection de leur gâteaux d’anniversaire, à Mathurin et à elle, et elle respecta scrupuleusement les conseils que je lui donnais. Cela fit de moi une maman comblée. J’adorais ces petits moments que je partageais avec Thérèse et qui nous rapprochaient indéniablement.
Une fois le gâteau refroidi, les enfants soufflèrent leurs bougies d’anniversaire. Thérèse, très pressée de devenir adolescente afin de pouvoir m’aider davantage à la ferme, se rua devant le gâteau. Nous étions loin de sa peur de grandir lors de son premier anniversaire.
Et de une !
Mathurin, comme à son habitude, ne se fit pas prier, même s’il avait cédé sa place à sa jeune sœur.
Et de deux !
Les enfants avaient grandi mais la vie dans la bâtisse devait continuer.
Et les choses ne changeaient guère. Thérèse aidait toujours...
... tandis que Mathurin passait le plus clair de son temps devant son ordinateur. Yvon et moi avions d’ailleurs fini par prendre des mesures car notre fils ne sortait plus beaucoup et s’enfermait majoritairement dans sa chambre avec son ami à clavier. Il avait désormais des horaires bien définis pour son utilisation.
Le lundi matin, quelques flocons de neige se mirent à tomber sur Brindleton Bay. Nous eûmes un peu peur que l’hiver ne soit précoce mais la neige ne tint heureusement pas au sol.
Ce jour-là, nous nous rendîmes chez Stéphanie et ses quatre enfants. Elle venait de perdre son mari Clément qui avait été notre ami, et avait besoin de soutien.
Clément était parti si vite que les enfants avaient du mal à accuser le coup. Le petit dernier avait beaucoup de chagrin et ne comprenait pas pourquoi son Papa n’était plus là tandis que le cadet et les aînés éprouvaient un sentiment d’injustice qui se traduisait par la colère. Yvon et moi tentâmes d’apaiser Paul...
... puis je pris Gabriel dans mes bras pour le consoler. Stéphanie avait beaucoup de mal et n’y arrivait pas pour le moment mais je lui faisais confiance, elle saurait faire face.
Thérèse et Mathurin, essayaient de leur côté, de réconforter Aurélie et Armand mais ce n’était pas chose aisée.
Après l’enterrement, Yvon et Mathurin rentrèrent à la bâtisse tandis que Thérèse m’accompagna à Evergreen Harbor, curieuse de la façon dont je recyclais les objets dont nous n’avions pas l’utilité.
Je lui montrai comment faire fonctionner le recycleur puis l’encourageai ensuite à faire de même.
Elle me posa une foule de questions puis finit par se lancer en me demandant à chaque manivelle ou bouton, si elle les utilisait correctement.
Même si elle hésitait parfois, elle ne se trompa pas et réussit à recycler parfaitement ses premiers objets.
Ce soir-là, alors que j’enseignais le tricot à Thérèse, Mathurin nous apprit qu’il ne souhaitait pas reprendre la ferme plus tard. Ce qui l’intéressait, c’était de travailler dans l’informatique et il ne se sentait pas capable de pouvoir gérer les deux, même avec l’aide de Thérèse, lorsque nous serions trop âgés pour le faire, son père et moi.
Nous étions déçus, c’est certain, mais cette annonce n’était pas une surprise et Mathurin nous dit également qu’il voulait arrêter le scoutisme. - Trop de nature tue la nature, s’exclama-t-il Une phrase qui ne voulait rien dire pour nous, mais avec laquelle il semblait avoir tout dit. Son père et moi ne nous opposâmes pas à sa décision, mais lui imposâmes d’appeler lui-même le chef des Licornes pour lui faire part de sa décision. Mathurin grandissait et il devait apprendre à prendre ses responsabilités.
Thérèse, qui n’avait rien dit jusque-là nous avoua la joie qu’elle aurait d’apprendre à nos côtés et de prendre la relève. Son père et moi avions, à maintes reprises, eu l’occasion de voir à quel point elle s’impliquait dans le fonctionnement de la ferme, et cette nouvelle nous soulagea. Au moins, nous transmettions quelque chose à l’un de nos enfants et la bâtisse resterait dans la famille.
Le lendemain, j’eus la magnifique surprise de voir que mes plants de fruits du dragon avaient atteint une maturité suffisante pour que je puisse en récupérer des boutures.
Je greffai donc deux mufliers avec les pousses de fruits du dragon puis un plant de fruit du dragon avec une pousse de muflier. On verrait bien ce que cela donne mais j’espérai de tout mon cœur avoir mes deux plantes vache cette année.
Je filais ensuite à Henford-on-Bagley, le village voisin dans lequel je n’avais encore jamais mis les pieds. Nous n’avions plus grand-chose dans le frigo et l’une de mes clientes m’avait appris qu’une épicerie et un marchand de fleurs avaient ouvert là-bas, dans le quartier de Finchwick. Le village était très joli et ses habitants très accueillants. On m’indiqua chaleureusement où trouver l’épicerie.
J’y fis la connaissance de Kim, une gentille jeune femme complètement débordée par son travail et qui n’avait le temps de rien. Je lui proposai donc mon aide afin de récupérer pour elle les listes de course des villageois. - C’est vraiment gentil de votre part. Ce serait abuser si je vous demandais d’aller porter une rose à Michael de ma part ?
Kim me dit que Michael était le gardien des créatures. Je pouvais le trouver dans la forêt. En arrivant, je tombais sur une ruine magnifique et décidai de flâner en attendant Yvon qui devait me rejoindre.
Nous ne trouvâmes pas ce fameux gardien mais j’en profitai pour me présenter aux personnes que je rencontrais afin d’établir une liste de victuailles pour Kim.
J’informai aussi ces personnes que je possédais une ferme à Brindleton Bay et que j’y vendais des produits fait maison, exclusivement. Qui sait ? Peut-être viendront-ils me rendre visite et craqueront pour mes gâteaux ou mes jus de fruits...
Toujours pas de gardien des créatures... Yvon m’abandonna pour retourner à la ferme et j’en profitai pour glaner un peu près d’un escargot géant.
Je poursuivis ma promenade en forêt tranquillement. Tiens, il y avait quelqu’un... mais ce n’était toujours pas la personne que je recherchais.
Je croisai sur ma route un joli renard roux avec lequel je restai discuter un moment. La façon dont ce renard m’écoutait parler était fascinante, presque magique.
Magique aussi avait été cette volée d’oiseaux. Je ne me lassai pas de les observer. Cette forêt était merveilleuse.
J’allais à mon tour rentrer à la maison lorsque je croisai un homme qui sut m’indiquer où trouver le gardien des créatures. Tant pis pour mes ventes de l’après-midi... Je crois que je n’aurai pas le temps de m’y coller... L’aide que j’avais promise à Kim me prenait décidemment plus de temps que prévu. J’en profitai donc pour noter les courses de cet homme et lui faire la publicité de ma ferme. En écrivant la liste de ce qu’il souhaitait, je me fis la réflexion que beaucoup d’ingrédients de base, comme les œufs ou le lait, se trouvaient sur ces listes et qu’il s’agissait de produit que je ne proposais pas à la vente. Ce serait peut-être à envisager. Il faudrait que j’en parle à Yvon.
Tandis que nous parlions, deux renard gris passèrent entre nous deux. J’aimais beaucoup cette nature sauvage et pleine de surprises.
Grâce aux indications de mon interlocuteur, je trouvai sans mal le fameux gardien des créatures.
Je me présentai à lui puis lui expliquai que Kim avait un petit cadeau pour lui.
Mais sa réaction ne fut pas celle que j’attendais. Kim m’avait dit être amoureuse de Michael et j’avais supposé que la réciproque était vraie mais ce n’était apparemment pas le cas.
Michael me raconta que Kim voyait toujours ce qu’elle voulait voir et qu’elle se méprenait sur ses intentions.
Je m’aperçus très vite qu’il avait raison car, lorsque je lui transmis le message de Michael, celle-ci n’écouta que ce qui l’arrangeait. Tant pis pour elle. Je préférais ne pas m’en mêler. J’avais du travail à la ferme et je n’étais pas encore allée voir la boutique de fleurs.
Sa propriétaire était une vieille dame charmante qui s’appelait Agnès Ladentelle. Je marchandai avec elle pour obtenir de nouvelles graines de fruits et légumes et elle me proposa 25% sur toutes les graines. C’était une belle affaire.
Cependant, la vieille dame ne s’en tint pas là. En échange des 25%, elle me demanda d’effectuer une petite commission pour elle. J’aurais dû lui demander de quoi il s’agissait avant d’accepter... Mon bon cœur me perdra et peut-être qu’Agnès n’était pas si charmante que ça après tout car elle voulait que je réprimande Kim pour avoir flirter. Mais quelle idée ! Et pourquoi toutes ces personnes ne livraient pas elles-mêmes leurs messages personnels ? Je vais passer pour qui, moi ? Bon, je verrai ça demain. Il est grand temps pour moi de rentrer.
En arrivant à la ferme, j’eus l’agréable surprise de voir que Thérèse avait pris l’initiative d’installer le stand pour y vendre mes produits. Et elle se débrouillait très bien. C’était un soulagement car j’ai craint qu’à vouloir m’occuper des affaires d’autrui, nous n’aurions pas eu de recette aujourd’hui.
Le lendemain matin, je me levai à l’aube pour profiter du lever du jour. J’avais pour projet de me rendre à la foire aux bovins d’Henford afin d’y acheter une vache. Yvon avait été plus qu’enthousiaste quant à mon idée d’avoir une étable et un poulailler et il s’était proposé de construire lui-même les abris pour nos futurs animaux. Il m’avait garanti que l’étable serait prête pour le soir-même mais qu’il me faudrait attendre un peu pour le poulailler.
Ce matin-là, je découvris avec joie que mes plants de fruits du dragons ont donné leurs premiers fruits...
... et que mes plantes vaches avaient sorti leurs petites cornes de terre ! Quel bonheur !
Avant d’aller faire un tour à la foire, je passai à la boutique de fleurs pour dire à Agnès que je ne comptais pas honorer sa commission mais je tombai sur une autre vieille dame qui me dit être sa cousine. Je lui expliquai mon dilemme. - Je ne vous conseille pas de jouer un mauvais tour à Agnès, mon enfant. Elle n’est pas commode du tout et risquerait de vous prendre en grippe à jamais. Faites ce que vous avez promis et ne vous en faites pas. Kim a l’habitude, elle ne le prendra pas mal. Agatha était très gentille et me fit à son tour une remise de 25% sur toute sa boutique, afin de se faire pardonner, m’avoua-t-elle.
Je traversai alors la place pour transmettre le message d’Agnès à Kim qui ne le prit finalement pas si mal que ça, comme l’avait prévu Agatha. - Quelle vieille bique, maugréa-t-elle. Heureusement, cela n’entacha pas notre amitié naissante et elle accepta même de me faire elle aussi une ristourne sur les produits de l’épicerie.
J’avais prévenu mes amies Stéphanie et Elsa que je me rendais à Henford et elles me rejoignirent, ravies au pub du village vers onze heures, comme convenu. Elles n’avaient jamais vu de foire au bétail, tout comme moi d’ailleurs, et c’était l’occasion de nous revoir et de partager un bon moment dans un endroit convivial.
Nous y fîmes la connaissance de Sara Scott, la mixologue et propriétaire du pub. Cette femme était d’une gentillesse incroyable et elle nous apprit beaucoup de choses sur le village. Stéphanie, qui avait passé toute son enfance dans le village, avait même connu les parents de la jeune femme.
Les petites anecdotes fusèrent donc et Sara rit beaucoup avec nous. Elle nous offrit même la dernière tournée de wurtabihr. C’était surprenant de constater combien les habitants de Henford liaient facilement des amitiés avec autrui. Et dire que je n’y avais jamais mis les pieds en pensant que ce village n’avait pas grand intérêt. Je me trompais lourdement. Nous finîmes nos verres, remerciâmes Sara puis nous dirigeâmes vers la foire qui se tenait sur la place.
Lorsque je revins à la maison avec notre vache, Yvon venait de terminer son abri et avait fait le plein de foin. Je lui sautai au cou. - Tu es le meilleur, mon amour !
Mon mari était d’humeur coquine et il me tira par le bras : - Viens ma chérie ! Le foin est tout frais ! - Et la vache ? - Elle broute. Elle ne fera même pas attention à nous !
Je fis bien de suivre mon petit mari chéri dans son délire car nous nous sommes amusés comme des petits fous.
La vache n’était pas venue nous déranger et cela faisait longtemps que nous n’avions pas autant d’audace et ri autant tous les deux. Depuis la benne à ordures, je crois bien...
Après notre partie de cracotte champêtre, je m’employai à traire notre bovin. Son ancien propriétaire n’avait pas eu le temps de le faire le matin-même et il m’avait conseillé de le faire sans tarder. Cette petite traite me donna l’équivalent de six bouteilles de lait. J’étais ravie.
En fin de soirée, je fis un aller-retour rapide au pub pour apporter à Sara quelques ingrédients qu’elle m’avait demandés aux fins de concocter une nouvelle boisson pour ses clients à base de baies et notamment de framboises, puis je rejoins ma famille.
Ils étaient tous au salon à discuter à bâtons rompus d’un certain Rahul. Thérèse affrontait les taquineries de son frère et de son père qui se moquaient gentiment de son attachement pour ce garçon. - Mais n’importe quoi ! Je n’ai jamais dit que j’étais amoureuse. Il est gentil, c’est tout !
J’aurais bien voulu venir à son secours, mais mon téléphone vibra et je répondis à Sara qui était tellement satisfaite de la fraîcheur des produits que je lui avais apportés qu’elle s’était attelée immédiatement à la réalisation de sa nouvelle boisson. Elle me demandait de passer la voir le lendemain afin que je puisse lui donner mon avis sur le nectar avant de le mettre à la vente.
Le lendemain était le jour de la fête des récoltes.
La fête se passa très bien mais il n’y eut pas cette année de grand repas, ni d’invitations.
Nous avions trop de travail à la ferme.
Après le chien, le chat, les insectes, les abeilles, la vache et les plantes, il fallait maintenant s’occuper de trois poules, deux poussins et un coq ! Yvon avait terminé le poulailler et était allé acheter les volailles au petit matin. Nous n’étions pas trop de quatre à la maison pour gérer tout ça ! Enfin... trois et demi car Mathurin partageait son temps avec son ordinateur.
Thérèse avait nommé chacune des volailles. Il y avait Noirette, Blanchette et Brunette. Leurs prénoms correspondaient bien sûr à leur couleur de plumes. Le coq noir s’appelait donc Noiraud. Pour les poussins, elles les avaient nommés Nuggets et Poulette.
Notre fille s’épanouissait à vue d’œil au contact de tous ces animaux. Bien sûr, Tessie restait sa préférée mais elle dispensait ses câlins à toutes ces petites bêtes si naturellement que nous savions qu’elle serait parfaite pour rependre le flambeau, le moment venu.
Tessie était venu faire la curieuse et saluer ses nouvelles copines lorsqu’elles étaient arrivées. En espérant que la cohabitation se passe bien.
Notre vache, que Thérèse avait appelée Marguerite, fit, quant à elle la connaissance de ses trois voisines : Gloutonne, Goinfrette et Voracia. Thérèse s’était bien amusée pour leur attribuer des prénoms.
Elle fit à son tour connaissance avec les pis de Marguerite. Il fallait que tout le monde mette la main à la pâte.
Cela me convenait parfaitement car je pouvais continuer à pétiller grâce à son aide précieuse.
Thérèse passait beaucoup de temps auprès de sa vache et en prenait grand soin.
Elle la bichonnait et lui faisait plein de câlins, ce que personnellement, je n’avais pas le temps de faire.
J’emmenai ma fille, cet après-midi là, à Henford. Je la chargeai de faire les courses pendant que je me rendais au pub pour voir Sara. Je vis avec plaisir que Thérèse discutait déjà avec Stéphanie et une autre femme dont elle me dira plus tard qu’elle était le maire du village.
Sara était impatiente de me faire déguster sa nouvelle préparation. Elle sortit son shaker dès qu’elle me vit arriver.
La boisson était rafraîchissante et avait un heureux goût acidulé de framboises. - Alors ? Qu’est-ce que tu en dis ? me demanda-t-elle, inquiète, en voyant que je ne réagissais pas.
- Elle est délicieuse ! Honnêtement, j’en reprendrais bien une deuxième ! - Ouf, je suis soulagée. Je vais pouvoir la mettre en vente. Enfin, je ne sais pas... J’ai une autre idée en tête et j’aimerais que tu me dises laquelle de mes deux boissons conviendrait le mieux pour la vente. Tu pourrais aller me récupérer un ou deux ingrédients et j’aurais besoin que tu sois encore mon cobaye.
Pendant que je discutais avec Sara, Thérèse finissait de faire les courses.
Lorsque nous rentrâmes à la ferme, nous eûmes beaucoup de peine à reconnaître Cahouète tant son pelage était devenu tout blanc.
Je fis ni une, ni deux et l’emmenai directement à la clinique vétérinaire. Mathurin m’accompagna. Il était très inquiet pour son chat.
Il ne le quitta pas des yeux jusqu’à l’arrivée du vétérinaire tandis que je discutais avec une dame qui venait pour la première fois et s’enquérait de mon ressenti sur la clinique. Il y avait beaucoup de monde ce soir-là et nous n’étions pas près de rentrer.
Lorsque ce fut à notre tour, le stress de Mathurin était à son comble. J’avais beau faire pour le rassurer, rien n’y faisait. Pourtant, le vétérinaire était très doux avec son chat.
L’examen terminé, et après une injection une nouvelle fois au prix exorbitant, Cahouète ressortit de là complètement requinqué.
Nous rentrâmes fort tard mais il fallut s’occuper du jardin et des insectes. Les volailles et la vache dormaient déjà.
Même Mathurin apporta sa contribution. Il était tellement soulagé pour Cahouète que nous n’eûmes même pas à lui demander de l’aide.
Les hommes s’occupèrent donc des insectes tandis que Thérèse et moi nous attaquâmes au jardin.
Pendant ce temps, le chat de la maison veillait sur le sommeil des poules.
Nous mangeâmes ensuite rapidement et nous installâmes tranquillement pour la soirée. Yvon et Mathurin regardèrent un film à la télévision tandis que je tricotais et que Thérèse s’essayait au point de croix sur les conseils d’Agatha, la fleuriste. Thérèse avait été tentée par le cercle à broder et n’avait pu résister à l’envie de l’acheter.
Le lendemain matin, Yvon avait dû chasser Cahouète du poulailler car il se faisait un plaisir de manger la nourriture des poules et de jouer avec.
Il avait ainsi déterré une pièce d’amélioration commune et une pièce d’amélioration électronique, pour le plus grand bonheur de mon mari mais il ne fallait pas non plus que les poules manuent de nourriture.
Mathurin vint avec moi dans la matinée pour apporter à Sara, les produits dont elle avait besoin pour sa deuxième boisson. Nous la testâmes directement, mon fils et moi. Mathurin n’en était pas friand et je confirmai à Sara que sa boisson de la veille était bien supérieure à celle-ci.
J’allai ensuite retrouver Agnès Ladentelle pour lui confirmer que j’avais bien transmis son message à Kim et je lui apportai également le lait qu’elle m’avait demandé. Elle était ravie : - J’espère que cette petite coquette se tiendra mieux dorénavant.
- Et merci pour le lait, Capucine ! Vous êtes adorable. Je crois aussi que vous êtes la seule personne qui ait mon amitié dans ce village.
Ce soir-là, Tessie nous fit ses adieux.
C’est Thérèse qui la découvrit la première et elle s’effondra en larmes.
Alertés par ses pleurs, nous nous retrouvâmes tous auprès de notre pauvre chienne, aussi accablés que Thérèse.
Notre fille avait du mal à se remettre de la perte de Tessie. Elle la considérait comme sa chienne depuis qu’elle était bambinette et elle n’acceptait pas sa mort. Alors elle courait souvent pour oublier sa peine.
Elle nous déclara ne plus vouloir de chien, que c’était trop dur lorsqu’ils partaient, et elle partit s’amuser avec Marguerite.
Elle reporta sur elle toute l’affection qu’elle avait pour Tessie, et cela lui permit de se sentir mieux à mesure que les jours passaient.
Le jardinage aussi était un exutoire à sa douleur...
... de même que ses réunions de scouts.
Pendant qu’elle s’y rendait, Mathurin, lui, invitait ses copains à la maison. Ce jour-là, c’est Amand Petit qui l’avait rejoint. Ils avaient prévu de se faire une partie endiablée de je ne sais plus quel jeu sur l’ordinateur. Tout cela me dépassait un peu...
Après la réunion de scouts de Thérèse, toute la famille se rendit à la foire aux volailles de Finchwick pour soutenir notre fille qui avait choisi de participer. Elle avait emmené Blanchette avec elle, l’une de nos poules, ainsi qu’un œuf blanc. La tension était à son comble lorsque le maire se pencha sur Blanchette. Thérèse avait déjà discuté avec elle mais cela ne l’empêchait pas d’être impressionnée.
Madame le Maire détendit l’atmosphère en offrant un petit cadeau à Thérèse.
Elle lui expliqua que cette tradition amicale existait dans la communauté d’Henford depuis une centaine d’année et qu’il était appréciable de la faire perdurer. Thérèse promit de trouver un habitant pour lui offrir à son tour un cadeau. - Ça ne veut pas dire que je ferai du favoritisme... - Bien sûr , Madame.
L’élue sortit alors un carnet et se mit à noter ses observations concernant Blanchette mais, loin d’être tendue comme précédemment, je vis que notre fille semblait avoir remarqué quelque chose derrière nous et son regard ne s’en détachait pas. Elle laissa poliment Madame le maire terminer ses annotations puis elle partit en courant.
Je la vis s’approcher d’un jeune homme qui devait être à peine plus vieux qu’elle. Il avait l’air aussi content de la voir qu’elle l’était. Yvon et moi supposâmes qu’il s’agissait de Rahul.
- Tu as pu venir ? C’est génial ! J’avais peur que tu ne puisses pas avec tes livraisons. - Je t’avais dit que je me débrouillerai pour venir. Tu me fais voir ton œuf ?
Thérèse conduisit Rahul jusqu’aux stands d’exposition. - Oh non ! Quelqu’un a mis un œuf vert ! - Mais ce n’est pas grave...
- Mais si ! Mon œuf blanc n’a aucune chance face à un concurrent vert ! - Et alors ? Est-ce si important ? Le principal est de participer. Et puis ton œuf est très beau.
- Merci... C’est mon premier concours et je suis un peu sur les nerfs. - Essaye de t’amuser, cette foire est faite pour ça. Il va falloir que je rentre maintenant. Tu m’appelles pour me dire quels ont été les résultats ? - Bien sûr.
- A bientôt, Thérèse. Je suis content de t’avoir vue. - Moi aussi. Notre fille regarda le jeune homme s’éloigner avec un sourire béat sur les lèvres. Yvon et moi nous amusions en l’observant. Pas de doute, elle était sous le charme de cet adolescent. Puis soudain, elle se mit à lui courir après.
- Attends ! J’ai quelque chose pour toi ! Tu veux bien être mon ami de cadeau ? - Oh mais oui ! Avec plaisir.
Thérèse ne remporta aucun concours. Pendant ce temps, Mathurin s’était réfugié au pub. Il y avait passé une partie de l’après-midi à discuter avec les habitants d’Henford et les touristes de passage.
Nous rentrâmes à la maison, heureux. Nous avions tous passé une belle journée, chacun à notre façon. Nous étions à la fin de l’automne. Nous avions perdu Tessie, notre ferme avait diversifié son activité, les enfants avaient déjà une idée de ce que serait leur avenir et Thérèse était amoureuse... du moins, le supposions-nous. Quant à Yvon et moi, nous nous aimions encore, comme au premier jour.
A suivre 🙂
Voici la bâtisse au dernier jour de l’automne, ainsi que ses annexes :
Les espaces à posséder: un bâtiment d’habitation (avec deux chambres au minimum) : OUI une étable et un pâturage attenant pour vos plantes-vaches : étable NON, pâturage OUI une grange pour ranger votre matériel : NON un potager pour planter vos légumes et vos herbes aromatiques : OUI un verger : OUI un moulin (non fonctionnel, mais qui accueillera une éolienne) : NON
Les plantations à posséder: 5 légumes : OUI 5 fruits : OUI 5 herbes aromatiques : OUI
Les animaux à posséder: Un chien : NON Un chat : OUI Des abeilles dans deux ruches : OUI Des insectes dans deux paradis des bestioles : OUI Deux plantes-vaches (créées à partir de greffes) : en cours Une vache : OUI Un lama : NON Une poule : OUI Un coq : OUI
Conditions Perfect Farmer: Être lié d'amitié avec 1 lapin et 1 renard : NON Être lié d'amitié avec 1 lapin et 1 renard : NON Valider la collection "Rubans de foire", avoir au moins les 9 rubans requis : 1/9 *Facultatif* : Être lié d'amitié avec tous vos animaux de ferme : NON
Trésorerie à la fin de la semaine 6 : 41 875 § (+ 18 251 §) Roue des Aléas de la semaine : Fantastique sol
Les saisons se succédaient mais le travail à la ferme restait le même et, sans surprise, Thérèse nous relayait avec plaisir dans les tâches quotidiennes.
Mathurin, lui, s’en éloignait de plus en plus, accaparé tout entier par son ordinateur, sauf pour parler à Cahouète qui était l’un des rares à pouvoir le décrocher de son écran.
Un soir, alors que nous préparions une soupe de tomates, Thérèse et moi pour le dîner, Mathurin laissa entendre à son père qu’il aimerait aller à l’université. Yvon essaya de lui expliquer que nous aurions bien besoin de lui à la ferme, mais je savais que c’était peine perdue. Notre fils avait d’autres aspirations.
Le lendemain, j’invitai mes amies Elsa, Sarah et Stéphanie à venir prendre le goûter à la maison. Je m’étais lancée pour la première fois dans la fabrication d’une brioche et je tenais à ce qu’elles partagent ce moment avec nous.
C’est là que nous fîmes la connaissance de Rahul. Thérèse avait insisté pour l’inviter et, sur les conseils de Sarah qui me l’avait décrit comme un jeune homme charmant et bien élevé, je me suis laissé convaincre.
Rahul a fait l’unanimité dans la famille. Son charme et sa bonne humeur ont séduit tout le monde, y compris Yvon qui, pourtant, n’était pas ouvert à ce que notre fille nous présentât un petit ami potentiel.
Thérèse était aux anges même si elle nous disait n’être qu’une simple amie pour lui. Son petit cœur battait, je le sentais et, bien que sa passion allait en priorité aux travaux de la ferme, je craignais qu’il ne se brise.
Ce jour-là, deux plantes-vaches, sur les trois que nous avions plantées, arrivèrent à maturité et notre fille les prit tout de suite en amitié et leur apporta toute sa gentillesse.
Mais elle se rendit vite compte que ses vaches aux chapeaux de feuilles, aux racines épineuses et aux pis étrangement proches de leurs mâchoires, n’étaient pas de simples animaux de compagnie, et que leurs besoins restaient principalement primaires.
Tandis qu’elle s’occupait de ce que Mathurin appelait des « bêtes sauvages », je reçus un appel d’Armand le fils aîné de Stéphanie, qui m’annonça son décès.
Pour nous, la vie continuait mais je ne pouvais m’empêcher de penser à cette fratrie de quatre enfants qui se retrouvait orphelins de père et de mère à l’approche de Noël.
Thérèse s’était lancée dans la pâtisserie et s’était mise en tête de réaliser une tarte au chocolat. Je ne comprenais pas d’où lui venait cette lubie soudaine mais, à force d’insistance, elle m’avoua que c’était une demande de Rahul mais j’ignorais, à ce moment-là, que les demandes du jeune henfordien étaient assez nombreuses.
J’eus peut-être tort de ne pas m’en inquiéter davantage, mais notre fille semblait heureuse et continuait à entretenir son bétail et ses volailles.
Ce qui me chagrinait le plus la concernant est qu’elle n’arrivait pas à faire le deuil de Tessie.
Notre défunte chienne faisait, depuis quelques temps, de furtives apparitions nocturnes dans la bâtisse, et Thérèse était tombée nez à nez avec elle un soir, dans notre salle à manger.
Je m’inquiétais pour elle car il était évident pour moi que ces apparitions incessantes empêchaient qu’elle ne passe à autre chose.
Yvon me rassura tout de suite à ce propos. Thérèse avait récemment mis un œuf à couver dans le poulailler et elle avait l’air parfaitement bien. Il me promit, par ailleurs, de surveiller les allées et venues de Tessie afin qu’elle croise moins souvent notre fille.
Yvon était le père idéal, l’homme idéal et le mari idéal, pour moi tout du moins. Nos échanges amoureux demeuraient intactes, comme au premier jour, et il faisait de moi la femme la plus heureuse du monde.
Mais, à l’approche de Noël, un cadeau inattendu sembla s’imposer à nous. Yvon me demanda trois fois si j’étais sûre mais, oui, j’étais sûre. Il ne comprenait pas, qu’à nos âges, ce soit encore possible et me regardait d’un air interloqué.
- Comment allons-nous faire ? m’avait-il demandé, très ému tout de même par cette nouvelle. Nous sommes presque vieux. - Nous allons l’élever comme nous avons élevé Thérèse et Mathurin, voilà tout ! Ce n’était pas prévu mais il là. Alors nous l’aimerons.
Loin de se douter de ce qui se tramait au sein de notre foyer, Thérèse était allée faire les courses, comme chaque matin avant le lycée, à Henford-on-Bagley.
Elle avait lié de nombreuses amitiés dans le village et revenait souvent à la ferme avec des coupons de livraison gratuite...
... coupons qui lui permettaient de voir un peu plus son livreur préféré. Cette situation me faisait souci car, plus ça allait, plus Thérèse avait l’air d’accéder à ses moindres désirs, et cela, sans aucune contrepartie.
Cela avait commencé par une tarte au chocolat et n’avait pas l’air de vouloir se terminer. Elle était complètement aveuglée et sous le charme de cet angelot qui n’aspirait qu’à une chose, d’après Sarah : quitter Henford et découvrir le monde.
Nous annonçâmes aux enfants que nous attendions un bébé, lors d’un petit déjeuner matinal. La nouvelle ne fut pas bien accueillie du tout : - C’est une plaisanterie ou quoi ? nous avait dit Mathurin.
Thérèse fut un peu plus nuancée, mais nous demanda tout de même si c’était bien sérieux à nos âges...
Mathurin semblait réellement en pétard après nous et s’interrogea sur notre connaissance de la contraception. Je ne savais plus du tout comment réagir. Heureusement, Yvon me regarda de ce regard qui me transmettait « laisse-moi gérer ».
- Nous n’avons pas de compte à vous rendre, les enfants. Et je pense que Maman est d’accord avec moi.
Bien sûr que j’étais d’accord ! J’observai mon mari en train de poursuivre : - Nous aurons ce bébé, que ça vous plaise ou non ! J’espère que j’ai été assez clair. - Bien sûr, Papa, tenta de se rattraper Thérèse.
- Et c’est une fille ou un garçon ? interrogea Mathurin pour tenter de détendre l’atmosphère. J’étais consciente qu’il savait qu’il avait manifestement dépassé les bornes : - Ça, nous n’en savons rien, lui répondit Yvon en me regardant. C’est un peu tôt pour le dire, hein ma chérie ?
- Nous n’en savons rien, c’est vrai. Tout ce que j’espère, c’est que ce bébé sera accepté par toute notre famille. Pour moi, c’est le plus important.
- Vous ne devriez pas perdre de vue que cet enfant est un enfant de l’amour, tout comme vous deux. Nous sommes conscients que la différence d’âge est grande par rapport à vous mais nous comptons sur vous pour l’aimer.
- Tout à fait, ajouta Yvon. Ce bébé sera votre frère ou votre sœur.
- C’est promis, nous l’aimerons, nous dit Mathurin. - C’est vrai mais d’abord, on doit digérer la nouvelle. Finalement, Thérèse semblait être celle qui avait le plus de mal à accepter ma grossesse.
La nuit précédant Noël, nous essuyâmes une tempête de neige et un blizzard glacial.
Heureusement, le lendemain, le ciel s’était dégagé et Yvon et Mathurin avaient pu partir en forêt pour aller chercher notre sapin.
Pendant ce temps, Thérèse alla s’occuper de Marguerite et de ses trois plantes-vaches...
...tandis que j’essayais difficilement d’entretenir le jardin. J’avais oublié que la grossesse pouvait avoir des côtés très contraignants.
Lorsque nous retournâmes à l’intérieur de la bâtisse, Yvon et Mathurin avaient déjà ramené le sapin et décoré la maison. Nous entonnâmes un chant de Noël...
...puis entreprîmes d’habiller ce magnifique arbre tous ensemble.
Nous avions invité pour le dîner de Noël les quatre enfants de Stéphanie pour partager la dinde avec nous.
Ils avaient perdu leur mère il y a peu et nous ne voulions pas les laisser seuls lors de cette fête familiale.
Armand, Aurélie, Paul et le petit Gabriel passèrent une bonne soirée en notre compagnie, et Mathurin réussit même à les faire rire.
L’ouverture des cadeaux fut un grand moment...
...surtout lorsque le Père Hiver apparut près de notre cheminée.
Thérèse fut particulièrement gâtée ce soir-là.
Notre ami en bleu venait de lui offrir une petite chienne braque de Weimar. Thérèse la montra à tout le monde et la prénomma Naya.
Le Père Hiver resta un petit moment avec nous...
...avant de prendre congé et de nous saluer jusqu’à l’année prochaine.
Cette nuit-là fut une belle nuit pour Thérèse qui, en plus d’être la maîtresse d’un joli petit chiot, vit l’œuf qu’elle avait mis à couver, éclore.
Elle appela le petit poussin Noël, en hommage à cette belle soirée que nous venions de passer.
Point de vue de Thérèse
Je me rendis ce matin-là à Henford-on-Bagley pour y faire les courses, comme chaque matin et, une fois n’est pas coutume, j’y croisai le beau Rahul.
Papa et Maman l’ignoraient mais, si j’insistais tant pour faire moi-même les achats dont nous avions besoin, c’était justement dans l’espoir d’y voir Rahul. Le problème est, qu’en ce moment, il n’avait qu’une idée en tête, quitter Henford, et il me sollicitait un peu trop souvent pour faire les commissions à sa place. Cette fois, je lui dis non.
Cela ne l’empêcha pas de me suivre jusqu’aux boutiques et d’insister. - Ben alors, Rahul ! lui lança Kim. Tu fais encore faire ton boulot par une demoiselle ! Cela ne me plut pas du tout.
Rahul ne sembla pas s’outrager de la remarque de l’épicière et il m’accompagna jusqu’à la boutique de plantes des cousines Ladentelle. Son baratin fut tellement énorme que je finis par me laisser convaincre.
- Ok, mais c’est la dernière fois, tu entends ? J’ai du boulot à la ferme, moi aussi, en plus de l’école !
- Merci, Thérèse. Tu es la meilleure, dit-il en me frôlant. Et aussi la plus jolie fille du village.
Je n’étais pas dupe de ses discours à l’eau de rose mais j’avais quand même envie d’y croire.
Il ne s’était jamais rien passé entre nous mais qu’est-ce que j’aimerais que ça change. Peut-être que ces commissions lui permettront de voir à quel point je l’aime.
Point de vue de Capucine
Thérèse m’inquiétait un peu. Elle était repartie à cuisiner pour Rahul...
Et, en plus, elle faisait pour lui un modèle de point de croix. Je me demandai ce qu’il pouvait bien lui offrir en échange. Leur relation m’avait l’air un peu particulière.
Lorsque je lui en parlais, ma fille me répondait invariablement qu’elle adorait faire plaisir à Rahul et qu’elle n’attendait aucune compensation de lui. Yvon me dit cependant que le garçon avait plusieurs fois remis à Thérèse des pièces d’améliorations pour les abris de ses animaux. Quel romantisme ! Mais peut-être s’entendaient-ils ainsi, après tout.
Je devinais cependant aisément que Thérèse imaginait beaucoup d’histoires qui, sans doute, ne seraient jamais.
Tessie tournait beaucoup autour de la maison et, si Yvon arrivait souvent à la maintenir dehors, ce n’était pas toujours le cas.
Ça m’attristait tellement de la voir ainsi errer comme une âme en peine.
Je savais que Thérèse avait beaucoup de mal à la laisser partir et que ce n’est qu’à cette seule condition que Tessie pourrait trouver la paix.
C’est ce qu’elle fit cette nuit-là. Elle pleura beaucoup mais réussit à faire son deuil de notre chienne.
Elle lui rendit un dernier hommage et lui dit enfin au revoir.
Tessie pourrait désormais reposer en paix.
La suite, juste en dessous 🙂
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