En Mai 2021, je me lançais dans un nouveau challenge, celui de @EpsiPlayCOMME A LA FERMEet comme j'adore écrire, j'en ai fait une histoire.
Pour remettre les choses dans leur contexte, il faut savoir que "Vie à la campagne" n'était pas encore sorti lorsque j'ai commencé l'histoire.
Le pack est sorti plus tard, alors que j'étais en cours d'écriture. Epsiplay a ajouté des règles au challenge, et je les ai intégrées dans mon histoire pour plus de fun.
J'ai terminé l'histoire de Capucine en septembre 2022. Son récit est pourtant beaucoup moins long que celui de "Cendre et la Vallée oubliée" mais, mon emploi du temps étant très chargé à ce moment-là, il y a eu de longues périodes sans mise à jour.
Je tiens à remercier ici (aussi) @idjya qui a eu la superbe idée, à l'époque, de faire de la pub pour ce challenge sur l'activité de l'ancien forum Les Sims, sinon, je crois que je ne l'aurais même pas vu ! 😉 Et quel dommage !
Alors, merci Idjya, c'est grâce à toi que ma simette a tenté l'aventure! 😘
Ce matin-là, nous nous étions levés à l’aube pour conduire Jeanne jusqu’au quai du bateau qui l’amènerait jusqu’à l’aéroport de Newcrest pour prendre un vol vers Sulani... Mathurin avait tenu à se joindre à nous et avait annulé tous ses rendez-vous pour le début de la matinée. Tout comme moi, il était triste de voir notre petite sœur partir aussi loin de nous.
Bien sûr, je m’étais renseignée sur l’Ecole de l’Océan, bien sûr, je savais qu’elle avait une réputation extraordinaire, qui en faisait d’ailleurs la meilleure école dans le domaine de la biologie marine. J’avais inscrit Jeanne à l’internat afin qu’elle ait un suivi sérieux de ses études, car l’école engageait sa réputation sur tous les élèves qu’elle acceptait. J’aurais alors dû être rassurée, mais j’avais le cœur chaviré et, ni les paroles réconfortantes de Rahul, ni le sourire crispé de Mathurin, et encore moins l’air désolé de Jeanne, ne parvinrent à m’apaiser. Le bateau était déjà là, prêt à la prendre à son bord...
Elle m’avait regardé avec ses grands yeux gris, sincèrement navrés pour moi : - Ne sois pas si triste, Thérèse, je reviendrai... C’est ce que j’ai envie de faire, tu comprends ? Même si je t’aime vraiment très fort.
Nous l’avions tous prise dans nos bras, mais elle avait réservé son dernier câlin pour moi. Je lui renvoyai comme un écho, un « je t’aime » étranglé, en lui demandant de nous donner régulièrement des nouvelles.
Puis ce fut l’heure pour elle de partir vers cette nouvelle vie qui n’attendait qu’elle. Mon cœur se serra, au moment où Mathurin frôla ma main... Nous ne savions pas quand nous la reverrions.
Après le départ de Jeanne, nous avions tous repris nos habitudes. La ferme ne pouvait attendre que l’on se remit de son absence.
Cyrielle s’intéressait de plus en plus au jardinage et elle n’hésitait jamais à me donner un coup de main lorsque le besoin s’en faisait sentir. Elle aimait que le jardin soit beau et elle ne rechignait jamais à mettre ses mains dans la terre.
Elle aimait pêcher aussi, que ce soit en bord de mer ou de rivière, ou dans notre petite mare, au milieu du jardin. Elle avait gardé ça de sa tante.
Notre petite crapule s’adaptait très bien à notre façon de vivre. Elle s’était déjà liée d’amitié avec les poules, et elle passait son temps à se rouler dans la terre ou le sable.
Evidemment, cela signifiait qu’elle avait le droit à un bain quotidien. Cela n’avait pas été facile au début mais, finalement, elle finit par me laisser la plonger dans la baignoire sans se débattre. Je pense qu’elle a vite compris que le jet d’eau en provenance du robinet, pouvait être une jolie source d’amusement.
Nous passions la plupart de nos soirée dehors pour profiter de l’air frais en famille. Le soleil n’était pas de la partie en ce début d’été, mais nous subissions une chaleur étouffante, difficile à supporter, toute la journée durant.
Cyrielle avait même invité, plusieurs fois, son cousin Alain et sa copine de classe Céline, à venir profiter de la piscine après l’école.
Il faisait tellement chaud que les enfants passaient souvent le reste de l’après-midi en maillot de bain.
Cet air lourd et pesant nous conduisit, un soir, à nous rendre jusqu’au festival de l’humour de San Myshuno. Nous y trouvâmes une fraîcheur qui nous fit remettre nos gilets, et une ambiance ludique qui nous accapara tout de suite.
Le principe du festival était simple ; ceux qui souhaitaient y participer devaient choisir l’un des deux camps qui s’affrontaient gaiement, à tour de farces ou de blagues. Nous avions choisi le camp des blagueurs.
Je me découvris particulièrement douée pour raconter des blagues, mais Cyrielle me surpassa amplement. Je crois que nous n’avons jamais autant ri qu’au cours de cette soirée. Et ce n’était pas terminé. Claire aussi était venue à San Myshuno pour le festival et, elle aussi, avait rejoint le camp des blagueurs.
Nous avons donc poursuivi notre soirée à quatre, bien déterminés à obtenir un prix pour notre équipe. Et nous avons gagné la belle récompense de cinq cents simflouz, au terme des festivités. Un belle victoire sur l’équipe des farceurs. Nous avons fait don de notre récompense à une association pour les droits de l’enfance, quelques jours plus tard.
Lorsque nous rentrâmes à la maison, nous trouvâmes Crapule en admiration devant le juke-box. Elle ne s’en détacha que lorsque nous en éteignîmes le son. Nous nous aperçûmes, à mesure que le temps passait, que notre chienne faisait une fixation sur le juke-box, tout comme, en son temps, Tessie en avait fait une sur le frigo de la cuisine.
Le soleil avait fini par montrer le bout de son nez, pour notre plus grand bonheur, et la chaleur, bien qu’encore présente, se fit moins étouffante. Je prenais soins de mes bêtes, mais plus particulièrement de Caprice, car je comptais la présenter au prochain concours de vaches de la foire de Finchwick.
Mes petits oiseaux également, avaient le droit à toutes mes attentions. Il était hors de question que je les oublie, et ils me le rendaient chaque jour, à renfort de cadeaux.
Les produits de la ferme continuaient à bien se vendre. Notre réputation n’était plus à faire et nous le devions à Maman. Sans elle, et sans son travail, la ferme n’aurait jamais prospéré ainsi.
Un après-midi, j’eus la surprise de reconnaître, parmi mes clients, Romain, le frère de Claire. Cela faisait des années que nous ne nous étions pas revus. Il avait aussi été le meilleur ami de mon frère. Aux dires de sa sœur, il était un homme très occupé.
Il occupait un poste très important à la mairie de Willow Creek en tant que chef de la planification urbaine, et son travail ne lui laissait pas beaucoup de temps libre. Nous promîmes de nous revoir bientôt mais nous savions tous les deux que ce n’étaient que paroles de politesse. Nous avions désormais emprunté des chemins différents.
Ce jour-là, Cyrielle est rentrée de l’école avec sa copine Céline. La petite fille passait de plus en plus souvent à la maison.
Lorsqu’elle ne venait pas pour jouer au baby-foot ou plonger dans notre piscine, elle faisait ses devoirs avec notre fille. Je sentais qu’une belle amitié était en train de naître entre les deux fillettes.
Son anniversaire avançait à grands pas, et Cyrielle s’attristait vraiment de ne pas avoir sa tante auprès d’elle pour cette occasion. Malheureusement, le prix du voyage entre Sulani et Brindleton Bay était exorbitant, et nous ne pouvions pas nous permettre de le lui payer.
Nous savions que Jeanne avait garder contact avec Marie, la fille d’Oliver, qui était devenue une actrice célèbre. Jeanne habitait à présent un yacht, que Marie et elle avaient acheté en commun, mais les revenus de Jeanne, n’étaient pas encore extraordinaires et nous devinions aisément que Marie avait dû apporter à cette acquisition, une contribution bien plus élevée que celle de ma petite sœur. Si Jeanne, habitait dans un yacht, elle ne pourrait malheureusement pas faire le voyage jusqu’à Brindleton Bay.
Ma sœur nous avait récemment envoyé des photos d’elle, et donné des nouvelles. Ses études de biologiste marin à l’école de l’Océan se déroulaient à merveille. Jeanne était la première de sa classe, et cette distinction lui avait permis d’obtenir un stage, à temps partiel, de technicienne de la flore et de la faune, toujours supervisé par son école, au sein du célèbre institut océanographique de Sulani : Oceani. Mathurin et moi, étions vraiment fiers d’elle. Le stage se déroulait en alternance avec les cours et si, à la fin de l’année, Jeanne avait satisfait à toutes les exigences de son travail, Oceani envisageait de l’embaucher.
- Elle a vraiment fait du chemin depuis qu’elle a quitté la maison, tu ne trouves pas ? - Je suis aussi fier d’elle que Mathurin et toi. Elle se donne les moyens de réussir et je suis persuadé qu’elle réalisera son rêve. C’est une battante.
- Ce qui me désole, c’est de voir Cyrielle aussi triste. Jeanne lui manque. Elle aurait tant voulu qu’elle soit présente pour son anniversaire. Elle m’en a encore parlé quand je suis allée lui souhaiter une bonne nuit. - J’ai peut-être une petite idée qui lui permettrait de rendre son absence moins insupportable. - Ah oui ?
- Oui, mais je te raconterai tout ça après m’être occupé de toi. Mon mari était d’humeur enjôleuse ce soir, et mes questions devraient attendre. Ces moments se faisaient si rares, parfois, que je n’entendais pas passer à côté. Nous avions trop tendance à nous oublier au milieu de toutes nos occupations quotidiennes.
Je revins cependant à la charge, après notre petit intermède romantique : - Alors, tu m’expliques ? - J’en parle depuis quelques jours avec Mathurin. Il m’est d’une aide précieuse pour mener à bien mon projet, et Jeanne aussi, bien évidemment ! Rahul m’expliqua en détail ce qu’il comptait faire. Son idée était géniale et j’étais persuadée que cela remonterait le moral de notre fille.
Le jour de son anniversaire, nous installâmes Cyrielle devant l’ordinateur et elle eut la surprise d’y retrouver Jeanne, lui chantant un « joyeux anniversaire » en direct de Sulani. Lorsque nous nous éclipsâmes discrètement pour les laisser seules toutes les deux, notre fille avait les larmes aux yeux. Rahul avait tout mis au point avec Mathurin. Mon frère et Oliver avaient pas mal de connaissance, notamment un technicien de Simnet qu’Oliver avait défendu, et qui s’était fait un plaisir de le remercier en amenant la fibre gratuitement jusqu’à notre ferme. Mathurin avait ensuite expliqué à mon mari comment brancher les câbles et installer lnternet sur notre vieux PC. Rahul n’était peut-être pas ingénieur en informatique comme mon frère, mais il était suffisamment doué en bricolage, pour comprendre ce qu’il lui racontait. Et bien sûr, ils avaient contacté Jeanne pour convenir d’une heure de rendez-vous avec elle, afin que Cyrielle soit présente devant l’écran. Cyrielle resta discuter avec sa tante jusqu’à l’arrivée des invités.
Aujourd’hui, nous fêtions aussi l’anniversaire d’Alain, qui avait été un peu oublié lors de son dernier. Nous avions donc invité Claire à se joindre à nous.
C’était un bel après-midi d’été. Alain voulut souffler ses bougies le premier, et on lui devait bien ça.
Cyrielle les souffla juste derrière lui.
Leur enfance venait de s’envoler. Cousin et cousine allaient découvrir l’adolescence et vivre de nouvelles aventures. Qu’est-ce qu’elle était belle, ma fille ! J’entendis Claire qui disait la même chose que moi à propos de son fils et, en regardant Alain, je retrouvais Mathurin. Son fils était aussi son portrait craché.
Durant le repas, Oliver nous donna des nouvelles de Marie. Sa carrière lui réussissait, elle était célèbre, avait beaucoup d’argent, mais elle avait aussi gardé ses valeurs et sa gentillesse, tout autant que son amitié pour Jeanne. Nous regardions souvent ses films à la télé mais, savoir qu’elle allait bien, était un vrai soulagement. Sa carrière n’était pas facile et d’autres s’y étaient brûlés. Nous en apprîmes également davantage sur le yacht. Jeanne avait déboursé une part infime pour ce bateau, comme nous nous en doutions déjà, et avait insisté pour rembourser Marie, dès qu’elle le pourrait. Mais Marie ne l’entendait pas ainsi. Jeanne était son amie, et elle avait décidé de lui faire cadeau du yacht au prochain Noël, pour qu’elle s’y sente complètement chez elle.
Certes, Marie était devenue fortunée, mais il fallait que Jeanne comprenne qu’elle faisait aussi les cadeaux à la hauteur de ses moyens. Oliver nous montra quelques photos. Elle avait acheté une grande maison moderne sur les hauteurs de Del Sol Valley et y avait fait emménager Maryse, sa maman. Entre deux tournages, lorsqu’elle ne se rendait pas à Sulani pour rendre visite à Jeanne, cette maison était son havre de paix.
Marie avait beaucoup changé physiquement. Nous nous en étions déjà aperçus en regardant ses films mais le changement était beaucoup plus flagrant sur les photos qu’Oliver brandissait fièrement. L’adolescente qui était partie n’avait rien à envier à la belle jeune femme que nous découvrions. Elle semblait heureuse et beaucoup plus sophistiquée qu’avant, mais son regard transpirait toujours la bienveillance.
Ici, moins de notoriété, et moins d’argent. Nos soucis se bornaient à tenter d’éduquer, sans résultat, notre chienne qui se complaisait à se salir indéfiniment mais qui nous faisait aussi parfois rire de ses bêtises.
Avec Cyrielle, c’était un peu plus compliqué. Elle passait beaucoup de temps à se plaindre de tout et de rien, que ce soit auprès de nous ou auprès de son amie Céline, qui semblait la comprendre mieux que quiconque.
Cette petite me semblait posséder une patience à toute épreuve. Elle écoutait notre fille, la consolait parfois, l’écoutait encore gémir, sans se plaindre elle-même. J’en étais presque admirative.
Seulement, un jour, Céline a baissé les bras. Je pense qu’elle avait atteint un point de non-retour et qu’elle n’arrivait plus à encaisser les jérémiades de Cyrielle. Alors, elle lui a déballé tout ce qu’elle avait sur le cœur, la menaçant de rompre leur amitié si elle n’arrêtait pas de pleurnicher. Sûrement la menace ultime entre copines d’enfance... Céline ne pouvait visiblement plus en supporter davantage.
Mais ce fut un électrochoc pour Cyrielle. Elle pleura beaucoup car elle ne voulait pas perdre son amie, et elle lui promit de ne plus se plaindre ainsi. Et, surtout, ce jour-là, elles se jurèrent une amitié pour la vie sous mon œil attendri (et soulagé !)... et ma fille retrouva le sourire.
Tout changea alors. Cyrielle qui, depuis son anniversaire, avait complètement abandonné les travaux de la ferme pour se consacrer uniquement à l’ordi portable, moderne et fonctionnel, que mon frère lui avait offert (merci Mathurin !), se remit à participer aux tâches indispensables à notre activité.
Elle emmena même Crapule au parc dans l’idée de la dresser et de lui apprendre des tours. Ces promenades avec la chienne de Jeanne la rendaient enthousiaste, sauf quand notre chienne décidait de faire sa mauvaise tête.
Dans ce cas, Cyrielle s’énervait et se mettait à jurer, faisant fi des passants ou des enfants à proximité. Elle voulait que Crapule lui obéisse et il n’était pas question qu’il en soit autrement.
C’est un jour comme celui-ci qu’elle rencontra Greta. L’adolescente l’avait interpellée en lui demandant pourquoi elle criait ainsi sur son chien alors qu’il était si mignon, puis elles avaient sympathisé. Greta était originaire de Tartosa, une petite ville de la côte, situé à presque quatre heures de route de Brindleton Bay. Elle était ici pour deux mois dans le cadre d’un échange culturel entre les deux villes, et habitait chez sa correspondante, Amandine.
Les deux jeunes filles se découvrirent de nombreux points communs et découvrirent qu’elles aimaient aussi les mêmes films et les mêmes activités : la nature et les ordinateurs ! Et surtout, Greta rêvait d’avoir un jour sa propre ferme et d’en vivre. Elle ne cacha donc pas sa joie lorsque Cyrielle lui apprit qu’elle vivait elle-même dans une ferme.
Et Cerise sur le gâteau, la Tartosienne adorait Crapule. Elle trouvait la petite chienne trop mimi, trop choupi, trop cuty... Bref, tous les superlatifs bisounours semblaient convenir à Crapule, si l’on en croyait Greta.
Les deux adolescentes finirent par convenir que la vie était trop injuste, que les parents pouvaient être parfois lourdingues et que Charlemagne n’aurait juste pas dû être inventé pour que le lycée n’existe pas. Si on résume la situation, Cyrielle venait de se faire une nouvelle amie.
Elle se rendit de plus en plus souvent au parc pour y rencontrer Greta et lui raconter ses malheurs d’adolescentes tandis que Greta lui racontait les siens. Nous voyions donc régulièrement Crapule, revenir de ces escapades, complètement exténuée.
A contrario, Cyrielle s’était lancée à corps perdu dans son travail scolaire. Greta était une très bonne élève, et elle voulait lui faire écho. Peut-être, un jour, ferait-elle aussi partie d’un programme d’échange, comme elle... ou comme Céline qui avait eu l’honneur d’y participer pour se rendre un mois à Mont Komorebi. Notre fille ne voulait pas être mise à l’écart et comptait faire aussi bien que ses amies. Nous saluions, Rahul et moi, sa nouvelle détermination.
Notre fille n’était ni plus, ni moins, qu’une adolescente de son âge. Elle avait ses rêves et ses envies, parfois contrés par les exigences de ses parents, mais elle venait souvent se confier à moi. Et ce soir-là, je ne m’attendis absolument à ce qu’elle m’ouvrit un cœur d’ado amoureuse. - Il est tellement beau, tellement gentil ! Elle avait rencontré le garçon à la médiathèque du lycée. Ils utilisaient des ordinateurs voisins et avaient discuté un moment sans se donner leurs noms, mais ma fille ne semblait pas se remettre émotionnellement de cette rencontre. J’essayai alors de la mettre en garde contre les sentiments amoureux de l’adolescence.
En la regardant, je sus que c’était peine perdue. Elle me souriait bêtement, faisant semblant d’acquiescer à chacune de mes paroles, mais son petit cœur fondait déjà pour le bel inconnu de la médiathèque.
Cyrielle était heureuse. Durant plusieurs jours, je l’entendis siffloter en arrosant les plantes ou chanter en prenant sa douche, jusqu’à ce qu’elle s’attriste car elle ne le croisait jamais dans les couloirs du lycée.
Un après-midi, elle reçut sa copine Greta à la maison et lui confia ses doutes, et sa peine.
Greta réussit à lui transmettre sa bonne humeur. Il y avait forcément un explication logique au fait que Cyrielle ne revoit pas son béguin de la médiathèque. Lui aussi faisait peut-être partie du programme d’échange, après tout. Il fallait être patiente. Après lui avoir fait visiter la ferme, Cyrielle emmena sa nouvelle copine sur la plage pour lui faire découvrir les environs.
Greta était enchantée par tout ce qu’elle voyait. Elle habitait à quatre heures de route de chez nous, sur la même côte, et elle s’émerveillait de voir combien les paysages ou la végétation étaient différents de ce qu’elle avait l’habitude de voir chez elle.
Elle s’enthousiasma encore lorsque Cyrielle lui apprit que l’on pouvait visiter le phare de l’île des herbes mortes, et y grimper. A Tartosa, le phare était habité par le gardien de phare, et il n’était pas question de visite.
Ce soir-là, je reçus un appel de Mathurin. Oliver et lui avaient pour projet de se rendre à Sulani pour rendre visite à Jeanne et Marie, qui serait aussi présente pendant leur séjour.
Les garçons me demandaient de m’occuper d’Alain pendant qu’ils seraient là-bas, car Claire devait s’absenter, aux mêmes dates, pour une formation professionnelle. J’étais ravie car ce serait l’occasion de profiter un peu de mon neveu.
Cyrielle était toute guillerette à l’annonce de cette nouvelle. Elle s’entendait très bien avec son cousin, et la perspective de passer deux semaines avec lui la rendait particulièrement joyeuse.
Elle m’aida encore plus que d’habitude aux travaux de la ferme et nous doublâmes, cette saison-là, notre production de jus de fruits.
Alain arriva un vendredi après les cours, ravi lui aussi de passer quelques temps avec nous, mais il avait un projet pour le soir-même, celui de se rendre au festival des épices avec un copain. Il en parla tout de suite à Cyrielle pour qu’elle l’accompagne. Ils prendraient le train ensemble jusqu’à San Myshuno.
Cette idée nous avait d’abord fait bondir, Rahul et moi, car nous trouvions Cyrielle un peu trop jeune pour sortir le soir, mais elle serait en compagnie de son cousin, et nous finîmes par donner notre accord. Mais il y avait une condition.
Rahul et moi les emmènerions en voiture. Ainsi, nous ne serions pas loin en cas de problème. Nous avions décidé de passer un peu de bon temps tous les deux et le bar à cocktails du quartier chic serait parfait pour un tête à tête amoureux, en attendant que le festival se termine.
Point de vue de Cyrielle
Papa et Maman sont vraiment super ! Je pensais qu’ils allaient refuser notre escapade au festival des épices, mais ils ont dit oui. J’suis trop contente ! C’est la première sortie que je fais sans eux, juste avec des gens de mon âge.
Quand Alain me présenta son copain, j’ai cru que j’allais m’étouffer. Le beau gosse de la médiathèque se trouvait devant moi, et il avait l’air aussi surpris que moi. - Cette fille est ta cousine Cyrielle ? demanda-t-il - Ben ouais, pourquoi ?
Apparemment, Jérôme, c’est comme ça qu’il s’appelait, avait parlé de moi à Alain, tout comme j’avais parlé de lui à ma mère. - Alors comme ça, la fille super canon de la médiathèque, c’était ma cousine ! Purée, quelle coïncidence ! - Et si on allait plutôt se faire un défi de curry épicé, hein ? Ça t’évitera de dire trop de bêtises !
Jérôme avait l’air aussi mal à l’aise que moi, mais j’étais très heureuse parce que je savais qu’il me trouvait super canon.
Evidemment, Alain fit plein de blagues à notre encontre tout au long de la soirée, mais j’avoue que ça a mis une bonne ambiance, même si parfois, Jérôme ne savait plus quoi répondre.
Je ne l’avais pas revu au lycée car il avait attrapé la grippe du lama et était resté cloué au lit par la fièvre. En plus d’être beau gosse, Jérôme était un garçon vraiment sympa.
J’ai passé avec lui une super soirée. Je suis vraiment contente qu’il soit un bon pote à mon cousin. Au moins je sais que je le reverrai. En attendant, il a trinqué à la plus jolie fille de la soirée, en me mangeant des yeux.
Et au moment de nous séparer, il m’a même enlacée pour me dire à bientôt. C’était trop trop chouette !
Le lendemain matin, au p’* déj, il a fallu qu’Alain ouvre la bouche et raconte tout aux parents. Evidemment, Papa est parti en live parce qu’un garçon m’a serrée dans ses bras. Hou la ! J’ai eu droit à un super discours moralisateur, merci Alain !
Il a fallu lui expliquer qu’il ne s’était rien passé. Heureusement, mon cousin a confirmé. Maman avait l’air de beaucoup s’amuser de cette petite discussion.
- Tu sais, pour ton père, tu seras toujours un bébé. C’est difficile pour lui de te voir grandir. Ouais bon... mais il faudrait pas oublier qu’il a grandi quand même, le bébé !
Point de vue de Thérèse
Voilà un peu plus d’une semaine qu’Alain est chez nous. Il s’est vite acclimaté au travail de la ferme et semble prendre plaisir à nous aider. Et même si parfois, certains de nos pensionnaires ne lui facilitent pas la tâche, il ne se laisse pas décourager et continue quand même. Il nous a d’ailleurs avoué qu’il adorait participer à l’entretien des plantes et aux soins des animaux.
Ce matin-là, nous étions tous levés de bonne heure. C’était le jour de la foire de Finchwick et toutes les besognes devaient être bouclées avant que nous partions.
Evidemment, la reine de la journée allait être Caprice, et elle devait être la plus belle de toutes avant d’être présentée au village.
Je venais à peine de l’installer dans l’étable qu’on lui avait attribuée, que Madame avait déjà deux admiratrice, qui la prirent en photo. Ça commençait fort.
Pendant ce temps, Rahul avait décidé d’aller saluer Kim. Il était loin le temps où mon mari travaillait pour elle comme garçon-livreur.
Alain et Cyrielle, eux, dansait sur de la musique champêtre et semblaient beaucoup s’amuser.
C’est alors que je vis s’avancer vers ma fille, un jeune homme blond portant des lunettes. Son pas était assuré et il avait l’air très heureux de voir Cyrielle.
- Jérôme ! Mais qu’est-ce tu fais là ? sembla-t-elle s’étonner. - Tu as vaguement évoqué que tu viendrais à cette foire, l’autre jour... alors je suis là !
L’adolescent invita alors ma fille à danser. Elle hésita un peu mais finit par se laisser tenter. Elle paraissait totalement sous le charme.
Ils étaient vraiment mignons à danser ainsi tous les deux, et j’espérais secrètement que Rahul serait suffisamment occupé avec Kim pour ne pas gâcher leur instant.
Mon mari les avait cependant remarqués et avait abandonné sa conversation avec l’épicière pour se diriger vers eux. Alain alerta les danseurs : - Tonton en approche ! Je te conseille de lâcher ma cousine.
Rahul s’était avancé, un sourire amusé sur les lèvres, vers le jeune couple. Cyrielle et son cavalier ne savait plus où regarder. Je pouvais sentir leur gêne, uniquement à les regarder.
- Bonjour, jeune homme. Je suis de père de Cyrielle. Je peux savoir à qui j’ai à faire ?
- C’est Jérôme, Tonton, lui dit Alain, pensant venir au secours de son ami. C’est mon pote. Il est très sympa. - Et il ne sait pas répondre tout seul, ton pote ? Malgré un début tendu, la conversation se fit plus légère et se termina dans des éclats de rire.
J’en profitai alors pour m’éclipser et aller vendre mes jus de fruits. J’avais un gros stock à écouler.
A la nuit tombée, Cyrielle put enfin profiter d’un moment tranquille avec Jérôme...
...car Alain avait entraîné Rahul dans une danse endiablée. Mon mari ne perdait, cependant pas une seconde, notre fille de vue.
De mon côté, je m’étais rapprochée de Caprice pour entendre les résultats du concours annoncés par Monsieur le Maire. Elle avait reçu la troisième place du concours, comme Marguerite en son temps.
Lorsque nous rentrâmes à la maison après cette belle journée, Rahul admit devant notre fille que son copain Jérôme avait l’air d’être quelqu’un de bien. Il lui recommanda, malgré tout de faire attention à elle pour ne pas être déçue, ce à quoi elle objecta que Jérôme n’était pas son petit copain. Mais nous savions, mon mari et moi, que ce n’était plus que question de temps.
Je ne vous montre que Cyrielle pour les aspiration et les compétences puisqu’on a vu, au chapitre précédent, que Thérèse avait réalisé tous ses objectifs.
les espaces à posséder: - un bâtiment d’habitation (avec deux chambres au minimum) : OUI - deux étables pour une vache et un lama : OUI - Étable + pâturage pour « plantes-vaches » : OUI - une grange pour ranger votre matériel : OUI - un potager pour planter vos légumes et vos herbes aromatiques : OUI - un verger : OUI - un moulin (non fonctionnel, mais qui accueillera une éolienne) : OUI
Les plantations à posséder: 5 légumes : OUI 5 fruits : OUI 5 herbes aromatiques : OUI 5 fruits et légumes géants : OUI
Les animaux à posséder: Un chien : OUI Un chat : NON Abeilles dans deux ruches : OUI Insectes dans deux paradis des bestioles : OUI Deux plantes-vaches (greffes) : OUI Vache : OUI Lama : OUI Poule : OUI Coq : OUI Conditions Perfect Farmer: Être lié d'amitié avec 1 lapin et 1 renard : OUI Être lié d'amitié avec 1 volée d’oiseaux : OUI Valider la collection "Rubans de foire", avoir au moins les 9 rubans requis :3 « 3ème place », color=orange]2 « 2ème place »[/color],3 « 1ère place »et 4 « participation » =8/9ou12/9 *Facultatif* : Être lié d'amitié avec tous vos animaux de ferme : OUI (Thérèse)
La collection de rubans
Comme je vous l’avais annoncé lors du précédent chapitre, maintenant que Cyrielle a grandi, je vais me concentrer essentiellement sur elle. Thérèse a atteint tous ses objectifs, sauf pour le chat, dont j’ai encore oublié de m’occuper, mais ça ne saurait tarder. Quant aux rubans, tant pis, j’ai arrêté de me prendre la tête avec ça. D’ailleurs, pour être tout à fait honnête, deux des rubans troisième place sont les mêmes (concours de vaches). Donc, ça ne devrait me faire 7 rubans et non 8. Pour Cyrielle, seuls les objectifs du « Comme à la ferme » seront pris en compte car je ne renouvèlerai pas avec elle le « Perfect Farmer ».
Trésorerie à la fin de la semaine 13 :36 619 §(+ 28 113 §) Roue des Aléas de la semaine : Surplus de bêtes
Le soleil persistait, bienveillant, mais les températures étaient à présent moins élevées et nous étions heureux d’en avoir fini avec les grosses chaleurs. L’atmosphère était plus agréable, et les animaux restaient volontiers dehors, une grande partie de la journée.
Alain avait prolongé son séjour chez nous malgré le retour de Mathurin et d’Oliver, qui avaient bien profité de leur séjour à Sulani. Les enfants avaient une semaine de congés pour les vacances d’automne, et ils invitaient régulièrement Jérôme et Greta pour passer l’après-midi avec eux.
Ces quatre-là formaient vraiment une bonne équipe.
Cyrielle avait même réussi à tous les convertir à son activité favorite, et ils s’en amusaient beaucoup même s’il était très rare que leurs parties de pêche se terminent par un poisson dans l’assiette.
Alain était venu me trouver, un matin, pour me demander l’autorisation d’aller camper dans la forêt d’Henford-on-Bagley avec sa cousine et leurs deux amis. Je n’y vis aucun inconvénient car ces jeunes étaient plutôt sérieux, mais je préférai tout de même en parler d’abord à Rahul. Il me semblait plus correct d’avoir aussi son avis.
Lorsque je fis part de notre réponse à mon neveu, il s’empressa d’aller prévenir Cyrielle : - Alors ? Qu’est-ce qu’ils ont dit ? - Ils sont d’accord ! On part demain après-midi et on passe la nuit là-bas.
Je pouvais entendre d’ici l’enthousiasme de ma fille : - Cool !! On va s’éclater, j’ai hâte d’y être ! - Bon, je vais appeler les autres pour les prévenir.
Le lendemain matin, Rahul avait aidé Alain à descendre deux tentes du grenier. Il y en aurait ainsi une pour les filles, et une autre pour les garçons. Cyrielle, quant à elle, s’était attelée à la préparation d’une salade composée, avec les légumes du jardin. Elle s’était entendue avec Greta pour que ce soit elle qui ramène le dessert.
Point de vue de Cyrielle
Cette partie de camping entre amis a été géniale ! Nous avons planté nos tentes près de la rivière, non loin d’une table de pique-*, puis nous sommes allés nous baigner.
Nous avons ensuite fait une petite balade jusqu’à la cascade. Il faisait vraiment bon dans cette forêt. C’était très agréable.
Le magnifique point de vue, que nous avions de là-haut, inspira Greta qui nous proposa une partie de cache-cache dans les ruines.
Tout le monde approuva. Les ruines étaient superbes, et elles se prêteraient bien à notre jeu, avec ses nombreuses possibilités de cachettes. Nous partîmes en courant, tout joyeux.
- Bon, on est d’accord, ce sont les filles contre les garçons. On se cache les premières et on se donne vingt minutes. Si vous nous trouvez toutes les deux, vous avez gagné. Ensuite, ce sera à votre tour de vous cacher. Si une seule équipe gagne, elle donnera un gage aux perdants. Ça marche ? - Oui. - Alors, on y va.
Je n’eus pas vraiment de chance... Jérôme me trouva en moins de cinq minutes. Je crois qu’il n’en revenait pas, lui-même. - Qu’est-ce qu’on fait, maintenant ? me demanda-t-il.
- Je crois qu’on va attendre ici. On a encore un bon quart d’heure à tuer. Depuis que je l’avais rencontré, au Festival des épices, c’était la première fois que nous nous retrouvions seuls, sans amis autour de nous.
Nous restâmes un moment nous regarder, sans savoir que dire d’autre, puis il s’approcha de moi et saisit ma main. - Je sais que tu es la cousine d’Alain et je ne sais pas ce qu’il pensera de tout ça, mais tu me plais beaucoup, Cyrielle. Est-ce que je te plais aussi ?
S’il me plaisait ? J’avais l’impression que j’allais m’évanouir, tellement il était près de moi. Mes jambes tremblaient mais je réussis à balbutier un « oui » timide et à peu près audible.
Il déposa alors un baiser furtif et maladroit sur mes lèvres, puis s’éloigna aussitôt. - Je suis désolé. Je n’aurais pas dû faire ça... mais j’en avais tellement envie. Tu me pardonnes ?
Je me serrai alors contre lui : - Je n’ai rien à te pardonner. Tu peux même recommencer, si tu veux.
J’aurais tellement aimé qu’il recommence, mais nous entendîmes la voix braillarde de mon cousin, non loin de nous : - J’ai trouvé Greta ! Dis-moi que tu as trouvé ma cousine, Jéjé ! Et comment qu’il m’avait trouvée ! Nous nous éloignâmes l’un de l’autre mais je ne pouvais m’empêcher de le regarder. Il était vraiment trop mignon !
Lorsque nous rejoignîmes notre campement, Jérôme et moi étions un peu gênés mais, je ne sais pas pourquoi, j’avais l’impression que Greta aussi, semblait mal à l’aise. En plus, elle souriait bêtement.
Alain nous en donna vite l’explication. Greta lui plaisait, depuis un moment déjà et, lorsqu’il avait trouvé sa cachette, il avait décidé de se lancer.
Leur histoire s’était passée plus ou moins de la même façon que la nôtre, puisque mon cousin avait fini par embrasser mon amie.
Une sacré petite cachottière, celle-là ! Je ne savais même pas qu’elle craquait pour Alain. Mais, j’étais vraiment contente.
Jérôme en profita pour annoncer à Alain que nous étions aussi en couple depuis la partie de cache-cache : - Puisque tu as embrassé Greta, tu ne m’en voudras pas si je te dis que j’ai embrassé Cyrielle, hein ? - Ben non ! Pourquoi tu crois que j’ai organisé cette partie de camping ?
Nous rîmes aux éclats. C’était tout à fait le genre de mon cousin de manigancer ce genre de plan, mais aujourd’hui, ça avait bien fonctionné. Alain n’en restât pas là : - Je vous rappelle que vous avez perdu au cache-cache, les filles ! Et j’ai une super idée de gage. Je vais en parler avec Jérôme.
Greta et moi avions préparé le pique-* pendant que les garçons chuchotaient. Nous avions tout mis sur la table pour ne plus avoir à nous lever ; ma bonne salade faite maison, ainsi que les tartelettes emmenées par Greta. Il s’agissait d’une recette bien appréciée à Tartosa. Jérôme et Alain vinrent nous rejoindre lorsque nous les appelâmes pour le dîner, et Alain nous fit part du gage qu’il avait concocté : - Voilà, vous savez tout. Mais Jérôme a insisté pour que vous soyez d’accord. Si vous ne l’êtes pas, on choisira un autre gage. Jérôme se tourna vers moi : - Si le gage ne te plait pas, je comprendrai. Je veux vraiment que vous soyez d’accord, toutes les deux. Et je tiens à rappeler que l’idée vient de ton cousin. Comment dire ? Je ne savais même pas quoi répondre, alors que Greta me regardait avec un air insistant.
- Tu n’es obligée de rien, Cyrielle, insista Jérôme. L’organisation des couchages est très bien comme elle est.
Peut-être, mais mon cousin diabolique avait décidé de changer la donne avec son gage manipulateur qui énonçait que Greta dormirait avec lui, et que je dormirais avec Jérôme. Greta continuait de m’observer avec un petit sourire en coin. Est-ce que je rêvais ou est-ce qu’elle avait réellement envie de partager sa tente avec Alain ?
La nuit tombait sur la forêt d’Henford-on-Bagley, alors que les promeneurs se faisaient de plus en plus rares et que nous entamions notre dessert. Je rappelai à mon cousin que mes parents nous faisaient confiance, et que son père faisait confiance à mes parents. Nous ne pouvions pas faire n’importe quoi. Et puis, personnellement, je ne me sentais pas encore prête pour passer une nuit avec Jérôme. Nous venions à peine de nous embrasser.
- Alors, c’est réglé, lança Jérôme. Les filles dans leur tente, et nous, dans la nôtre. C’était comme ça que c’était prévu, après tout. On s’occupera de trouver un autre gage demain matin. Mon cousin fit une drôle de tête, et Greta daigna enfin ouvrir la bouche : - Tu ne vas pas me faire ça, Cyrielle ! On voulait juste se retrouver tranquillement, Alain et moi.
- Cyrielle préfère que vous restiez entre filles, riposta Jérôme. Je n’irai pas contre sa volonté. - Si vous n’avez pas envie de vous bécoter, vous n’êtes pas obligés de la faire ! argumenta Alain, sans aucun tact. Vous pouvez juste dormir ensemble, entre amis.
- Vous me gonflez tous ! finis-je par lancer. Faites comme vous voulez ! On échange les tentes, ça me va ! Et au moins, il n’y aura pas d’histoire. - Tu es vraiment sûre ? s’inquiéta Jérôme.
Je me tournai alors vers Greta. - Et toi ? Tu es sûre que c’est ce que tu veux ? - J’en suis certaine.
Je ne voulais pas me disputer avec Greta, alors, je m’avouai vaincue. - Très bien ! On change les tentes ! Si ça convient à tout le monde, ça me va aussi !
- Super ! J’ai emmené des jeux de société et on va pouvoir s’amuser, tous les deux. Ce sont des jeux basiques, mais rien ne vaut les valeurs sûres ! Jérôme avait l’air enthousiaste, mais il avait intérêt à ne pas faire n’importe quoi, sinon il verrait de quel bois je me chauffe.
A peine avions-nous fini de débarrasser la table que Greta et Alain s’éclipsèrent pour profiter de leur nouvelle tente commune. Ils avaient l’air pressés de se retrouver.
Et ça ne loupa pas... Quelques minutes plus tard, alors que je finissais d’emballer les restes de nourriture, quelques petits bruits se firent entendre en provenance de leur tente.
Je refermai la glacière et entraînai Jérôme pour une baignade dans la rivière. - Wow, mais c’est qu’elle est drôlement froide !
Nous parvînmes à faire quelques longueurs et nous sortîmes vite de l’eau. Tout mouillés que nous étions, la fraîcheur de la nuit, nous tomba dessus, saisissante. - Je crois que nous devrions aller nous couvrir, dis-je à Jérôme, en souriant. Le pauvre avait l’air frigorifié.
Cela ne l’empêcha pas de prendre mes mains à nouveau pour m’assurer qu’il ne tenterait rien cette nuit. Ses mains tremblaient, et ses dents claquaient mais je suis certaine que je n’y étais pour rien. Nous avions froid et nous filâmes jusqu’à la tente pour nous sécher et enfiler nos sweats.
Nous nous allongeâmes ensuite tranquillement, chacun dans notre duvet, puis nous souhaitâmes bonne nuit. J’eus beaucoup de mal à dormir, le sachant à proximité. Je passai une partie de la nuit à somnoler, puis à me réveiller. Jérôme avait l’air de dormir paisiblement. Je m’assis alors sur mon duvet, dans un souffle. - Tu veux que je vienne contre toi ? entendis-je. Il ne dormait pas non plus. - Si tu veux... Je n’arrive pas à dormir... Nous attachâmes nos duvets ensemble, puis je m’allongeai sur le côté, tandis qu’il vint se lover contre moi, en cuillère. Je sentis ses doigts me caresser le dos, apaisants... Je me sentais bien. Je pensais que j’allais finir par m’endormir mais ses caresses eurent un tout autre effet sur moi, et je me retournai pour qu’il m’embrasse. Finalement, cette tente eut magnifiquement raison de moi.
Nous en sortîmes vers cinq heures du matin. Jamais je n’aurais pensé vivre une telle expérience. Nous avions bécoté, nous avions somnolé d’un sommeil entrecoupé de câlins, dans le dos ou sur les bras, dans la nuque ou dans les cheveux, mais nous ne pouvions plus rester dans la tente. Dormir nous était impossible. C’était magique. Je me sentais une autre.
La nuit était fraîche mais nous avions envie d’en profiter. Jérôme m’embrassa, puis m’embrassa encore en me chuchotant de jolis mots à l’oreille. Nous ne voulions pas réveiller Alain et Greta.
Nous passâmes un moment à discuter (ce que nous n’avions pas vraiment fait jusque-là) et nous nous découvrîmes beaucoup de points communs. Lui aussi, tout comme moi, aimait la nature mais il était également fan de nouvelles technologies. Il se passionnait pour tout ce que notre planète avait à nous offrir.
Il connaissait le nom des étoiles par cœur et me les montra les unes après les autres. Le ciel était complètement dégagé, et nous nous étions allongés dans l’herbe, près de notre tente, pour l’observer de plus près. Nous n’avions définitivement plus envie de dormir.
Vers six heures et demie, Alain et Greta se réveillèrent, alertés par l’odeur des bananes de mon jardin, que j’étais en train de faire griller pour le petit déjeuner.
Ils ne mirent pas longtemps à comprendre que quelque chose s’était passé entre nous, durant la nuit.
Jérôme n’arrêtait pas de m’embrasser. - Tu crois qu’ils l’ont fait ? demanda Greta à mon cousin. - Bien sûr ! Ça se voit, non ?
- Ça me rassure. Au moins, on n’est pas les seuls à avoir transgressé les règles. - Quelles règles ? lui répondit Alain, comme s’il n’avait pas compris.
- Je te préviens, lui dis-je d’un air sérieux, si tu vas tout raconter à mes parents, ce n’est même plus la peine de venir me voir, c’est clair ? - Et pourquoi je ferais une chose pareille ? Je ne suis pas fou à ce point. Rahul me tuerait.
Greta continuait de sourire bêtement : - Moi, je suis très contente pour vous deux ! Et elle était aussi visiblement très contente pour elle-même et Alain.
Point de vue de Thérèse
Lorsqu’ils étaient rentrés de leur virée camping, ce soir-là, nous avions dîné puis nous étions retrouvés, au salon, avec les jeunes, après le repas. Jérôme devait repartir dans la soirée, pour retrouver sa famille, tandis que nous ramènerions Alain chez mon frère, le lendemain. Rahul les avait abreuvés de questions : Comment c’était, qu’est-ce que vous avez fait etcetera, etcetera...
Quel curieux il faisait, mon mari, toujours méfiant ! Mais les jeunes n’avaient pas l’air de s’en offusquer et ils nous racontèrent leurs visites dans la forêt et dans les ruines, ainsi que leur baignade dans la rivière.
Pourtant, quand il leur demanda comment s’était passée leur nuit dans les tentes, ma fille nous répondit du tac au tac : - Ben, on a dormi, c’est tout ! Alain acquiesça d’un air tout gêné, et Jérôme semblait ne pas oser ouvrir la bouche, mal à l’aise
Rahul ne s’aperçut de rien et goba leurs paroles. Pourtant, je ne pus m’empêcher d’observer la réaction de ma fille, et je sus que quelque chose s’était produit, quelque chose que Rahul n’aurait pas apprécié. Mais il n’avait pas le sixième sens d’une mère. Quelque chose s’était concrétisé entre Jérôme et Cyrielle.
J’en eus la confirmation quatre semaines plus tard, alors que nous étions seules au jardin, Cyrielle et moi, et qu’elle me demanda de la conduire en urgence chez le médecin. Il me fallut user de diplomatie pour avoir une idée précise de ce qui semblait l’affoler. Elle paraissait vraiment inquiète, et elle finit par déballer son sac : - J’ai bécoté avec Jérôme et... j’ai du *.
La situation était grave, je le sentais au plus profond de moi, mais je voulais la rassurer et, surtout, ne pas la juger. J’esquissai un sourire bienveillant : - D’accord. Je vais tâcher de nous obtenir un rendez-vous chez le médecin dès ton retour de l’école, mais, en attendant, essaye de ne pas trop penser à ça. Ce n’est peut-être qu’un simple dérèglement inoffensif. Cela arrive parfois. Cyrielle me promit de ne pas s’en faire puis s’en fut, en courant, pour ne pas rater son bus.
Je passai la journée à m’occuper des bêtes et des plantes, et à éviter Rahul. Je ne voulais surtout pas lui avouer mes craintes car il aurait été furieux. J’eus de la chance dans notre malheur, car il s’absenta, en fin de matinée pour aller rendre visite à Kim, qui ne se sentait pas très bien, et avait besoin qu’on lui fit quelques courses.
Je récupérai Cyrielle à la sortie du lycée et nous arrivâmes un peu en avance, au cabinet gynécologique de la ville. La secrétaire enregistra la visite de Cyrielle puis nous informa que le Docteur Levasseur avait du * dans ses rendez-vous : - Il y a deux personnes devant vous.
Trois jeunes filles attendaient dans la salle d’attente. Nous supposâmes que l’une d’elle avait rendez-vous avec l’autre médecin. Nous nous assîmes l’une à côté de l’autre ; Cyrielle avait l’air inquiet.
- Et si j’étais enceinte, Maman ? me chuchota-t-elle. Ce serait terrible... - Essaye de ne pas t’en faire. Nous aviserons après avoir vu le médecin. Mais j’étais inquiète, moi aussi. Je lui pris la main et la tint doucement dans la mienne, puis nous attendîmes ainsi, en silence, que l’on nous appelle.
Nous dûmes patienter une bonne heure avant de voir notre tour arriver. Le docteur Levasseur était une femme sympathique qui nous mit tout de suite à l’aise. On sentait qu’elle avait l’habitude de s’adresser aux adolescentes. Elle commença par demander à Cyrielle si elle voulait que je patiente dans la salle d’attente, ou si elle préférait que je reste avec elle. Cyrielle ne voulait pas que je m’éloigne et le docteur entreprit donc de lui poser quelques questions, et de discuter avec elle.
Evidemment, j’aurais préféré ne pas entendre certains détails intimes sur ma fille, mais je tenais à ce qu’elle se sente rassurée, alors j’écoutai leur conversation sans les interrompre. Et puis, je ne voulais pas être de ces mères qui ne communiquent pas avec leur enfant. Ma fille devait se sentir libre de s’exprimer devant moi. Lorsqu’elles eurent terminé, Le docteur Levasseur conduisit Cyrielle jusqu’à la table d’examen.
Lorsque celui-ci fut terminé, je l’entendis ébaucher son diagnostic : - Tu n’es pas enceinte, tu n’as plus rien à craindre. - Oh, merci docteur !
Le docteur n’y était pour rien, mais qu’est-ce que j’étais soulagée ! - Tes hormones t’ont joué un vilain tour, mais tout va bien. Ça arrive souvent à l’adolescence. Je vais te prescrire un petit traitement, mais aussi la pilule. Je pense que ta maman n’y verra pas d’inconvénient. - Bien sûr que non, approuvai-je en constatant que ma fille avait retrouvé son sourire. La professionnelle de santé se tourna vers Cyrielle : - Et interdiction de bécoter tant que tu n’auras pas pris ce que je t’ai prescrit. On est bien d’accord ? lui dit-elle chaleureusement. - Oh oui.
Lorsque nous sortîmes du cabinet médical, il faisait nuit. Je fus surprise de voir Jérôme, mais Cyrielle me dit qu’elle l’avait prévenu de sa visite chez le médecin. « Au moins, il se sent concerné... », ne pus-je m’empêcher de penser. Cyrielle s’empressa de lui donner la bonne nouvelle.
- Je suis navré de m’imposer comme ça, me dit-il, mais je ne voulais pas attendre derrière mon téléphone. J’ai préféré venir. - C’est tout à ton honneur, le rassurai-je. J’envoie un petit sms à mon mari pour le prévenir qu’on ne va pas tarder, puis j’aurai deux ou trois choses à vous dire, à tous les deux.
Evidemment, je leur fis la morale. J’avais beau être cool, il était hors de questions qu’ils me refassent un coup pareil, et je comptais bien le leur faire savoir. Cyrielle laissa parler son petit ami qui tentait de s’excuser maladroitement, et ne vint, à aucun moment à son secours.
Je décidai donc de mettre un terme à son calvaire : - Allez, on n’en parle plus. Tu devrais rentrer chez toi maintenant. Par contre, Cyrielle sera privée de sortie pendant une semaine. - Oui, d’accord, Madame Bellecour. Merci ! Il fallait quand même que je marque le coup mais, franchement, je me trouve plutôt cool, comme mère !
Durant sa « semaine de pénitence » (Cyrielle l’avait surnommée ainsi), notre fille se mit dans l’idée de faire pousser une nouvelle plante-vache, pour remplacer celle que nous avions inopinément perdue récemment, et que personne n’avait pleurée, il faut bien le reconnaître. Nous avions encore deux survivantes, ce qui était largement suffisant, mais Cyrielle s’était donné tellement de mal à greffer ses plants, pour en avoir une troisième que, ni Rahul, ni moi, n’avions eu le cœur de l’en empêcher.
Cette semaine-là, nous avions achevé l’aile ouest de la bâtisse. Mathurin et Oliver avaient pris des congés pour aider Rahul et notre maison s’était vu enrichie d’une salle de sport, d’un sauna et d’une nouvelle salle de bain. L’échiquier de Rahul avait également trouvé sa place de ce côté-là de notre habitation, ainsi qu’un aquarium dont Cyrielle voulait se servir pour conserver les poissons qu’elle pêchait. Lorsque je pensais à Papa et Maman, je me dis qu’ils auraient été fiers de nous. Rahul, Mathurin et moi avions suivi les plans que Papa avait dessinés pour en faire la ferme idéale de Maman ; leur rêve à tous les deux. J’étais très émue.
Une fois sa punition accomplie, Cyrielle fut de nouveau autorisée à sortir et à voir ses amis. Je lui avais toutefois donné pour consigne de ne pas dépasser 23 heures pour rentrer à la maison, et elle n’y dérogea jamais. La première sortie qu’elle fit, fut une soirée avec ses amies Greta et Céline. Elles avaient toutes deux terminé leur programme d’échange. Greta allait donc repartir pour Tartosa, et Céline revenait de Mont Komorebi. Cyrielle souhaitait qu’elles se rencontrent, toutes les deux, et la soirée fut une véritable réussite car les trois jeunes filles s’entendirent à merveille.
Point de vue de Cyrielle
Depuis quelques temps, je pouvais de nouveau sortir librement, alors j’avais persuadé Jérôme de se rendre avec moi, dans la dernière boutique à la mode qui se trouvait non loin de notre lycée. J’adorais y flâner en regardant leurs dernières collections, et passer du temps à user leurs cabines d’essayage. Jérôme avait trouvé le temps long et s’était assis en sirotant une boisson, tandis que je lui promettais pour la troisième fois que je n’en avais plus pour très longtemps. Devant son air découragé, nous finîmes par nous en aller, et il me conduisit tout droit au photomaton du coin de la rue. Nous fîmes notre plus beau sourire à l’objectif mais la photo ressortit floue. Nous étions tous les deux déçus.
Jérôme fit alors un truc incroyable ; il me récita une poésie de son cru, à moitié chantée, à moitié parlée, tout ça au beau milieu de la rue. Je ne savais plus où me mettre, mais j’étais tellement touchée par cette belle déclaration, que je me fichais un peu des passants qui s’étaient arrêtés pour nous regarder. De toute façon, il n'y avait aucun pote de lycée, dans le coin.
- Mais tu es complètement fou ! lui dis-je après qu’il eut terminé. - Et c’est grave, tu crois ? me sourit-il - Oh non ! Je me jetai dans ses bras et l’embrassai très fort.
- J’ai vraiment de la chance d’avoir un petit ami comme toi. Tu peux refaire ça, quand tu veux.
Et pour finir la soirée, Jérôme me demanda, comme un gentleman, de l’accompagner au bal de promo. Cette nuit-là, je ne dormis pas beaucoup car je me repassais, en boucle, cette jolie déclaration. Je ne le lui avais pas dit, mais moi aussi je l’aimais très fort.
Un soir de la semaine, nous reçûmes Jérôme à dîner. Cyrielle et lui nous annoncèrent qu’ils iraient ensemble au bal de promo qui aurait lieu juste après les examens de fin d’étude et, depuis le temps qu’ils se fréquentaient, Rahul et moi nous attendions à une telle nouvelle.
Jérôme était un garçon qui semblait avoir la tête sur les épaules. Il vivait seul, la plupart du temps, car ses parents étaient souvent en déplacement pour leurs affaires, et nous avions appris à bien le connaître car il venait régulièrement à la maison. Il se gérait tout seul, savait se faire à manger, et avait même planté son propre potager. Nous étions heureux que Cyrielle se soit trouvé un petit ami comme lui. Après toute une année à avoir travaillé dur au lycée, elle méritait de souffler un peu, auprès de celui qui était dans son cœur.
Cyrielle s’impliquait totalement dans le fonctionnement de la ferme et s’intéressait à tout. Elle prenait grand soin de Crapule, et la petite chienne progressait chaque jour grâce aux nouveaux ordres qu’elle avait appris.
Ma fille écoutait patiemment tous les conseils que je pouvais lui donner pour maintenir le niveau d’excellence de nos jus de fruits pétillants, car elle savait qu’il en allait de la réputation de la ferme.
A chaque fois qu’elle revenait de l’école, elle allait s’occuper du jardin et des bêtes, avant d’aller faire ses devoirs, et n’oubliait jamais d’aller nourrir sa mini plante vache, même si elle la gardait pour la fin.
Elle se joignait souvent à moi lorsque je vendais nos produits, même si elle se laissait facilement distraire par Crapule, mais je dois reconnaître qu’elle avait le sens commercial et qu’elle se sentait très à l’aise avec nos clients.
Depuis peu, je m’étais lancée dans la composition florale. Depuis le départ de Jeanne, personne n’avait touché à son établi, et j’avais décidé de le faire vivre, à nouveau, pour mettre en valeur les jolies fleurs de notre jardin. Si Cyrielle reconnaissait que j’étais douée dans ce domaine, et qu’elle appréciait les jolis bouquets que je dressais, préférait de loin la cuisine.
C’est d’ailleurs elle qui confectionna le gâteau d’anniversaire de Rahul. Mon amour, et ami de toujours, allait vieillir, et l’évènement devait être célébré comme il se doit.
Je l’aimais tellement ! Se petites rides au coin des yeux me le rendaient plus charmant encore.
Ce soir-là, Cyrielle nous annonça qu’elle reprendrait la ferme, et qu’elle continuerait à l’exploiter. La ferme appartenait à la famille, et elle promit de la faire prospérer. Rahul était aux anges car les espoirs que nous avions en Cyrielle, devenaient réalité.
J’étais tellement heureuse que je m’empressai d’envoyer un sms à ma sœur pour la prévenir. Elle serait, elle aussi, rassurée de savoir que la ferme que Maman et Papa avaient bâtie à la sueur de leurs fronts, resterait dans la famille.
Cette semaine-là, alors que nous dormions tous, notre cher Biscuit s’en alla au paradis des Lamas, pour y passer ses vieux jours.
Le programme de cette fin de saison fut très chargé pour Cyrielle puisque les examens du baccalauréat avaient lieu le vendredi. Notre fille avait invité ses amis pour des révisions communes et nous avions proposé d’héberger Greta pour la nuit car, notre lycée local étant centre d’examen, elle passerait son bac avec Cyrielle, Alain, Jérôme et Céline. Les jeunes avaient passé la journée à potasser et s’étaient octroyés un peu de temps libre, en début de soirée pour « distraire leurs neurones », disaient-ils. Nous sentions, cependant, Rahul et moi, que le stress était à son comble.
Point de vue de Cyrielle
Ça y est ! On y est presque. C’est le jour des exams. Je suis arrivée au lycée, un peu en avance, pour me mettre dans l’ambiance et courir un peu sur le tapis de course de la salle de sport. J’avais besoin de me vider la tête avant de passer aux choses sérieuses. Greta avait un peu râlé lorsque je l’avais réveillée mais, finalement, elle était allée boire un café avec deux filles de son lycée de Tartosa, qui étaient déjà là. Du coup, elle était toute contente d’être en avance, et me remercia de l’avoir sortie du lit. Madame, Coombes, ma prof de commerce international, s’approcha de moi avec un grand sourire, alors que je sortais de la douche et que je m’étais rhabillée. J’étais fraîche et pimpante, prête à affronter cette journée d’examens. Elle me dit toute la confiance qu’elle avait en moi, et se dit certaine que j’aurais mon bac sans difficulté. - Tu es la meilleure élève de ma classe, Cyrielle. Je ne sais pas ce que tu veux faire plus tard, mais tu pourrais être chef d’entreprise. Tu en as l’étoffe. Je sais que tu ne te laisseras pas impressionnée par ces examens, mais dis-toi que c’est comme les contrôles surprises que je vous ai donnés cette année.
Madame Coombes était adorable. Elle m’avait complètement donné confiance en moi. Même l’oral ne me faisait plus peur. Les premières épreuves de la matinée, concernèrent les langues étrangères, puis le simlish.
Lorsqu’enfin arriva l’épreuve de commerce international, j’étais dans mes petits souliers. Le sujet me plaisait, et me concernait. Le crayon suivait les lignes des feuilles tout seul, mes idées fusaient ; j’aurais presque pu rédiger mon devoir sans utiliser de brouillon, mais il aurait fallu que je rature les fautes que j’aurais pu faire. Lorsque je rendis ma copie, une bonne demi-heure avant les autres, j’étais assez fière de moi.
Nous nous retrouvâmes tous à la cafète, après cette matinée bien chargée. Nous avions besoin de nous restaurer et, surtout de décompresser. Sidney, un des membres de l’équipe de pom-pom sims, vint se joindre à nous.
Chacun y allait de son ressenti sur ces premiers sujets, et aucun d’entre nous n’avait complètement séché sur les épreuves proposées. Même Céline, qui n’avait pas de notes mirobolantes en classe, semblait confiante. Nous espérions que ça allait continuer.
L’après-midi nous réservait les épreuves de maths et de sciences, ainsi que la très redoutée épreuve orale de Simlish qui consiste à tester notre capacité à savoir nous exprimer dans notre propre langue, de manière correcte, voire soutenue, et riche en vocabulaire. J’avoue que j’avais un peu peur. Non pas que je ne sache pas parler, mais je m’exprimais comme une jeune, quoi ! (d’ailleurs, il va falloir que j’évite ce genre d’interjection... Quoi, à la fin d’une phrase pourrait me coûter des points...)
Nous inaugurâmes l’après-midi avec les épreuves de sciences, puis de maths. J’eus presque de la peine pour le garçon assis près de moi, qui donna sa copie de maths, quinze minutes seulement après la distribution du sujet. Il n’avait, apparemment pas, été inspiré, et semblait complètement abattu.
Nous eûmes quinze minutes de pause, avant l’épreuve orale de Simlish qui me stressa, à peine eussé-je franchi la salle d’examen. Tout d’abord, je ne pouvais pas m’asseoir. Aucune chaise n’avait été prévue pour les pauvres élèves angoissés. Ensuite, les membres du jury était composé, pour les deux tiers, de vieux croûtons... Oui, je sais... ce n’est pas très gentil de dire ça, mais ils y connaissent, quoi, eux, à la façon dont on parle aujourd’hui ? Bref, je sentis la panique m’envahir. Heureusement, il y en avait un, plus jeune qui semblait assez cool. - Et si nous nous présentions à cette jeune fille ? dit-il à ses collègues. Ça pourrait briser la glace.
Les deux autres m’observèrent avec un sourire qui me sembla bienveillant. Ils s’appelaient Romain Dumont et Kim Acharya. Je crois que Maman connaissait cette femme. Le plus jeune d'entre eux était Gabriel Fabulous. Bizarre, comme nom de famille... Quoiqu’il en soit, ils me mirent à l’aise. Je m’étais peut-être trompée.
Nous commençâmes une conversation très fluide sur mes loisirs, mon avenir et mon parcours scolaire. On aurait dit une conversation banale mais je ne devais pas perdre de vue que c’était une épreuve de Simlish. Les trois m’écoutaient attentivement et ne me parlaient que pour relancer la discussion. De temps en temps, je les voyais sourire, comme s’ils avaient noté une faute et puis, ils écrivaient sur leurs petits papiers. Au bout d’une demi-heure, c’était fini, et je pus enfin rentrer chez moi. Je ne transpirai pas la quiétude. Je me souvenais avoir lâché deux ou trois abréviation, et peut-être même une interjection. Si j’obtenais la moyenne à l’oral, j’aurais du bol.
Heureusement, Papa et Maman avaient confiance en moi. Ils surent me rassurer dès que je fus de retour. Le lendemain, j’accompagnai Maman à la foire de Finchwick car elle voulait acheter un autre lama. J’emmenai avec moi un champignon géant que j’avais planté et fait grandir, ainsi qu’une tarte aux framboises, que j’avais préparée le matin-même. Je voulais les présenter à la foire. Qui sait ? Je gagnerai peut-être un prix. Maman était persuadée que je pouvais gagner avec mon champignon. Sa seule rivale était une aubergine à peine moyenne, et sans aucun éclat. - Par contre, pour la tarte, ajouta-t-elle, ne te fais pas d’illusion. J’en ai présentées plusieurs, et je n’ai jamais eu de nouvelles du classement.
Maman avait dressé son stand de jus de fruits non loin des étals du concours. Nos jus avaient un grand succès, de même que nos gâteaux aux miel. J’espérais bien, plus tard, faire aussi bien qu’elle, voire encore mieux. J’avais quelques idées pour promouvoir notre travail, des idées novatrices dont je lui ferai part, plus tard. Vers dix-huit heures, j’abandonnai Maman. Je devais me préparer pour mon bal de promo, et je ne voulais pas rater ça. Jérôme avait dit qu’il m’attendrait à l’intérieur. - Profite bien de ta soirée, ma puce ! Je m’occupe de récupérer ton prix, si tu en as un. Et salue tes amis de ma part.
Je n’avais pas traîné pour rentrer, prendre ma douche, me maquiller, et enfiler la belle robe que ma tante Jeanne m’avait offerte. Elle m’avait envoyé les simflouz nécessaires pour que je puisse porter la robe de mes rêves. Merci tatie ! Jérôme, Alain et mes copines m’attendaient alors que j’arrivais à l’auditorium avec un peu de *. - Alors, vous vous amusez bien ? - Plutôt ! On a fait honneur au buffet, on a pris quelques photos rigolotes dans le photomaton, et j’ai invité plusieurs filles à danser, me dit Jérôme en rigolant. - Même pas vrai, me rassura Greta alors que je n’avais pas besoin de l’être. Il est resté assis ici, comme un pauvret, à guetter la porte d’entrée. Tu lui manquais trop.
Jérôme me fit danser la plus grande partie de la soirée. Nous étions tellement bien, tous les deux. Mais, il n’y avait pas que nous... Tandis que Céline s’était trouvé un cavalier, Alain et Greta, eux aussi, paraissaient ne pas vouloir quitter la piste.
Ce soir, c’était l’anniversaire de Greta. Elle ne le savait pas encore, mais Alain lui avait réservé une surprise. Pour commencer, nous avions voté en force pour qu’elle soit élue Reine du Bal de promo.
Et ça avait marché ! Tout le monde avait suivi, et la proviseure l’avait acclamée (tout comme le *, mais lui, il compte pas) avant d’entamer un air de « joyeux anniversaire » que toute la salle reprit. Nous sortîmes ensuite son gâteau d’anniversaire, et elle souffla ses bougies dans la liesse générale.
Quelle fantastique soirée ! Jérôme me raccompagna jusqu’à la ferme, et nous trouvâmes sur notre route, un petit chat perdu, qui ne demandait que notre affection. Jérôme adorait les chats mais, même si ses parents n’étaient presque jamais là, ils ne voulaient pas d’animaux à la maison. - Je te le confie, ce sera notre chat, à tous les deux. Et lorsque je viendrai chez toi, je m’en occuperai aussi. Le chat nous regardait avec de grands yeux écarquillés. Sa petite bouille nous fit bien rire, et nous fûmes d’accord pour l’appeler Boubouille. Jérôme m’embrassa amoureusement, et je m’empressai de rentrer. La nuit était vraiment fraîche, et ma robe de bal me couvrait à peine.
Point de vue de Thérèse
Nous l’avions vue arriver avec Jérôme, et nous entendions encore des bribes de conversations dont on ne pouvait comprendre la teneur. Pourquoi ne rentrait-elle pas. Rahul et moi l’attendions, impatients de connaître ses impressions sur son premier bal. Mais quelle ne fut pas notre surprise, en voyant Cyrielle franchir le seuil de la porte, dans sa jolie robe, avec un chat dans les bras.
- Tu vois ce que je vois ? me dit Rahul. - J’en ai bien l’impression... Cyrielle avait l’air complètement gaga devant l’animal : - Il est câlin comme tout ! Bon, il griffe aussi un peu, mais c’est parce qu’il ne me connait pas encore. Il s’appelle Boubouille. J’aimerais vraiment qu’on le garde.
Cyrielle me faisait penser à Jeanne, à l’époque où elle avait ramené Crapule. Comment aurions-nous pu lui dire non ? Rahul regarda notre fille avec un air de dire « tu plaisantes ? ».
Il fit même mine de réfléchir intensément pour être sûr de la décision qu’il fallait prendre, mais nous savions déjà tous les deux que Boubouille était le bienvenu, et Cyrielle n’était pas dupe devant les petites mimiques de son père.
Comment aurions-nous pu remettre ce pauvre chat dans la rue, d’ailleurs ? C’est vrai qu’il avait une bonne bouille et puis... il se sentait déjà chez lui, bien à l’aise sur notre canapé.
- un bâtiment d’habitation (avec deux chambres au minimum) : OUI - deux étables pour une vache et un lama : OUI - Étable + pâturage pour « plantes-vaches » : OUI - une grange pour ranger votre matériel : OUI - un potager pour planter vos légumes et vos herbes aromatiques : OUI - un verger : OUI - un moulin (non fonctionnel, mais qui accueillera une éolienne) : OUI
Un chat : OUI Un chien : OUI Abeilles dans deux ruches : OUI Insectes dans deux paradis des bestioles : OUI Deux plantes-vaches (greffes) : OUI Vache : OUI Lama : OUI Poule : OUI Coq : OUI
Trésorerie à la fin de la semaine 12 : 68 836 § (+ 32 217 §) Roue des Aléas de la semaine : Baisse des prix de 50%
Jérôme avait fêté son anniversaire récemment, et il venait toujours me voir régulièrement, même si nous ne nous voyions plus au lycée. Il m’était d’ailleurs d’une aide précieuse pour réussir mes projets scolaires et m’aider dans les devoirs. Et puis, on s’aimait comme des fous.
Mais il ne venait pas que pour moi. Il pouvait aussi passer de longues minutes, assis sur le canapé avec Boubouille, à le câliner, ou à jouer avec lui.
Notre petit chat était aimé de tous, à la maison. Crapule aussi, l’avait adopté, et elle lui avait même cédé son coussin préféré.
Le dernier jour de lycée, une journée d’orientation avait été organisée par nos professeurs. J’étais allée y faire un tour, et y avais croisé mon cousin, Alain. Aucun de nous deux, n’était emballé par les corps de métiers présentés dans l’auditorium du lycée. Je savais déjà ce que je voulais faire depuis longtemps, reprendre la ferme de Maman et Papa. Quant à Alain, il envisageait d’ouvrir sa boutique de fleurs.
Nous fêtâmes nous deux anniversaires le même jour. Tonton Mathurin et Tonton Oliver étaient là, bien sûr, ainsi que ma tante Claire, la maman d’Alain. Jérôme aussi, était présent ainsi que mes amies Céline et Greta. Greta était venue passer quelques jours dans le coin, pour cette occasion spéciale, et dormait chez Alain. Seule, Jeanne me manquait.
Alain fut le premier à devenir adulte.
Puis ce fut mon tour.
J’eus, cette année-là, le plus beau des cadeaux. Maman et Tonton Mathurin m’annoncèrent que nous partions tous pour Sulani, à la fin de la semaine. Ils voulaient fêter leurs anniversaires auprès de ma tante Jeanne, leur jeune sœur, et connaître son mari et son bébé, que nous n’avions vus qu’en photo.
J’avais les larmes aux yeux, et beaucoup de mal à contenir mon émotion. - C’est vrai ? On part à Sulani ? Ce n’était pas une blague, et tout le monde semblait avoir été mis dans la confidence, et avait gardé le secret jusqu’ici. Tous, sauf Alain et moi. Quels merveilleux anniversaires !
Je m’approchai de ma tante Claire, qui avait un grand sourire aux lèvres : - Toi aussi, tu savais ? - Eh oui ! Qui crois-tu qui va s’occuper de la ferme, en votre absence ?
Nous atterrîmes, Papa, Maman, Jérôme et moi, sur le petit aéroport de Sulani, plus exactement situé sur l’île de Mua Pel’Am, au milieu de la nuit.
Un bateau-taxi nous conduisit jusqu’à l’île de Lani St Taz, où résidaient ma tante Jeanne et sa famille. Nous aperçûmes le yacht de loin.
Jeanne et son mari nous attendaient. Par contre, le petit Yann, leur fils, était déjà couché, étant donné l’heure tardive.
Les retrouvailles entre Maman et Jeanne furent très émouvantes. Les deux sœurs ne s’étaient pas revues depuis que ma tante avait quitté Brindleton Bay, après ses études. Il y eut beaucoup de joie et de larmes. Keanu, le mari de Jeanne, jugea bon de se présenter lui-même, laissant sa femme à ses retrouvailles, puis, nous nous présentâmes, à notre tour.
Jeanne finit par se décider à lâcher Maman et se tourna vers moi. J’étais tellement heureuse de la revoir.
Nous savions déjà que mes oncles et mon cousin Alain, arriveraient par le vol du lendemain matin, mais ma tante nous annonça qu’ils seraient accompagnés de sa meilleure amie Marie, la fille de tonton Oliver, et de son mari Kévin, un acteur célèbre dans le milieu du cinéma.
Maman fit la connaissance de son neveu, Yann, le lendemain matin, au petit déjeuner.
Nous ne la vîmes presque pas à table, car elle tenait à profiter au maximum de ce petit bout de chou adorable. Pourtant, Keanu et Jeanne s’étaient décarcassés pour nous offrir un vrai festin, dès le matin.
Entre Maman et Yann, c’était déjà une belle histoire d’amour. Ils s’étaient tous deux apprivoisés très rapidement.
En début d’après-midi, Keanu partit chercher le reste des invités à l’aéroport, puis nous nous rejoignîmes tous sur le pont supérieur, là pour fêter les anniversaires de Tonton Mathurin, et de Maman. Mon oncle inaugura les festivités.
Et Maman n’allait pas tarder à le suivre.
Sous les mêmes cris de joie que son frère, et sous les mêmes pluies de confettis, Maman souffla ses bougies, après une longue hésitation.
Et elle restait la plus belle Maman du monde.
Nous dégustâmes, tous ensemble, le superbe gâteau que Jeanne avait préparé, et prîmes des nouvelles de chacun. Marie était enceinte jusqu’aux yeux, et son accouchement était prévu pour les jours prochains. Kévin et elle avaient prévu de repartir dès le lendemain, pour Del Sol Valley, pour qu’elle puisse être accouchée par son obstétricien.
Dans l’après-midi, chacun vaqua à ses occupations, et je décidai de rester auprès de ma tante Jeanne, et de la cousine Marie, que je connaissais très peu. J’avais su, par les médias, qu’elle avait épousé Kévin, il y a quelques temps. Leur mariage avait été un gros sujet pour les paparazzi, de même que sa grossesse, qui avait été révélée très tôt. Elle aurait voulu la cacher le plus longtemps possible mais, étant une célébrité mondiale, cela avait très compliqué. Il y avait toujours des fuites. J’étais étonnée de découvrir, en Marie, une personne vraiment simple, et bienveillante, loin de l’image que la presse semblait vouloir véhiculer.
Son mari, Kévin, était aussi quelqu’un de très agréable, et gentil. Il était connu depuis peu, dans le monde du cinéma, mais les trois films qu’il avait tournés, avaient tous été un succès. Il était, en ce moment, en plein tournage, et avait vraiment apprécié l’idée de faire une petite pause à Sulani, car il était crevé.
Pendant que nous discutions entre filles, et que Kévin faisait la sieste sur un matelas gonflable, Papa et Maman s’étaient trouvé une toute nouvelle occupation, celle de divertir le petit Yann. Maman était vraiment aux anges avec son neveu, une vraie Mamie.
Tonton Mathurin, quant à lui, jouait les incorrigibles geeks. Il avait trouvé un ordinateur, s’était jeté dessus, à la première occasion.
Tonton Oliver, lui préférait profiter du grand air de Sulani, et des activités nautiques qui lui étaient proposées. Jeanne et Keanu avaient tout ce qu’il fallait pour faire plaisir à tout le monde.
Keanu, lui, s’employait à initier Jérôme et Alain, à l’une des plus grandes traditions de l’archipel : le barbecue des îles.
Et sur les îles, le barbecue était une histoire d’hommes. J’espère, quand même, que Keanu voudra bien m’expliquer, à moi aussi, les rudiments de cette merveilleuse cuisine.
A la fin de la journée, Maman était toujours avec Yann, et s’amusait à construire des châteaux de sable.
Jérôme m’avait rejoint, et nous nous étions éclipsés jusqu’au bain à remous, pour quelques instants d’intimité. Il faut dire qu’avec tout ce monde, nous n’avions pas beaucoup d’occasions de nous retrouver seuls.
Ma tante vivait vraiment au Paradis. Et elle s’était trouvé un mari formidable et très aimant. Je me pris à rêver que Jérôme devienne mon Keanu à moi, aussi attentionné et, à mes côtés, pour la vie, dans mon paradis de Brindleton Bay, entourée de mon jardin et de mes animaux.
Keanu annonça que le repas était prêt, lorsque le soleil se coucha.
Nous dégustâmes un superbe festin en l’honneur de Maman et Tonton Mathurin, puis nous nous retrouvâmes tous sur le pont-terrasse pour finir la soirée. J’entendais Papa et Tonton Oliver discuter : - On a tous pris un sacré coup de vieux, hein ? - Tu peux le dire ! Quand je pense que je vais bientôt être grand-père...
Keanu avait mis de la musique des îles, et Jeanne nous avait entraîné sur la piste de danse. Tout le monde l’avait suivie, ou presque.
Papa et Oliver s’étaient éloignés pour discuter. Sûrement se rappelaient-ils le bon vieux temps.
On peut dire que Maman et Tonton auront eu un bel anniversaire. Jeanne et Keanu n’avaient rien laissé au hasard, pour faire de ce jour, un jour inoubliable. Marie et Kévin quittèrent l’île, comme prévu, le lendemain.
J’ai passé quinze jours merveilleux auprès de ma famille, et de Jérôme. Malheureusement, mon petit ami devait repartir, dans deux jours, vers le continent. La veille de son départ, nous laissâmes la famille se prélasser au bord de l’eau, puis nous empruntâmes un scooter, à Jeanne, pour nous rendre à la cascade de Mua Pel’Am.
Ma tante et son mari nous avaient montré cet endroit au cours d’une excursion familiale qu’ils avaient organisée pour nous faire découvrir l’archipel. Jérôme et moi nous étions promis d’y revenir tous les deux, mais nous n’en avions pas encore eu l’occasion et, cette fois, nous comptions bien en profiter.
Nous avions la cascade pour nous tous seuls... et j’étais loin de m’attendre, à ce moment-là, à la surprise que Jérôme m’avait préparée.
Il posa un genou dans l’eau, et sortit une bague de nulle part, pour me demander en mariage. La plus belle demande en mariage qu’il soit.
Evidemment j’ai dit oui ! J’avais tant espéré que ce jour arrive, et il était encore plus beau que dans mon imagination.
Le lendemain, j’embrassai mon fiancé pour lui dire au revoir, avant qu’il ne s’en aille.
Je le regardais partir avec le sourire aux lèvres. Je devais encore rester deux semaines sur l’île, mais ce n’était rien, comparé à la vie entière que je passerai ensuite, avec lui.
Nous avions décidé de ne rien dire aux parents, pour le moment. Nous leur annoncerions nos fiançailles, ensemble.
Lorsque je retournai au bateau, j’aperçus Tonton Mathurin et Tonton Oliver, tout près de la balançoire. Leurs regards en disaient long. Ils s’aimaient tellement, ces deux-là, tout comme Papa et Maman s’aimaient aussi très fort. J’espérais que mon amour pour Jérôme serait aussi durable que le leur, et qu’il traversera le temps avec autant de force qu’à ses débuts.
Keanu se décida enfin à me révéler les secrets de son barbecue des îles, deux jours avant notre départ. En effet, il m’expliqua que ce genre de cuisine ne se pratiquait que lors des grandes occasions, et là, c’en était une. Mes oncles et Alain, prendraient le premier vol du lendemain, tandis que mes parents et moi, nous en irions le jour suivant. C’était la fin de nos vacances, et Keanu me laissa officier pour faire le barbecue, en suivant ses directives, bien évidemment. Nous fêtions donc notre départ, mais surtout, le début d’une nouvelle amitié. Nous nous assîmes, tous ensemble pour surveiller la cuisson, qui pouvait prendre des heures, et passer du bon temps, comme si nous étions autour d’un feu de camp.
J’avais une pression énorme, et Alain n’arrêtait pas de me taquiner.
Au bout de deux heures, je me levai, estimant que le repas était prêt. - Qu’est-ce que tu en penses, Keanu ?
- Hum... je dirais que tu as raison. On va pouvoir passer à table.
Tout le monde sembla apprécier mon porc Kuala, mais j’attendais la réaction de mon professeur, avec impatience.
Et elle se faisait attendre.
Finalement, lorsqu’il se décida à parler, j’étais vraiment très fière de moi. - C’est une belle réussite. Tu es très douée, Cyrielle. Franchement, je n’aurais pas mieux fait. J’étais très touchée par son compliment.
Maman remercia Jeanne et Keanu pour leur hospitalité, et regrettait que ce mois soit si vite passé.
Eux aussi avaient été très heureux de nous avoir avec eux. Jeanne était heureuse d’avoir revu toute sa famille, et Keanu de nous avoir enfin tous connus.
Après le repas, ils nous firent découvrir une boisson locale qui s’appelait le kava. Nous en prîmes quelques verres chacun.
La boisson était délicieuse, et tout le monde s’accordait à dire qu’elle se laissait boire facilement. Elle nous rendait aussi particulièrement gais.
Heureusement nous n’aurions pas long à faire pour aller, ensuite, nous coucher.
Jeanne reçut un sms de Marie, au cours de la soirée. Elle venait d’accoucher d’une petite fille.
A l’unanimité, nous décidâmes donc de fêter la nouvelle autour d’un dernier verre de kava, ou peut-être, d’un avant-dernier...
Deux jours plus tard... Le jour se levait sur Lani St Taz. Nous avions accompagné Tonton Mathurin, Tonton Oliver et Alain, à l’aéroport la veille et, ce matin, c’était à notre tour de nous préparer à quitter cet endroit de rêve.
Jeanne et Keanu nous avaient conduit jusqu’à l’aéroport. Maman était dans tous ses états de devoir, à nouveau, laissé sa sœur, à peine l’avait-elle retrouvée.
Heureusement, ma tante et son mari restèrent avec nous, jusqu’à l’annonce de notre vol, et nous pûmes profiter les uns des autres une toute dernière fois.
Les adieux furent déchirants. Nous ne savions pas quand nous allions nous revoir mais, une chose est sûre, c’est que nous nous étions fait un nouvel ami, du mari de Jeanne. Elle promit que nous nous reverrions bientôt, et qu’il n’était plus question, désormais, de rester autant de temps sans se retrouver.
Nous étions à la veille de Noël. Le retour à Brindleton Bay fut brutal, même si nous étions heureux de rentrer à la maison. Il neigeait, il faisait froid, nous étions frigorifiés. Quel contraste avec Sulani, où nous passions la majeur partie du temps, en maillots de bain.
Heureusement, Claire avait chauffé la maison, et allumé la cheminée. Nous avions tous pris une douche bien chaude, avant de nous retrouver au salon, douillettement vêtus, pour câliner nos amis à quatre pattes. - Allez, Boubouille, viens me voir... disait Maman à notre chat.
Mais Boubouille avait préféré Papa. - Tant pis, ce sera pour plus tard.
La tempête de neige avait doublé d’intensité durant la nuit.
Au petit matin, Maman et moi, avions pris notre courage à deux mains, pour aller nourrir les bêtes. Nous constatâmes, que Claire s’en était vraiment très bien occupé. Avec l’aide de ses frères, nous a-t-elle dit.
Cette année-là, nous avions fait le minimum de déco, à l’occasion de Noël. Juste un sapin, que nous avions embelli, Maman et moi, et quelques bougies sur la table, pendant que Papa préparait la dinde. Nous étions trop fatigués, à cause du décalage horaire, et nous ne comptions pas festoyer toute la nuit.
Nous avions tout juste fini la dinde lorsque le Père Hiver fit son apparition dans la pièce. Nous le saluâmes, et lui souhaitâmes un joyeux Noël, avant qu’il ne s’éclipse rapidement. Il faisait tellement mauvais, qu’il avait hâte de finir sa tournée pour rentrer dans sa chaumière.
Nous ouvrîmes nos cadeaux, tous les trois ensemble, puis allâmes nous coucher, sans nous éterniser.
Et le lendemain, c’était reparti pour une nouvelle journée de travail, dans un froid glacial.
Jérôme était venu me trouver, à la maison, entre Noël et le jour de l’An. Nous nous étions mis d’accord pour annoncer nos fiançailles et nos projets, ce soir-là, à Papa et Maman.
Ils accueillirent la nouvelle avec joie, d’autant que nous formâmes, également, le souhait de nous installer à la ferme et d’en prendre la succession.
Papa proposa même d’organiser notre mariage ici, dans notre jardin : - Tu te rappelles, Thérèse ? C’est ce que nous avions fait, et nous avions eu une très belle cérémonie. - C’est vrai. C’est après que ça s’est gâté... Je me souviens vaguement qu’on m’avait raconté cette histoire. Mon grand-père et Tonton Mathurin étaient restés fâchés un moment, après le mariage de Maman et Papa.
Pendant que nous discutions, Crapule en avait profiter pour filer vieillir en douce.
Et devenir une jolie chienne d’âge mûr avec de beaux poils blancs sur le museau.
Maman et moi, nous enfermions souvent dans le moulin, depuis notre retour de Sulani, pour échapper à une météo peu clémente, mais aussi pour nous occuper autrement. Je gérais les stocks de jus de fruits de notre petite entreprise familiale, et Maman s’adonnait à son passe-temps préféré : la composition florale. Il faut dire, qu’à part les poules, la vache et le lama, le jardin était un peu en sommeil, cet hiver.
Nous avons eu deux jours d’éclaircie, juste avant la nouvelle année, durant lesquels j’ai emmené Crapule se dérouiller les pattes, au parc.
Qu’est-ce que je l’aimais, ma petite chienne !
Mais il me fallait réaliser qu’elle n’était plus toute jeune, et que ce genre d’exercice la fatiguait beaucoup plus vite qu’autrefois.
Nous avions, Maman et moi, ressorti le stand, et organisé une vente de jus de fruits et de gâteaux, la deuxième seulement, de l’hiver.
La foire aux lamas de Finchwick eut lieu le réveillon de la nouvelle année. J’y emmenai Ivoire, vêtu d’un joli costume, à l’occasion de ce jour spécial.
Il était pas beau, mon lamacorne, dans le soleil couchant ?
En attendant les résultats du concours, je me rendis au pub pour boire un verre et trinquer à mon futur mariage. Je savais que Papa et Maman seraient probablement couchés lorsque je rentrerai. Ils étaient encore très fatigués à cause du décalage horaire, et m’avaient dit qu’ils iraient se coucher de bonne heure, et que nous nous embrasserions le lendemain matin, pour la nouvelle année. Le pub était vide. Je crois bien que j’étais la seule cliente.
Le propriétaire et moi finîmes par discuter de tout et de rien. Il me souhaita beaucoup de bonheur pour mon mariage, et de la chance pour le concours.
En sortant, je croisai Céline, un verre à la main. Elle était en train de réveillonner chez des amis, deux rues plus loin, et ils avaient décidé de venir voir les résultats du concours. Elle me proposa de me joindre à eux, mais je déclinai poliment.
Ivoire gagna la deuxième place du concours, mais ma laine blanche ne remporta aucun prix.
Je retournai donc à la ferme, contente que la journée soit terminée. Papa et Maman étaient déjà couchés. Je passai un bref coup de téléphone à Jérôme, qui réveillonnaient avec ses parents, puis j’allai, moi aussi m’allonger.
La remise des diplômes eut lieu peu de temps après les fêtes de fin d’année. Jérôme, Alain et moi, nous y rendîmes ensemble, un peu fébrile sur les résultats qui allaient être annoncés.
Jérôme n’avait pas de toque, et portait des fleurs sur sa robe de diplômé... J’étais très intriguée, mais Alain lui demanda pourquoi, il était affublé ainsi. - J’ai eu mon bac, c’est vrai, mais au rattrapage. Je ne suis pas le meilleur des élèves, je n’ai pas de mention, mais que veux-tu... j’ai le diplôme, c’est ça qui compte, non ?
Toute l’assemblée attendait le discours du major de promo, et surtout, son discours.
Lorsque mon nom fut prononcé, je fus la première surprise. Je n’avais rien préparé et mon discours ne fut que suite de bafouillages et d’improvisations. Pourtant, tout le monde sembla apprécier, et salua mon allocution par des applaudissements.
Le clou de la soirée eut lieu lorsque le proviseur me remit mon diplôme. Je sentis les regards de toute la promo, rivés sur moi, et je crus presque défaillir. Heureusement, ce moment fait partie, à présent, de mon passé, bien que j’en ai gardé des souvenirs émus.
L’hiver était loin derrière nous désormais. Jérôme et moi nous mariâmes, un jour de printemps, chaud et ensoleillé. Ce fut le plus beau jour de ma vie, car il s’était accompagné d’une surprise que je ne suis pas prêt d’oublier.
La veille de la noce, j’étais dans la salle de bain, en train de me faire belle de la tête aux pieds, lorsque Maman vint me prévenir que nous avions de la visite, et que je devais absolument venir. Je sortais de la douche et, franchement, je n’avais pas envie d’être dérangée. Je n’avais pas terminé de faire ce que j’avais prévu de faire... enfin bref, vous voyez...
Mais Maman insista. Je ne savais plus comment lui dire que je voulais juste être tranquille. - Maman... Je prends du temps pour moi, et je ne suis même pas habillée... Salue les visiteurs pour de ma part, d’accord ? - Certainement pas. Tu enfiles un peignoir, et tu me suis. Crois-moi, tu voudras les voir. Elle avait ce petit sourire énigmatique que je lui connaissais bien, et qui m’incita à l’écouter.
Je suivis son conseil, chaussai mes chaussons et me drapai de mon peignoir, puis je finis par la suivre à l’extérieur, en me demandant pourquoi elle était si énigmatique.
C’est là que je les vis... Jeanne... Keanu... et même le petit Yann, qui avait bien grandi. Une larme coula sur ma joue lorsque je réalisai que ma tante serait présente pour mon mariage. Ils étaient en train de discuter avec Papa.
Nous nous étions pourtant quittés, il y a seulement un peu plus de deux mois, mais pourtant, l’émotion était là, et les nerfs, à fleur de peau. Jeanne assisterait à mon mariage. Ma tante, mon amie, celle avec qui je jouais alors que j’étais bambinette, celle qui m’avait aidé à faire mes devoirs alors que j’étais une enfant, et elle, une ado ; celle avec qui j’avais grandi, et que j’aimais comme une sœur.
Et Jeanne n’avait pas fini de me surprendre. Elle m’annonça que Keanu et elle, avaient pris leurs dispositions afin de pouvoir rester à Brindleton Bay, six mois de l’année. Ils partageraient ainsi leur temps entre Sulani et notre ville côtière.
Ils avaient tout organisé après notre départ de Sulani. Keanu avait senti sa femme si triste, après nous avoir laissés à l’aéroport, qu’il avait jugé urgent de trouver une solution à son mal-être. Lui était créateur indépendant. L’endroit d’où il travaillait, n’avait donc aucune importance. Yann était un enfant. C’était donc sa scolarisation qui inquiétait le plus ses parents, mais, à force de persuasion, ils avaient réussi à inscrire le petit garçon à l’école primaire d’Henford-on-Bagley, à défaut de place à Brindleton Bay (ou à défaut de bonne volonté). Il y serait inscrit de mars à septembre, mois durant lesquels leur petite famille habiterait avec nous.
Le reste du temps, de septembre à mars, Yann irait à l’école d’Ohan’Ali, sur l’île principale de l’archipel de Sulani.
Quant à Jeanne, elle ne perdrait pas son travail de biologiste marin. Au contraire, l’institut océanographique de l’île était très intéressé par son déplacement sur le continent, et ils avaient proposé de la mandater afin d’étudier la faune et la flore sous-marine de la mer brindletonienne, à des fins de comparaison avec celles de l’île. Jeanne était sur un petit nuage, et je dois reconnaitre que nous l’étions tous. L’émotion était palpable à l’annonce de la branche sulanienne de notre famille. Keanu et Jeanne avaient vraiment tout prévu pour réaliser ce merveilleux projet.
Au matin de mon mariage, alors que j’allais nourrir les bêtes, j’eus la stupéfaction de trouver le jardin, à l’arrière de la maison, complètement métamorphosé. Papa, Maman, mais aussi certainement Jeanne et Keanu, avaient tout décoré pour la cérémonie à venir, et elle fut superbe.
Jérôme et moi eurent un magnifique mariage, et une très belle cérémonie, en petit comité, entourés de la famille et des amis.
Le temps avait été clément, et nous avons pu rester au jardin pour profiter des installations de Papa, du matin jusqu’au soir.
Yann, qui était devenu un petit garçon adorable, avait le premier investi la piste de danse.
Maman et Papa étaient tout émus de marier leur fille.
Je crois que Maman avait dû porter trois toasts, au moins, en l’honneur de sa fille et de son gendre.
Et, à chaque fois, Alain suivait.
Mon mari et moi, avions ouvert le bal.
Et les invités profitaient de cette belle journée ensoleillée.
Je ne manquais pas de remercier mes parents, de nous avoir organisé un aussi beau mariage.
Yann avait trouvé le buffet, et s’était nourri de tartes, tout l’après-midi.
L’ambiance était légère et heureuse.
Au milieu de la nuit, la musique se fit plus douce, et romantique.
Les invités commençaient à fatiguer.
Vers quatre heures, tout le monde s’accorda pour le départ. La journée avait été superbe, nous nous étions tous bien amusés, et nous fûmes, une nouvelle fois, félicités pour notre union.
Je tombai enceinte, très peu de temps après notre mariage, et je pus découvrir en Jérôme un homme attentionné, toujours aux petits soins pour moi, et complètement gâteux avec notre futur bébé. Je ne saurais dire combien de fois il parla à mon ventre de ces neuf mois.
Durant ma grossesse, nous perdîmes Tonton Oliver. Ce fut un grand choc pour tout monde. Nous étions tous là pour soutenir Marie, et Tonton Mathurin.
Il fut enterré chez lui, dans l’intimité, ce qui n’empêcha pas les paparazzi d’être présents pour assister à la détresse de la pauvre Marie. Ce fut son époux, Kévin, tenant leur toute jeune bambinette aux bras, qui parvint à les chasser.
Tonton Mathurin était un grand homme, très digne. Pour soutenir sa belle-fille, il intériorisait son chagrin, alors qu’il était accablé. Jeanne, qui attendait son deuxième enfant, avait fait le déplacement de Sulani, pour pouvoir épauler sa meilleure amie.
Ce fut une bien triste journée, pour tout le monde.
Maman, qui avait connu Tonton Oliver, très jeune, était complètement effondrée. Nous aimions tous Tonton Oliver.
Nous perdîmes également Crapule, une petite semaine après. Une heure avant sa mort, elle était encore en train de s’amuser avec la nourriture des poules.
Mais la Faucheuse vint la chercher, lorsqu’elle s’endormit tranquillement, sur le tapis de la salle à manger, sans même nous avoir dit au revoir. Heureusement, Boubouille était resté près d’elle.
Alain finit par faire sa demande en mariage à Greta. Ils se marièrent un beau jour de printemps et eurent trois enfants, deux garçons et une fille
Un mois plus tard, j’accouchai de deux merveilleuses petites filles. Jeanne accoucha très peu de temps après moi, d’un petit garçon nommé Gwendal.
Nos filles, Dahlia et Camélia faisaient le bonheur de leurs grands-parents.
Maman les emmenait souvent jouer sur la plage, lorsqu’il faisait beau. Elle était très proche de ses petites-filles, et très protectrice. J’avais déjà pu le constater avec mon cousin Yann, et j’en avais également fait l’expérience en tant que fille. Ma mère avait été, pour mon frère et moi, une très bonne mère, et elle était maintenant la meilleure mamie qu’il soit, pour nos jumelles.
Dix ans plus tard... Nous avons perdu Papa et Maman, ainsi que Tonton Mathurin, il y a trois ans déjà. Dahlia et Camélia avaient bien grandi, et étaient devenues deux petites filles amoureuses de la nature, sûrement grâce à Maman, et à la vie qu’elles menaient avec nous.
Jérôme et moi avions modernisé les activités de la ferme. Nous avions ouvert deux boutiques proposant tous nos produits de la ferme, une ici, à Brindleton Bay que je gérais personnellement, et l’autre à Henford-on-Bagley, gérée par mon amie Céline. Nous y vendions nos œufs, notre lait, nos jus de fruits, ainsi que nos fruits et légumes, et nos fleurs. Une troisième boutique allait prochainement ouvrir à Tartosa. Alain y avait emménagé après son mariage, et il nous avait proposé de s’associer à nous et de tenir la boutique.
Depuis, peu, nous exportions nos jus de fruits à Sulani, grâce à Keanu et Jeanne, qui géraient, avec brio le transport de nos marchandises, et ce, bien qu’ils restent six mois de l’année, avec nous, à Brindleton Bay. La plupart du temps, avant l’envoi, toutes nos marchandises étaient entreposées dans la cuisine, et je me chargeais de l’inventaire. Quant à Jérôme, il s’occupait de toute la comptabilité de nos boutiques, et de la filiale « Sulani ». Nous avions fait de la bâtisse de ma grand-mère, une véritable petite entreprise florissante. Nous avions même déposé un nom pour la marque de nos produits : « La ferme de Capucine ».
Je dois avouer que j’étais une femme heureuse, entourée de mes enfants et de mon mari.
Dahlia et Camélia étaient deux enfants sages, elles s’entendaient très bien, travaillaient bien à l’école, et nous aidaient déjà beaucoup avec le jardin et les animaux. Nous étions des parents chanceux.
Nous avions même acheté un chien, récemment, ou plutôt une chienne, que les filles avaient appelée Tornade, car elle courait toujours partout.
Et ce soir, j’annonçais à ma petite famille que nous aurions deux nouveaux membres, dans quelques neuf mois.
Jérôme avait toujours rêvé d’avoir une grande famille, et je crois que je peux dire, sans me tromper, que lui aussi est un homme heureux.
Les objectifs de Cyrielle ont tous été atteints juste avant son mariage. Tout ce qui s’est passé ensuite, ne se déroulait plus dans le cadre du challenge.
1- Parvenir à la troisième génération avec un héritier jeune adulte qui a complété l’aspiration « Botaniste indépendant » : OK Cyrielle (elle a également atteint le maximum des compétences dressage, pétillerie et jardinage)
2- Avoir aménagé et construit tous les bâtiments attendus dans la ferme :
- Un bâtiment d’habitation (avec deux chambres au minimum) : OK (il possède 3 chambres)
- Une étable pour deux plantes-vaches : OK
- Un moulin, non fonctionnel, mais qui accueillera une éolienne, et une grange pour ranger votre matériel : OK Le moulin et la grange attenante.
- Un potager pour planter vos légumes et herbes aromatiques, ainsi qu’un verger : OK (Ok aussi pour 5 légumes différents, 5 fruits différents, et 5 herbes aromatiques différentes)
3- Posséder tous les animaux et cultures demandées :
- Un chien pour garder votre propriété et surveiller le troupeau : OK – Crapule
- Un chat pour chasser les souris : OK – Boubouille
- Des abeilles dans deux ruches au maximum : OK
- Des insectes dans deux élevages d’insectes : OK
- Deux plantes-vaches que vous créerez vous-même par des greffes : OK (Cyrielle a trois plantes vaches. La quatrième est décédée en chemin)
- Un poulailler rempli de poules, de coqs et de poussins : OK
- Une vache et un lama : OK – Caprice et Ivoire
- Cinq fruits et légumes géants (un seul exemplaire de chaque) : OK
Le yacht est une création de @chipiecyrano que vous trouverez dans la galerie sous le nom de « Sulani Yacht Defi » L’aéroport est une création de @Bab que vous trouverez dans la galerie sous le nom de « Airport de Kho Sims » Merci à toutes les deux pour vos belles créations. 😘
Voilà, tout a une fin, alors je tenais remercier tous ceux qui ont suivi mon histoire. 😊
Merci également à @Epsiplay pour ce challenge qui m’aura occupée un peu plus longtemps que ce que j’avais pensé au départ 😁
Pour ceux qui sont intéressés, vous trouverez la ferme de Capucine sur la galerie. J'y ai fait quelques modifications car la galerie ne veut pas des photos de mes sims, pas même celles qu’Yvon a prises en jeu. Elle les identifie comme CC. Du coup, je les ai remplacées par des tableaux du modes construction.
Oui, comme tu l'as constaté, cette histoire n'est pas de la même veine que "Cendre et la Vallée Oubliée", ou encore "Les Mercenaires". Elle est bien plus légère, même si les sims auront quand même leur lot de petites contrariétés.
Effectivement, le feu de camp dans la maison, c'est dangereux. Je ne pense pas que Capucine le refera, ni moi d'ailleurs 😁
La petite fermière avance bien. Elle est déterminée à réussir le challenge 🙂
Partagez vos captures d'écran et créations personnalisées, des mods, des défis, et des moments amusants dans le Coin Créatif des Sims 4.Latest Activity: 4 years ago2,318 Posts