Après plus d'une vingtaine d'années de débats, nous en arrivons à cette ère que nous a imposé le libéralisme, et le consumérisme, jusqu'au plus profond de nos existences.
Je qualifierais cette nouvelle pratique de "bébé industriel". Car après tout, les futurs parents étaient, depuis la possibilité de choix des caractéristiques génétiques de leurs enfants, comme les ménagères du début du siècle, feuilletant les catalogues de vêtements, choisissant minutieusement taille et coloris. Ces nouveaux-nés avaient été choisis, jusqu'à la courbe de leur petit orteil.
Souvent grands, athlétiques, pour les jeunes hommes, avec des courbes fines et sans la moindre parcelle de graisse pour les jeunes filles, typées mannequins des années 2010. Voilà ce que nous promettait la nouvelle génération. Du moins, dirons-nous, pour les classes les plus aisées, pouvant s'offrir ce luxe.
Je ne prendrais pas la peine d'exprimer mon dégoût pour cette nouvelle forme de parentalité. Infliger à nos enfants des traits selon nos propres goûts étant le somment de l'égoïsme. Comme si les familles n'avaient pas déjà connu des difficultés avec des prénoms issus de jeux vidéos courant 2020. Prénoms dont les enfants souffraient souvent, quand leurs camarades de collège connaissaient la référence.
Après mes combats désormais vains, je trouve préférable de me retirer de ma profession.
Je vois pourquoi elle se plaint des prénoms puisqu'elle se nomme Zelda x) Ça me rappelle mes cours d'anglais sur le PGD, c'tout une histoire d'éthique la sélection génétique ^^'
Le soleil perçait déjà à travers les volets. Le trafic avait déjà reprit depuis un bon moment sur les boulevards parisiens. Ou alors, ne s'était-il jamais arrêté. Morgan se leva nonchalamment, vêtu d'un seul boxer noir. Il enfila rapidement son jean qui traînait au sol, puis sa chemise noire, et entreprit de défaire son lit. C'était un grand jour. Le jour-J du déménagement.
Celui qu'il avait tant attendu.
Il plia ses draps du mieux qu'il pu et les mis avec couette et oreiller dans le carton que sa mère avait laissé ouvert dans le mince couloir à son attention. Pendant qu'il prenait son petit déjeuner, ses parents sortirent le matelas et le portèrent jusqu'au hall étroit de leur petit appartement. Les déménageurs n'allaient pas tarder.
Sa mère fit irruption dans la cuisine.
"Morgan, laisse donc ton bol, je m'en occupe, va plutôt faire un tour à la salle de bain, tu as les cheveux en brosse."
Un soupir passa les lèvres du jeune homme.
Tous les matins depuis seize ans il lui avait semblé entendre cette phrase. Il poussa la porte de la salle de bain verdâtre, se mouilla les mains et entreprit de lutter contre les plis fait par son oreiller. Il jeta un rapide coup d'oeil dans le miroir, sans y prêter grande attention, comme à son habitude.
Il détestait voir son reflet.
Non pas qu'il fut laid, bien au contraire. Il ne se reconnaissait pas dans cette image que lui donnait les miroirs. Après tout, les traits et le physique de ce grand gaillard n'avaient rien de naturel, du moins, n'étaient pas dus au hasard. Comme pour des milliers d'autres enfants, ses parents avaient choisi ses beaux yeux bleus, ses cheveux d'ébène et son teint clair. Chaque partie de son physique avait été étudiée et choisie pour être parfaite. Pour que ses parents aient le plus beau bébé du monde.
Selon leurs propres critères.
Une fois n'étant pas coutume, Morgan s'attarda sur l'image que lui renvoyait le miroir.
Un nez droit, et fin. Une mâchoire ni trop fine ni trop large. Une pilosité satisfaisante, qui lui garantirait tout de même un petit bouc à l'âge adulte, mais pas de poil au dos. Pour couronner le tout, il faisait un bon mètre quatre-vingt pour soixante-dix-huit kilos à seize ans. Ni maigre, ni gros, plutôt musclé même, à voir la tension que subissait le bouton de sa chemise au niveau des pectoraux. Et...ses cheveux en bataille. Si noirs.
Ni son père ni sa mère n'avaient des cheveux noirs.
Thomas O'Leary, né Irlandais de père irlandais et de mère française, avait les cheveux d'un orangé de soleil d'automne, le roux flamboyant. Son visage était parsemé de tâches de rousseurs et une barbe taillée mais drue couvrait la partie inférieure de son visage. Sabine O'Leary, née Müller, était blonde comme les blés, tenant sans doute ce trait de ses grands-parents paternels allemands, qu'elle n'avait malheureusement pas connus.
Morgan aurait aimé s'entendre dire qu'il ressemblait à ses parents. Être roux comme son père. Le manque de ressemblance le gênait, mais pas tant que cette impression d'être dans la mauvaise coquille, le Bernard l'ermite des temps modernes. Vivre dans un corps qui ne lui ressemble pas. Mais ici, à Paris, comme dans toute ville mondiale qui se respecte, tous étaient dans la même situation que lui.
À ce qui était maintenant son ancien lycée, toutes les filles étaient belles, fines, élancées, si identique les unes aux autres qu'on les aurait parfois crues de la même fratrie. Les garçons étaient tous "parfaits", "magnifiques", si bien que le physique n'avait plus grande importance dans le choix de partenaire.
Pourtant...
Pourtant aucune de ces beautés ne plaisait à Morgan. Quelques jours plus tôt, il avait croisé une femme d'à peu près trente ans, aux longs cheveux roux et aux yeux d'un gris de perle. Elle n'avait pas été choisie trait par trait, née avant le mouvement, et elle n'était pas plate comme les mannequins qui servaient de modèles aux généticiens. Elle avait des formes charnues, des hanches marquées, et, alors que le coeur de Morgan menaçait peu à peu de cesser de battre au fur et à mesure qu'il la détaillait, ses cheveux de feu - dont aucun parent n'avait fait cadeau à son enfant - eurent raison de lui.
"Momo, arrête donc de rêvasser, les déménageurs sont partis, avec les cartons, on charge des valises dans le coffre et on y va !" dit on père en entre-baillant la porte. "J'arrive, p'pa".
Morgan prit son sac à bandoulière contenant son PC religieusement rangé et descendis l'escalier en colimaçon. Après avoir rendu les clés au propriétaire des lieux, son père descendit à sa suite et ils rejoignirent Sabine, tous deux chargés des valises de madame.
"Ça pèse une tonne...râla Morgan en posa péniblement la monstrueuse valise noire près des autres. - Et encore...tu n'as pas vu le nombre de cartons de chaussures, taquina Thomas en gratifiant son fils d'un clin d'oeil complice, posant à son tour une malle identique à celle de Morgan. - Ah, que voulez-vous ! Rangeons donc tout ça, et allons-y..."
Ils hissèrent les bagages dans le coffre, Morgan s'installa à l'arrière de la voiture de location et ils partirent.
Alors qu'ils entraient enfin sur le périf', Thomas chantonna gaiement :
"Au revoir Paris ! - Adieu Paris...marmonna son fils. - Tu détestais la ville à ce point-là, chéri ? s'enquit Sabine. - Bah, pas vraiment la ville elle-même, mais le béton, le bitume...l'absence de nature..., lâcha-t-il dans un soupir. - Donc la ville elle-même, ricana Thomas. - Peut-être bien, au fond", répondit Morgan dans un sourire.
Dans son coeur, Morgan était reconnaissant envers le patron de son père pour l'avoir muté. Enfin, l'enfer s'arrêtait.
"C'est où exactement ? demanda Morgan. - Qu'on va vivre ? Pas très loin de là où on allait camper, quand tu étais encore petit. - Oh, la forêt des Cévennes ? - Oui. Ben, pas très loin. Une ou deux heures de voiture. - Et comment est la maison ? - Grande, pas mal du tout. Il y a une cour", ajouta Thomas en guettant la réaction de son fils dans le rétroviseur intérieur.
Elle ne se fit pas attendre, un grand sourire allant d'une oreille à l'autre, ou presque, naquit sur le visage de Morgan. Lui qui avait toujours rêvé d'avoir un chien, chose impossible dans un appartement. Son rêve de gosse le reprenait, et voilà qu'il s'imaginait déjà, construisant la niche de son compagnon à quatre pattes.
"Floreliia;12490953" wrote: Intriguant ce prologue :open_mouth: Qu'est ce que cette simsette nous réserve ? :confused:
Oh...ben, juste une intro, en fait :p
"Daemonya;12490959" wrote: Je vois pourquoi elle se plaint des prénoms puisqu'elle se nomme Zelda x)'
Héhé, parce que tout le monde n'a pas envie de s'appeler Zelda ;) (ou Luke, ou Dovakiin, ou je sais pas quoi :p même si j'avoue que ça fait partie d'un de mes grands délires personnels ^^) ça m'apprendra à répondre si tard avec la tête dans le c** :p (sur ce, bonne nuit :p )
Moi je tiens à exprimer mon profond respect à la famille pour avoir réussi à faire tenir ces tous ces bagages dans ce coffre. J'ai carrément buggué sur le screen .... la voiture... les valises... la voiture... et j'ai conclu que même un warrior de Tetris aurait aucune chance de s'en tirer :p
Bon ben la suite maintenant hein ! :D
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