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Snezhkaia
Seasoned Ace
4 years ago

[Histoire-Scénario trouver l'amour]Une seconde chance [Terminée]

Bonjour à tous ! :blush:

Ayant pris beaucoup de plaisir en faisant le spin-off avec Aridai et Coline, je me suis lancée dans l'aventure avec Lorelei et Orion afin de tester un des scénarios sur l'amour. Orion est un personnage ayant été créé pour le spin-off mais Lorelei est la sœur de Darius et est donc issue de l'histoire d'origine.

Pour corser un peu le défi, j'ai emprunté le tableau des contraires du challenge les contraires s'attirent. Les autres règles me bloquaient pour l'histoire donc je n'ai retenu que cette règle. Me voilà donc partie avec un vampire morose, solitaire et snob et une vampirette joyeuse, extravertie et immature.

Comme ils ne sont pas censés s'apprécier au début de leur collaboration, je me disais que le défi serait d'autant plus adapté pour bien démarrer :mrgreen:

Mais sur ces belles paroles, je vous laisse entre les mains expertes de nos deux vampires, en pleine Sibérie.

*****

Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8

*****

Chapitre 1


En Sibérie – Point de vue d’Orion


Je viens d’arriver en Sibérie. La purge … Mon soleil ! Je ne pensais pas dire ça un jour mais … TU ME MANQUES ! Même si je suis un vampire ! Aridai, je te déteste … C’est officiel !

J’ai prié Caïn pour qu’un incident grave m’empêche de quitter Selvadorada mais il ne m’a pas entendu. Ou il me déteste. Ce qui est possible aussi vu qu’il a décidé de me mettre Lorelei dans les pattes …

Je n’aime pas ce qu’elle me fait ressentir. Encore moins quand elle me transmet des images. Je ne peux pas oublier cette sensation que j’ai ressentie dès la première fois. Comme une caresse sur mon esprit. Mais je lui en veux. Elle me fait me sentir bien pendant quelques instants puis plus rien. Juste un vide. Je ne veux pas me sentir bien. Je n’en ai pas le droit.


Elle a dû me voir arriver au loin car elle sort de la petite forêt derrière sa maison. La neige semble se calmer un peu au même moment. Au moins, je ne claquerai pas des dents en lui parlant. Je sais que ce n’est qu’une question d’heures pour que mon organisme s’habitue au froid mais ça n’en est pas moins désagréable …

« Bonsoir Orion ! Je ne te demande pas si le voyage a été agréable. Je suppose qu’il a été court ?
- Très court.
- J’avoue que je t’envie ! Se transformer en brume doit être bien pratique pour les grandes distances ! Mais viens vite à l’intérieur ! Tu dois avoir un peu froid là ! »

Elle m’indique la petite porte arrière de sa maison. L’ambiance est étrange. Pour nous deux d’ailleurs. C’est toujours comme ça. On ne sait pas comment se comporter. On est trop différent pour réussir à être naturel. Ce malaise a au moins un avantage, non négligeable, je vais pouvoir m’isoler rapidement et elle ne me retiendra pas. Comme un contrat tacite entre nous pour que la collaboration se passe bien.


« Et voilà mon petit cocon ! Je te montrerai un peu plus tard la chambre où tu pourras t’installer. Ce n’est pas le grand luxe mais bon ! »

Quand on rentre, je ne peux m’empêcher de sourire. Cet intérieur. C’est exactement le reflet de sa personnalité. Coloré. Tout en douceur.

« Par contre, il va falloir qu’on mette en place quelques règles parce que le matin, quand je me lève, j’ai souvent du mal à contrôler mes pouvoirs. Habituellement, il n’y a personne ici avec moi donc je n’ai pas à me concentrer mais là, je risque de te croiser ou de croiser l’essence d’un souvenir de toi et si je pouvais ne pas parler dans le vide la moitié du temps, ce serait franchement cool ! »

Je la regarde un moment perplexe. Je n’aurai jamais cru entendre ces propos-là un jour. Vraiment étrange. Une fois n’est pas coutume, la curiosité prime sur ma réserve naturelle :
« Tu dors ?
- Bien évidemment ! Je me suis calée sur le rythme des humains pour pouvoir m’insérer au mieux dans leur monde. Et bizarrement les enfants humains préfèrent avoir cours en journée ! »

Évidemment.

« Je ne comprends pas cette volonté de s’insérer parmi eux.
- Et moi, je ne comprends pas ta volonté de toujours vouloir être seul.
- Je ne veux pas tout le temps être seul. Je suis pas un ermite !
- Pardon ! Tu es un solitaire ! Là est toute la nuance ! »

Elle s’enfuit vers la cuisine avant que je ne puisse répliquer quoi que ce soit.


« Le solitaire te dit bien des choses ! C’est ça ! Fuis !
- Au moins il me parle ! »

J’entends son sourire dans sa voix. Comment peut-on apprécier et détester en même temps la présence d’une personne ? Elle a ce petit quelque chose qui fait que je passe un bon moment avec elle mais … La vérité c’est que je ne veux pas passer de bons moments … Pas avec elle … Elle me rappelle trop Leila. Leila aussi été joyeuse. Leila aussi été bienveillante. Leila aussi été parfois immature. Mais elle était courageuse. Et honnête. Elle était mon âme-sœur. Et elle n’est plus. Rien ne sera plus jamais pareil. Je déteste la présence féminine. Je ne la supporte plus. Sauf avec elle. Lorelei. Pourquoi ? Cette incompréhension me dérange.


Pour ne pas me laisser envahir par mes émotions et risquer de ressentir cette tristesse éternelle qui m’étreint quand je pense à elle, je me dirige vers la cuisine. Occuper mon esprit. Rien d’autre à faire. Elle court dans tous les sens. Les illusions d’optique m’apaisent. Je me concentre sur ces mouvements pour penser à autre chose. C’est le seul moyen.

Quand je sens la tristesse faire demi-tour, je me détache de ce spectacle. L’avantage avec les siècles, c’est que je sais quand la tristesse va me submerger. Et je sais comment lutter maintenant. La contenir. La museler.

« Si tu as froid, n’hésite pas à allumer le feu. Je ne le mets pas souvent en route mais il y a un allume gaz et du bois dans le foyer. Normalement, il devrait y en avoir assez. »




J’approche mes mains lorsque le feu prend et libère sa chaleur. L’organisme vampirique a bien des avantages et l’adaptation au climat et l’un des plus intéressants je pense. La sensation de froid n’est pas réelle. Rapidement, je l’oublie. Je laisse mon esprit vagabonder au rythme des bruits dans la cuisine. Je prends alors conscience de ce que ça signifie. Elle cuisine. Une vampire.

« Ça fait étrange de sentir cette chaleur ! Je n’ai plus l’habitude ! »

Je me retourne. Elle est totalement absorbée dans sa préparation culinaire. Je suis fasciné par ce spectacle.

« Si ça te dérange, je l’éteins. Je n’ai plus froid. C’était juste le temps de la transition.
- Non ! Pas du tout ! Ça me rappelle de bons souvenirs au contraire ! C’est pour ça que j’en ai fait installer une ! Mais je n’y pense pas souvent à vrai dire ! Tu te doutes bien que c’est pas pour avoir chaud.
- Des bons souvenirs ?
- Oui. À la maison, ils sont tous nocturnes à 150 % alors on vivait quasi-exclusivement la nuit. Je jouais parfois les prolongations mais bon … Toute seule, avec eux dans leur cercueil, c’était pas funky … Mais du coup, la nuit, la cheminée était toujours allumée. D’autant plus que c’est l’élément de Darius et de mon père.
- Et tu le supportais ? La glace ne te manquait pas ?
- L’avantage de Forgotten Hollow, c’est que la nuit est longue alors j’avais toujours un morceau de nuit sans feu et surtout, l’hiver était très froid donc je n’étais pas lésée. J’avais ma glace et ma neige en sortant. On avait trouvé notre équilibre.
- C’est rare une vampire diurne avec l’élément glace.
- Je ne suis plus à une excentricité près ! »

Elle se sert une portion de salade dans un bol et m’en propose d’un geste silencieux mais je décline l’offre. Elle m’indique alors que si je veux me retirer dans ma chambre, elle peut me la montrer tout de suite. J’ai besoin d’être un peu seul. Elle l’a compris.


Elle m’accompagne jusqu’à la porte et m’indique que si j’ai besoin de quoi que ce soit, elle est à l’étage, dans sa chambre. Je ne dois pas hésiter. Je hoche la tête et attends. Elle comprend le message et referme la porte pour me laisser seul.

Je reste un instant sur le seul. J’observe. Je scanne chaque recoin de la pièce. Chaque bibelot. Chaque reliure de livre.

Elle m’a dit que je pouvais utiliser le cercueil dans la pièce, derrière moi. Sinon, il y a un lit escamotable dans la bibliothèque.


Je ne sais pas pourquoi je fais ça. Mais je m’approche de la bibliothèque et enclenche le mécanisme pour installer le lit comme elle me l’a indiqué. Je n’ai pas dormi dans un lit depuis des siècles. Un millénaire même. C’était avant la Grande Guerre. Avant que tout ne parte en vrille.


Je m’installe et souris en repensant à elle. A cette première fois étrange. Elle voulait absolument dormir dans un lit au moins une fois dans sa vie. Elle n’arrêtait pas de le demander. Pendant des semaines. Je ne comprenais pas cette lubie. Mais j’ai adoré. Elle avait ce grain de folie. Cette originalité. Peut-être qu’en fermant les yeux, j’arriverai à me convaincre pendant quelques secondes qu’elle est encore là. A côté de moi. Pour des siècles et des siècles.

***


Point de vie de Lorelei


Je suis montée méditer directement après l’avoir installé dans sa chambre. Enfin, installer est un bien grand mot. Je n’ai pas pu entrer dans la pièce en sa compagnie. Comme si j’allais violer son espace vital.

L’ambiance est tellement étrange entre nous. Notre duo fonctionne bien. Mais je ne saurai pas expliquer pourquoi il est aussi distant. Enfin, si, je sais que la perte de son âme sœur l’a transformé mais il y a autre chose. Il est toujours sur la réserve, la défensive mais en même temps, il ne semble pas dérangé par ma présence. Je ne sais jamais au final si je suis de trop ou pas.

Alors que je laisse mon esprit vagabonder et sonde les alentours pour savoir ce qu’il s’est passé en mon absence dans le coin, je réalise une présence. Je vérifie toujours si j’ai eu de la visite. Depuis que je suis institutrice, je ne suis plus invisible, loin de là. Et les hommes de Nadab ne sont pas stupides. Ils savent qui je suis et dans quel camp. Je dois donc redoubler de vigilance.

Je finis par mettre le doigt sur ce qui me perturbe. La présence n’est pas malveillante. Je la connais. Mon esprit se sent comme attiré par cette présence. En m’approchant prudemment, je réalise qu’il s’agit d’Orion. Il doit être en train de méditer à l’étage d’en dessous. Je suis tellement habituée à être seule que je n’y ai pas du tout pensé.

Je décide de m’éloigner mentalement de lui mais réalise au même moment que ce n’est pas moi qui me suis approchée mais lui. Je fige mon esprit, à la fois pour comprendre pourquoi il vient vers moi mais aussi pour arrêter tout mouvement mental. Le moindre mouvement va attirer son attention et vu qu’il n’a pas l’habitude de se connecter à un autre esprit, il doit avoir du mal à lutter contre cette connexion involontaire. Darius a mis des mois et des mois avant de réussir à ne plus se connecter mentalement à moi après les premiers partages. L’esprit n’assimilant plus l’autre comme une menace mais une source d’informations, il a tendance à vouloir aller piocher les renseignements dès qu’il en a l’occasion. Orion étant d’un caractère très méfiant et suspicieux, je pense que c’est exacerbé pour lui. Ça doit être pour ça que nos esprits se cherchent autant. C’est la première fois que j’ai affaire à un esprit aussi curieux. C’est déstabilisant. D’autant qu’on a beaucoup de mal à dialoguer en dehors de ces contacts.

Malgré ma volonté de rester immobile, son esprit finit par s’installer à côté du mien et je sens une caresse mentale contenue. J’y réponds avec autant de délicatesse que possible et nous continuons à méditer, côte à côte pendant une partie de la soirée.

*****


J'espère que leurs aventures vous plairont toujours autant :blush:

Bonne fin de journée à tous :blush:

17 Replies

  • Oui, j'ai eu mes réponses, merci :). J'aime tellement l'univers que tu as créé avec cet ensemble d'histoires.

    Effectivement, les réactions de Lorelei et Orion sont opposées... Ceci dit, c'est logique, ils n'ont pas traversé les mêmes épreuves : quand l'une vit ses premiers émois, l'autre a déjà perdu celle qu'il considérait comme son âme-sœur. L'innocence versus la douloureuse expérience. Le choc entre les deux est aussi violent que la force de leurs sentiments.

    Bref, j'ai super mal pour l'un comme pour l'autre :heartbreak:...

    (Mais c'est bien, ça veut dire que tu m'embarques totalement avec tes mots et tes images.)
  • Merci beaucoup @Arcaluce :kissing_heart: cet univers est devenu tellement important pour moi alors ça me touche vraiment qu'il te plaise autant :blush:

    Exactement, c'est tout à fait ça ! Chat échaudé craint l'eau froide pour Orion et Lorelei, de son côté, veut juste croquer la vie à pleine dent, vivre pleinement cette expérience magique qui n'arrive qu'une fois dans l'éternité (du moins, en principe).

    Les deux souffrent mais aucun d'eux ne peut réellement comprendre l'autre. Lorelei par ignorance et Orion par la connaissance de la douleur. Il l'a vécu dans sa chair et le paye encore au quotidien malgré les siècles.

    *****

    Chapitre 7


    Point de vue de Lorelei

    Ça fait des semaines maintenant que l’on se contente de se croiser pour ne pas s’affronter. Nous nous limitons aux contacts nécessaires pour notre mission. Rien de plus. Nous n’avons jamais évoqué ce cri. Je n’ai jamais évoqué son rejet. Je me suis contentée de recherches personnelles sur le sujet.

    Oui, il est possible d’avoir une seconde âme-sœur si l’un des d’eux n’en a jamais eu. C’est extrêmement rare mais c’est possible.

    Oui, il est possible de rejeter le lien. Si on y met suffisamment de volonté, on peut totalement nier son existence et le faire disparaître. Mais là aussi, il faut une certaine détermination pour parvenir à ses fins. Je connais suffisamment Orion pour savoir qu’il pourra y parvenir. Le compte à rebours est lancé.

    Par contre, s’il obtient gain de cause, je n’ai aucune idée des conséquences que cela aura pour moi. Je n’ai rien trouvé à ce sujet. Et je ne sais pas si je veux savoir pour le moment vu l’état dans lequel ça m’a mis la dernière fois. Surtout qu’il ne semble plus se battre contre le lien. Je ne le ressens plus en tout cas.

    Point de vue d’Orion

    J’évite Lorelei depuis cette nuit-là. Elle ne m’a jamais posé de question. Pas une seule allusion à ce cri. Comme s’il ne s’était rien passé. Même si elle m’a entendu. Je le sais. Elle ne peut pas l’avoir loupé. Mais elle se tait. Elle fait comme si. Et je la remercie.

    Mais aujourd’hui, il est temps que je grandisse un peu. Je dois changer mon comportement. Je ne peux pas faire abstraction de ce lien. D’autant qu’il se maintient avec la mission. Ou peut-être parce que je le veux au fond.

    J’ai mis des jours entiers à accepter cette fatalité après l’avoir initialement rejeté de toutes mes forces. J’en ai voulu à Caïn de ce mauvais tour. Mais je n’ai pas le courage pour lutter. Je n’ai plus l’ardeur, la rage de vaincre. Ou je n’ai plus envie. Peut-être. Je ne sais. Je ne sais plus. Trop de questions. Aucune réponse.

    J’enchaîne les rondes depuis la dernière qui a porté ses fruits. Je suis galvanisé. Et aujourd’hui, je suis de bonne humeur. Je sais pourquoi. Ce matin, mes pas m’ont mené là où j’avais vu les Oréades pour la première fois. Comme si je voulais me convaincre une bonne fois pour toutes.

    Et je les ai vus. Ils formaient une farandolle. Comme la première fois. J’entendais ce petit bruit cristallin quand ils faisaient bouger leur corolle de glace. Contrairement à ce que j’imaginais, je n’ai pas souffert. J’ai souri et je les ai regardés s’agiter devant moi. J’ai laissé ce sentiment de bien-être m’envahir. Je l’ai accueilli. Le lien. Je l’ai accepté.

    Quand je suis revenu à la maison le soir, Lorelei était dans le jardin, en train de lire. Je l’ai observée à la dérobée pendant quelques instants. Et j’ai compris. J’ai mesuré ma chance. Des vampires seraient prêts à brûler au soleil pour un simple regard de sa part. Ils se damneraient pour une parole. Je ne peux pas rejeter ce lien. C’est stupide. Pas pour une crainte de revivre l’horreur de la perte.

    Je m’approche à pas de loup en ramassant de la neige et me précipite pour lui mettre dans le dos. Elle hurle en m’insultant de tous les noms d’oiseau et j’éclate de rire. Un rire franc. Comme je n’en ai pas eu depuis des siècles. Il résonne à mes oreilles, me parait étrange.

    Point de vue de Lorelei

    J’ai entendu des pas dans mon dos mais je n’ose pas me retourner. Je ne sais pas comment réagir. Je ne sais plus. Je guette le bruit de ses chaussures et attend celui des marches pour savoir s’il rentre ou non. J’aviserai en fonction de son comportement.

    Mais le bruit ne vient pas. Je me concentre et n’entends que le crissement de ses chaussures dans la neige. Au lieu de l’éloigner, il se rapproche. Mon cœur s’accélère. J’appréhende et j’attends ce moment. Cette confrontation. Que l’on puisse enfin mettre cartes sur table.

    Totalement absorbée à ma tâche, je ne comprends qu’avec un train de retard qu’il est réellement dans mon dos, quand la neige gelée recouvre mes épaules nues. Je lâche un cri de surprise et repousse d’un geste brusque mon journal intime qui tombe dans la neige. Je l’entends rire. Tout simplement. La situation me paraît invraisemblable mais je ne me laisse pas le temps de la réflexion.


    Bien évidemment, j’ai répliqué. Ça a eu un effet défouloir : j’ai balancé autant de boules de neige que ma vitesse me le permettait comme pour me venger de l’indifférence qu’il témoigne à mon égard depuis des jours. J’évacue ma colère et la bataille opère rapidement un effet thérapeutique sur moi.

    Rapidement, son rire devient communicatif. C’est plus fort que moi. Au fond, je ne peux pas lui en vouloir. C’est impossible. Quoiqu’il fasse, j’accepterai de lui pardonner. J’en ai la certitude.


    « Waow ! Je ne sais pas ce que j’ai fait pour mériter autant de hargne mais tu es en forme ! »

    N’y tenant plus, je m’engouffre dans la brèche qu’il vient d’ouvrir :
    « Tu veux vraiment une raison ou tu préfères que je m’abstienne ?
    - Je ne pensais pas que tu me détestais à ce point !
    - Les sentiments contraires sont parfois très proches ! »

    Je sais qu’il comprend chacun de mes sous-entendus alors j’en profite.

    « Tu m’ignores depuis des jours et là, monsieur est d’humeur espiègle donc je dois obtempérer ? »

    On s’arrête pour reprendre notre souffle. Il tourne les yeux vers moi et son visage devient sérieux. Son regard est intense, profond. Mon cœur s’accélère de nouveau. J’ai l’impression que le monde entier peut l’entendre battre alors qu’il n’en n’a pas besoin.

    Point de vue d’Orion

    Je prends le temps avant de répondre à sa provocation. C’est le moment de vérité. Je suis à une fourche et je dois choisir la direction que je souhaite prendre pour l’avenir. J’ai fait mon choix. Je ne veux pas foirer cet instant. Caïn me donne une seconde chance. Je dois la saisir. Je vais la saisir.

    « Disons plutôt un marché. Je vais me détendre dans les sources chaudes. Soit tu me rejoins, soit tu vaques à tes occupations et m’ignore pour me rendre la monnaie de ma pièce. Je pense que c’est une offre honnête. »

    Je n’attends pas sa réponse et fonce dans la maison pour me changer avant de regretter de m’être littéralement jeté à l’eau sans mauvais jeu de mot. Mon cœur bat la chamade. Je suis terrifié. Je surveille la porte en ne sachant pas si j’espère l’entendre rentrer pour se changer ou pour aller s’enfermer dans sa chambre et me foutre un vent phénoménal. Je ne sais pas si elle hésite car elle ne court pas. J’entends ses pas dans l’escalier. D’habitude, elle utilise la vitesse vampirique mais pas là. Elle prend le temps.

    Elle ouvre la porte. Je ferme les yeux pour faire le vide et pousser mon ouïe. Le bruit d’un tiroir. Sa porte-fenêtre. Elle ne viendra pas. Elle ne me rejoindra pas. Elle va méditer sur son balcon. Pour me fuir. Trop tard. J’ai trop attendu. Je l’ai trop repoussé.

    J’hésite à sortir mais je ne veux pas passer pour un lâche alors j’enfile mon maillot et vais me cacher dans les sources chaudes.

    Point de vue de Lorelei

    Je le vois s’élancer dans la maison comme s’il avait le diable à ses trousses. Et je reste là, à attendre. Sa proposition est honnête, c’est vrai. Mais je ne sais pas quoi en faire pour autant. J’ai peur. Orion est comme un animal sauvage blessé. Si je m’approche de lui, il peut autant m’accepter que m’agresser. Il est totalement imprévisible. Mais d’un autre côté, c’est lui qui le propose.

    Je rentre à mon tour dans la maison, toujours plongée dans mes réflexions. Je ne cours pas dans les escaliers. Je prends mon temps pour peser le pour et le contre. Faire un choix. Mon choix. Déterminant qui plus est. A partir de maintenant, plus rien ne sera pareil.

    J’arrive dans ma chambre et ouvre le tiroir où se trouvent mes affaires de sport. D’un côté, le short pour la méditation, de l’autre, le bikini. J’ai besoin d’air. J’étouffe avec le stress, l’anxiété. Je suis en train de faire une véritable crise d’angoisse. C’est le comble ! Un vampire qui suffoque alors qu’il n’a pas besoin de respirer … Dame nature a de l’humour ! Je plains les humains qui doivent subir de plein jouet cette sensation désagréable.

    J’ouvre la porte-fenêtre et ferme les yeux en respirant l’air frais à plein poumons. L’air gelé s’engouffre dans mes bronches et m’apaise immédiatement. La glace. Le meilleur remède pour m’apaiser. J’ouvre les yeux, me précipite vers le tiroir et prend le maillot de bain à la volée pour l’enfiler.

    J’attends ce moment depuis si longtemps. Ce n’est pas le moment de flancher, de le fuir. Mais s’il me repousse, il verra de quel bois je me chauffe !

    Point de vue d’Orion

    Je suis installé dans les sources chaudes depuis quelques minutes. J’ai fermé les yeux pour ne pas affronter la réalité. La solitude. Je ne veux pas la voir. Je sais que j’en suis responsable.

    Du bruit dans la neige. J’ouvre les yeux bien décidé à faire fuir le pauvre animal qui aura osé troubler mon moment de déprime mais je m’arrête tout net. C’est elle. Elle est venue. Elle me regarde, silencieuse (ce qui est suffisamment rare pour le noter !). Elle continue de me fixer alors qu’elle entre dans l’eau.

    Elle vient s’installer à côté de moi sans détacher ses yeux des miens. Je ne prononce pas un mot. J’en suis bien incapable.

    Puis j’entends une voix dans ma tête :
    « Je n’arriverai pas à le dire à haute voix. A mon tour de te proposer un marché : soit tu ignores ce message, ce qui signifiera que tu veux réellement rejeter le lien, soit tu réponds à haute voix, signe que tu l’acceptes ».

    Je prends une grande inspiration et lui réponds :
    « Merci d’être venue. Je pensais qu’il était trop tard … Alors tu l’as senti …
    - Le lien ? Bien sûr que je le ressens. Même si j’ai mis du temps à comprendre ce que c’était. Bien plus que toi.
    - Tu parlais de rejet …
    - Le cri. »


    Je me mets à rire, gêné par cette franchise. Quand elle veut mettre les pieds dans le plat, elle n’hésite pas !

    « Je pense que toute la Sibérie m’a entendu ce soir-là …
    - Je crois même que Sixam en a fait une breaking news à son journal de 20h ! »

    Je ris pour lui montrer que je ne prends pas la mouche. Je sais qu’il faut du courage pour tourner mes réactions en dérision avec ma susceptibilité. Aridai et Leïla en ont fait les frais plus d’une fois ! Leïla… Etrange. Penser à elle ne me fait plus mal. Comme une cicatrice qui se désensibilise enfin. Elle est toujours là, elle fait partie de moi mais ne me fait plus souffrir. Je regarde Lorelei avec son petit air mutin, son regard espiègle.

    « Merci.
    - De rien.
    - Tu ne vas pas m’aider hein ?
    - Non. Pas cette fois. Je pense que je mérite bien ça non ?
    - Oui. Tu le mérites. Merci de me laisser une chance de me rattraper. Je sais que je n’ai pas été très … sympathique…
    - C’est le moins que l’on puisse dire ! »

    J’encaisse les coups et la laisse se défouler. Pour une fois, ce sera moi qui prendra et non les autres. Je reprends de nouveau une grande inspiration et là, le flot de parole sort tout seul :
    « J’ai mis du temps à accepter ce lien. Je ne voulais pas y croire. Pour moi, c’était un piège, un mauvais tour de Caïn. Je ne pouvais pas vivre un tel lien une seconde fois. Je veux dire, c’est tellement rare ! Je suis franchement pas un grand romantique comme tu as pu le constater alors pourquoi moi ? Pourquoi me permettre de revivre cette expérience hors norme ? Je … C’était trop dur … Si jamais je n’avais pas gain de cause … Ça aurait été trop dur à encaisser … La déception aurait été trop grande … C’était plus simple de te tenir à distance … De me renfermer comme je sais si bien le faire depuis des siècles. Ça fait des siècles que je n’ai pas approché une femme. Avec Aridai, on est devenu deux vieux c*** ruminant ensemble encore et encore. On se concentrait sur l’organisation pour ne pas voir le vide dans notre vie. Voir l’autre vivre exactement la même vie, sans amour, sans sentiment permettait de légitimer notre choix. Et puis Coline a débarqué et lui a retourné la tête. En fait, elle lui a remis les idées en place mais je ne voulais pas l’admettre. C’était admettre que moi aussi je me plantais. Et puis, à ton tour, tu as débarqué ! Franchement, quand j’ai commencé à ressentir ce bien-être à tes côtés, je me disais que c’était forcément une blague ! Tu es tout le contraire de ce que je cherche ! C’est pas un reproche ou une critique hein ! Pas du tout ! Mais … Enfin … Tu … t’es le jour et je suis la nuit ! Tu es diplomate, je suis mufle ! Tu es sociable, je suis solitaire ! On a rien à faire ensemble ! Et pourtant … »

    Et pourtant … je ne sais plus quoi ajouter alors je lui laisse la parole :
    « Et pourtant, Caïn avait envie de rire un grand coup en nous observant et en a décidé autrement. Je me suis posée exactement les mêmes questions. Mais parfois, les opposés s’attirent pour de bonnes raisons. Pour se contrebalancer. Ou peut-être que le destin a décidé de s’amuser un peu et a tiré nos numéros à la loterie. On se saura jamais pourquoi mais une chose est sûre, le lien est là.
    - Tu es mon âme-sœur.
    - Oui, nous sommes âmes-sœurs. »


    La discussion a continué pendant de longues heures. Nous avons parlé de nos ressentis, de nos craintes. Nous avons ri. J’ai pleuré. En évoquant Leïla. Pour exorciser le mal et l’empêcher de nous nuire à l’avenir.

    Puis j’ai pris mon courage à deux mains, je l’ai touchée. Elle ne s’est pas enfuie. C’est bon signe non ? Peut-être qu’elle a raison. Peut-être que j’ai le droit au bonheur après tout ?

    Elle me donne envie d’y croire. Je lui fais confiance. Pour la première fois depuis des siècles, je suis serein, paisible. Pour la première fois depuis des siècles, je n’ai plus peur de vivre.

    ***


    Une renaissance. Une véritable renaissance. Comme un Phoenix. Depuis ce jour où j’ai enfin eu le courage d’affronter la vérité, je me sens revivre pleinement. Ma tristesse est toujours là, enfouie au fond de moi. Cette tristesse est éternelle. Elle fait partie de moi, elle est ancrée dans mon âme mais j’arrive à envisager l’avenir maintenant.


    Elle arrive même à me rendre insouciant. Les frivolités que je fuyais ne me semblent plus aussi futiles. Du moins, je profite de l’instant présent. Malgré le contexte, j’arrive à relâcher la pression et je n’en suis que meilleur quand on part en mission. Mon esprit est plus vif. Plus concentré. Je me consacre pleinement à ma tâche quand je suis de ronde ou que j’exploite une piste.


    Nous discutons beaucoup désormais. Que ce soit à voix haute ou par télépathie. Sa nature de palimpseste renforce la connexion entre nos esprits. Alors que j’avais mis des années pour réussir à communiquer par la pensée avec Leïla, c’est naturel avec Lorelei.

    Alors qu’il me faisait peur, il me rassure désormais. A chaque instant, je sais que je peux compter sur elle, sur sa présence, son soutien.

    Point de vue de Lorelei

    Tout est devenu si facile avec Orion. Je me surprends encore à me demander si je rêve ou si c’est réel car ça me semble trop beau pour être vrai. On vient de si loin. Jamais je n’aurai cru que notre relation s’améliorerait aussi vite, aussi bien.

    Nos esprits sont liés en permanence grâce à ma nature. Les premiers jours, après qu’il eut accepté totalement le lien, je luttais sans cesse pour rompre le contact par peur de me montrer intrusive mais un jour, en rentrant de l’école, j’étais éreintée et je lui ai dit directement que j’étais trop fatiguée pour chercher à empêcher la connexion. Il m’a regardé, surpris et m’a répondu qu’il ignorait que je devais le combattre en permanence pour ne pas laisser nos esprits communiquer.

    Je lui ai alors rappelé l’histoire des pièces qui se cherchent mutuellement et le fait que je dois sans cesse museler mon esprit pour qu’il n’entre pas en contact avec le sien.

    Il m’a alors répondu de but en blanc qu’il fallait que j’arrête. Je l’ai regardé bouche bée car j’étais persuadée du contraire. Il m’a dit de laisser faire. Qu’il était assez grand pour bloquer son esprit, le protéger, le jour où il ne voulait pas parler. Pour mon plus grand soulagement, ça n’est jamais arrivé. Enfin, si. Une fois. Mais c’était pendant une discussion avec Aridai donc je pense que c’était pour me préserver de leurs affaires car il sait que je n’approuve pas.

    Un autre effet bénéfique, c’est que je partage directement ses souvenirs. Je vois littéralement à travers ses yeux, comme si j’utilisais mon don avec ses yeux. La première fois que ça nous est arrivé, on n’a pas compris tout de suite. J’étais en plein cours et boum, j’ai vu des hommes menacer le tenancier d’un bar local. Je me suis demandée si je ne m’étais pas téléportée tellement ça semblait réel. Mais non, je voyais à travers ses yeux. Je vivais ses souvenirs immédiats avec simplement quelques secondes de décalage.

    Quand j’ai pris conscience de cette nouveauté, je lui en ai parlé tout de suite par télépathie. Il avait senti quelque chose de différent sans savoir précisément ce que c’était. Il m’a expliqué qu’il avait pensé à moi en se disant qu’il faudrait me prévenir de passer par ici pour voir si des traces de souvenir pouvaient nous intéresser vu la scène à laquelle il assistait en direct. Et pouf ! La simple pensée a permis de faire un pont mental entre nous. Ce lien est magique.

    ***


    Point de vue d’Orion


    Ce soir, on a décidé de vivre une soirée en amoureux. Loin des problèmes. C’est étrange de dire ça. Elle veut faire une soirée à la mode « humaine » donc glace et petite brioche devant un bon film. Ça aussi c’est étrange.

    Et j’ai accepté. Je suis complètement fou mais j’ai dit oui sans hésiter. Si Aridai me voyait, je crois qu’il se bidonnerait ! Je ne lui ai rien dit. Je crois que je suis encore trop fier pour lui avouer que je suis raide dingue de Lorelei. C’est sûr, il va me charrier ! Avec tout ce que j’ai dit pour éviter cette collaboration, il a de quoi se payer ma tête dans les grandes largeurs !


    Je m’acharne sur cette fichue machine tout en bougonnant car je n’arrive pas à la programmer :
    « Ah ! Ce doux son à mon oreille ! Tu ronchonnes trésor !
    - C’est … rah … ça marche pas ton truc !
    - Mais si ! Si tu ne t’énervais pas dessus tout de suite, ça marcherait encore mieux ! Crois-moi ! »

    Le bip libérateur retentit enfin ! C’est bon ! C’est lancé !


    Alors que la machine se met en branle, je verse le lait. Lorelei ne me laisse pas tranquille pour autant :
    « Tu vois qu’elle marche.
    - Ça ne marchait pas !
    - Si tu n’appuies pas sur les bons boutons, elle ne va pas fonctionner ! Elle n’a pas le don de prescience !
    - Je te dis que ça ne marchait pas et pourtant, j’ai fait exactement la même manip !
    - Si je cherchais encore l’inventeur de la mauvaise foi, je pense que je viens de le trouver !
    - Gnagnagnagnagna …
    - Hm ! Mature ça ! Je devrais te présenter mes élèves ! Vous vous entendriez à merveille ! »

    Les chamailleries se poursuivent pendant que les brioches cuisent et que la glace turbine. Elles se terminent par une attaque chatouille en règle après avoir couru dans toute la pièce pour s’attraper. Loyalement au début, c’est-à-dire sans pouvoir. Bien évidemment, je finis par ruser en me transformant en brume. Oui, de la ruse. Pas de la triche, voyons !

    Mais elle est bien plus rapide que moi avec sa vitesse surnaturelle donc je la laisse gagner. Bien évidemment. Je n’ai pas perdu. Ça se saurait !


    « Allez, Mister Grinch ! Les brioches sont prêtes !
    - Je ramène la glace ! Va t’installer et préparer pour le film ! »


    « Alors, dis-moi ! Quel navet cinématographique as-tu trouvé ?
    - Un film sur les vampires !
    - Tu plaisantes j’espère ?
    - Non ! Un film avec des vampires qui scintillent ! Je veux le voir ! Ça va être drôle ! Darius l’avait évoqué quand il est arrivé à Windenburg mais je n’ai jamais pris le temps de le regarder alors quand j’ai cherché une idée pour ce soir, je me suis dit que ça tombait à pic ! En plus, il y a une histoire d’amour ! »


    « Au secours !!!! C’est quoi cette horreur ! Ils méritent la prison !
    - Roh ! Fais pas ton grincheux ! C’est super mignon ! Regarde ce qu’il fait par amour ! C’est trop chou ! J’adore ! »

    Ce film était un supplice pour mes yeux mais la soirée était fantastique ! Nous avons passé notre soirée à faire les langues de vipère et Lorelei cache bien son jeu car elle peut être très … incisive quand elle veut ! Les acteurs et le scénariste en ont pris pour leur grade ! Pire que moi !

    Une merveilleuse soirée à graver dans mes souvenirs.
  • Que je les aime, ces deux-là ! (ouais, c'est pas vraiment une révélation)

    Comme je suis la seule à commenter cette histoire, c'est comme si elle n'était écrite que pour moi, ce qui est très flatteur pour ma grosse tête, mais assez injuste pour toi. 'Fin bon, je / tu sais que je ne suis pas la seule à la lire et à l'apprécier.

    Revenons-en à nos moutons, ou plutôt à nos tourtereaux.

    Orion qui commence par éviter Lorelei, bravo, voilà une attitude très mature... Heureusement qu'il est prêt à grandir un peu, et j'ai trouvé ça trop mignon qu'il commence par se laisser apprivoiser par les Oréades. Tiens, Orion et Oréade commencent de la même manière, y a un lien (étymologique, hein, pas LE Lien) ?

    On retrouve bien Orion le grand enfant qui, pour se faire pardonner, lance une bataille de boules de neige. Par contre, Lorelei ne devrait pas être surprise par le froid de la neige, non ?

    Bon, c'est pas important, puisque ça permet de briser la glace et qu'ils aient enfin une vraie conversation entre adultes, et y a pas à dire, tu l'as super bien écrite. J'ai aimé que Lorelei laisse Orion faire le premier pas, après tout ce qu'elle a enduré quand c'est elle qui l'a initié, il était temps que ce soit lui qui aille vers elle.

    J'ai bien ri du " Je crois même que Sixam en a fait une breaking news à son journal de 20h !", Lorelei garde son sens de l'humour en toutes circonstances. Et j'ai fondu comme neige au soleil (celui qu'on a en ce moment) lors de la scène finale, où ils savourent ensemble de la glace et de la brioche, mais surtout l'un de ces instants de bonheur simple qui restera "gravé dans leurs souvenirs".

    Merci pour cet agréable moment de lecture :kissing_heart:. Si j'ai bien compris il reste un chapitre qui viendra après l'histoire d'Aridai, j'imagine ?
  • @Arcaluce,

    Je ne le faisais plus depuis un bout de temps mais là, ça me tenait à cœur car ton commentaire ma énormément touchée :heart:

    Tu es effectivement la seule à commenter et je t'en remercie d'ailleurs. Un petit mot fait toujours plaisir :blush: A une époque, lorsque j'écrivais ma toute première histoire, je comptais le nombre de vues, le nombre de commentaires. C'était ma façon à moi de "m'évaluer", de savoir "combien je valais". J'ai eu encore ce réflexe au début avec La réhabilitation des vampires par Darius Bloodworth mais au fil du temps, je m'en suis totalement décrochée car j'ai réussi à trouver la vraie richesse dans tout ça (et le discord y a fortement contribué). J'ai compris que l'échelle à utiliser n'était pas les vues ou le nombre de commentaires mais le plaisir que j'en retire et qu'en retire le/les lecteur(s), quel que soit leur nombre.

    Tu as l'impression que l'histoire est écrite exclusivement pour toi. Ce n'est pas tout à fait vrai dans la mesure où je retire énormément de chose de ce loisir, de ce passe-temps. Mais en revanche, je continue de la publier en pensant à toi. Il y a sûrement des lecteurs plus ou moins fantômes. Mais quand je rédige, je ne peux m'empêcher de me dire "ah ! ça, Arcaluce va adorer !" ou "le petit cœur d'Arcaluce va fondre !". Et quand je suis moins certaine de mon coup, "bon ! J'espère que ça plaira à Arcaluce !"

    Cette histoire d'amour entre Lorelei et Orion t'es dédicacée d'une certaine manière. D'une part car tu es mon Maître en ce qui concerne les romances. D'autre part, j'ai établi un lien particulier entre Lorelei et toi. Comme si elle était un peu ton personnage car je vous trouve beaucoup de similitudes avec cette bienveillance et cette gentillesse que vous partagez toutes les deux. (Comprenez-moi bien, autres lecteurs, je ne dis pas que vous n'êtes pas bienveillant ou gentil hein ! :tongue:)

    Si je devais faire un parallèle, je dirais que c'est comme la famille Ostrander et @Horthak. Même si ce sont mes personnages, elle reste leur maman virtuelle à mes yeux vu qu'elle les a créés et j'ai à chaque fois ce petit stress de me dire "faites qu'elle apprécie les choix scénaristiques que j'ai fait pour ses personnages". Pour moi, tu es la maman d'adoption de Lorelei :blush: (oui, je sais, c'est franchement super che-lou dis comme ça ! :joy:)

    Pour en revenir à nos tourtereaux, je n'avais même pas fait le rapprochement entre Orion et Oréade. Orion était un prénom que j'avais initialement pensé pour les enfants d'Aridai mais je suis tombée amoureuse d'Arawan donc je l'ai mis de côté. Comme il me fallait un lieutenant à Aridai pour plus de crédibilité, je lui ai donné ce nom qui me plaisait beaucoup. Orion fait partie de ces personnages que l'on crée pour du contexte et qui prennent littéralement vie aux côtés de nos personnages principaux. Comme Lorelei, Coline et Aridai avant lui. Cet univers est désormais tellement développé dans ma petite tête que je me laisse guider. En mettant les traits de caractère à Orion, j'ai réalisé qu'il était en totale opposition avec Lorelei donc je me suis notée l'idée de cette histoire dans mon cahier Sims en faisant le parallèle avec ton histoire Alter Ego. C'est d'ailleurs peut-être également pour ça que j'ai l'impression que cette histoire est liée d'une certaine manière à toi :blush: Tu en es l'inspiratrice :wink: Je savais que le personnage de Lorelei avait plu même si je ne pensais pas que c'était à ce point.

    Les Oréades sont arrivés bien plus tard (et ce sont fait attendre car j'ai galéré à trouver un équivalent des Sylphes pour la glace :lol: Ce n'est pas l'élément le plus courant, il faut bien l'admettre :sweat_smile:). Mais c'est un signe du destin ! Il était fait pour avoir une âme-sœur "de glace". Son élément a été facilement trouvé car le plus simple à représenter. Je n'ai toujours pas d'idée pour la représentation in game des Ondines pour l'eau alors que c'est l'élément d'Aridai :lol: Le bassin m'apportait une représentation parfaite à mon goût.

    Voilà pour les petites explications étymologique :mrgreen:

    Pour revenir à une analyse plus terre à terre, je te l'accorde : son comportement est totalement puéril mais Lorelei est suffisamment adulte pour accepter les excuses et ne pas être rancunière même si elle aurait eu raison, d'après moi, de le faire tourner un peu en bourrique avant de céder. Enfin, je dis ça mais son indulgence est sûrement plus lié à son statut d'âme-sœur qu'à sa bonté d'âme pour le coup !

    Effectivement, Lorelei n'est pas surprise par la sensation de froid mais par le fait qu'elle est à des kilomètres de s'imaginer que le fantôme en mode furtif depuis des jours qui lui sert de coéquipier va retomber en enfance dans la seconde qui suit :mrgreen: Elle était plus en mode gant de boxe que boules de neige là :joy:

    "briser la glace" : clap clap clap ! Juste magique ! Tu as trouvé les bons mots avec Lorelei :joy: Je suis contente que ce chapitre, cette conversation t'ait plu car c'est l'un des chapitres que j'ai le plus réécrit pour qu'il soit parfait à mes yeux. Bon, il ne l'est toujours pas mais la perfection, c'est has been ! :mrgreen: Plus sérieusement, ce chapitre et le suivant sont mes préférés et j'espère que celui qui arrivera demain ou après-demain (en fonction de mes capacités de publication) te plaira tout autant. Il a aussi été modifié, agrémenté, développé au fil de l'eau. Initialement, ce n'était pas Orion qui revenait vers Lorelei mais Lorelei qui le prenait entre quatre yeux en raison de la souffrance qu'elle ressentait par le rejet du lien. C'était donc une dispute mais je n'arrivais pas à me satisfaire de cela. Certes, la douleur peut changer une personne mais quelque chose me chiffonnait. Orion étant toujours sur la défensive, Lorelei n'aurait jamais eu gain de cause en attaquant. En plus, c'était en totale contradiction avec le reste de ses actions où elle est plutôt du genre à approcher la main doucement de la bête apeurée et blessée qu'est Orion. Alors j'ai inversé les rôles et là, la base du chapitre a coulé d'elle-même.

    L'humour était nécessaire pour faire retomber la pression et pour montrer à Orion qu'il pouvait baisser les armes : aucune rancune, aucun risque d'attaque de la part de Lorelei. C'était un moyen pour moi de passer en douceur à la suite, pour laisser place à un Orion un peu moins taciturne et secret.

    Le clin d'œil au "souvenirs gravés dans sa mémoire" est resté dans toutes les réécritures de ce chapitre car je trouvais ça amusant, le parallèle avec la nature de palimpseste de Lorelei.

    En ce qui concerne les chapitres, il en reste donc un. En réalité, il s'imbrique avec le chapitre 20 de Le parrain de la mafia devient père de famille. C'est pour cela que je voulais les publier le même jour. Les deux peuvent se lire indépendamment mais en lisant les deux en même temps, on voit le déroulement des événements de deux points de vue distinct (en fait, un peu plus mais ne compliquons pas les choses inutilement :lol:)

    Voilà, je crois que j'ai dit tout ce que j'avais à dire et j'ai mis la bagatelle de ... 51 minutes pour le pondre :joy: Franchement désolée d'avoir été aussi bavarde. Encore merci à toi pour tous ces gentils commentaires :kissing_heart:
  • Chapitre 8


    Point de vue de Lorelei

    Je suis exténuée. Je suis morte d’inquiétude. Je suis submergée. Orion n’est pas là.


    Darius et Dousha. Ils étaient à mes côtés.


    Orion et moi avions enfin localisé le QG en Sibérie. Mais bien trop tard … L’assaut était déjà donné sur Selvadorada … Ils étaient là depuis le début. Aux yeux de tous. De simples containers aménagés. Une partie de leurs activités se déroulaient dans les hauteurs mais les grandes décisions, les entrevues entre Nadab et ses plus fidèles lieutenants avaient lieu ici, sous notre nez. Comment ai-je pu louper de telles traces ?


    Quand Darius est arrivé, nous étions en pleine discussion. Orion … Il ne voulait pas partir. Il ne voulait pas me laisser ici. Mais j’ai fini par le convaincre. Pourquoi je l’ai incité à combattre si loin de moi (Chapitre 20 : Rage de vaincre) ?

    « Les traces ne mentent pas … Les plus redoutables hommes de Nadab sont partis avec Igor et Vladimir en tête de peloton. Aridai … Je viens de le prévenir …
    - Fonce ! Il a besoin de toi là-bas !
    - Mais …
    -Orion ! Mon frère est arrivé ! Regarde ! Et on le savait depuis le début : la Sibérie, c’était pour trouver des pistes. Ta place est à Selvadorada. Tu sais exactement ce qu’il va se passer ! Tu as tout entendu ! Profite de cette maigre avance !
    - Mais …
    - Il n’y a pas de « mais » Orion !
    - Je veux pas te … »

    Je lui ai pris le visage dans mes mains pour le raisonner et j’ai plongé mon regard dans le sien :
    « Tu ne me perdras pas Orion. Je ne suis pas elle. Je ne l’ai jamais été et ne le serai jamais. Je sais me battre et mon frère me protégera. N’oublie pas qui il est ! N’oublie pas CE qu’il est.
    - Mais …
    - Orion ! On perd du temps ! »

    Il m’a alors regardé intensément à son tour. Son regard, si glacial, si froid habituellement quand il est stressé s’est transformé. De la tendresse. Et de la détresse. Ça me faisait si mal de le voir comme ça.


    Il m’a embrassée avec fougue et m’a prise dans ses bras en me murmurant à l’oreille :
    - Promet-le moi.
    - Quoi ?
    - Promet-moi qu’on se retrouvera. Que tu seras toujours là demain. S’il te plait. J’en ai besoin.
    - Je te le promets, Trésor. Tu ne te débarrasseras de moi aussi facilement ! »

    Il m’a regardé une dernière fois avec un sourire triste, m’observant comme s’il me voyait pour la dernière fois. Puis sa voix a résonné dans ma tête.
    « Je … Je n’y arriverai pas … Si je ressens chacune de tes émotions, je ne tiendrais pas … Je suis désolé mon amour mais je ne prendrais pas le risque de nous distraire. Je t’aime, Lorelei. Fais attention à toi et envoie ton frère en première ligne ».

    J’ai hoché la tête pour lui dire que je comprenais son inquiétude et lui ai envoyé un souvenir de nous. Celui que je chéris depuis notre « vraie » rencontre. Notre premier baiser. Je lui avais alors murmuré « Je t’aime » dans un souffle, complètement désarçonnée par les émotions tourbillonnantes en moi. Il avait été d’une telle force, comme le sacrement de notre Union.

    Puis le vide. Sa présence permanente évaporée. La solitude .Pesante. A en devenir dingue. Non, je n’avais pas compris ses propos … Je n’avais pas compris qu’il rétablirait ses barrières mentales… Alors c’est ça perdre son âme-sœur… J’ai eu envie de lui hurler de rétablir le contact mais il était trop tard. Un nuage de fumée se trouvait devant moi, à l’endroit exact où il se tenait quelques secondes plus tôt. Alors j’ai hurlé intérieurement. J’ai lancé des assauts mentaux pour forcer ses défenses mais c’était peine perdue … Il a des siècles d’expérience et moi à peine quelques années …


    Au désespoir, j’ai forcé mon esprit à passer en « mode combat » et revêtu ma forme sombre. Pour la première fois de ma vie, laisser libre court à cette apparence sauvage m’a fait du bien. Pour la première fois de ma vie, elle reflétait exactement l’état de mon âme à cet instant précis. J’aurais pu tout détruire si j’avais laissé mon instinct parler.

    Je me suis rappelé la présence de mon frère quand j’ai entendu sa voix :
    « Je viens vraiment de voir ce que j’ai vu là ?
    - C’est pas le moment Darius !
    - Orion ? T’es sérieuse ? Tu pouvais pas trouver plus dépressif pour les fêtes de famille ? »
    N’y tenant plus, j’ai hurlé de toutes mes forces : « Ce. N’est. Pas. Le. Moment ! » Je lui ai adressé un regard assassin qui l’a surpris :
    « Wow … Tout doux ! Qu’est-ce qui te prend sœurette ? »


    « Comme tu peux le constater, ton frère n’est toujours pas perspicace en la matière !
    - Plait-il ?
    - Ne vole pas mes répliques ! Ce que je veux dire, c’est que Lorelei n’a pas réellement « choisi » si tu vois ce que je veux dire ! Mais on se tapera la causette plus tard. »

    J’ai finalement ignoré mon frère et regardé Dousha. Il savait. Sûrement depuis très longtemps d’ailleurs. Il sait toujours tout. Pour ne pas penser au vide au creux de mon cœur, je me suis concentrée sur la stratégie que je voulais appliquer. Elle était établie depuis très longtemps dans ma tête.


    « Lorelei ? Qu’est-ce qu …
    - Tu vas m’aider oui ou non ? Il faut les vaincre. Les exterminer. Tous autant qu’ils sont ! Et tu vas y parvenir sans l’ombre d’un doute. Je peux te le garantir ! »

    Je me suis élancée dans la mêlée après m’être montrée à l’ensemble des hommes restés en Sibérie. J’ai juste eu le temps d’entendre mon frère crier mon nom :
    « Lorelei ! Non ! Tu es cinglée ? »

    Au loin, j’ai entendu la voix de Dousha mais je n’étais plus réellement avec eux. J’étais seule avec ma douleur et l’envie de faire souffrir tous les êtres vivants m’entourant :
    Dousha : « Ingénieux. Sacrément maligne !
    - Ingénieux ? Elle va se faire massacrer ! Ils sont une bonne dizaine sans compter les renforts qui vont rappliquer !
    - Prépare-toi à perdre le contrôle mon grand ! Laisse ton instinct t’envahir ! Je prends le relai ! »

    Ce sont les derniers mots qui me sont parvenus.



    Des flammes partout. Mon plan a fonctionné : en me mettant en danger, j’ai réveillé l’instinct de protection de mon frère. Sa nature de Strigoï a fait le reste. Et pendant tout le combat, je me suis nourris de sa rage. De sa puissance. Nous étions deux animaux enragés. Sans limite. Lui, sans conscience. Moi, sans ma raison de vivre. Quand j’ai repris pied dans la réalité, mon frère parlait avec Dousha, tout doucement pour ne pas me réveiller.


    Tout était dévasté autour de moi. Mon frère m’a confirmé qu’il n’y avait pas un seul survivant. A nous deux. Il n’arrivait toujours pas à reprendre le contrôle de tous les feux faute de réussir à se calmer totalement avec la frayeur que je lui ai infligée. Sa puissance était décuplée par rapport à la dernière fois où je l’ai vu combattre.

    Darius m’a emmenée à l’intérieur pendant mon inconscience. Nous étions dans une bibliothèque encore recouverte de flammes rose-violet. En découvrant l’apocalypse autour de moi, j’ai réalisé le massacre. Alors j’ai vomi. Comment ai-je pu perdre à ce point le contrôle ? J’ai désormais pris la mesure de l’enfer qu’a vécue Orion, jour après jour. Pourquoi il rejetait ce lien.


    Depuis, je revois ces scènes en boucle avec mes souvenirs que je n’arrive pas à contrôler. Je suis incapable de museler mon esprit à cause de mon anxiété. Darius voulait rester avec moi mais je lui ai dit que ça allait. Il ne m’a pas cru mais a respecté mon choix. Lui aussi a une âme-sœur. Il sait pertinemment qu’il deviendrait hors de contrôle s’il arrivait quelque chose à Isaac.

    Je veux être seule pour me concentrer. Me concentrer sur mon lien avec Orion. Il est encore à Selvadorada. Pendant les combats, mes sens étaient totalement accaparés. Comme si je n’étais plus moi-même. Mon corps était là mais mon esprit était parti loin pour fuir l’horreur. Mais maintenant que le calme est revenu, je panique. Car il n’est toujours pas de retour. Et ce fichu lien est toujours rompu.

    Cette attente est une torture. Pourquoi ? Pourquoi il met autant de temps à reprendre contact ? Et si… Non ! Je le sentirais s’il lui était arrivé quelque chose … Oui. Forcément.

    Raaaah ! Cette maison est trop grande, trop silencieuse sans lui. Cette chambre est triste mais je n’arrive plus à en sortir. Je me suis installée sur le lit d’appoint qu’il n’utilise quasiment plus désormais.

    Calme-toi Lorelei ! Reste maître de tes émotions ! Tu peux le faire. J’enfouie mon visage dans sa veste fétiche pour la millième fois. Elle sent encore son odeur. Je me concentre sur elle. Inspire. Expire. Voilà. J’arrive pendant une fraction de seconde à faire croire à mon cerveau que le lien est rétabli. Mais pour la millième fois, la sensation de bien-être de soulagement va s’évanouir pour laisser place à ce vide. Je me prépare à encaisser une nouvelle fois la douleur mais rien ne vient. Au contraire.

    « Ma puce ? Tu vas bien ?
    -Enfin ! Pourquoi tu as mis autant de temps ! Ne refais jamais ça ! La prochaine fois, je t’interdis de mettre des barrières ! On …
    - Il n’y aura pas de prochaine fois … 3… 2… 1 ... »



    Il sort de sa forme de brume devant moi et un sourire fleurit immédiatement sur mes lèvres. Il prononce à haute voix « zéro ». Il est un peu débraillé mais je m’en fiche ! Je lui saute dans les bras et il me fait tourner.

    Je pose mes mains en coupe autour de son visage et l’embrasse frénétiquement. La boucle est bouclée. La réalité et le souvenir de ce dernier baiser se mélangent. Je me sens revivre. Je prends enfin le temps de regarder le moindre détail sur son visage et remarque les cernes. Pour qu’ils marquent à ce point, il ne doit vraiment plus avoir beaucoup d’énergie vitale.


    Ces gestes confirment mes pensées puisqu’il me tire vers le canapé pour que l’on s’assoit.
    « Il te va bien !
    - Qu … ? »

    Je suis son regard vers son sweat.

    « Merci. J’avais besoin de …
    - Je sais. Je suis désolé de t’avoir imposé cela mais… mais je préférais couper le lien volontairement plutôt que de …
    - Qu’il se rompe pour une autre raison ?
    - Oui … Je ne peux plus revivre ça … Je n’en aurais pas la force.
    - Je suis désolée … De ne pas avoir compris plus tôt ce que tu as vécu … C’était … Il n’y a pas de mot … Quand tu es parti, j’ai … Tout s’est effondré autour de moi … Je n’étais plus moi.
    - Tu étais plutôt maître de tes émotions. Bien plus que moi quand je me suis éloigné.
    - Com…
    - Comment je sais ça ? Rompre le lien était déjà suffisamment douloureux. Je devais le faire progressivement. Je devais faire comprendre à mon esprit que tout était maîtrisé alors je me suis métamorphosé un peu plus loin en hauteur. Et je confesse mon crime, je voulais m’assurer que ton frère irait au combat le premier. Belle stratégie d’ailleurs !
    - Tu … Tu … rah ! J’ai envie de t’en vouloir pour m’avoir espionnée mais je n’y arrive même pas ! »


    Il m’embrasse tendrement pour mettre fin à mes errances. Je me blottis totalement contre lui. J’écarte sa veste et glisse mes mains sous son t-shirt mais sa voix interrompt leur course sur son corps :
    « Laisse-moi d’abord te retrouver pleinement, rétablir complètement le lien. Me ressourcer. J’en ai besoin ».

    Il lève alors totalement les barrières mentales et se met à nu. J’avais tant besoin de ces retrouvailles que je n’avais pas repéré la survivance de certaines d’entre elles. Je ressens ses muscles endoloris, sa fatigue nerveuse, mentale. Le trajet, il l’a fait en une seule fois après un premier voyage et des combats. Il s’est transformé en brume pour se laisser porter par le vent mais n’a pas repris forme avant d’arriver à destination. Les cernes prennent tout leur sens.

    Quelques instants plus tard


    On migre vers les sources chaudes, complices comme jamais. L’air et la glace nous réparent. Il m’a tellement manqué. On se chamaille comme on sait si bien le faire.


    Mais bien vite, alors que le vent glacé fait son œuvre, l’humeur devient plus enjôleuse. On se retrouve l’un contre l’autre et on savoure l’instant, la proximité. On se ressource autant l’un que l’autre. On se rassure autant que possible.




    Quand on rentre dans la maison, le jeu du chat et de la souris reprend mais se termine de manière bien plus agréable que les fois précédentes.

    C’est la première fois qu’Orion est aussi fougueux. L’éloignement l’a ébranlé autant que moi. Peut-être même plus que moi. Je suis totalement ses inspirations et me laisse guider par ses envies.



    Ce n’est pas le premier crac-crac mais c’est de loin le plus explosif de tous. La peur qui était vissée à nos corps s’est muée en une passion dévorante.

    ***


    Point de vue d’Orion

    Cette nuit a été magique. Je compte bien tenir la promesse implicite que j’ai faite à Aëlle : saisir pleinement cette seconde chance. Il est temps pour moi d’accepter la perte de Leila et de vivre. Mon deuil aura duré des siècles mais il touche à sa fin. Elle vivra à travers moi. Pour toujours.

    Je suis parti hiberner dans le cercueil de Lorelei pour reposer mon corps qui en a grand besoin. Elle est partie faire ses cours. Je ne sais pas comment elle fait pour enchaîner comme ça. Certes, elle n’a pas traversé la planète en forme de brume mais bon … le combat avec son frère n’était pas de tout repos d’après les rapports que j’ai vu passer. Elle est vraiment très endurante ! (non, pas de sous-entendu dans cette phrase !)

    ***


    Je viens de sortir de l’hibernation. Je profite de cette quiétude avant d’ouvrir le couvercle. Mais j’entends un bruit de talon dans les escaliers qui me donne immédiatement le sourire. Elle vient de rentrer.


    J’ouvre le couvercle et la vois, les mains sur les hanches :
    « La belle au bois dormant a bien récupéré ?
    - Viens ici que tu puisses en juger par toi-même ! »

    Je ne pouvais pas la laisser se moquer de moi sans la punir ! Mon honneur devait être sauf ! Alors qu’elle s’apprête à enjamber le cercueil, je l’attrape pour la faire tomber sur le parquet. Mission réussie : avec la vitesse vampirique, elle a perdu l’équilibre.


    « Tu n’étais pas obligé de mettre autant de vigueur ! Le sol est dur je te signale !
    - Pardon, princesse au petit pois ! Je ne te pensais pas aussi fragile ! »


    Son petit rire cristallin. Je l’adore. Elle me donne une tape sur l’épaule pour me faire bouger mais je résiste en pesant de tout mon poids. Elle continue de s’esclaffer pour mon plus grand plaisir. Elle m’a tellement manquée.

    « Allez Balou ! La princesse aimerait retourner sur une surface un peu plus confortable ! »

    Je la serre dans mes bras et me transforme en brume pour nous ramener dans le cercueil juste à côté. Je ne sais pas si ça marche ou non mais mon intuition me pousse à essayer.


    Et contre toute attente, ça a marché ! Fusionnel ! On est définitivement fusionnel !

    Point de vue de Lorelei et Orion

    Nous sommes deux âmes-sœurs que tout oppose. Nous sommes le Ying et le Yang. Mais nous sommes ensemble. Prêts à affronter les siècles à venir main dans la main. L’avenir nous réserve sûrement de belles surprises. Il est temps pour nous de vivre notre histoire pleinement. Que ce soit à la lumière du jour ou avec la complicité de la Lune.

    *****


    Ce challenge est terminé après un très bon moment passé en leur compagnie :blush:



    Je vous mets le screen du profil des deux tourtereaux lors de la validation du défi. Le jeu est sympa car il a vraiment fait d'eux des âmes sœurs :blush:

    Moment amusant dans la neige fait référence au bonhomme de neige et à la bataille commencée par Orion et qui a particulièrement touché Lorelei :blush:


    Voilà le moment charnière où j'ai enfin trouvé comment les rapprocher. Je n'ai pas eu de mal à obtenir les screens où ils se disputent ou boudent car j'ai vraiment galéré en raison de leur caractère opposé :mrgreen: Mais un soir, ils sont sortis et boum ! Ils ont commencé à discuter en dansant donc j'ai usée et abusé de cette interaction pour les films pour les pousser à communiquer comme deux personnes civilisées.

    Cette histoire est désormais terminée et j'espère qu'elle vous aura bien plu. Je pense que c'est celle dont je suis la plus fière pour le moment :blush:

    Merci à tous de m'avoir lue et encore merci à toi @Arcaluce d'avoir pris le temps de laisser un petit mot à chaque fois :kissing_heart:

    A bientôt pour de nouvelles aventures :wink:
  • Spoiler
    Merci encore pour ton commentaire. C'est vrai que je me reconnais un peu en Lorelei, avec quelques différences tout de même (mes yeux ne brillent pas), c'est sans doute pour cela que j'ai autant accroché à ce personnage.
    Je suis ravie si mes histoires ont pu t'inspirer, mais surtout je suis fière de toi, de cette confiance que tu as acquise au fil du temps et qui va te permettre d'aller très très loin.


    Mais qu'il est beau, cet ultime chapitre !

    Je me doutais qu'Orion allait rétablir ses barrières mentales, par contre je ne pensais pas que cela rendrait Lorelei aussi... sauvage ! Heureusement que son frère est un strigoï super-puissant (la tête qu'il fait quand Lorelei se met en mode furie !), parce que même si son plan était astucieux, il était surtout très dangereux.

    Bravo pour la mise en scène avec ces flammes qui dévorent tout, c'est magnifique !

    J'ai adoré le retour d'Orion qui utilise toute son énergie pour revenir au plus vite auprès de Lorelei. Et il ne se considère pas comme "romantique"... Et après avoir de nouveau fusionné leurs esprits, ils fusionnent tout court.

    Félicitations à toi pour la réussite du challenge, pour l'avoir testé, je sais qu'il est difficile, surtout au départ. Et merci pour cette histoire que j'ai adorée, dévorée, à tel point que Lorelei et Orion vont me manquer. Mais je sais qu'ils vont vivre une belle vie de Sims, et peut-être m'enverront-ils de leurs nouvelles par d'autres biais ?
  • Spoiler
    Je suis certaine que tu as encore des étoiles dans les yeux car tu as gardé ton âme d'enfant et ça fait briller les yeux :wink:
    Ta fierté me va droit au cœur :kissing_heart: J'ai l'impression d'avoir grandi avec mes personnages :blush:


    Orion devait se préserver, c'était cousu de fil blanc ! Lorelei était le personnage parfait pour montrer les ravages de la perte de son âme-sœur. C'était important pour moi de le laisser transparaître de cette manière. Cela permettait en prime de donner un aperçu à Lorelei et de mieux comprendre les craintes qui habituaient Orion depuis le début de leur rencontre.

    Lorelei avait envisagé cette méthode de mise en danger pour réveiller l'instinct de son frère depuis le départ. La rupture du lien n'a fait qu'exacerber sa motivation. Par contre, pas sûre que les garçons auraient approuvé cette stratégie. Orion aurait été contre à 10 000 %. Quant à Darius, Dousha aurait dû parler statistiques pendant quelques heures pour convaincre Darius que cette idée n'était pas totalement fumante.

    Merci beaucoup :kissing_heart: La mise en scène de ce passage a été un véritable casse-tête mais je suis plutôt contente du résultat alors s'il t'a convaincu également, c'est un petit bonus que je ne refuse pas :blush:

    Orion n'a toujours pas compris qu'il existe différente façon d'être romantique mais Lorelei est une excellente professeur :blush:

    L'idée du point de vue partagé de m'est pas venue tout de suite mais pour finir une histoire d'amour, il n'y avait pas mieux. Au départ, seule Lorelei parlait mais j'ai trouvé ça dommage après coup, vu le chemin qu'ils avaient dû parcourir tous les deux.

    Je confirme ! Ce challenge est très difficile au démarrage mais il m'a permis de sortir de ma zone de confort avec des traits de caractère que je n'utilise pas souvent. J'ai été contente de devoir composer avec la tristesse éternelle des vampires également pour corser encore plus le défi.

    Merci pour ton indéfectible soutien et ta présence au fil des chapitres :kissing_heart: Comme tu t'en doutes, leurs aventures sont loin d'être terminées et ils trouveront toujours un moyen de t'envoyer de leurs nouvelles. Orion est trop fier pour le faire mais Lorelei s'en chargera sûrement :wink: Et je pense que mes histoires au sein de cet univers sont loin d'être terminées. Je prends un réel plaisir à voguer dans ce monde imaginaire que je me suis créé et j'ai énormément de mal à le quitter. Un peu comme toi avec Orange et Sohan. Ils finissent toujours par réapparaître d'une manière ou d'une autre.

    Je finis ce message en remerciant les lecteurs de l'ombre qui sont passés par ici :kissing_heart: J'espère que cette petite histoire vous aura apporté autant de plaisir qu'à moi !

    Il ne me reste plus qu'à vous dire à bientôt :wink:

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